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Rechercher : Guy Girard

Après le Gazouillis (3) : Sottise et jalousie concentrées à Saint-Berthevin, la haie de Guy Souhard éradiquée du paysage

     La haie taillée de Guy S. – c'est ainsi que je le nommais dans la notice que je lui ai consacrée dans mon inventaire du Gazouillis des éléphants, sans donner le patronyme complet, car je ne l'avais pas visité et n'avais donc aucun renseignement sur sa volonté ou non de voir figurer son nom en toutes lettres dans une publication – était un petit chef-d'œuvre d'art topiaire, situé apparemment dans un ensemble de villas de type classique, telles qu'on en voit dans les lotissements de si nombreuses périphéries urbaines (mon livre en propose d'autres exemples, à Remémont par exemple, dans les Vosges, en Lorraine). J'avais fait seulement une visite virtuelle, Google street aidant, et il me semblait que l'endroit, dans la commune de Saint-Berthevin, en Mayenne, méritait ce genre de création décorative pour égayer quelque peu l'ambiance générale, passablement aseptisée et monotone...

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Google street, capture en juin 2015.

 

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Photo de la même, par Michel Leroux en avril 2015.

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L'auteur commente – hélas, c'est muet –, auprès de ses visiteurs ce qui ressemble à un arbre à l'imposante ramure abritant deux chaises, taillée en relief – à moins que ce ne soit un champignon géant? ; ph. Michel Leroux, avril 2015.

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Google street, capture en juin 2015.

 

      Et puis il m'apparut que l'auteur de cette haie laissait son patronyme circuler dans les quotidiens régionaux, et donc que je pouvais comme tout le monde l'appeler par son nom, Guy Souhard. Voici ce qu'il déclarait dans un ancien article d'Ouest-France (du 10 août 2016) : "Lorsque je commence, il me faut 45 heures de travail pour sculpter cette haie d'une longueur de 35 m, tout à la main, sans engin motorisé. Bien sûr, je répartis le travail sur plusieurs jours." A cette date, il était indiqué que les thuyas composant sa haie étaient plantés depuis 45 ans mais que cela ne faisait que 15 ans qu'il la taillait figurativement.

       Une lectrice de mon livre et de ce blog, Josiane Burzholz, m'adressa un peu plus tard, des photos qu'elle avait prises en mars de cette année. Guy Souhard avait relevé d'un cran son ambition esthétique, il avait rehaussé ses sculptures végétales de traits de peinture!

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La haie peinte de Guy Souhard, © ph. Josiane Burzholz, mars 2018.

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Détail de la haie peinte ; on notera qu'un éléphant y gazouillait, ici aussi... ; © Josiane Burzholz, mars 2018.

 

      Certes, ce soulignement coloré pouvait paraître discutable, car personnellement, je trouvais que la haie nue, avec ces fantômes de formes, dinosaure, allusion à Armstrong et à la chienne Laïka perdue dans un vol spatial par les Soviétiques (thème qui a aussi marqué Euclides Ferreira da Costa dans sa "Maison Bleue" à Dives-sur-Mer dans le Calvados, comme on s'en souviendra), symboles de jeu de cartes, silhouette de baleine, cœur, etc., se suffisait à elle-même dans sa pureté topiaire de départ. Mais cela plaisait à d'autres (Michel Leroux, bon connaisseur des environnements, m'a fait remarquer, à juste raison, qu'il ne connaît pas d'autres haies de ce genre, à savoir avec de la peinture dessus)...

      Las! Patatras... Et fatalitas... Voilà-t-y pas qu'un groupement de riverains a paru s'émouvoir de cette création pas comme les autres. Excipant du PLU (Plan Local d'Urbanisme), arguant (y a du ARGH dans "arguant" et, aussi, de la hargne presque) que la haie était trop haute (je vous demande un peu) et qu'elle débordait sur le trottoir (tu parles, les haies qui débordent ça manque pas, et qu'est-ce que ça peut faire, l'arrêt de bus limitrophe n'était tout de même pas dévoré par la haie... Dommage, du reste, on aurait enfin un peu rigolé à St-Berthevin...), ils ont réussi à faire imposer à notre sculpteur sur végétal de 86 ans qu'il arrache sa haie amoureusement taillée.... On ne peut pas être plus mesquin, d'esprit étroit, et jaloux que ces Berthevinois-là. Non? Il paraît que sur Facebook des internautes s'émeuvent et protestent. Moi, je ne m'affilie pas à ce fesse-bouc-là, mais vous êtes libres d'y aller, chers lecteurs. Et de vous indigner, comme disait l'autre...

    Guy Souhard annonce dans Ouest-France qu'il va entreprendre la construction d'une autre clôture, en métal cette fois, autre matériau qu'il apprécie, puisqu'il a aussi réalisé divers sujets en aluminium dans son jardin. Ah, Monsieur Souhard, vous êtes un vrai Edouard aux mains d'argent...

 

Article sur la destruction de la haie, oct 18.jpg

Article de Johan Bescond paru dans Ouest-France ces temps-ci...

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Surrealistic pillow, ou Confidences sur un oreiller

    A signaler la parution d'un recueil de poèmes de Guy Girard illustrés de "dessins et monotypes" (imprimés en noir et blanc) par feu Sabine Levallois, L'Oreiller du Souffleur, aux Editions surréalistes. J'aime ces poèmes. En voici un:

LE BATELEUR

N'aurait-elle qu'un mur

La mort

Est cette maison d'outrages

Où nul n'entre qui ne soit perdu

Dans l'odeur des comètes

Voici la clé

Que s'ouvre une porte

Comme un ouragan murmurant

Du fond des bottes du zodiaque

Ordres ou charmes

D'une voix de linge

Revienne le moulin minuit

Entre le soleil et son double de porcelaine

Passe

Le bateleur à grandes enjambées

Vent roux aux trousses

Les lèvres charpentées de voix et chandelles

Le nom qui le porte

S'approche

D'un autre lié

Entre le gorille et la girolle

 

    Guy Girard

Sabine Levallois,dessin sans titre, 2004, coll.privée, photo Bruno Montpied.jpg
Sabine Levallois, dessin sans titre, crayons de couleur, 24x30 cm, 2004, ph.B.Montpied

