Du Palais Idéal au Musée de la Poste (29/06/2007)
Eh bien, moi, je n'aime pas l'affiche qui prévient de l'exposition sur le facteur Cheval au Musée de la Poste. Ce cheval que Rancillac a superposé au portrait du facteur, je ne trouve pas ça du plus subtil. C'est le genre de calembour visuel plutôt téléphoné, à la limite du bêta... Et puis les couleurs criardes de ce tableau, c'est assez vilain. A titre de comparaison, le dessin de Picasso du 6 août 1937, intitulé le facteur Cheval, et que je crois peu connu, reproduit p.54 du catalogue de l'exposition "Avec le facteur Cheval", est bien plus poétique, plus audacieux aussi (on y voit un fier étalon apportant le courrier aux géants du Palais).
L'idée de l'expo est de présenter les rencontres qui se sont effectuées depuis les années 20 jusqu'à aujourd'hui autour du fameux Palais Idéal, architecture de fantaisie particulièrement originale, déjà fort ancienne, et telle qu'on en voit assez peu de cette qualité et de cette taille dans le monde entier. Avec comme idée secondaire, le projet de présenter des artistes dont l'oeuvre pourrait s'inscrire dans une filiation avec l'oeuvre du facteur. Cette dernière idée m'a laissé parfois dubitatif, les artistes choisis ne paraissant pas toujours convaincants, du point de vue de la filiation je veux dire (Paul Amar (ci-dessous à gauche), ou Marie-Rose Lortet sont d'estimables créateurs, mais qu'est-ce qui prouve que le Palais Idéal les a plus inspirés que d'autres références? Paul Amar par exemple a eu l'idée de ses sculptures en assemblage de coquillages en fréquentant les boutiques de souvenirs des Sables-d'Olonne, où la tradition populaire des objets décorés en coquillages est restée longtemps vivace, que l'on se souvienne de la Maison de la Sirène d'Hippolyte Massé par exemple).
Il y a cependant les cas de Lattier, de Di Rosa ou de Sanfourche, ainsi que de Gérard Manset avec son curieux "délire d'interprétation"autour de Cheval. Il y a aussi ACM qui semble effectivement hanté par les structures du Palais Idéal dans les maquettes de concrétions qu'il érige. Et aussi il est vrai un magnifique collage d'Erro en provenance de la collection de Claude et Clovis Prévost (c'est la première fois que j'entendais parler de cette collection...). Mais ici, il s'agit davantage d'un hommage, comme dans le cas de l'étonnante toile de Martine Doytier (de 1977) que l'on découvre avec surprise à un détour de l'exposition.
On n'a pas souvent eu l'occasion de voir des oeuvres de cette peintre insolite et énigmatique, à Paris tout au moins. J'avais remarqué son affiche du centième carnaval de Nice lors d'un passage dans cette ville (j'avais fait une note sur elle dans mon ancienne revuette La Chambre Rouge n°4/5, en 1985, en signalant qu'elle s'était suicidée "la veille de l'ouverture du carnaval dont elle avait fait l'affiche", soit en 1984 ; le catalogue commet sur ce point une erreur en indiquant "2004" comme date du suicide dans la notice du catalogue, rajoutant ainsi vingt années à l'infortunée ; le catalogue ajoute que cette artiste aurait trouvé le désir de créer en découvrant des oeuvres d'"Ozenda", or il me semble bien me rappeler avoir lu, durant ma visite de l'expo, la mention à côté du tableau de Doytier que cette incitation provenait plutôt du peintre polonais naïf, réellement "visionnaire" lui, Ociepka, référence beaucoup plus plausible que celle d'Ozenda ).
Le Palais Idéal a certainement eu aussi des influences sur quelques créateurs d'autres environnements spontanés, bien que cela ne soit pas toujours sûr, les créateurs en question étant par nature tellement autarciques dans leur production qu'ils n'aiment pas qu'on leur attribue des ancêtres. Je n'ai rencontré d'influencé avéré parmi ces créateurs que Charles Billy dans son environnement de maquettes en pierres dorées du Beaujolais à Civrieux-d'Azergues (j'ai mentionné ce fait dans les articles que je lui ai consacrés dans les revues Artension et Raw Vision à la fin des années 80, en me basant sur les confidences de Charles Billy lui-même). Une photo dans le catalogue montre un détail de l'environnement de Billy. Je propose ici une de mes propres photos, plus ancienne, que je fis en 1990 (Charles Billy est au premier plan à droite).
