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Sur la route, François Michaud

            Cet été, allez donc dans le Massif Central, dans le Limousin, c'est un massif d'inspirés et d'actualité (l'Abbaye de Beaulieu dans le Rouergue, Saint-Alban de Limagnole en Margeride avec l'expo Les Chemins de l'Art Brut(6) ), décidément, il va falloir que je songe à me tailler une place dans le secteur  tourisme et art populaire d'une quelconque Maison de l'Auvergne...
            Sans compter qu'il existe tout plein de lieux aussi qui n'ont pas attendu d'être sous les feux de l'actualité pour faire parler d'eux. Comme par exemple Masgot. Ca fait plus de 150 ans que ce hameau vous attend...
 
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         Tailleur de pierre de métier et sculpteur autodidacte à ses loisirs, Michaud a vécu de 1810 à 1890. Il paraît avoir commencé à décorer son petit village de Masgot  (commune de Fransèches dans la Creuse, non loin du Moutier d'Ahun) dans les années 1850-1860 (la datation se basant sur les personnages ou les thèmes abordés).
 
 
 
 
(Ci-dessous, la deuxième maison de Michaud avec Napoléon, la femme nue sur la clôture, Jules Grévy, Marianne...)
 
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             Plusieurs statues dues à son désir de manifester ses convictions tour à tour bonapartistes et républicaines, déistes et anticléricales sont demeurées dans ce village de cette époque jusqu'à nous, faisant de ce site l'environnement populaire spontané le plus ancien que nous ayons en France (bien avant le Palais Idéal du facteur Cheval ou les rochers sculptés de l'abbé Fouré à Rothéneuf), si l'on met de côté provisoirement la Cave Sculptée des Mousseaux à Dénezé-sous-Doué dans le Maine-et-Loire (qui serait du XVIIe siècle et dont on ne connaît pas très bien les auteurs).
 
 
 
 
 
 
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            On peut encore voir actuellement, autour de ses anciens domiciles, des effigies de Napoléon, celles d'un moine, d'une sirène, d'un homme assis flanqué d'un chien, un buste d'homme barbu, une statue de femme nue, des bustes de Jules Grévy et de Marianne (les premières effigies de Marianne datent des années 1880, et Michaud fut l'un des tout premiers à en façonner, ce qui en fait de logiques Marianne "primitives"...) et divers autres décors ou inscriptions, le tout taillé dans le robuste granit de la région dans un style archaïsant à mi chemin de l'art brut et de l'art naïf.
 
 
 
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Buste de Jules Grévy (ci-dessous) 2ede5619837be2ce3f86f06b1be4cbd3.jpg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
           Il existe un livre assez complet sur lui : L'oeuvre énigmatique de François Michaud à Masgot, de Jacques Meunier, Jacques Lagrange, Roland Nicoux, Pierre Urien, Bruno Montpied, Alain Freytet, Patrice Trapon, etc., aux éditions Lucien Souny (en vente à Masgot). Un petit musée est ouvert durant la belle saison dans le hameau qui se visite sans difficultés au coeur de la Creuse, région vallonée et forestière où l'on goûte une paix royale.  L'association des Amis de la Pierre, présidée par le maire de la commune, Alain Delprato, s'occupe d'animer et de surveiller le site (on y a même installé, alors que le hameau est plutôt restreint, un nouveau café).
 
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Causerie pour situer François Michaud parmi les autres environnements spontanés

    "François Michaud, première trace des environnements spontanés populaires. Sa proximité avec les autres créateurs autodidactes de son temps, et ses successeurs au XXe siècle. L'environnement spontané, un art de l'immédiat à part entière, illustré par de nombreux exemples choisis en France", tels sont le titre et les sous-titres de la causerie que je vais être amené à faire à la Maison de la Pierre, à Masgot même, dans la Creuse, berceau de l'oeuvre de ce tailleur de pierre, créateur du plus ancien des environnements spontanés qui nous aient été conservés en France, puisque commencé dans les années 1850-1860 et achevé sans doute avec la mort de son auteur en 1890 (il était né en 1810, ce qui en fait un phénomène de longévité en ce XIXe siècle impitoyable pour les gens de peu). Cela aura lieu le samedi 9 mai prochain à 20h30.

