Les Amoureux d'Angélique publient un catalogue (14/08/2010)
Ils avaient fait jusque là une flopée d'affichettes, confectionnées à l'occasion des petites expos temporaires qu'ils consacraient à leurs trouvailles en matière "d'art brut, naïf et populaire" dans leur charmante maison du Carla-Bayle en Ariège. A chaque fois, ils mettaient quelques lignes et quelques photos harmonieusement mises en pages. J'ai eu l'occasion d'en parler à plusieurs reprises sur ce blog et aussi dans la revue Création Franche (n°32 de mars 2010), où je signalais entre autres qu'il nous manquait un catalogue pour garder après la visite quelques souvenirs des créateurs protégés dans ces lieux.
Or donc, voici que ce catalogue vient d'être à son tour réalisé par les Amoureux (alias l'Association Geppetto de Martine et Pierre-Louis Boudra). Certes, les atours de cette brochure reliée comme un simple cahier à spirale restent modestes (à l'image des créateurs mentionnés dedans bien entendu), mais l'on dispose là à présent de quelques éléments documentaires non négligeables.
Les auteurs ont choisi de mettre l'accent avant tout sur certains créateurs emblématiques de leur primesautière collection: Gilbert Tournier, l'excellent Thierry Chanaud (dont personnellement je préfère surtout les dessins aux sculptures archaïsantes), Henri Albouy, Angelo Conficoni (dont on apprend qu'il a construit un musée dédié à ses propres réalisations en Aveyron), Henri Virmot, Sylvain Blanc, Joseph Claustres, le prolifique Joseph Donadello, Antonio de Pedro, Severino De Zotti, Honorine Burlin, la collection Yode d'art populaire en bouteille, Joseph Redini, Eric Hordas, Roger Beaudet, Raymonde et Pierre Petit, Louis Buffo, Denise Chalvet, les frères Jammes, Horace Diaz (comme Donadello et Burlin, créateur d'environnement), etc., etc.
Ne sont pas oubliés non plus les anonymes que la collection prise aussi bien. Il ne faut donc pas hésiter à acquérir ce document indispensable aux amateurs de terra incognita, de poésie des sans-grade de l'histoire de l'art.
Musée Les Amoureux d'Angélique, Carla-Bayle, Ariège, 05 61 68 87 45, amoureuxanges@hotmail.com. Catalogue 15€.
Thierry Chanaud, dessin "Des cerises, des arbres...", collection les Amoureux d'Angélique
11:07 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : amoureux d'angélique, art populaire enfantin, honorine burlin, thierry chanaud, boudra, joseph donadello, denise chalvet, roger beaudet, horace diaz, pierre petit | Imprimer
Commentaires
Euh...
« harmonieusement mises en pages »?
Vous semblez pourtant avoir un excellent regard, habituellement.
Écrit par : Karl-Groucho Divan | 14/08/2010
C'est vrai que ça ressemble à un rapport de stage d'étudiant, point de vue technique, ce que l'on en aperçoit là...
Régis Gayraud
Écrit par : régis Gayraud | 31/08/2010
Messieurs les esthètes de la typo, je ne me sens pas de critiquer la livrée de ce catalogue bricolé certes comme un rapport d'étudiant, lorsque par ailleurs je connais (mais pas vous, sinon, peut-être auriez-vous adopté profil plus bas) le lieu où sont recueillies quelques oeuvres des sans-grades de l'art populaire enfantin par deux amateurs curieux de poésie naïve et peu exercés à l'art d'éditer un livre. C'est un travail d'amateur, comme on dirait parfois avec la lippe dédaigneuse. Oui? Eh bien, il s'agit bien d'amateurs, au sens du verbe aimer. Et cela me suffit, je trouve de l'harmonie même dans les cahiers à spirales de rapports d'étudiant à ce compte-là.
Écrit par : Le sciapode | 31/08/2010
Non, je vais vérifier dans la glace, il n'y a nulle lippe dédaigneuse. Ces pages ne sont pas harmonieuses, mais ça ne change rien au travail utile que font ces gens, qui sont certainement très sympathiques et passionnés. Simplement, je ne vais pas dire que le ciel est vert si je le vois bleu, mon cher Sciapode.