    Cette publication me permet d'attirer un peu, si peu, l'attention sur les oeuvres de Mlle Levallois, disparue prématurément en 2004 alors qu'elle venait d'entamer un cycle créatif tout à fait inattendu de sa part. Des dessins aux crayons de couleur qu'elle me montra un jour avec ce que je pris pour de la timidité et de la circonspection. Lorsque je venais les voir, elle et Guy, nous parlions beaucoup d'art brut (il m'est difficile d'éviter le sujet). Est-ce ce qui la poussa à essayer de dessiner alors que rien ne l'y prédisposait, du moins était-ce ce que je me disais alors, la connaissant à peine...? Certains amis m'ont insinué que oui. Toujours est-il qu'elle produisit, dans les quelques mois qui la séparaient d'une fin brutale, toute une série de dessins que dans un premier temps je regardais -j'en vis un échantillon réduit cela dit à l'époque, le gros de la production est resté passablement intime- en faisant la fine bouche. Le temps passant, je changeai peu à peu d'avis. Ces dessins, celui qu'elle m'avait offert notamment, avec ses teintes réalisées à coups de fins traits de crayons de couleur, me regardaient avec une simplicité déconcertante non dépourvue d'étrangeté. Je les trouvais désormais beaux, à nul autre pareils.

Guy Girard,Sabine Levallois, Bruno Montpied, dessin collectif, 2004, photo B.Montpied.jpg
Guy Girard, Sabine Levallois, Bruno Montpied, Dis-moi pourquoi jamais ?, dessin collectif à l'encre, 24x30 cm, 2004
*

L’OREILLER DU SOUFFLEUR

de Guy Girard

104 pages, dessins et monotypes de Sabine Levallois, 15 €, parution septembre 2008.

 Bulletin de commande à adresser aux

ÉDITIONS SURRÉALISTES

122, rue des Couronnes

75020 Paris

(Frais de port en sus (France : 3 Euros, ailleurs 5 Euros)

Sans frais de port pour toute souscription faite avant le 31 octobre 2008

Chèque à l'ordre des éditions surréalistes)

(Une rencontre avec l'auteur est prévue le 30 septembre au Café de la Tour St-Jacques, rue de Rivoli à Paris - voir l'adresse exacte en cliquant sur le site des éditions surréalistes)

 

 

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Lutte pour une dague subtile, une nuit de sabbat?

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F.Picot, sans titre, 1887

 

     Dans une brocante récemment fréquentée je suis tombé sur cette peinture intrigante, comme une jeune sorcière en transe s'évaporant vers la nuit qui la cernait de toutes parts... Etrange scène, non? Où cela se passait-il? Dans quel caveau, dans quelle geôle, car l'on voyait des dalles au bas de la composition... Ou une nuit de sabbat? Et cette seconde femme (ou homme?) au visage déterminé, presque inquiétant (cheveux longs, habillée d'une robe brune immense, comme trop grande pour elle, traînant à terre), derrière la silhouette sur le point de s'évanouir, oubliant tout ce qui se passe autour d'elle, appuyée sur un immense balai (d'où l'hypothèse d'une sorcière...)? Cette seconde femme brune (homme?) surgit en catimini, la main gauche descendant vers la dague cachée sous le bas de la jambe gauche, ou dévoilant ce poignard seulement en finissant de relever la robe de la jeune sorcière au poitrail déjà dénudé (est-ce la même femme brune qui l'aura dépoitraillée à la minute précédente?), d'un geste qui veut dénoncer le perfide coutelas... Mais dénoncer à qui? Au public peut-être qui regarde la scène au théâtre? Car on pense à un épisode de pièce de théâtre, une histoire un peu érotico-frénétique, traitée ici par un quelconque peintre du XXe siècle imitant un peintre pompier fin XIXe (le panneau cartonné, peut-être entoilé, de facture trop récente pour être du XIXe, est signé "F.Picot, 1887"), pourquoi pas un illustrateur féru de "fantasy" type Frazetta, comme me l'a suggéré un ami peintre, Guy Girard (on aurait ainsi affaire à une fausse peinture XIXe -le sujet, la licence qu'elle manifeste, la technique trahissent un peintre du XXe siècle selon Guy- créée par un illustrateur amateur de supercherie...)?

     J'ai parlé de la main gauche de la femme (ou de l'homme) placée derrière la "sorcière" en extase, et qui relève la jupe pour dévoiler le coutelas, mais que dire de sa main droite qui, de l'autre côté du corps de la femme nue, juste sous le téton discrètement caché derrière l'immense manche à balai (dessiné maladroitement, il fait un coude au niveau du sol comme si son axe avait été subitement déplacé ; d'autres maladresses se laissent voir, la longueur du buste de la femme nue par exemple), entre sous la jupe retroussée pour aller probablement dans le giron de cette femme dénudée, comme pour une caresse intime et intrusive....? C'est cette dimension leste de l'image qui fait penser à une conception très contemporaine proche de l'illustration fantastique, il semble bien qu'on doive donner à Guy Girard quitus pour son hypothèse.

     Si cela vous dit quelque chose, ne vous gênez pas, donnez-nous quelques éclaircissements, ou obscurcissements, à votre préférence...

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Appel du 18 juin: ”Alcheringa” n°4 est paru et ses animateurs viennent en causer à la Halle Saint-Pierre

      Alcheringa, j'en ai déjà parlé lors de la parution de son n°3. Il continue de se manifester, puisque son n°4 sort à présent, toujours édité (et maquetté) par Venus d'Ailleurs du côté de Nîmes. Il sera présenté dimanche prochain à l'auditorium de la Halle, à 15h, en présence de Joël Gayraud, Guy Girard, Régis Gayraud et mézigue. Je dois y présenter en effet les articles que j'ai donnés à la revue, l'un sur l'art en commun (il y aura quelques images projetées) et l'autre, plus réduit, consacré à une remarque concernant le catalogue de la récente exposition "Chercher l'or du temps", consacrée au surréalisme, l'art magique et l'art brut, au LaM de Villeneuve-d'Ascq. Ce catalogue contient en effet une prodigieuse découverte due à l'une des conservatrices de ce musée, Jeanne Bathilde-Lacourt, découverte qui regarde les prémisses de la collection d'art brut de Jean Dubuffet. Il me paraissait important de la souligner un peu plus, notamment auprès de lecteurs intéressés par le surréalisme.