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Masgot, c'est sur la commune de Fransèches, entre Aubusson et Le Moutier-d'Ahun dans la Creuse...

       Je donne à la suite le plan que j'ai rédigé pour l'association des Maçons de la Creuse, animée notamment par Roland Nicoux, afin qu'on se fasse une petite idée de la tournure de cette conférence (que devraient accompagner pas moins de 190 photos... Mais j'ai sans doute compté trop large!):

François Michaud

Premier d'une tradition de créateurs autodidactes d'environnements en plein air 

         Il s'agit de resituer le décor du village de Masgot du tailleur de pierre François Michaud dans le contexte général des environnements populaires spontanés qui ont fleuri en France depuis deux siècles au moins. Ces créateurs d'environnements sont parfois aussi appelés « Inspirés du bord des routes », « bâtisseurs de l'imaginaire », ou encore « habitants-paysagistes ». L'environnement de Michaud, avec ses statues exposées sur les clôtures autour de ses maisons, est actuellement le plus ancien de ce type à avoir été conservé en France.

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Cave sculptée de Dénezé-sous-Doué (Maine-et-Loire), XVIe ou XVIIe siècle

         La causerie, constamment illustrée d'images numérisées (190 au total) s'attachera d'abord à présenter les environnements ou les sculptures populaires qui ont été repérés avant la période où fut décoré Masgot, grottes sculptées, croix de chemin, chapelle naïve d'un sculpteur solitaire prés de Gap, linteaux rustiques, bas-relief, sculptures par d'autres tailleurs de pierre et hommes du peuple, etc...

          Nous glisserons ensuite vers la présentation de quelques œuvres de Michaud histoire de se les remettre dans l'œil avant de montrer un ensemble aussi vaste et varié que possible d'autres pièces créées dans des jardins d'inspirés et d'originaux en tous genres. Dans un premier temps, la causerie se focalisera sur des thématiques, les « Barbus Müller », ou le thème de la sirène par exemple, présente dans l'œuvre de Michaud et souvent traitée dans plusieurs autres environnements apparus au XXe siècle (chez Fernand Châtelain dans la Sarthe, Hippolyte Massé aux Sables d'Olonne, René Escaffre dans le Lauragais, Martial Besse dans le Tarn-et-Garonne, René Jenthon dans l'Allier, Alfonso Calleja sur le bassin d'Arcachon, ou Remy Callot dans le Nord).

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Sirène de Martial Besse à Bournel (Lot-et-Garonne), ph.Bruno Montpied, 1991 (le site a aujourd'hui disparu)

         Napoléon est un autre thème très présent à Masgot, il rejoint la légende napoléonienne telle que l'ont illustrée de nombreux sculpteurs populaires, anonymes ou non, au XIXe siècle (comme le sabotier Jean Molette dans le Rhône par exemple). Cette façon d'afficher ses admirations pour des personnalités célèbres en sculptant leurs effigies dans le décor de sa vie quotidienne se rencontre chez nombre de créateurs d'environnements, et ce de tous temps (voir les environnements de Gabriel Albert en Charente, Emile Taugourdeau dans la Sarthe, Raymond Guitet dans l'Entre-Deux-Mers). Il est à noter que de nombreux sculpteurs autodidactes ont aussi taillé des monuments aux morts, de façon naïve, comme Michaud lorsqu'on lui passa commande d'un buste de Marianne pour la mairie de Fransèches. Une sélection de quelques monuments aux morts naïfs sera ainsi présentée.

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Monument aux morts dû à Claude Morillon, tailleur de pierre, à Vallenay (Cher), ph.B.M., 1998

          Une petite parenthèse sera ouverte pour présenter également les sites naïfs ou bruts réalisés par des ecclésiastiques excentriques, contemporains de François Michaud, comme l'abbé Fouré dans l'Ille-et-Vilaine, ou l'abbé Paysant dans l'Orne. On les rapprochera de l'humble mystique que fut Raymond Isidore, dit Picassiette, au siècle suivant.

