La chute de la maison Péridier, la fin d'une merveille? (16/12/2012)
Un des mes souvenirs d'enfants les plus enchantés se rapporte à une balade que nous avions faite en compagnie de ma mère et de mon frère à Saint-Jean-de-Monts en Vendée il y a maintenant près de 50 ans... Comme il est d'usage, ce souvenir s'est bien entendu décomposé puis recomposé, lentement modifié au fil du temps. Je nous vois, entraînés par moi qui étais pourtant le plus petit des trois, à aller s'enquérir d'un bâtiment que je trouvais étrange, ses toits et tourelles émergeant des frondaisons d'une pinède à l'horizon, loin derrière les limites de la ville (ce paysage, dans mon souvenir, se tient comme un monde parallèle, situé à côté de la dernière maison de la cité sur le front de mer, la limite de la ville à cette époque étant marquée d'une façon nette, presque irréelle, la dernière maison étant suivie par une dune, des joncs, la pinède plus loin, etc.). Je prêtais à la demeure éloignée des charmes qui attisaient ma curiosité, il fallait à toute force qu'on aille y voir de plus près. Nous l'atteignîmes après quelques centaines de mètres, qui sont plutôt des kilomètres dans ma mémoire, et tournâmes autour, le bâtiment se révélant désaffecté, fermé en tout cas à une exploration plus poussée, ce que nous n'aurions sans doute pas pu faire de toute façon en cas de portes ouvertes, ma mère timorée veillant prudemment à la légalité de nos actions. Je me souviens encore que je supputais en regardant à travers les soupirails de la maison en apparence délaissée sur l'identité de son habitant. Il y avait de la hantise dans ce lieu...
Mais je me souviens aussi surtout de la quête, peu importait au fond ce que nous aurions trouvé dans la maison. Il y avait au bout de cet horizon un pôle de curiosité recélant toute forme possible d'enchantement. Et c'est cela que j'ai à nouveau éprouvé en lisant la note que Dom (qui se présente comme un "fouineur, héliotrope, naturiste, voire randonueur, canyonneur") mit en ligne il y a quelque temps déjà sur son excellent blog Hérault Insolite à propos de ce qu'il avait baptisé "La Villa Mystère" à Castries. Très extraordinaire demeure en vérité!... Et site d'art brut majeur, je n'hésite pas à l'affirmer.
Vue depuis la rue du domaine de Feu Roger Péridier à Castries, ph. Bruno Montpied, juillet 2012
Cette maison ressemble à un château, ou à une demeure princière, aristocratique, avec ses longues balustrades imitant celles du Château de Versailles (c'est le résultat de moulages à partir de balustres récupérés), ses têtes d'angelots incrustés un peu partout,
son jardin fort allongé qui constitue, depuis le portail portant altièrement le monogramme du propriétaire,
une véritable mise à distance du passant (Dom écrit dans la seconde note qu'il a consacrée sur son blog à Péridier, qu'il s'agit d'une petite "folie, digne héritière populaire des folies montpelliéraines de l’aristocratie languedocienne" ; oui, mais soulignons bien que le propriétaire de cette "folie" était un ouvrier, ce que l'adjectif de "populaire" dans le texte de Dom ne dit pas assez). La bâtisse au bout de la perspective ne paraît être qu'une façade, analogue au fond à un décor de théâtre. Enfoncée quelque peu dans le sol, étirée de façon incroyable, surmontée d'une coupole d'observatoire, d'une éolienne... Très étrange tout cela décidément...
Vue rapprochée de la "folie" du sieur Péridier, ph. BM, juillet 2012
Si l'on regarde plus attentivement, on s'aperçoit tout à coup que sont semées au loin, devant la maison, des statues de style incontestablement naïvo-brut, représentant des personnages qui pourraient bien être les acteurs de la pièce dont la bâtisse constitue le décor précisément. Un toréador, une "Bohémienne" qui a perdu les attributs qui permettraient de l'identifier ainsi (à moi, elle me paraît avant tout, à l'origine, ressembler à une danseuse espagnole, le peigne fiché au sommet de sa chevelure, un éventail à la main droite ), un Africain en chéchia (chargé de signaler par un ingénieux mécanisme l'arrivée d'un visiteur en tapant sur un tam-tam), des animaux (autruche?, fauve, chèvre), un cavalier à califourchon sur un taureau...