Au premier rang des illustres visiteurs (car avant les personnalités, il y avait tout de même eu les visiteurs locaux, comme par exemple le "Barde alpin", Emile Roux-Parassac) -et l'exposition, à la différence du catalogue (par les textes de Josette Rasle et Eric Le Roy), à mon avis ne le souligne pas assez- il y avait eu Jacques-Bernard Brunius qui découvrit le premier le Palais ( de façon enthousiaste), habitant non loin à Charmes, et grand amateur de "violons d'Ingres" excentriques ou non, pratiqués entre autres par des humbles. On connaît son film "Violons d'Ingres" qui date de 1939 et qui est justement consacré à ces nombreux amateurs de hobbies (je renvoie les lecteurs de cette note à VIOLONS D'INGRES, Un film de Jacques-Bernard Brunius, Création franche n°25.doc, fichier qui contient l'article que j'ai consacré au sujet en oct.2005 ; le film n'est présenté dans l'exposition que de façon ponctuelle, mais on peut se le procurer dans les bonus du DVD intitulé Mon frère Jacques de Pierre Prévert et édité par le label Doriane films). Il contient une longue séquence sur le facteur, séquence qui donna envie au cinéaste Ado Kyrou dans les années 50 de faire un autre film sur le Palais un peu plus développé, avec une musique d'André Hodeir, (puis par la suite, ce fut au tour de Clovis Prévost de réaliser un autre excellent film). Mais on sait moins que c'est grâce à de nombreux articles de Brunius, parus dès 1929, que le Palais fut porté à la connaissance des amateurs d'art, des intellectuels en général, et notamment des surréalistes (Brunius en fit des photos dont certaines sont exposées un peu trop à l'écart dans l'expo, en dépit de leur originalité, Brunius y insistant sur les aspects phalliques de nombreux détails du monument ; c'est Brunius également qui poussa sa belle-soeur, l'excellente photographe Denise Bellon, à aller photographier le Palais (Eric Le Roy le rappelle dans le catalogue en signalant aussi les articles de Brunius) ; mais ce n'est pas le reportage de cette dernière qui dut "servir de base", comme l'écrit Eric Le Roy, au film de Brunius de 1939, car ce dernier était déjà suffisamment documenté sur Cheval depuis 1929).
Les surréalistes ont très probablement entendu parler du lieu grâce à ces articles, au bouche à oreille consécutif, plutôt que par une communication directe. Brunius a lui-même signalé dans un entretien de 1967 (l'année de sa mort ; l'entretien a été publié, semble-t-il de façon fragmentaire, par Alain et Odette Virmaux dans leur "André Breton", collection Qui êtes-vous?, aux éditions de la Manufacture en 1987) qu'il n'avait rencontré Breton qu'en 1934... soit après que ce dernier avait déjà visité le Palais ; Josette Rasle dans le catalogue avance que Brunius "recommanda chaudement" le lieu à Breton avant sa visite de 1931, mais elle ne nous dit pas où elle a trouvé la preuve de ce fait...).
Ce que l'on apprend au passage avec cette expo, c'est le défilé incroyablement hétéroclite de personnalités diverses qui sont passées un jour inscrire des mots dans le registre à l'accueil du Palais (précieusement et intelligemment conservé): Josette Rasle en donne ces exemples pour l'après-guerre: Niki de Saint-Phalle, John Ashbery, Etienne-Martin, Philippe Dereux, Raymond Mason, Georges Mathieu, Henri Storck, Jodorowsky, Lawrence Durrell, Julio Cortazar, Marguerite Duras, Pablo Neruda, Anatole Jakovsky, etc... Avant guerre, il y avait eu un défilé de surréalistes, Brunius donc, Breton, André Delons, Max Ernst, Matta, Sadoul, Esteban Francés, Valentine Hugo... Sans compter tous les photographes dont l'exposition nous présente un choix un peu répétitif, Brunius, Bellon, Brassaï, Doisneau, Gilles Ehrmann, Lucien Hervé, Clovis Prévost, etc.
