Deux princesses dans une forêt noire (04/05/2017)
Benoît Petit, sans titre, signé d'un monogramme (assez éloigné des initiales du nom de l'auteur donné par la galerie qui le vendait) et daté de "98" (si je déchiffre correctement), dans un cadre de 65x55cm, ph. Bruno Montpied, coll. privée, Paris.
Elles sont gracieuses, juchées au sommet de leurs robes écarlates mais gagnées par les ombres, pareilles à des cônes montagneux. Elles sont des pics enkystés au sommet de deux montagnes de taffetas rouge, agitant leurs bras tels des sémaphores oniriques. Elles sont les reines honorées par un voyeur fou, silhouettes de timbres dont il s'est épris par enchantement subit, prisonnières aux faîtes de piédestaux de biftecks empilés.
Détail du tableau précédent, les effigies féminines au sommet des robes immenses sont imprimées sur deux timbres collés sur le panneau, et recouverts de peinture, ce qui permet de mieux les incorporer à la composition ; on peut imaginer que l'idée de cette composition est peut-être même venue du désir de l'auteur, tout à sa rêverie, de la faire dériver des images des timbres.
C'est sans doute pour les perdre plus complètement, que le peintre les a installées dans une forêt noire, au crépuscule, admirables captives (prisonnières de l'admiration?) vers lesquelles nos regards sont guidés à converger en suivant le sillage de chair cramoisie qu'a bâti l'artiste (inconnu? On nous a affirmé un nom, Benoît Petit, sans nous en dire plus, s'il reconnaît son tableau, s'il est vivant, ou si quelqu'un en sait un peu sur lui, qu'il n'hésite pas à laisser quelque commentaire...).
09:32 | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer
Commentaires
Au jeu des ressemblances et des évocations que suggèrent quelquefois les tableaux, voilà un paysage "visionnaire" en arrière plan qui n'est pas sans faire penser à ceux de Gabrichevski et des effigies féminines qui, elles, pour ce que l'on en voit, évoqueraient plutôt ces personnages baroques de carnaval peints par Leonor Fini.
Écrit par : RR | 04/05/2017
Je connais mal Leonor Fini, mais il me semble que sa peinture est infiniment plus léchée.
Écrit par : Le sciapode | 04/05/2017