Toreador, en juillet 2012, il brandissait à l'origine une muleta... qui a depuis disparu, de même que ses chapeaux... De plus son bras droit est ici en position levée, alors qu'à l'origine il était baissé, on doit donc supposer qu'il a été tordu... ph.BM
Voici comment était le toréador dans son état neuf, la muleta au bout du bras droit, la pique au bout du bras gauche, et il a son chapeau, ph archives Péridier (publiée sur le blog Hérault insolite), date? Peut-être les années 90? ; à noter qu'un dispositif lui permettait de tourner pour être plus commodémeent orienté vers le taureau qu'il était censé mater...
A noter que sur cette photo, le toreador a un chapeau plus traditionnel... Ph Archives Péridier (blog Hérault insolite)
La "Bohémienne" devant la maison, tournée d'une façon qui ne correspond pas à sa position initiale, et divers de ses attributs d'origine ayant disparu, ph BM, juillet 2012
Roger Péridier au milieu de son jardin, derrière la "Bohémienne", femme espagnole à la jupe jaune, tenant un éventail à la main et un peigne fiché au sommet de sa tête, ph Archives Péridier (sur le blog Hérault insolite), années 90?
Un cavalier chevauchant un taureau, ph Archives Péridier (blog Hérault insolite) ; le taureau est toujours debout en 2012, mais le cavalier gît à terre renversé dans les herbes qui envahissent tout désormais...
Vue de face du jardin avec la demeure en fond de perspective, archives blog Hérault insolite, années 90?
La plupart de ces figures sont fort abîmées, renversées à terre, recouvertes par la végétation qui envahit peu à peu le domaine en pleine décadence, passablement saccagé par des vandales insensibles à la magie et à la rareté du lieu.
On trouve aussi sur internet un clip de jeunes musiciens qui se sont filmés dans le domaine en ruine, poussant la désinvolture à se montrer dansant avec l'Espagnole qu'ils font virevolter. Certes, leur démarche procède certainement à leurs yeux d'une volonté de faire connaître le lieu, mais les escalades qu'ils y font, le jeu avec l'Espagnole, il est vrai pourvue elle aussi d'un système rotatif, peuvent avoir des conséquences imprévisibles sur d'autres plus vandales qu'eux.
Autruche (?) et autre statue renversées, ph BM, juillet 2012
Le domaine Péridier est en effet à l'abandon, les héritiers de l'endroit étant divisés sur le sort à lui faire. Dom a pu cependant rencontrer deux petits-enfants, Amélie et Stéphan, qui ont su conserver au moins quelques traces photographiques révélant comment se présentait le site du temps de sa splendeur. Le père de ces deux petits-enfants affiche lui aussi la volonté de faire quelque chose pour sauver ce patrimoine (non seulement familial, mais aussi collectif dans la mesure où les spectateurs qui passent devant cette demeure devraient avoir leur mot à dire sur cet ensemble architectural et artistique s'imposqnt dans le paysage commun.
Le temps de sa splendeur n'était probablement pas très éloigné d'aujourd'hui, puisque Roger Péridier, le créateur, ancien couvreur-zingueur et bricoleur de génie, n'est décédé qu'en 2003 (il était né en 1914, et créa son domaine des années 30 à la fin des années 70, affirme Dom), mais la ruine se propage vite hélas.