Au total, cela donne une bien excitante exposition qui convaincra les plus réticents que l'aventure de l'art brut, si le terme n'a pas été inventé par eux (il ne date que de 1945), a bien commencé d'abord avec les surréalistes. On doit en remercier Josette Rasle, cheville ouvrière de nombreuses expositions passionnantes montées au Musée de la Poste (l'expo récente sur Chaissac était aussi très bien faite). Elle permettra bien entendu à ceux qui ne connaîtraient pas encore le Palais Idéal de commencer par cette exposition avant d'aller visiter le monument original à Hauterives dans la Drôme.
Et pour vous féliciter d'avoir lu cette note légèrement fleuve jusqu'au bout, voici en prime ci-dessous un portrait du facteur que vous ne verrez pas au Musée de la Poste, mais bien plutôt au Musée d'art naïf de Noyers-sur-Serein dans l'Yonne. L'auteur est resté anonyme, c'est une huile de 54x76cm ayant appartenu à la collection Luce.
(La photo de la sculpture de Paul Amar est de Pierre-Emmanuel Rastoi ; elle s'intitule "Le roi imaginaire", fait 120x70cm, date de 2006 et fait partie de la collection de Paul Amar)
14:35 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : facteur cheval, environnements spontanés, jacques brunius, violons d'ingres, denise bellon, josette rasle, musée de la poste | Imprimer
Commentaires
On peut citer une autre référence au facteur Cheval sur la façade de la maison de Lucien Favreau la Bohème en Charente :
"Mon ami
Mon chien
Mon maître
Cheval "
Écrit par : P. Herman | 02/07/2007
Vous avez raison, Mme Herman.
C'est d'ailleurs le genre de commentaire que j'aimerais voir plus souvent figurer ici. Il y a sûrement d'autres créateurs qui font référence à Cheval, je n'ai cité Billy que parce qu'il me revenait immédiatement à la mémoire (et parce qu'il figure dans le catalogue de l'expo). Je fais ce blog par accumulation aussi, votre remarque s'ajoute à ma note. Et en remerciement, j'ajoute ce soir une autre image de Cheval moins connue au bas de ma note sur l'expo.
Écrit par : Le Sciapode | 03/07/2007
pour info, cette expo fait l'objet d'un article de 2 pages dans l'hebdo La Vie de cette semaine
Écrit par : P. Herman | 06/07/2007
en parcourant votre blog vlati pas que je découvre un PH dont je partage les initiales mais pas les idées pas possible lui répondre sur la même note tant pis moi vos peintures me plaisent et je ne vois pas pourquoi il serait interdit de montrer ses oeuvres sur son blog perso décidément ya des pisse-froid partout
Écrit par : P. Herman | 06/07/2007
Rendons à César ce qui lui appartient et à Animula vagula ce qu'elle avait déjà montré au sujet de Lucien Favreau, dans l'image frontispice de son album de photos consacré à Favreau, à savoir l'adresse à son "maître, Cheval" -qu'on se réfère à la page idoine de son blog (comme Animula y invite dans sa note du 6 juillet): http://animulavagula.hautetfort.com/.
Ne me dites pas, Mme Herman, que vous l'aviez oublié?
Dans la photo animulesque en outre il y a un portrait du facteur.
Écrit par : Le Sciapode | 07/07/2007
non je ne l'avais pas oublié et je ne prétends pas me réserver la primeur de cette découverte me refusant d'entrer dans le genre de polémique débile du genre "c'est moi qui l'ai vu le premier" ; il se trouve que j'ai visité le site l'an dernier, lu quelques textes et autres que j'ai peut-être cités sur mon blog dans une fiche Favreau (sinon c'est resté dans mon classeur papier) et publié un album de mes photos (la photo du facteur y figure) ; si la fiche existe je dois citer Animula dans la liste des liens Favreau ; M. le Sciapode je ne crois pas qu'on peut me taxer de vouloir usurper ce qui ne m'appartient pas ! Alors de grâce réservez ces accusations à d'autres ; j'ai beaucoup de défauts c'est sûr mais je crois savoir citer mes sources avec suffisamment de constance.
