Le Palais Idéal, Mont-Saint-Michel de l'Art Brut (26/07/2011)
"La marchandise culturelle est la marchandise idéale, celle qui fait avaler toutes les autres", disait, je crois à peu prés, Raoul Vaneigem. Et l'art brut, même et surtout peut-être lorsqu'il s'agit d'un monument aussi conséquent que le Palais Idéal du facteur Ferdinand Cheval, ne fait pas exception à la règle. Bien qu'il ait été au départ aussi une machine de guerre, inconsciente bien entendu, contre l'univers réifié distillé par l'empire de la marchandise. Produits dérivés dans la boutique du Palais, tee-shirts marqués "le rêve, obstinément" (ou quelque chose dans ce genre...), cartes postales, petit commerce seulement en gestation actuellement à Hauterives, mais qui n'en doutons pas ne demande qu'à se développer, avec l'essor parallèle des festivals de jazz ou de variétés qui sont montés devant le Palais, devenu simple faire-valoir des cabotins en tous genres du music-hall, cette évolution ne pouvait manquer d'advenir, diront les Cassandre en tous genres.
Si le Palais Idéal continue, à côté de ce cirque, et plus encore depuis que les campagnes de restauration l'ont admirablement remis en lumière, à irradier sa merveilleuse et bouleversante poésie, les commerces environnants s'en donnent à coeur joie. En voici un florilège photographique...
Commençons par une enseigne où le sciapode pourrait avoir ses habitudes... Ph. BM, 2011
Ce boulanger fait-il une association avec le postérieur du facteur Cheval? C'est pas sûr, mais un lacanien de passage ne le raterait pas...
00:44 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : facteur cheval, palais idéal du facteur cheval, vaneigem, marchandise, réification, hauterives | Imprimer
Commentaires
Cher Sciapode, pourquoi, en matière de jeux de mots, se réfère-t-on aujourd'hui en France, de manière réflexe, à l'imposteur Lacan, alors qu'on pourrait bien plus légitimement invoquer un vrai maître du genre, tel Alphonse Allais ou Pierre Dac ?
Écrit par : L'aigre de mots | 26/07/2011
La référence visait surtout la psychanalyse à la petite semaine en l'occurrence, plutôt que les simples jeux de mots. C'est vrai que j'aurais pu utiliser Freud, mais ce dernier ne peut être utilisé avec la dérision que je souhaitais suggérer ici. Vous me voyez désolé de ne vous l'avoir pas assez fait sentir...
Écrit par : Le sciapode | 26/07/2011
Alors le mot "cirque" est-il toujours aussi péjoratif (à chacun sa brouette)? Et le music-hall a-t-il une seule fois eu la trogne du boulanger ou de pizzaïolo du coin et Compagnie. J'ose espérer que non?
Longue vie au rêve et à l'idéal de Cheval malgré tout.
Écrit par : Egyptim | 29/07/2011
Bel humour involontaire du niveau des do mi si la do ré populaires et répandus dans la France profonde !
Là où ça glisse de populaire à populiste, un quart vichy pour certains à se trouver conforme dans ses lieux.
Aucun contrepet dans " la miche du facteur ", c' est dommage, cela aurait ajouté un peu de sel à ces fadeurs !
Belle information critique en tout cas.
Écrit par : versus | 31/07/2011
Psychanalyse à la petite semaine, psychologie de bazar ou psychiatrie de comptoir sont des pléonasmes.
Babar
Écrit par : Babar | 02/08/2011
(Oh la, vous y allez un peu fort, Babar, tout de même!)
La miche du facteur, j'adore, c'est très drôle. Mais cela aurait été encore mieux au pluriel.
Écrit par : Isabelle Molitor | 17/09/2011