         Le Palais Idéal de Ferdinand Cheval dans la Drôme sera l'occasion de montrer que les autodidactes inspirés ont su aussi s'attaquer à des projets plus nettement architecturaux. S'inspirant parfois les uns des autres, comme dans le cas de Charles Billy dans le Rhône qui, inspiré par le facteur Cheval, dressa autour de sa villa un vaste collage de maquettes en pierre imitant des bâtiments célèbres du monde entier. L'architecture excentrique populaire peut parfois revêtir des aspects tour à tour muséaux (exemple du Castel Maraîchin à Croix-de-Vie en Vendée avec ses moulages à vocation pédagogique et encyclopédique, ou la maison de François Aubert dans le Cantal avec son musée minéralogique), ludiques (Camille Jamain en Touraine, ou Ludovic Montégudet dans la Creuse, créateurs de parcs de loisirs bricolés naïvement avec attractions faites main), parfois farceurs (Alphonse Gurlhie en Ardèche).

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L'Etang Fleuri réalisé par Ludovic Montégudet à Lépinas dans la Creuse, carte postale de 1969

         Parmi les créateurs d'environnements, la causerie a choisi de se concentrer sur les créateurs de statues puisque Michaud en a lui-même réalisé un certain nombre. Ces hommes simples rassemblent sur des terrains plantés d'arbres et de fleurs, dans une scénographie étudiée, pêle-mêle, hommes célèbres ou personnifications de métiers, comme chez André Hardy dans l'Orne, Charles Pecqueur ou Léon Evangélaire dans le Nord, Marcel Debord dans le Périgord.

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Léon Evangélaire à Pont-à-Vendin, Pas-de-Calais, ph.B.M., 2008

         Puis la causerie se déplacera insensiblement vers des environnements aux styles plus caractérisables dans le sens de ce que l'on appelle l'art brut, permettant au public de se faire une idée des distinctions possibles entre ces catégories aux limites poreuses que sont l'art naïf, l'art populaire et l'art brut. On verra ainsi des pièces venues des sites d'André Morvan dans le Morbihan (souches d'arbres et branches assemblées de manière anthropomorphe dans un style arcimboldesque), Jean Grard et ses manèges, statues et maquettes colorées et enfantines en Bretagne, Arthur Vanabelle dans le Nord avec ses canons et ses chars construits avec des matériaux recyclés afin semble-t-il d'exorciser le souvenir de la guerre vécue lorsqu'il était enfant, les statues de silex collés de Marcel Landreau à Mantes dans les Yvelines, le jardin de déchets accumulés de Bohdan Litnianski dans l'Aisne, le jardin aux girouettes et vire-vents de Monsieur P. en Vendée, le jardin du forgeron Maurice Guillet faisant de l'art moderne en autodidacte, ambition originale, ou encore le jardin de bidules emberlificotés d'Yves Floch en Normandie. Pour finir, seront présentées quelques sculptures d'Auguste Forestier qui en dépit du fait qu'elles sont rangées usuellement dans le corpus de l'art brut présentent de forts rapports de cousinage avec l'art populaire.

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Saynète sculptée par Jean Grard à Baguer-Pican, Ille-et-Vilaine, ph.B.Montpied, 2001

     

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28/04/2009 | Lien permanent

Le Limousin, son François Michaud, et (plus éphémère dans la région) son Bruno Montpied...

      Si vous captez France 3 Limousin, je vous signale que vendredi 26 juin prochain, en soirée, à partir de 23h10, dans la série "Enquêtes de régions", sera diffusé un sujet d'une douzaine de minutes (paraît-il, car on s'attend à tout avec la télévision) sur le sculpteur naïvo-brut, populaire, François Michaud du hameau de Masgot dans la Creuse. "François Michaud... De l'oubli à la consécration", ça doit s'appeler. Pour capter France 3 Limousin, il faut avoir soit Canalsat (canal 364), soit France Sat (canal 309), soit TNT Sat (canal 315), soit Numéricable le Box (canal 924), soit BouyguesBBox (canal 384), soit Orange ou SFR ou Free (canal 315). C'est merveilleux et simple la télé désormais, n'est-ce pas? Un vrai maquis, qui a des inconvénients, mais aussi des avantages : on peut s'y perdre, et comme par les chemins buissonniers, on peut tout de même y faire des trouvailles. Je vous souhaite que ce soit le cas vendredi soir. Sans compter qu'à un détour de l'émission, vous pourrez peut-être même me rencontrer en train de causer de l'ami Michaud, le "faiseur de marmots"...

