Le Pont Travesti (01/09/2024)
ex-Le Pont Traversé... angle Rue Madame, rue de Vaugirard, 6e ardt, Paris, ph. Bruno Montpied, 2024.
La page des livres se tourne, mais pas de la meilleure des manières. Quand les livres ne servent pas de décor avec des rayonnages dans des boutiques de vêtements, ils subsistent comme mot en enseigne d'une librairie autrefois célèbre (le Pont Traversé était la librairie de l'écrivain Marcel Béalu), transformée en salon de thé pour bobos le petit doigt en l'air, sirotant leurs tasses de thé avec scones (puisqu'il est de bon ton de mettre de l'anglo-saxon partout). Regardez dans le métro, qui lit encore des livres, au milieu de tous ces hypnotisés des petits écrans? Une page se tourne, mais je ne suis pas sûr d'aimer la suite de l'histoire.
18:45 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pont traversé, livres en désuétude, artificialisation, paris inculte, marcel béalu, salon prout prout, scones, invasion anglophone | Imprimer
Commentaires
Dans le même genre, ici à Dieppe, La Cravache d’Or, un fameux bistrot qui n’a malheureusement pas survécu au covid vient d’être transformé en une affreuse agence immobilière! Une de plus….ça m’a fait un choc.
Écrit par : Darnish | 01/09/2024
Et que penser de tous ces cafés et restaurants dont on modifie stupidement le nom, lorsqu'ils changent de propriétaire ? Prenez l'avenue Trudaine, à Paris : où sont passés le Jean-Bart, le Berry, le Royal Trudaine, le Petit Marguery, L'âne rouge et L'Auberge du Clou qui tenaient bon depuis parfois plus d'un siècle ? En vingt ans c'est toute une poésie des enseignes qui a été balayée. Autour des Buttes-Chaumont, c'est le même désastre, où s'étale le même déficit d'imagination : la Cascade a été rebaptisée la Kaskad' et La Pelouse Le Botza. Ce n'est pas le changement qui est condamnable, c'est le fait que ce changement s'opère toujours sous le signe de la platitude ou de la vulgarité.
Écrit par : L'aigre de mots | 02/09/2024