Jean Estaque dans sa Maison du Tailleu (01/05/2010)
J'ai déjà mentionné l'existence de la Maison du Tailleu créée à Savennes dans la Creuse par le sculpteur Jean Estaque, créateur au moins aussi important (sinon plus à mon goût) qu'un Sanfourche à qui, dans les dîners en aparté, on le comparait à une époque. Il a décidé de présenter le travail de certains artistes qu'il trouve intéressants de montrer dans une maison qu'il consacre entièrement à des expositions, d'où cette "Maison du Tailleu" (Tailleur).
Il ne s'efface pas complètement derrière ces talents extérieurs et veut aussi montrer ses propres oeuvres, en l'occurrence ses étranges "reliquaires" consacrés aux livres de Guy de Maupassant, où il installe au centre de ses compositions des personnages taillés à sa façon naïviste qu'il place environnés d'un extrait littéraire tracé dans une calligraphie appliquée qui s'accorde parfaitement à l'ingénuité maîtrisée de ses personnages. Voici qu'une nouvelle exposition de ces oeuvres liées à Maupassant est organisée à Savennes. Comme une suite de l'exposition qui avait été montée naguère à Lyon (et que j'ai signalée en mars de l'année dernière).
14:42 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jean estaque, art singulier, maison du tailleu, maupassant | Imprimer
Commentaires
J'aime l'idée que les artistes montrent le travail d'autres artistes, tout comme vous.
Écrit par : dahyot | 27/05/2010
Que des artistes s'intéressent aux autres artistes me paraît aller de soi. Cela fait partie intrinsèque de la démarche d'un artiste, le même mouvement créatif. Je déteste l'idée de ces artistes avant tout centrés sur leur seule production (certains sur ce blog et ailleurs ont cru pouvoir me reprocher de faire partie de ceux-là: c'est vraiment ne rien comprendre à ma démarche, ou sans doute faire semblant avec malveillance de ne rien comprendre). Merci de votre assentiment.
Je ne crois pas du reste à cette fiction qu'un artiste puisse créer en autarcie, comme le prétend une partie du concept d'art brut. Même au sein de la plus complète autarcie intellectuelle, de l'emprisonnement en soi, continue à parler la voix collective à travers la voix singulière, comme réfractée à travers le prisme de ce cristal singulier. La voix singulière faisant son travail de singularité en opérant un tri dans la voix collective, en y puisant sans préjugés ce qu'elle trouve urgent de dire face aux problèmes de l'heure.
Écrit par : Le sciapode | 30/05/2010