 

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         Voici le sommaire de la revue:

Numéro 4 - Été 2023
(128 pages ; 22 €)
 

Dans ce numéro:

Guy Girard, Devant le feu

Joël Gayraud, Métamorphoses de l’alkahest

Sylwia Chrostowska, Tout et son contraire

Jacques Brunius, Le jardin n’a pas de porte

Bruno Montpied, L’art en commun, si peu commun…

Laurens Vancrevel, Will Alexander et l’usage surréaliste du langage

Natan Schäfer, Vers le Phalanstère du Saï

Régis Gayraud, Souvenons-nous de Serge Romoff.

Autour d’une lettre inédite d’André Breton

 

      ainsi que d’autres articles, poèmes, récits de rêves, notes critiques et images par :

René Alleau, Aurélie Aura, Jean-Marc Baholet, Anny Bonnin, Massimo Borghese, Anithe de Carvalho, Eugenio Castro, Claude-Lucien Cauët, Juliette Cerisier, Sylwia Chrostowska, Darnish, W. A. Davison, Gabriel Derkevorkian, Kathy Fox, Antonella Gandini, Joël Gayraud, Régis Gayraud, Yoan Armand Gil, Guy Girard, Beatriz Hausner, Jindřich Heisler, Alexis Jallez, S. L. Higgins, Marianne van Hirtum, Richard Humphry, Andrew Lass, Michael Löwy, Albert Marenčin, Alice Massénat, Bruno Montpied, Peculiar Mormyrid, Leeza Pye, Pavel Rezniček, Alain Roussel, Bertrand Schmitt, Carlos Schwabe, Petra Simkova, Dan Stanciu, Wedgwood Steventon, Ludovic Tac, Virginia Tentindo, Marina Vicehelm, Sasha Vlad, Susana Wald, Gabriela Žiaková, Michel Zimbacca.

 

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Bruno Montpied et Petra Simkova, "Des êtres se rencontrent et une douce musique s'élève dans leurs cœurs", hommage à Jens-August Schade,  3 x 4 m, peinture industrielle sur toile PVC, 1999.

 

     Des exemplaires de la revue seront bien sûr ensuite disponibles à la vente dans la librairie de la Halle Saint-Pierre.

     Signalons aussi par la même occasion la parution d'un autre n°4, de la revue L'Or aux 13 îles (qui devient également un foyer éditorial), qui lui de même qu'Alcheringa est disponible à la vente à la librairie de la HSP (accompagnant, c'est à noter, les trois premiers numéros de la revue, qui contiennent trois articles copieux de moi-même: dans le n°1 (2010), un grand dossier sur les bois sculptés de l'abbé Fouré, où j'avais réédité le Guide du Musée de l'ermite, dans le n°2, une prose poétique sur ma collection illustrée de plusieurs reproductions, Le royaume parallèle, et dans le n°3, un article sur les bouteilles peintes de Louis et Céline Beynet, des autodidactes inconnus et inventifs qui vivaient en Limagne, près d'Issoire).

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Le dessin surréaliste en 2019....

Le dessin surréaliste en 2019.JPG

     Voici que reprend le cycle d'expositions que le peintre, essayiste et poète du Groupe de Paris du mouvement surréaliste, Guy Girard avait entamé l'année dernière avec "le collage surréaliste", et ce toujours dans la même galerie Amarrage, rue des Rosiers, en lisière des Puces de St-Ouen.

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Régis Gayraud, Pêcheurs d'âmes, 18 x 24 cm, 2019.

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Bruno Montpied, Les Trois Grâces, technique mixte sur papier, 30,5 x 23 cm, 2019. PH. B.M..

 

    En tant qu'ami du groupe, je prête outre trois de mes dessins (le cahier des charges de l'expo exigeait le noir et blanc, condition qui n'a pas été suivie par nombre de participants, mais personnellement, je m'y suis tenu), trois œuvres de ma collection. il s'agit d'un dessin au crayon, accompagné d'un collage de tarlatane sur papier photographique, dû à Gilles Manero, d'un dessin plus ancien de l'Islandais Alfred Flóki (dont j'ai parlé naguère sur ce blog) et d'un dessin d'un anonyme, vraisemblablement du XIXe siècle, présentant quatre personnages caricaturaux énigmatiques (j'en ai également déjà parlé sur ce blog lorsque je venais de l'acquérir).

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Anonyme du XIXe siècle, sans titre, crayon graphite sur papier, 24 x 34 cm, sd. Photo et coll. B.M.

 

     Autour de ce dernier, le groupe au cours d'une de ses réunions hebdomadaires a proposé un jeu à certains de ses membres et amis. Que s'est-il passé "une heure après" sur la scène où se trouvent les quatre personnages de mon dessin? Les résultats de cette "heure d'après" seront présentés dans l'exposition de St-Ouen. Enfin, j'ai également prêté un dessin collectif fait par mézigue en compagnie de Guy Girard et de feue Sabine Levallois.

      L'expo dure du 19 septembre au 20 octobre. On vous attend nombreux au vernissage le jeudi 19 à partir de 18h30. A signaler le jeudi 3 octobre une projection de "surprises cinématographiques" (je me suis laissé dire qu'il s'agirait de dessins animés d'inspiration surréaliste).

      L'expo poursuivra ensuite sa route, pour une majeure partie des œuvres présentées chez Amarrage, à la Maison André Breton animée par l'association La rose impossible à Saint-Cirq-Lapopie du 25 octobre au 22 novembre (inauguration le vendredi 25 octobre à 19h)  

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La photo surréaliste en 2020

 

Photo sur l'invitation à la photo surréaliste en 2020.JPG

Photo de Pierre-André Sauvageot (René Magritte, sors de ce corps!).

photo surréaliste en 2020,guy girard,groupe surréaliste de paris,bruno montpied

 

     Guy Girard, membre du Groupe surréaliste de Paris (groupe contemporain), remet ça à la Galerie associative Amarrage rue des Rosiers à Saint-Ouen. Après "le Collage surréaliste en 2018", "le Dessin surréaliste en 2019", voici donc "la Photo surréaliste en 2020". Si les participants du côté français semblent devoir pour le moment se porter timidement vers Ouen-Ouen (terrifiés par la Covid?), les exposants internationaux paraissent avoir davantage répondu présents. Personnellement, je prêterai trois photos (voir l'une d'entre elles ci-dessous).

