Un créateur secret au Musée de la Création Franche, Gilles Manero (07/12/2010)
Voici Gilles qui dévoile à nouveau ses dernières investigations du côté de l'imaginaire expérimental. Manero, l'esthète discret, photograveur de métier (ce qui influe sûrement sur ses recherches), revient avec un cabas rempli de mystères à Bègles, la patrie de la Création dite Franche, et ce du 10 décembre 2010 (l'inauguration, c'est vendredi soir) au 23 janvier 2011. Cet alchimiste de l'image prospecte toujours du côté des supports inédits, les papiers en tous genres, par exemple les papiers photographiques comme ces deux exemples de dessins sans titre (à l'encre et à la mine de plomb) qui sont publiés sur le 4 pages qui tient lieu de catalogue pour son expo. Remarquables dessins qui nous changent de ses vinyls repeints de volailles bizarres (comme des personnages de Bosch ou de Breughel qui se seraient métamorphosés en espèces de Shadoks) qu'il produisait presque à la chaîne auparavant (tout en cultivant des images plus secrètes en marge de cette production, souvent des détournements et autres modifications d'images trouvées, vieilles gravures de planches anatomiques ou photographies anciennes)... L'image ambivalente, Gilles connaît cela, il sait que la mémoire du spectateur va se mettre à s'affoler. Qu'est cela?, se dira-t-elle... Elle cherchera à combler les vides laissés par la perception trop rationnelle et se propulsera alors vers des horizons où se dévoilera peut-être quelque secret inavouable.
Gilles Manero, sans titre, 2010, encre et mine de plomb sur papier photographique, 50 x 46 cm
GM, sans titre, 2010, même technique que ci-dessus, 42 x 35 cm
La mienne de mémoire a sa propre vision automatique du premier dessin du dépliant annonçant l'expo (juste ci-dessus), vision qui exprime cette fois un secret bien avouable. Je reconnais à cette calvitie rêveuse mon propre portrait en vagabond, vu de dos, la besace en travers de l'échine, mes hardes volant au vent, m'acheminant lentement moi aussi vers Bègles où j'arriverais le 5 février à mon tour pour m'exposer, en compagnie d'un autre camarade habitué des lieux, Jean-Louis Cerisier.
Pour situer le musée de la Création Franche voir leur site web.
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