Un visionnaire et un introverti à la langue de bois (29/01/2009)

    Ce personnage ne se dresse plus dans le lit du Fango, rivière délicieuse qui descend d'un mont appelé Extrême, où je me souviens de baignades, ponctuées de land art songeur, dans une eau si claire et si douce qu'on croyait se baigner dans une ambroisie. C'était en l'an 2000, il n'y avait aucun astronef dans les cieux, aucun futurisme en action, juste du soleil, des ânes qui tournicotaient et brayaient (c'est ça l'imparfait de braire?) devant deux pauvres rares pompes à essence au hameau du Fango, une rivière asséchée après une inondation, ce qui avait laissé une grande étendue aride de galets, de plantes épineuses, d'os blanchis sur lesquels je dessinais à l'encre noire et de l'espace pour rêvasser, imaginer des  mini interventions sur les supports naturels, des cailloux peints que je scellais dans les dalles polies du lit du torrent, sachant pertinemment que le flot viendrait leur faire justice plus tard...

Le visionnaire et l'introverti, rivière du Fango, Corse,ph.Bruno Montpied,1993.jpg
Le visionnaire et l'introverti, bois flotté trouvé dans le lit du Fango, Corse, ph.B.Montpied, 1993
    Cette année, le Fango est de nouveau en crue, comme me le signale Mathilde Maraninchi. voici une photo de la dite rivière quand elle descend à gros bouillon de la montagne. Y aura peut-être cet été des nouveaux matériaux pour les recycleurs singuliers...
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Photo Tony M.

22:17 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : fango, poésie naturelle, bois flottés |  Imprimer