      Il est intéressant de voir comment chaque participant s'investit dans l'idée d'une photo surréaliste actuelle. Non? A noter que certains exposants n'appartiennent pas formellement à un groupe surréaliste (José Guirao par exemple, ou mézigue), cela ne les empêche pas de pratiquer une photo qu'ils pensent correspondre, en partie ou totalement, à la notion surréaliste. La pratique de fixation des paréidolies diverses que l'on rencontre dans la vie quotidienne – et que ce blog recense régulièrement (cela dit, internet en est rempli) – en participe par exemple, je trouve.

     Réponse à ces questions à partir du 16 octobre à partir de 18h30, jusqu'au 15 novembre. Attention! La galerie n'est ouverte que les après-midi de week-end, au même moment en fait que les Puces de St-Ouen dans le voisinage desquelles elle se trouve. 

 

1. Naissance du visage de la rose, 2017 (2).jpg

Bruno Montpied, Naissance du visage de la rose, 30 x 30 cm (tirage papier), 2017 ; exposé à la galerie Amarrage; cette photo fut prise dans le jardin d'une maison à... Rauzan (Gironde), village où les roses ont des visages, donc.

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14/10/2020 | Lien permanent

Surréalisme actuel, une expo au Portugal

    Je viens de recevoir en même temps que ses voeux pour 2009, de la part de Miguel de Carvalho, l'annonce d'une exposition internationale à Lagoa (Portugal) consacrée au "surréalisme actuel". Cela s'intitule Iluminaçoes descontinuas (Illuminations discontinues sans doute). Voir ci-dessous l'invitation, pour ceux qui seraient tentés de faire le voyage, ou pour ceux qui ne sont pas loin. Ajoutons qu'en France, on peut se demander pourquoi aucun lieu ne se présente pour entreprendre le même genre de manifestation avec les groupes de poètes et créateurs qui se revendiquent en France et à l'étranger d'un surréalisme continué (la Halle St-Pierre par exemple pourrait être toute désignée pour ce genre de projet à Paris):

Convites Iluminacoes Descontinuas.jpg
    Voici la liste des participants (présentée de façon un peu fastidieuse, je m'en excuse, mais c'est pour que certains y retrouvent des figures connues d'eux, ou pour que les commentateurs style "Unevilleunpoème" se convainquent qu'il ne s'agit pas là d'une expo surréaliste spécifiquement portugaise):
 

Alcota, Aldo (Grupo Derrame) (Chile), Arrabal, Fernando (Espanha), Ávila, Sara (Brasil), Beneyto, António (Espanha), Berger, Cristian Arregui (Grupo Derrame) (Chile), Bervoets, Jan  (Holanda), Bordese, Marcelo (Argentina), Bubenik, Josef (Grupo Styr Up) (Rep. Checa), Budik, Arnost (Grupo Styr Up) (Rep. Checa), Carvalho, Miguel de (Portugal), Corsiglia, Laura (Canada), Desrozier, Gilles (França), Dubois, Lou (França), Ducornet, Guy (França), Duvall, Jan Schlechter (Indonesia), Filipová, Linda (Grupo Styr Up) (Rep. Checa), Fox, Kathleen (Africa do Sul), Gamboa, Manuel (Portugal), Gazel , Amirah (Costa Rica), Girard, Guy (França), Gonçalves, Eurico (Portugal), Graubard, Allan (EUA), Guedes, Estela  (Portugal), Hausner, Beatriz (Chile), Henao, Raul  (Colombia), Hernandez, Rodrigo (Grupo Derrame) (Chile), Huerta, Miguel Angel (Derrame) (Chile), Kerndl, Lubomir (Grupo Styr Up) (Rep. Checa), Kremlacek, Josef (Grupo Styr Up) (Rep. Checa), Kubicek, Vladimir (Grupo Styr Up) (Rep. Checa), Labrin, Jorge Leal (Chile), Leite, Paulo (Grupo Surr. São Paulo) (Brasil), Lemos, Fernando (Portugal), Lima, Sergio (Grupo Surr. São Paulo) (Brasil), Lina, Rik (Holanda), Lohlé, Miguel (Argentina), Luz, Alfredo (Portugal), Marques, Maria Regina (Grupo Surr. São Paulo) (Brasil), Martins, Carlos (Portugal), Moraes, Deusdedit de (Grupo Surr. São Paulo) (Brasil), Mota, Rodrigo (Grupo Surr. São Paulo) (Brasil), Moya, Pastor de (Republica Dominicana), Nogueira, Luisa (Portugal), Pajurek, Vaclav (Grupo Styr Up) (Rep. Checa), Peixoto, Seixas (Portugal), Perez, Raul (Portugal), Pessoa, Heloisa (Grupo Surr. São Paulo) (Brasil), Piza, Zdenek (Grupo Styr Up) (Rep. Checa), Puga, Alejandro (Argentina), Rasteiro, João  (Portugal), Roque, Fátima (Grupo Surr. São Paulo) (Brasil), Santiago, Enrique de (Grupo Derrame) (Chile), Sardan, Zuca (Grupo Surr. São Paulo) (Brasil), Searom, Anasor ed (Brasil), Simpson, Gregg (Canada), Tentindo, Virginia (Argentina), Vancrevel, Laurens  (Holanda), Verdugo, Rodrigo (Grupo Derrame) (Chile), Vlad, Sasha (Romenia), Vorel, Ondrej (Grupo Styr Up) (Rep. Checa), Vries, Her de (Holanda), Wald, Susana (Hungria), Welson, John (Inglaterra), Wolf, Jan (Grupo Styr Up) (Rep. Checa), Zeller, Konrad (Grupo Surr. São Paulo) (Brasil),Zeller,Ludwig(Chile)

 

    Je reconnais certains comme Guy Girard, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler, ou encore Guy Ducornet, et le collagiste Lou Dubois, ces deux derniers participant par ailleurs à la revue Supérieur Inconnu de Sarane Alexandrian (qui a sorti récemment un très bon numéro spécial à signaler sur le thème du rêve, au printemps-été 2008), ou encore Sasha Vlad, créateur amateur d'expérimentations surréalistes collectives par delà les océans, Jorge Leal Labrin, peintre chilien dont je n'ai plus de nouvelles depuis longtemps...