Roger Péridier au milieu de son domaine, vers la fin de sa vie? Ph. Archives Péridier (blog Hérault insolite)
Roger Péridier a fait sa folie à partir d'un emplacement où il y avait à l'origine un cabanon inséré au milieu des vignes. Il avait la conviction, au rebours de la plupart de ses voisins, qu'il pouvait dénicher une source sur cette terre en apparence aride. Le voisinage du viaduc de Castries tout proche devait l'inspirer...
Fontaine et périscope fiché dessus, ph. BM, juillet 2012
Il se mit à creuser un puits avec les moyens du bord et il parvint à faire jaillir de l'eau! Le puits est toujours en place aujourd'hui, sous l'éolienne, à quelques mètres d'une fontaine munie d'un périscope destiné à propager la lumière par un jeu de miroirs jusque dans les étages creusés en dessous. Car Péridier, en bâtisseur et bricoleur inspirés, avait aussi taillé des salles souterraines, de même qu'il avait installé toutes sortes d'ingénieux dispositifs que Dom détaille excellemment sur son blog Hérault insolite, et que je ne reprends pas ici, vous renvoyant à lui.
Fauve, ph BM, juillet 2012
L'ensemble de cette propriété aujourd'hui en pleine décadence, saccagée par toutes sortes de squatteurs inconscients, qui ne réalisent pas le génie mis en œuvre par Péridier et l'exemple qu'il nous donne en matière d'ingéniosité, d'économie d'énergie (ses éoliennes bricolées par lui, ses moteurs fabriqués à partir de fragments de machines-outils récupérées, un monte-charge...), déployées non seulement par souci écologique mais plus sûrement par goût du jeu et de l'ingéniosité recherchée pour elle-même, l'ensemble de cette propriété devrait bien entendu être sauvé, même si son charme a disparu depuis que son auteur nous a quittés. Elle ne doit pas être vendue, ni modifiée. Aux armes, amateurs des génies des bords de routes! C'est la poésie la plus pure qui meurt là-bas au milieu de l'Hérault...
L'Africain en chéchia renvoyé à la jungle... Ph BM, juillet 2012
11:44 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : roger péridier, villa mystère à castries, hérault insolite, habitants-paysagistes, sculpture naïve, folies aristocratiques, environnements populaires spontanés | 
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Commentaires
J'enrage de ne pas avoir été voir ce site, qui mérite tous les éloges que tu en fais, quand j'étais à Montpellier.
Petit détail, n'es-tu pas exagérément sévère avec le groupe et son clip? Fils et petits-enfants de M. Péridier ne sont pas du tout de ton avis en tous cas. L'utilisation du site comme décor est sans doute désinvolte, mais pas du tout celle de vandales.
Écrit par : Emmanuel Boussuge | 18/12/2012
Suite à ton commentaire, j'ai revisionné le clip en question (visible sur le blog Hérault insolite) et ai quelque peu modifié ma note sur Péridier, en précisant en fait ma pensée. De même que j'ai déposé un commentaire sur le blog Hérault insolite où un intéressant débat familial fait rage concernant ce site. Il va de soi que je soutiens dans ce débat le fils de Roger Péridier qui tient à préserver l'oeuvre de son père.
Le clip de Nasty Kelly à mon avis est fort maladroit dans les images qu'il donne de l'usage qu'on peut faire d'un tel endroit quand on le visite en loucedé. C'est vrai que ce serait injuste de les traiter de vandales, mais malheureusement ils pourraient inspirer ceux-ci...
Écrit par : Le sciapode | 18/12/2012
Magnifique blog, que je ne connaissais pas jusqu'à récemment !
J'ai l'impression d'avoir découvert tout un nouveau continent.
Merci de prendre le temps de nous faire découvrir tous ces créateurs...
Je vous écris du Japon, où je réside depuis plusieurs années. Connaissez-vous des créateurs bruts japonais ? Ou bien des lieux, musées, collections d'art immédiat ?
À part Eijiro Miyama, je ne connais pas trop et ça m'intéresserait d'avoir votre avis.