Écrit par : P. Herman | 07/07/2007
la fiche Favreau est sur mon ordinateur et pas encore sur mon blog apparemment mais le lien vers la note d'animula y figure allez zou je mets ça sur mon blog illico ça y mettra un peu de nouveauté en profitant que ma box marche (eh oui un internet non fiable dans mon coin de campagne ça n'aide pas à publier non plus...)
Écrit par : P. Herman | 07/07/2007
Pas douée la fille : la fiche Favreau a été publiée sur mon blog le 20/1/2007:
http://lesinspiresduborddesroutes.hautetfort.com/archive/2007/01/20/fiche-de-lucien-favreau.html
Écrit par : P. Herman | 07/07/2007
Je ne vous accuse de rien madame Herman... C'était proféré sur un ton de sympathique taquinerie. D'ailleurs Animula de son côté se borne à un rappel qu'elle n'accompagne d'aucune récrimination, vous le reconnaîtrez...
L'occasion est trop belle de faire un mauvais calembour (qui sont toujours les meilleurs): on peut dire que vous montez sur votre grand Cheval... Et que vous avez pris le mors(mort?) aux dents...
Ouaf, ouaf.
Écrit par : le Sciapode | 07/07/2007
arf c'est vrai mais il y a tant de polémiques débiles parfois que je ne veux pas être confondue avec certains... et m'emporte comme un cheval au galop vite vexée
Écrit par : P. Herman | 07/07/2007
Ne vous emportez pas chère madame Péache, on vous aime tous bien... vous apportez un peu de douceur féminine dans ce monde de (brutes), pardon d'art bruttttttt.
Voyez comme les dérapages sont faciles par ces temps de brumes estivales.
Écrit par : L'Impertinent | 08/07/2007
D'autres portraits du facteur que vous ne verrez pas au Musée de la Poste furent réalisés pour l'expo "Coco peintre du facteur Cheval" intitulée "la Couleur en plus" (en juin 1987 à Hauterives, et en 2000 au Palais Idéal, voir URL du site
http://cocopeintredufacteurcheval.blogspirit.com/ ).
Abonné depuis plusieurs années à ce blog de grande qualité et riche d'infos, j'ai hésité longtemps à vous contacter par respect pour votre travail et l'estime que je vous porte... Je suis étonné, voire attristé, que vous n'ayez pas fait allusion à Coco. Je peux comprendre que peut-être vous n'appréciez pas, mais ce n'est pas digne de vous de l'ignorer.
En quelle année le portrait d'inconnu que vous présentez a été peint ?
La casquette verte du tableau de Coco n'est pas un hasard. Nous avions recherché l'historique des uniformes de l'époque... Coco est petite-fille d'un facteur rural décédé en 1978 à Saint Marcel d’Ardèche...Sa démarche est authentiquement "naïve "...
Je souhaite vivement avoir un entretien téléphonique avec vous pour vous raconter les anecdotes que nous vivons depuis 30 ans avec le Palais Idéal... et le Musée de la Poste. Merci de me transmettre, si vous le voulez bien, votre n° de tél. par le biais de mon adresse mail.
Cordialement vôtre.
Écrit par : Claude Louis | 13/12/2017
Monsieur Louis,
"Ce ne serait pas digne de moi d'ignorer" la peintre qu'apparemment vous adulez quasi religieusement (des raisons extra-picturales sont peut-être à l'œuvre?), tant d'ailleurs, qu'on n'ose à peine vous répondre de peur de vous froisser en trahissant la réticence que l'on pourrait tout de même ressentir devant les tableaux que vous montrez sur votre blog (et c'est en effet mon cas, je suis quelque peu sur la réserve... Pitié! Ne m'agonisez pas d'injures...).
A ma grande honte, je dois donc confesser que j'ignorais l'existence de votre Coco, n'ayant jamais reçu d'annonces de ses expositions à Hauterives. Mes connaissances en matière d'arts d'autodidactes ne sont pas si universelles, savez-vous? Vous me flattez en pensant le contraire.
Cela dit, je reste décidément perplexe, à contempler ce que vous avez mis sur votre blog. Je ne déteste pas, mais je ne tombe pas non plus à la renverse.
Cette dame peintresse, qui atteint parfois à un réalisme sans grande émotion, n'a donc pas d'autre thème à peindre que celui de la saga du Facteur Cheval? C'est certes curieux en soi, cette obsession, cette fixation chevaline, mais on se demande pourquoi elle n'aurait pas pu varier son inspiration, et s'il y a autre chose...