 

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Info-miettes (13): merveilles et singuliers ici et là

(Cette note comporte deux mises à jour)

MIRABILIA, le sommaire annoncé, et un bulletin d'abonnement

      Fondée par Anne Guglielmetti, romancière, et Vincent Gille, ancien chargé de mission au Pavillon des Arts, commissaire d'exposition sur des manifestations aussi réussies que Trajectoire du Rêve, ABCD, A corps perdu, Les Bidules de Maître Molina, ayant aussi travaillé sur l'expo consacrée aux Jungles du Douanier Rousseau (Grand Palais) et sur celle récente de la Tate Gallery à Londres sur Gauguin, la revue Mirabilia paraît prête à sortir des starting blocks.

guy girard,gilles manero,surréalisme contemporain,art singulier,galerie amarrage,napoléon,carquefou,création francheLéon Spilliaert, La Digue, 1909

Léon Spilliaert, L'élévation, 1910guy girard,gilles manero,surréalisme contemporain,art singulier,galerie amarrage,napoléon,carquefou,création franche

 

      En témoigne le sommaire de son n°1 (annoncé sous réserve), prévu pour cet automne. J'attends avec intérêt pour ma part la contribution sur Léon Spilliaert, peintre post-impressionniste si je me rappelle, dont on avait vu une rétrospective au Grand-Palais il y a déjà un bon moment. Michaël Kenna, pour sa part, est un photographe qui paraît travailler dans l'épure.

 

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Michaël Kenna, Torii, Etude 2, Takaishima, Lac Biwa, Japon, 2007, ph extraite du site web consacré aux travaux de Michaël Kenna

 

      Si l'on veut s'abonner, veuillez cliquer sur ce lien. Le bulletin d'abonnement, et le sommaire complet s'y trouvent.

 

GUY GIRARD à SAINT-OUEN, Galerie Amarrage

 

Carton pour Napoléon à St-Ouen 2011.jpg

 

     On se souviendra peut-être de mes notes plus anciennes sur ce peintre "d'histoire" du genre désinvolte qui s'amuse à subvertir les icônes de l'histoire de France et d'ailleurs, dans l'espoir peut-être de contribuer à l'apparition de nouveaux mythes plus libérateurs surgissant des ruines de ces déboulonnages.

 

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Guy Girard, Napoléon et le passage du Nord-Ouest, 116x89cm, exposé à la galerie Amarrage

      A la galerie Amarrage, gérée par une association du même nom à St-Ouen, aux frontières des Puces, il présente actuellement quelques tableaux à l'huile où pullulent des clones d'un Napoléon cuisiné à toutes les sauces.: de ses rencontres avec Salvador Dali, en passant par ses tribulations avec une autruche, ses coïts en public, son goût de l'haltérophilie, son éléphant domestique, ses métamorphoses en grand méchant loup, chameau ou bonhomme de neige.Napoléon et son autruche, 30x30,H sur toile.jpg Guy Girard s'inscrit là à n'en pas douter dans une tendance très contemporaine qui joue à jongler avec les codes et les normes de la représentation, télescopant joyeusement les époques, usant de l'anachronisme assumé comme une arme de démystification massive.

Espace Amarrage, St-Ouen, le plan.jpg

Exposition "Napoléon et quelques autres" du 21 octobre au 7 novembre (probablement prolongeable jusqu'au 14 novembre), à la galerie Amarrage, 88, rue des Rosiers, 93400 St-Ouen, www.amarrage.org. Ouverture Samedi, dimanche et lundi, de 14h à 19h Renseignements: 01 40 10 05 46 ou 06 15 63 93 11.

GILLES MANERO à Carquefou

     Je suis toujours avec intérêt le travail sans cesse expérimentateur de Gilles Manero que l'on a connu peintre sur vieux microsillons récupérés où il racontait une obscure épopée de volatiles échappés d'une basse-cour onirique.

Carton-Manero-à-Carquefou.jpg

Carton d'invitation expo Manero à Carquefou

 

     Depuis quelques temps, comme on a pu le constater à une récente expo au Musée de la Création Franche à Bègles où de nouvelles pièces sur le thème étaient montrées, il développe une certaine attirance pour les horloges, qu'il travaille directement sur le cadran (ce qui fait le trait d'union avec la circularité de ses anciens microsillons)Cadran-d'horloge,expo-CF-20.jpg ou qu'il édifie des petits théâtres de personnages montés comme sur un échafaudage autour de ces mêmes cadrans (voir le carton d'invitation à son actuelle exposition à Carquefou). On le sait moins, Gilles est également un excellent et raffiné dessinateur, que l'on aurait pu ranger sans coup férir dans le surréalisme contemporain s'il existait encore un mouvement suffisamment curieux de ce côté-là.

 

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 Gilles Manero, L'Ange du dimanche, coll. privée, Bordeaux

Exposition à l'espace du Manoir des Renaudières, direction la Fleuriaye, du samedi 5 novembre au dimanche 4 décembre, entrée libre, ouvert les mercredis, samedis et dimanches de 14h à 18h, ou sur RDV. Renseignements: Direction de l'Action Culturelle, ville de Carquefou, 02 28 22 24 40, ou culture@mairie-carquefou.fr. Vernissage le 5 novembre à 16h.