 

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Ancienne disposition (que personnellement je regrette) des statues de François Michaud sur le mur de son potager face à la première maison, aujourd'hui transformée en "petit musée", avec le "berger et son chien tenant un serpent entre ses pattes", les aigles napoléoniennes, une sirène au fond... Ph Bruno Montpied, 1991

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François Michaud, la sirène, ph. BM, 1991

 

     J'aime cette région du Limousin. On y est fier, on y est combatif, on ne s'en laisse pas compter, à la différence des habitants d'autres régions. Le 10 juillet – c'est un autre vendredi – aura lieu le vernissage d'une exposition de quarante de mes dessins et peintures à la Maison du Tailleu, structure créée par l'artiste Jean Estaque (dont j'ai eu maintes fois l'occasion de parler sur ce blog) pour présenter le travail d'amis artistes qui l'intrigue. Cette fois, à côté de mes dessins seront aussi montrés des éléments d'art populaire ou brut qui viennent de la collection personnelle de Jean Estaque, il y aura ainsi quelques Pépé Vignes... Et des cibles foraines, des figurines dues à des anonymes, des surprises, autant de pièces naïves que j'aime moi aussi, et qui devraient donner, je l'espère, une confrontation fructueuse avec mon univers graphique.

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B.Montpied, Un nuage d'images le suivait, encres, mine de plomb et marqueurs sur papier, 29,7x21 cm, 2009 (exposé à la Maison du Tailleu)

 

     Voici le texte de présentation de l'exposition, rédigé par Jean Estaque:

"Jean Estaque invite Bruno Montpied à La Maison du Tailleu du 10 juillet au 30 août 2015

Bruno Montpied n’est pas qu’un historien de l’art spécialiste des artistes hors-normes. Outre son travail personnel, je ne peux m’empêcher pour le présenter, de parler de son amour pour les créateurs creusois : François Michaud et Ludovic Montégudet dont il a, avant tout le monde, reconnu l’intérêt artistique. Dans son livre Éloge des jardins Anarchiques, deux chapitres leur sont consacrés. Il est aussi un créateur dont les œuvres peintes et dessinées s’imposent à nous avec une forte personnalité comme je vous invite à le découvrir.

Bruno sera présent le vendredi 10 juillet dès 15h. Vous pourrez le rencontrer et partager avec lui le verre de l’amitié.

 

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B.Montpied, Un pistolero chez les créatures, encres, mine de plomb, crayons, marqueurs divers sur carton gris piqueté, 40x30 cm, 2014 (exposé à la Maison du Tailleu)

 

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Jean et Michelle Estaque seront heureux de vous recevoir pendant la durée de cette exposition : tous les week-ends et jours fériés de 15h à 19h et sur rendez-vous au 05 55 80 00 59.

(Si vous désirez être informés des activités programmées, envoyez vos coordonnées postales ou électroniques à La Maison du Tailleu — 2009 place de l’église 23 000 Savennes Tel : 05 55 80 00 59 contact@lamaisondutailleu.fr www.lamaisondutailleu.fr)"

 

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Auteur anonyme, sculpture dans du bois fruitier, coll. Jean Estaque

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Figures de jeu de massacre, art forain, coll. J.Estaque

 

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22/06/2015 | Lien permanent

François Michaud (Creuse) et Antoine Paucard (Corrèze), deuxième film du Vidéoguide de l'Inventaire du Patrimoine de Nou