Tenez, c'est sans rapport, je ne sais pas si cela vous intéressera, mais voici un site que j'aime beaucoup sur les bâtiments laissés en ruine, villes fantômes, etc. au Japon : http://www.haikyo.org/
Amicalement,
Ralouf
Écrit par : ralouf | 18/12/2012
Sur l'art brut au Japon, je ne sais si vous pourrez vous les procurer là où vous êtes, mais il y a eu au moins deux catalogues et deux expos en Suisse et en France, d'abord à la collection de l'Art brut à Lausanne (voir leur site) et ensuite à la Halle Saint-Pierre à Paris. Les créateurs montrés n'étaient pas tous de même intérêt. Beaucoup provenaient de foyers d'handicapés mentaux, donc plus ou moins dirigés.
La collection ABCD aussi (consultez leur site à ce sigle ABCD) basée à Montreuil, a organisé plusieurs expos d'art brut japonais et international au Japon même. Leurs livres doivent peut-être être encore disponibles.
Mijama, c'es tl'homme costumé à vélo, n'est-ce pas ? Il était montré dans les deux expos de Lausanne et de Paris.
Moi au Japon ce qui m'intéresse le plus c'est les films de Miyazaki dont je suis un fan absolu.
Merci de vos appréciations, au passage.
Écrit par : Le sciapode | 19/12/2012
Merci beaucoup ! Je vais me renseigner.
En faisant quelques recherches sur internet, j'ai vu qu'il existait dans la région de Tochigi un "musée de l'art alternatif" : http://www.mobmuseum.org/message%20english.html
Je vais aller le visiter prochainement.
J'aime beaucoup Miyazaki et le studio Ghibli. Mon film préféré n'est pas de Miyazaki lui-même, c'est "Mimi o sumaseba" (si tu tends l'oreille) de Yoshifumi Kondô. Si vous ne l'avez pas vu, je vous le conseille ! Je ne sais pas s'il est sorti officiellement en France, je ne crois pas, mais il existe une version sous-titrée en français sur Dailymotion (malheureusement la qualité d'image laisse à désirer).
Écrit par : ralouf | 21/12/2012
Merci du renseignement à propos de cet autre film des Studios Ghibli. J'ai regardé la première partie insérée sur Daily Motion. C'est agréable, mais cela appartient à cette veine réaliste qui me laisse un peu sur la réserve. Du moins si je ne m'en tiens qu'au hors-d'oeuvre que j'ai visionné. Est-ce que ça évolue vers une dimension plus fantastique ensuite? Genre "La traversée du temps"? Cela se rapproche aussi de "Mai Mai Miracle", du point de vue du type de récit.
J'en pince davantage pour les films à connotation "fantasy" ou onirique, comme ceux de Miyazaki, toujours...
Écrit par : Le sciapode | 22/12/2012
Le film se situe en effet dans cette veine réaliste mais il y a de très belles scènes oniriques, où l'héroïne Shizuku se retrouve dans les mondes merveilleux qu'elles a créés par le Baron, une sorte de chat humanisé... (celui que l'on retrouve dans l'assez insignifiant "Royaume des Chats" sorti quelques années après). Le film raconte l'histoire d'une vocation d'écrivain : celle d'une petite fille atypique, attirée par le merveilleux et qui écrit des contes de fées, vraiment c'est très beau !
Écrit par : ralouf | 25/12/2012
Bonsoir tout le monde!
Je tiens à remercier l'auteur de ce blog pour porter un hommage à mon papy et son oeuvre !
Effectivement, je ne suis pas trop sévère avec Nasty Kelly car pour moi ils ont rendu un hommage à mon papy, oui, ils n'ont pas demandé la permission pour rentrer mais l'auteur de ce blog ne l'a pas fait non plus il me semble?
Du moment qu'ils n'ont rien cassé...ça va! Mon frère à pu même en rencontrer deux d’entre eux et ils sont très sympas.
Pour le reste, moi aussi j'adore le Japon (films, animations, musiques, etc.). Si vous voulez des idées de films etc., je suis dispo).