Écrit par : Le sciapode | 13/12/2017
J'ai oublié de vous répondre à propos de la date du portrait anonyme du Facteur que j'avais mis - voici dix ans tout de même... - au bas de la note ci-dessus. Je n'ai pas grand-chose à vous répondre en réalité. Dans mes archives, je n'ai noté que "milieu XXe siècle" pour toute tentative de datation. Il faudrait que vous vous adressiez au musée d'art naïf de Noyers-sur-Serein, qui exposait le tableau dans ces années-là, pour en apprendre plus...
Écrit par : Le sciapode | 13/12/2017
“Le Poignard subtil” - le seul blog où l’on peut commenter une note dix ans plus tard et, de plus, avoir même une réponse de l’auteur!
Écrit par : Isabelle Molitor | 13/12/2017
Oui, et même après ma mort, c'est ça qui serait fort!
Écrit par : Le sciapode | 13/12/2017
Il faudrait installer un ordinateur et une connexion internet dans votre tombe, un peu comme le téléphone qu’avait fait poser dans la sienne tel créateur dont vous nous avez parlé la semaine passée lors de votre conférence (au passage absolument passionnante).
Écrit par : Isabelle Molitor | 13/12/2017
Tiens, vous étiez là? Et vous n'avez pas pris la parole? Cela ne vous ressemble pas... J'ai reconnu Atarte, j'ai reconnu RR, pas vu l'Aigre de Meaux qui brillait par son absence. Mais Isabelle Molitor? Quelle cachotière vous faites...
Écrit par : Le sciapode | 13/12/2017
Mais si, j’étais au fond, à goûter le nectar
De vos suaves propos sur la vie et sur l’art
Je n’allais pas pourtant vous sauter sur le râble
On sait être discrète et rester désirable
Écrit par : Isabelle Molitor | 14/12/2017
Monsieur
Merci pour votre réponse qui en aucun pourrait me froisser.
Il est vrai que ça fait 30 ans que cette expo a eu lieu à Hauterives et qu'a l'époque nous n'avions pas de blog ni d'internet. Effectivement vous ne pouviez avoir d'invitation. Le premier site de Coco est apparu en 2000 lors d'un marché d'Art Singulier au Grand Serre village à coté d' Hauterives. Je ne connaissait rien à l'informatique ...aujourd'hui Coco est présente partout où l'on veut bien l'accueillir. En matière d'aimance des "créateurs"dit singuliers ou naïf ou autres, la chose est compliquée. Si je ne peux revendiquer une érudition suffisante sur ce sujet sans fin, j'apprends beaucoup de votre travail pour lequel j'ai beaucoup de respect. Je ne comprends pas que mon invite puisse vous faire craindre des injures de ma part.D'autant que vous avez l'élégance de dire quand même "je ne déteste pas". Moi même cette peinture ne me renverse pas ... mais elle m'est chère car c'est celle de la personne qui deviendra mon épouse le 13 juin 1987 lors de son expo officielle à Hauterives. Ce Mariage imprévu lors de la mise en place de l'expo fut concocté avec la complicité du Maire et de sa secrétaire. Cette expo est un défi lancé à partir du premier portrait que Coco a pondu. Je vous rassure Coco a peint sur d'autres thèmes ... dois je dire malheureusement pas dans le registre que vous pourriez partager.Vous parlez d'obsession, effectivement, je reconnais mon insistance à maintenir le souvenir de cette époque. Les fantasmes sur l'immortalité grâce à internet peuvent faire sourire ... c'est pourtant le temps qui révèle une collection et les collectionneurs. La matérialité des toiles peintes nous met devant l'énigme de leur devenir potentiel... le portrait de Cheval de" l'inconnu" que vous illustrez a trouvé sa place dans un petit Musée . Coco laisse quelques traces , en autre au Palais Idéal mais je constate la politique des dernières Directions orientées vers la COM du Palais préoccupés par le nombre d'entrée ... mais ne nous leurrons pas c'était le même problème en 1987. Je réitère ma proposition à converser oralement avec vous. Cordialement
Écrit par : Claude Louis | 14/12/2017