Isabelle Jarousse à Paris chez Béatrice Soulié

      Nouvelle exposition ici encore d'une artiste que l'on ne rangera pas parmi les Singuliers, mais plutôt du côté de ces artistes contemporains poétiques, tels qu'on peut en découvrir dans des galeries comme celle d'Alain Dettinger à Lyon, place Gailleton (qui fit beaucoup pour lancer la carrière  d'Isabelle Jarousse) ou celle de Pierre et Madeleine Chave, héritiers d'Alphonse, à Vence (qui présente régulièrement désormais Jarousse).

 

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       La galerie de Béatrice Soulié sur la rive gauche de Paris elle aussi s'intéresse à ces travaux atypiques. Jarousse travaille le  papier, qu'elle façonne elle-même, ce qui donne à certaines de ses oeuvres un aspect de dessin sculpté. Elle se caractérise aussi autrement, par l'élaboration d'un univers dense et serré de personnages entrelacés dans une jungle de tiges, lianes ou fils, presque étouffant.

Expo Isabelle Jarousse "Les parfums de l'attente", du 20 octobre au 26 novembre, Galerie Béatrice Soulié, 21, rue Guénégaud, 75006 Paris.

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30/10/2011 | Lien permanent

Info-miettes (39)

       Encore des Info-miettes, va-t-on me dire... Mais c'est qu'ils se passe des choses, des expos, des salons, des publications... Alors, j'ai préféré diviser les sous-notes en plusieurs notes. Deuxième brassée ci-dessous:

 

Yves Elléouët, à la Galerie Plein-Jour, Douarnenez

      Le vernissage de cette exposition du poète et peintre Elléouët (1932-1975), que l'on associe au surréalisme, aura lieu le 16 octobre, en présence d'Aube Breton-Elléouët et Oona Elléouët. L'expo est  prévue pour durer du 16 octobre au 28 novembre 2021. On trouvera plus d'information (le dossier de presse en particulier) à cette adresse: www.galeriepleinjour.fr/yves-elleouet

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Yves Elléouët, une peinture de 1958.

 

Galerie Plein-Jour, 4 rue Eugène Kérivel, 29100 Douarnenez. Tél: 07 81 73 41 85.

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Janet Sobel à la Galerie de Toutes Choses (Gallery of Everything)

      Montrée en France à l'occasion du premier salon d'art outsider tenu à l'Hôtel le A (voir ma note de l'époque ici) en 2013, Janet Sobel (1893-1968), précurseuse de l'expressionnisme abstrait et du dripping de Jackson Pollock, revient en Europe, à Londres plus précisément, du 10 octobre au 14 novembre, à la galerie de James Brett et affidés, avec d'autres femmes créatrices (dont Unica Zürn, Hilma af Klint, Emma Kunz,Anna Zemánková, ou bien Judith Scott), ainsi que dans le salon Frieze Masters qui se tient dans Regent's Park (mais dans ce lieu un peu moins longtemps, des peintures de Sobel seront exposées du 13 au 17 octobre). On aura plus de renseignements sur le site de la Gallery of Everything.

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Janet Sobel, sans titre, huile sur cannage sur panneau, 76,5 x 56,3 cm, visuel Gallery of Everything.

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Escale Nomad, nouvelle exposition entre République et Strasbourg-Saint-Denis

     Pas d'Outsider Art fair cet automne, suite sans doute aux incertitudes qui pesaient en début d'année sur les mois d'automne quant à la possibilité de monter cette foire avec de nombreuses galeries à contacter (de plus, n'y aurait-il pas quelque vent de fronde chez certains galeristes trouvant la place bien chère...?). Certaines galeries d'art brut (Berst, Ritsch-Fisch) se tournent vers la FIAC qui elle se tient aux dates prévues. Cependant, il se murmure que l'Outsider Art Fair ne serait pas remise non plus aux calendes grecques, ce serait pour le printemps prochain, après tout, une saison plus en rapport avec l'éternelle jeunesse des pulsions brutes...

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Vue de certaines oeuvres proposées par Escale Nomad.

     D'autres, en attendant cette foire printanière, font cavalier seul durant l'automne, comme Escale Nomad de Philippe Saada qui revient présenter ses découvertes d'art brut d'un peu partout à côté des poulains auxquels il reste fidèle (Babahoum). Ce sera du 14 (demain) au 24 octobre, à la Galerie L'Œil Bleu.

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Galerie l’OEIL BLEU, 32 rue Notre-Dame de Nazareth, 75003 (Métro République ou Arts et Métiers). Apparemment, c'est tous les jours...

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Et la Galerie Pol Lemétais revient chez Soulié d'un bon pas

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      Pour sa part Pol Lemétais proposera aussi un large éventail de créateurs et artistes (Noviadi Angkasapura, Anselm Boix-Vives, Kenneth Brown, Jean Crié, Darédo, Olivier Daunat, Paul Duhem, Anaïs Eychenne, Madge Gill, Daniel Gonçalves, Johann Hauser, Alain Kieffer, Dwight Mackintosh, Mina Mond, Friedrich Schröder-Sonnenstern, Lewis Smith, Henry Speller, Carter Todd, August Walla, Scottie Wilson, Zefrino, Carlo Zinelli...), du lundi 18 au dimanche 24 octobre 2021 dans le local de la Galerie Béatrice Soulié (21 rue Guénégaud 75006 Paris), de 13h à 20h, et sur rendez-vous.

Pol Lemétais, tél : 06 72 95 60 18. http://www.lemetais.com

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Alcheringa n°2
 
       Quésaco "Alcheringa"? C'est le "temps du rêve" en langue des Aborigènes en Australie. Alors, bien sûr, ça sonnait mieux, pour ces passionnés d'alchimie, de jeux en secret, que sont les Surréalistes du Groupe de Paris, d'utiliser ce terme inconnu du grand public que, tout simplement, "Le temps du rêve". Moi j'aurais trouvé ces derniers termes plus directs pourtant, parlant à tout un chacun  par ici, davantage que le mot emprunté aux Aborigènes. Mais le groupe est particulièrement lié avec d'autres groupes à l'étranger (tchèque, anglais, canadien...) et garde une perspective internationaliste. Ceci explique cela entre autres  dans le choix du titre, probablement.
 

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Alcheringa n°2, sous titré 'Le surréalisme aujourd'hui", été 2021.