Merci à toutes les personnes qui s'intéressent à l'oeuvre de mon grand-père!
Cordialement.
Écrit par : Amélie | 26/12/2012
Salutations,
Je confesse avoir exploré la maison de monsieur Peridier et avoir remis le couvert quelques fois avec des amis de confiance.
Je pratique ( entre autre ) la photo et l'exploration urbaine.
Parmi les friches administratives et autres carcasses à l'abandon que j'ai pu mitrailler, "une perle d'exploration" que cette "maison" insolite.
Un remue-méninge délicieux que de décoder parmi les cicatrices du temps le génie visionnaire de ce monsieur.
... Et c'est tellement beau ...
Je suis fraîchement Castriote et possède une asso culturelle ( Castriote aussi ) autour des arts plastiques, de la scène et du multimédia sous toutes ses formes.
Nous comptons une brave armée de bénévoles et quelques redoutables génies bricoleurs (dont la plupart sont spécialistes en rénovation architecturale).
S'il y a quelque chose que l'on puisse faire pour redorer le blason de ce formidable endroit, n'hésitez pas à me solliciter.
Je pense notamment à un projet d'accompagnement à la restauration financé par le culturel ( festival de soutien, "crowd funding" et autre...).
Dans tous les cas, merci à l'auteur de cet article ainsi que celui d'Hérault Insolite pour nous avoir si bien éclairés sur le mystère.
C'est aussi très émouvant de lire Amélie, la petite fille de cet extraordinaire monsieur.
Au plaisir de vous rencontrer aussi.
Cordialement.
Kriss
Écrit par : Kriss | 27/12/2012
Cher Sciapode, votre comparaison avec Versailles est judicieuse, et je la file. Ces dispositifs optiques, ces ingénieux miroirs qui permettaient de réfléchir la lumière du ciel jusque aux tréfonds des sous-sols, ce sont une sorte de galerie des glaces. Par ailleurs, pour avoir accompagné le Sciapode dans sa quête de la maison Péridier à Castries en ce mois de juillet 2012, je dois dire aussi que le lieu où elle se trouve est lui même extraordinaire. A l'ombre du gigantesque aqueduc tout proche, lorsqu'il n'y avait pas le triste lotissement qui s'est construit non loin, la maison Péridier dans sa splendeur, ce devait être magistral. Je remarque que souvent, il y a un signe fort dans les environs de ce genre de création. Soit déjà un signal architectural beau et inhabituel comme ici, au bout de cette rue qui vient mourir entre les jambes du monstre de pierre, soit simplement une route sinistre, droite, malfaisante, mais synonyme de passage comme chez M. Jenthon le long de la nationale 9 près de Saint-Pourçain, soit un repère plus naturel, mais aménagé par l'homme, comme l'étang fleuri des Montégudet. Ce n'est pas toujours le cas. dans les environnements des régions littorales, la présence un peu plus loin de la mer suffit et l'inspiration naît même dans un lieu banal comme un fond de lotissement. Mais souvent, il y a ce contact, je trouve, et alors, une sorte de connivence, ou de combat, ou de dialogue en tout cas se noue entre l'environnement inspiré du créateur et l'environnement de l'environnement, un peu comme à Rothéneuf où les sculptures sur les rochers rivalisent avec la violence de l'océan.
Écrit par : Régis Gayraud | 23/02/2013
Et j'espère que Kriss et son association arriveront à faire quelque chose pour sauver la belle de Castries.
Écrit par : Régis Gayraud | 23/02/2013
Très juste ta remarque, cher Régis, je me suis souvent fait une réflexion analogue. Il existe très souvent un esprit des lieux qui gîte dans l'environnement immédiat des sites d'art autodidacte en plein air, comme si un dialogue effectivement était né de cette confrontation. Aller à la recherche de ces environnements recréés m'a souvent amené à rencontrer des paysages et des lieux la plupart du temps "chargés", charmants, ou "charmés", parfois dans un climat plus inquiétant, comme à Viols-le-Fort récemment. Il va falloir en parler là aussi.
