Aventures de lignes à Saint-Ouen (1) : Marie Audin (23/10/2016)
Marie Audin
Dermatologue de profession, ancienne militante, Marie s’est un jour prise pour une abeille en se jetant dans ce qu’elle a appelé le « pricking » (piquage ?), l’aiguille sens dessus dessous, piquant de son dard dans les deux sens ses supports, dans ce qui ressemble à un prolongement des soins sur les milliers de peaux traitées au cours de sa carrière, comme une façon de soigner le monde d’une autre manière, dans une acupuncture créatrice… Elle joue ainsi de ces perforations minuscules qui ponctuent de nouveaux pores ses supports, elle ajoute de la broderie et du fil (ligatures ?), elle teinte ses fonds à l’aquarelle ou à l’encre, elle trace au rapidographe des figures jamais loin de se muer en cartes pour des géographies imaginaires
J’ai découvert cette œuvre aux techniques originales au Musée de la Création Franche de Bègles où elle avait trouvé, en 2004, en la personne de son ancien responsable, Gérard Sendrey, un grand encouragement à reprendre la création qu’elle avait pratiquée jusque-là, surtout en peinture, que de manière sporadique (à partir des années 1990).
(Voir Bruno Montpied, « Marie Adda : sous la peau des images », dans Création Franche n°33, Bègles, novembre 2010 ; « Adda » était en 2010 le nom marital de Marie Audin)
Marie Audin, sans titre, environ 30x24 cm, pricking, fil et aquarelle, 2014 ; exposé à St-Ouen à la galerie Amarrrage (88 rue des Rosiers du 22 octobre au 4 décembre 3016)
00:33 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : marie audin, galerie amarrage, art singulier, aventures de lignes, imaginistes-intimistes, dermatologues, création franche | Imprimer
Commentaires
Plus qu’aventures de lignes, avec Marie Audin, ici, ce serait aventures de points. Avec tous ces pic-pic-pic partout sur le papier.
Écrit par : Isabelle Molitor | 25/10/2016
Et que faites-vous de l'aiguille qui se glisse d'un point à l'autre pour y tendre son fil qui réunit tous les points qu'elle visite comme autant de passerelles entre des béances, c'est-à-dire des solitudes? Ne sont-elles pas encore là, les lignes?
Écrit par : Le sciapode | 26/10/2016
« « Pinn! Pinn ! Pinn ! » , tararaha le zinzinver... », comme eût dit Khlebnikov.
Écrit par : Régis Gayraud | 25/10/2016