        Voici que la réalisatrice de la série sur les inspirés du bord de routes produite dans le cadre du Vidéoguide du Patrimoine de Nouvelle Aquitaine, Juliette Chalard-Deschamps, me fait suivre le second volet de cette série (le premier, on s'en souvient, a été mis en lien sur ce blog le 13 mars dernier), cette fois consacré à l'évocation des sculptures de François Michaud à Masgot dans la Creuse, site qui m'est cher, d'autant que je fus des premiers à le défendre et le faire connaître (dans Plein Chant d'abord dans les années 1990, dans un texte intitulé Le Ciment des rêves, puis dans le livre qui lui fut consacré par les éditions Lucien Souny dans ces mêmes années ; le texte que je lui consacrai dans ce dernier ouvrage fut repris ensuite, en 2011, dans mon livre Eloge des Jardins Anarchiques), mais aussi aux sculptures d'Antoine Paucard, présentées dans un abri vitré derrière la mairie de son village de Saint-Salvadour en Corrèze. Les deux hommes étaient tous deux maçons, tailleurs de pierre, ayant vécu chacun dans un siècle différent.

     François Michaud (1810-1890) est présenté dans ce film par le maire de Fransèches, la commune de rattachement de Masgot (qui est un hameau de fort belle allure, aux maisons de pierres probablement taillées par Michaud lui-même, dont les deux qui lui appartinrent et qu'il décora de statues à diverses périodes de sa vie), Daniel Delprato. Antoine Paucard (1886-1980), pour sa part, est également présenté par un maire, celui du village de Saint-Salvadour, Pierre-Marie Capy. Les deux sites bénéficient de vues aériennes prises par le drone piloté par l'excellent caméraman de la série, Arnaud Deplagne. Cette façon de tourner me fait rêver d'un inventaire des environnements de France qui se déroulerait ainsi, vu du ciel, allant d'un point à l'autre de l'Hexagone, comme pendant les retransmissions des étapes des courses cyclistes, telles celles du Tour de France par exemple!

      Dans son commentaire sur les œuvres d'Antoine Paucard, Pierre-Marie Capy donne des éléments d'information nouveaux par rapport à Paucard, en particulier lorsqu'il évoque le gisant que le sculpteur alla tailler dans les bois pour évoquer la tuerie de résistants dans le lieudit de La Servantie par les Allemands pendant la Seconde Guerre. Il nous apprend également que Paucard a laissé des photos derrière lui, montrant l'intérieur du petit musée où il avait disposé de son vivant ses statues aux bustes bardés d'inscriptions (Paucard a laissé 123 carnets remplis de poèmes, et un livre de souvenirs de voyages en URSS en 1933 ; il se voulait donc écrivain aussi bien que sculpteur). Ce musée, nous dit M. Capy, présentait une certaine muséographie, les statues étant orientées les unes par rapport aux autres, et, donc, le maire avance l'idée qu'il faudra en tirer une leçon pour la valorisation future de cet ensemble dans un autre musée.

 

 

       Concernant les sculptures de François Michaud, que je n'avais pas revues depuis quelque temps, il me semble, à voir ce film, qu'elles ont dû être soigneusement nettoyées de leurs mousses et lichens qui souvent après chaque hiver avaient tendance à perturber passablement leur appréhension par les visiteurs du hameau. Mais il m'a semblé qu'elles présentent désormais un aspect quelque peu usé, presque raboté, les détails d'expression ayant tendance à avoir été gommés... J'espère qu'il n'y a pas eu trop de zèle à vouloir les remettre comme à l'état neuf...

         J'ajoute que je n'ai été pour rien dans le commentaire de ce second film.

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Profanation, ou rafraîchissement?