 
        Le numéro 2 est sorti, après un n°1 sorti aussi confidentiellement en janvier 2019. C'est peut-être une revue qui revient comme une biennale, alors? Ce numéro est plus copieux que le précédent, puis qu'il fait 119 pages quand l'autre en faisait 48. Au sommaire, plusieurs témoignages d'une très grande sensibilité en hommage à Michel Zimbacca (1924-2021), poète, cinéaste, artiste, qui vient de nous quitter après sept décennies de surréalisme, aux œuvres révélées tardivement, qui aimait inventer des mots nouveaux pour des sens existant mais oubliés dans le vocabulaire, et qui aimait jouer, créer en expérimentant de nouvelles voies. Il était, comme me l'avait décrit d'un seul mot un jour Marie-Dominique Massoni, d'un grand raffinement. Aussi au sommaire des poèmes, des textes de soutien aux Gilets jaunes (Guy Girard), une enquête sur le rêve dont les réponses non publiées sont résumées par Joël Gayraud. Personnellement, j'ai donné un entretien avec un artiste en marge, Gilles Manero, entretien qui vient en contrepoint avec l'article que je lui avais également consacré dans le magazine Artension (« Gilles Manero, un monde hanté d’oiseaux », Artension n°158, novembre-décembre 2019). Et puis un court article où je qualifie la nébuleuse d'expositions et de publications du groupe Hey! (aujourd'hui mené apparemment par une seule personne) d'imposture quant à la défense du merveilleux en poésie et art. Pour donner une idée de ce sommaire, autant donner ci-dessous son scan.
 

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     Pour se procurer la revue (tirée à 300 exemplaires, mieux vaut s'adresser directement à l'éditeur, les éditions du Retrait, basées à Orange (on trouve le bulletin de commande ici, sur leur site web).

Signalons aussi une exposition actuelle, "Le Tarot de cocagne", du peintre-théoricien-poète du groupe surréaliste Guy Girard à la Maison Rignault (librairie de la Maison André Breton), à Saint-Cirq-Lapopie, consistant en une réinterprétation sous forme de toiles des différentes lames du tarot. L'expo est prévue pour aller jusqu'au 29 octobre.

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Guy Girard, une des peintures de l'expo actuelle.

 

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Et chez Dettinger, qu'est-ce qu'on y voit? Jean Veyret, puis Fatima-Azzahra Khoubba, bientôt...

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Celle qui scrute les étoiles, une boîte de Jean Veyret, Galerie Dettinger-Mayer.

 

     Après une expo consacrée au grand peintre surréaliste lyonnais Max Schoendorff, qui s'est terminée le 9 octobre, Alain Dettinger continue dans sa galerie de la place Gailleton (Lyon 2e ardt) de proposer de réjouissants menus, puisqu'à partir du 30 octobre, on retrouvera de nouvelles boîtes pleines d'onirisme de Jean Veyret, visibles jusqu'au 20 novembre, date après laquelle l'intrigante Fatima-Azzahra Khoubba (on fait un prénom mot-valise à partir de son prénom composé quand on lui écrit ou lui parle: Fatimazara, sinon on s'épuise...), qui exposait naguère  des tableaux semblant illustrer la théorie des fractales (voici déjà huit ans que je n'en avais pas revus, mais elle a peut-être été réexposée depuis), prendra la suite du samedi 27 novembre 2021 au 1er janvier 2022 (elle a mis des yeux à ses bras de terre et cela change tout dans ces fjörds bleus). C'est elle qui sera donc le cadeau de fin d'année à la galerie. Il se murmure qu'elle devrait également au vernissage de son expo signer un livre de ses poèmes, Nuit intranquille, que l'on attend avec curiosité. Y retrouvera-t-on sa gentillesse et son humour légers?

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”Alcheringa” n°3 : le surréalisme contre l'aliénation

      Il existe un groupe de Paris du mouvement surréaliste qui continue l'action contre vents et marées de la condescendance, du mépris, de l'oubli organisé, ou, tout au contraire, de la récupération passéiste. Il mène cette action en coordination avec différents autres groupes surréalistes internationaux. Moi, j'ai toujours trouvé que l'activité en question pouvait s'exercer sans s'abriter à l'ombre géante, un peu trop grandiose, du mot de surréalisme, parfois taillé trop grand pour les épaules de ceux qui s'en revendiquent.  Mais voilà, ils s'entêtent, les Joël Gayraud, les Sylwia Chrostowska, les Michaël Löwy, les Guy Girard, voire même les Régis Gayraud¹. Ils brandissent toujours, avec les moyens dont ils disposent, le flambeau de la révolte, du déni jeté au monde capitaliste qui nous entraîne progressivement vers la fin du monde. Et moi, de culture surréaliste, mais principalement attiré depuis des décennies par la création artistique des imaginatifs sans voix, des sans grade, des sans diplômes, des sans lettres de recommandation, qu'ils se rangent dans l'art brut, l'art naïf (de qualité), l'art singulier, ou parmi les inspirés du bord des routes, je me suis toujours dit qu'il fallait accrocher mon petit wagon à leur train, en digne compagnon de route...

 

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Couverture d'Alcheringa n°3, avec une composition de Yoan-Armand Gil dessus, été 2022.

 

      Ces fidèles au surréalisme éditent une revue, nommée Alcheringa, qui signifie le Temps du Rêve dans la langue des Aborigènes d'Australie. Des récits de rêve, on en retrouve à foison dans cette tribune bien maquettée (par l'un des animateurs des éditions Venus d'Ailleurs, Yoan-Armand Gil), à côté de poèmes (pas tous à mon goût, ces derniers), d'enquêtes (dans ce numéro, proposé par Guy Girard, il y en a une intitulé "l'acte surréaliste le moins simple") ou de jeux, ce qui est une délectable tradition surréaliste. Peintures, collages, photographies oniriques sont également au rendez-vous, sans transition ni hiérarchie vis-à-vis des textes des divers intervenants. Un manifeste signé par seize  personnes, "Au pied ailé de la lettre. Quand le surréalisme aura cent ans", (re-)proclame la nécessité de mettre "la Poésie au-dessus de tout", et fait l'éloge de la désertion ("pratique et intellectuelle, psychique et sociale, individuelle et collective"). On y précise aussi, ce qui me paraît personnellement salutaire, que les productions surréalistes de tous ordres n'ont que "l'apparence d'œuvres d'art", car elles sont plutôt "les résultats cristallisés d'une subversion permanente de la sensibilité, les témoins sensibles d'un nouvel usage du monde". A l'heure où tant d'artistes grenouillent  pour grimper sur les tréteaux de la gloire afin d'y exhiber leurs nombrils, le rappel est nécessaire en effet.