Peut-être que cet esprit des lieux, présence hantée dans le paysage où vit l'auteur des décors, agit sur l'inconscient de ces hommes et plus rarement de ces femmes (elles sont moins nombreuses que les hommes dans la création d'environnements), de la même manière que les "esprits" revendiqués par les médiums comme sources de leurs messages, de sorte qu'André Breton avait eu raison de dire il y a longtemps que le Palais Idéal du Facteur Cheval était un rare exemple d'architecture médianimique (ce sont ses propres mots).
Écrit par : Le sciapode | 24/02/2013
Bonjour à vous ! Merci pour tous ces compliments sur l’œuvre de mon grand-père, il le mérite bien. C'était un opiniâtre dans toute sa splendeur: je tiens moi aussi de cette fibre artistique et de cet entêtement. "Je sais de qui je tiens...". Ce serait pour moi un rêve d'enfant de pouvoir conserver ce domaine qui porte mon nom. Cela était aussi le désir de mon grand-père. Il me l'a assez dit, mais malheureusement il ne l'a pas fait entendre ! Quelle tristesse il aurait de voir son jardin dans cet état. Et ce sentiment d'impuissance est trés dur à vivre. Il ne serait pas difficile pour moi de rénover et d'innover dans cette œuvre. Je me souviens d'un après-midi où nous étions tous deux assis à échanger nos discours de bricoleur et où il m'a dit, tu finiras ce qui est pas terminé. Je lui ai dit que je le ferais si l'acquisition se fait... "C'est pas gagné ", mais j'ai espoir (certaines personnes souriront méchamment quant à mon espérance, tant pis c'est qu'elles ont rien compris). Encore merci à vous et si un jour j'ai besoin de bras, promis, je pense a vous.
Stephan Peridier
Écrit par : Stephan Peridier | 09/06/2013
Ps : merci a l auteur de se blog de corriger mon erreur de frappe dans mon paragraphe .la phrase est je me souviens d un apré midi ... Merci
Écrit par : Stephan peridier | 09/06/2013
OK, M.Péridier, message reçu cinq sur cinq.
J'ai corrigé et aussi un peu épousseté votre précédent commentaire de certains usages du langage SMS qui peuvent, sur un blog tel que celui que je rêve, gêner le confort de lecture de votre témoignage si touchant.
On continue tout de même, malgré ces corrections, à reconnaître votre ton de voix.
Écrit par : Le sciapode | 10/06/2013
Que voilà une belle proposition. M. Stéphan Péridier, si jamais vous avez la possibilité de reprendre ce domaine, et si vous envisagez sa restauration, pour donner un coup de main un moment en tant qu'arpète, je suis votre homme.
Écrit par : Régis Gayraud | 10/06/2013
Merci pour la correction et toutes mes escuses pour l'orthographe et le vilain language sms ,qui détruit notre langue française ( mon grand père ma enseigné tous son savoir dans le domaine du système D,je ne vous cache pas que cela avais plus d intérêt pour moi que l'école) Mr Régis Gayraud un grand merci pour votre soutient .J' espère un jour ,restaurer ce domaine . Ainsi vous pourrez porter une pierre à l' édifice .
Écrit par : Stephan peridier | 10/06/2013
Notre grand mère a rejoint a ce jour notre grand père ,pour le tombeau du silence et du repos sans fin . Nous lui souhaitons ,quelle le retrouve dans son jardin ,auprès de leur dieux et pour l'éternité. Vos petits enfants Amélie et stephan .
Écrit par : Peridier stephan | 20/06/2013
Toutes mes condoléances, M.Péridier.
J'ignorais que Mme Roger Péridier fût encore de ce monde.
Question: aviez-vous songé à recueillir ses souvenirs, notamment ce qui aurait pu se rapporter à l’œuvre de son mari?
Écrit par : Le sciapode | 21/06/2013