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François Michaud, la Marianne de Fransèches encore désirée, ph. Eubée et Isabelle Molitor (molle y tord... On tremble sur les sévices que pourraient du coup infliger ces mains... Mais le granit, ça résiste, attention à vos mimines, Isabelle), 2015

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04/08/2015 | Lien permanent

A Clermont-Ferrand pour écouter le gazouillis des éléphants

       Nouvelle occasion pour les amateurs de tous poils de venir discuter avec les auteurs du film Bricoleurs de paradis: ce sera à Clermont-Ferrand, samedi 10 septembre à 20h30, au cinéma le Rio, situé 178 rue Sous les Vignes, dans la bonne ville rouge et noire au dessous du volcan, où le film sera projeté, et le livre Eloge des jardins anarchiques mis en vente pour ceux qui souhaiteraient garder de la documentation sur la question des environnements naïfs (je rappelle que le film Bricoleurs de paradis (le gazouillis des éléphants) est édité en DVD dans le livre). En première partie, nous souhaitons aussi passer le film de Jacques Brunius, Violons d'Ingres (de 1939). En cas d'indisponibilité de ce dernier, nous passerions Le Faiseur de marmots de Jacques Malnou et Catherine Varoqui, consacré à François Michaud, sculpteur naïvo-brut de la Creuse entre 1850 et 1880. Les projections devraient durer environ une heure trente.

 

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Pierre Maïllis-Laval, l'opérateur du film et Remy Ricordeau pendant le tournage de Bricoleurs de paradis, chez Yvette et Pierre Darcel en Bretagne, ph. Bruno Montpied, juillet 2010

 

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Elizabeth Magnard-Desbeaux?

    Qu'est-ce qu'il y a comme artistes sur cette planète... Voici qu'on m'annonce une expo à la Maison du Tailleu à Savennes (joli coin dans la Creuse tranquille, où l'on peut visiter par-dessus le marché le plus ancien environnement spontané français, celui de François Michaud à Masgot, commune de Fransèches) d'une artiste née en 1937 et décédée en 2009 dont bien entendu je n'avais jamais entendu parler. Jean et Michelle Estaque qui m'envoient la nouvelle, étant souvent de bon conseil, j'y fais attention et répercute ici la nouvelle de cet hommage à elle rendu. Mais nous n'avons qu'une petite reproduction pour nous faire une idée de cette peinture, et juste un nom, Magnard-Desbeaux, qui ressemble fort à un nom prédestinant, étant donné la vocation d'artiste et galeriste de la dame. Donc, à tout hasard, si vous passez par là, parce que moi ça ne sera pas sur ma route de l'été...

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06/07/2010 | Lien permanent

Quatre personnages de pierre volcanique (enfin... trois seulement)

      Ça y est, se dit le lecteur de ce blog, le sciapode commence à voir des Barbus Müller/Rabany partout? Non, non, rassurez-vous, les quatre personnages ci-dessous, dont un correspondant clermontois (tiens, tiens, en Auvergne, là aussi, comme Antoine Rabany, autrefois (au début du XXe siècle) à Chambon sur Lac), m'a envoyé récemment la photo, n'ont absolument rien à voir avec les fameux Barbus rabanesques. Qu'on s'en avise plutôt:

 

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Quatre sculptures trouvées à Clermont-Ferrand par un antiquaire ; la plus claire ne paraît pas de la même roche que les autres, à l'évidence.

 

      Comment résister aux interprétations qui  se pressent en l'imagination, suscitées par nos mémoires saturées de références, devant de telles œuvres anonymes (aucune marque, sur ou sous ces pierres, à ce qu'il paraît)? On est bien souvent tenté de les croire venues d'un autre âge, l'âge de pierre, l'âge de l'archaïsme, peut-être même de régions de la Terre bien loin de nos contrées, et pourquoi pas l'Extrême-Orient? Ils tirent en tout cas vers un certain réalisme, ils ont des corps quasi complets, des vêtements (jusqu'à des cravates?), des attributs pileux marqués, un air de venir, au final, non loin de chez nous tout de même, et d'époques pas si lointaines.

    Car les collectionneurs n'admettent pas toujours qu'ils puissent avoir affaire à un autodidacte qui habite près de chez eux, un Primitif que nous préférons ignorer, passer sous silence, parce que ce qualificatif se doit de rester applicable à un être exotique, ravalé à un être primaire, pas aussi développé intellectuellement et culturellement parlant que l'individu occidental. Et pourtant, des oeuvres stylisées de ce genre, avec l'art brut et l'art populaire, nous savons qu'il en existe, qu'il en a existé en nombre, les sculptures d'Antoine Rabany, de François Michaud dans la Creuse – de Joseph Barbiero (1901-1992) lui-même qui vivait il n'y a pas si longtemps, durant le dernier siècle, en banlieue de Clermont, et que l'on a classé dans l'art brut – étant là pour nous en fournir des exemples.