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Ce sommaire contient tout en bas le moyen de contacter les animateurs de la revue: alcheringa.revue@gmail.com

 

      Une critique du recours aux technologies numériques et aux réseaux sociaux me laisse plus en retrait, personnellement. Comment souscrire, en effet,  à cette affirmation, posée à un détour de ce manifeste, que "le logiciel prend le pas sur le créateur"? On retrouve là la vieille méfiance des surréalistes historiques (Péret ou Breton) vis à vis de la science, des machines, et aussi des voyages dans la Lune... Certes, je m'accorde volontiers, comme les signataires de ce manifeste, avec les "réseaux "anti-sociaux", ceux qui se nouent spontanément dans la rue, au coin d'un bois (...), au comptoir d'un café, dans une tempête de neige", mais je n'oublie pas les révélations que peuvent véhiculer, à l'occasion (sans s'hypnotiser pour autant sur leurs prestiges) les Instagram, ou les blogs, aidant à abattre de temps à autre les barrières érigées par les media dominants pour nous séparer d'une partie de la véritable inspiration du moment... Les réseaux sociaux peuvent aussi contenir de l'information alternative. Les deux démarches peuvent être parallèles. Il incombe seulement de ne jamais être dupe.

 

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Sylwia Chrostowska, Le don des langues, pierre noire, 65 x 50 cm, 2021.

 

      De ce n°3, j'ai pour le moment retenu, en outre, lues de prime abord, les contributions suivantes: le poème "Corbeau" de Sylwia Chrostowska, un dessin de la même (très frappant) : "Le don des langues" ; un texte de Bertrand Schmitt, "Toyen  et l'enfer des imbéciles" ; de Régis Gayraud : "André Breton, une fiche de police de l'Union des écrivains soviétiques en 1938" ; "La photographie surréaliste en 2020", présentée par Guy Girard (je m'étais fait l'écho de l'exposition qui avait eu lieu à la Galerie Amarrage, où j'avais moi-même exposé trois photos) avec quelques exemples empruntés à Sylwia Chrostowska, José Guirao, Kenneth Cox, Lurdes Martinez, Steven Cline ; de Joël Gayraud : "Transformer le monde pour le rendre digne d'être parcouru" (critique du voyage) ; Sylwia Chrostowska et son "Rapport sur un état hypnagogique" (état de conscience particulier entre veille et sommeil, au moment de l'endormissement), etc...

     De mon côté, j'ai donné à la revue un texte intitulé "Peintures domestiques et tentations infernales, Louis Carmeil, Dominique Dalozo, Louis Delorme, Armand Goupil, Gabriel Jenny" sur divers artistes à l'oeuvre intriguante, échoués aux Puces, et ayant en commun d'avoir représenté ici et là dans leurs productions des fantasmes diaboliques, des images de la tentation et de l'enfer. C'est par ce texte, outre le petit wagon dont je parlais ci-dessus, la continuation de ma tentative de dévoilement d'œuvres interloquantes restées dans l'ombre, et entrées dans ma collection.

 

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Armand Goupil, Les Hussards de la paix, huile sur bois,  38,2 x 30 cm, 20-I-57, n°450 ; ph. et coll. Bruno Montpied.

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Alcheringa n°3 est disponible (à 20€) dans les librairies suivantes :

Librairie Centre Pompidou, Le Dilettante (7, pl de l’Odéon – 75006 Paris. 01 43 37 99 41), La Petite Égypte (35, rue des Petits Carreaux – 75002 Paris. 01 47 03 34 30), Tschann (125, bd du Montparnasse – 75006 Paris. 01 45 83 39 81), Halle Saint-Pierre (2, rue Ronsard – 75018 Paris. 01 42 58 72 89), Librairie Michèle Ignazi (15-17, rue de Jouy – 75004 Paris. 01 42 71 17 00), EXC Librairie (Passage Molière – 157, rue Saint-Martin – 75003 Paris.  01 87 04 44 02),  Vendredi (67, rue des Martyrs – 75009 Paris. 01 48 78 90 47), Galerie Les Yeux Fertiles 27, rue de Seine – 75006 Paris. 01 43 26 27 91), Galerie Amarrage  (88, rue des Rosiers – 93400 Saint-Ouen jusqu’au 25 septembre 2022, samedi et dimanche de 14h à 19h), Le Carré des Mots (30 Rue Henri Seillon – 83000 Toulon. 04 94 41 46 16), LA MAB // MAISON ANDRÉ BRETON (Place du Carol – 46330 Saint-Cirq-Lapopie. 06 30 87 70 58)

Également en vente chez l’éditeur, Venus d’ailleurspaiement par carte cliquer ici .Par Paypal, virement, ou chèque contacter venusdailleurs@free.fr

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¹ On exceptera du surréalisme, dont, finalement, ils n'ont aucun droit à se revendiquer, selon moi, les nommés Ody Saban et Thomas Mordant, imposteurs qui, pour la première, mange à tous les râteliers, un matin artiste brut, un autre "surréaliste", un autre encore artiste féministe et trotzkyste (vernis "radical" indispensable pour briller en société), au gré de son opportunisme et d'un arrivisme qui fait feu de tout bois et de toute appellation un tant soit peu ronflante, tandis que le second joue les petits poseurs boursouflés de suffisance, se drapant sous une risible défroque de fausse modestie. Ce monsieur donne des "conférences", paraît-il, d'où, m'a-t-on dit encore, le poète Michel Zimbacca sortait, écumant de colère d'avoir entendu si mal traiter du "surréalisme", prétexte à débiter les plus grosses bêtises.

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