 

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Sculptures de Joseph Barbiero prises dans l'escalier de sa maison à Beaumont (Puy-de-Dôme), ph. Bruno Montpied, 1990 ; le style était plus détaché de la perception rétinienne, on dérivait avec lui vers une figuration de plus en plus réinventée, donc bien éloignée de celle à l'œuvre chez l'auteur des quatre personnages en photo au début de cette note.

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François Michaud, mascaron au-dessus d'une fenêtre de sa 1ère maison à Masgot (Creuse), ph. B.M., 2013.

 

     Cela posé, je n'empêche personne de nous adresser des remarques si les quatre sculptures de la première image mise en ligne ci-dessus éveillent quelque écho pouvant faire progresser la connaissance de ces personnages. L'antiquaire qui les possède et moi-même en serions ravis.

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Rendez-vous à Masgot le samedi 30 mars à 17h...

      Avec le printemps qui va bien finir par arriver, retrouvons-nous au fin fond de la Creuse, dans ce cher hameau de Masgot, patrie du sculpteur François Michaud, pour une projection des Bricoleurs de paradis (le Gazouillis des éléphants), le film de Remy Ricordeau, que j'ai co-écrit avec lui (on commence à le savoir, mais je dis bien sûr ça pour ceusses qui débarqueraient).

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      Nous discuterons après la projection. La manifestation est à l'initiative de deux associations, celle des Amis de la Pierre qui veille plus particulièrement sur le devenir du site sculpté de Masgot, et celle des Maçons de la Creuse, animée entre autres par Roland Nicoux, qui s'intéresse de près à tout ce qui a trait à la vie et à l'œuvre des maçons creusois. Notamment à ce qu'ils peuvent créer à côté de leurs métiers, comme le dernier bulletin, n°15 (de juin 2011, en réalité de janvier 2013), édité par l'association le prouve assez du reste (j'y ai publié deux textes, l'un sur les environnements populaires avant le Facteur Cheval et l'autre, un texte sur les Montégudet, père et fils, inspirés creusois). On pourra acquérir ce numéro à l'occasion de cette projection, de même que seront disponibles quelques exemplaires de mon livre Eloge des Jardins anarchiques que je dédicacerai aux lecteurs intéressés.

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17/03/2013 | Lien permanent

Les inspirés du bord des routes, premier film du Vidéoguide de l'Inventaire du Patrimoine de Nouvelle-Aquitaine

     Suivez le Vidéoguide de l'Inventaire du Patrimoine en Nouvelle-Aquitaine... Qui vous emmène sur les traces des environnements populaires spontanés de cette immense région sous la forme de courts-métrages disponibles en libre service sur YouTube. Le premier de cette série vient d'être mis en ligne (voir ci-dessous). Cette dernière en comprendra quatre autres : un sur la question de la conservation et de la patrimonialisation, un sur le cas d'André Degorças en Charente, sur lequel je prépare en outre un article à paraître dans le prochain Création Franche, un troisième sur les cas d'Antoine Paucard et François Michaud, bien connus des lecteurs fidèles de ce blog puisque j'en parle, surtout du dernier, depuis 1991, et dans mon inventaire du Gazouillis des éléphants, bien entendu, enfin un quatrième sur le jardin de Gabriel Albert à Nantillé (Charente). Tous ces films courts sont, et seront,  réalisés par Juliette Chalard-Deschamps avec l'aide rédactionnelle de Yann Ourry (connu pour sa défense du jardin de Gabriel Albert ). Dans le premier, on voit Stéphanie Birembaut, la directrice et conservatrice du Musée Cécile Sabourdy à Vicq-sur-Breuilh (Haute-Vienne), interviewée dans le jardin de son musée, en compagnie de votre serviteur, l'animateur de ce blog, tous deux s'évertuant à donner une première présentation du sujet à destination d'un public "non averti" :

 

 

 

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