Votre ami Régis Gayraud
Écrit par : Régis Gayraud | 01/09/2010
Vous pouvez aussi parler d'autre chose que du ciel, cher Régis Gayraud. Deux commentaires seulement sur l'aspect formel du dit catalogue, ça fait un peu à côté de la plaque, je trouve.
Écrit par : Le sciapode | 12/05/2014
Quasiment quatre ans entre un commentaire et la réponse à ce commentaire. Nous tenons là un record, on dirait. Cela dit, le Sciapode n'a pas tort : trop de commentaires sont seulement le moyen de se faire mousser, de montrer sa science, de critiquer bêtement.
Écrit par : Atarte | 14/05/2014
Des noms, Atarte, des noms! C'est trop commode ces attaques vagues... On veut du Ad hominem, cher Pat...
Écrit par : Le sciapode | 15/05/2014
Quand on s'intéresse comme moi au Championnat du monde du cri de cochon (aujourd'hui, au Salon de l'agriculture de Paris, notre champion régional Rémi Fervel, vainqueur l'an dernier au Concours international de Puy-Guillaume, est bien parti pour rapporter en Auvergne un nouveau trophée), le nom de Thierry Chanaud, artiste brut et crieur porcin émérite, est doux à évoquer.
Écrit par : Régis Gayraud | 21/02/2015
Le salon de l'agriculture intensive, les tracteurs monstrueux, les produits phytosanitaires, les animaux bodybuildés, la fnsea...Heureusement qu'il y a le championnat du cri de cochon pour relever le niveau!
Écrit par : Darnish | 21/02/2015
Il est très probable que ce "championnat du monde" soit avant tout régional. Où ailleurs qu'en Auvergne (Thierry Chanaud s'est en effet illustré dans l'imitation du cri de cochon) pratique-t-on un tel mimologisme? Tant l'empathie avec cet animal est grande en Auvergne (à chercher presque des queues en tire-bouchon cachées sous les biaudes de nos Arvernes...).
Il existe (existait?) ainsi aussi un championnat du monde de la tripe à la mode de Caen qui a (avait?) de fortes chances de se limiter à la Normandie. Etc.
Écrit par : Le sciapode | 21/02/2015
Comme le championnat du monde de Boulou Pok qui se déroule à Guerlesquin (finistère) en février. Il s'agit d'une sorte de jeu de palets. Deux équipes s'y affrontent, constituées des habitants du sud de la bourgade contre ceux du nord. Les deux équipes ne sont donc jamais constituées par un nombre de joueurs identique. Cela se passe sur une journée qui commence par une messe puis un calva. Les bistrots du village sont ensuite sollicités de manière intensive tout le reste du temps. L'ivrognerie fait partie du jeu. En effet, une fois que vous avez lancé votre Boulou, et vu le nombre important de joueurs, vous êtes invités à passer le temps devant un verre en attendant le tour suivant. Guerlesquin est vraiment un village curieux, cette activité n'est qu'une bizarrerie de plus là bas...J'oubliais de préciser que les femmes en sont exclues.
Écrit par : Darnish | 21/02/2015
Là, Darnish, ce sont les jeux de force en Bretagne, qui ont chance de se retrouver des deux côtés de la Manche, parce que c'est une coutume commune aux peuples de la petite et de la grande Bretagne. On s'y balance des troncs d'arbre à mains nues le plus loin possible, par exemple. Cela donne toujours l'impression que les Bretons sont des bandes de grosses brutes passant leur temps à montrer leurs biscotos.
Guerlesquin, c'est pas là qu'il y a aussi des légendes relatives aux dragons?
Écrit par : Le sciapode | 21/02/2015
Pour répondre à vos interrogation, cher Sciapode, l'actuel (et sextuple!) champion du monde du cri de cochon, Noël Jamet, universellement reconnu comme le Roger Federer ou le Cassius Clay de la discipline, est un Normand de Villedieu les Poëles qui a connu ses premiers émois porcins à la foire à l'andouille de Vire, justement! (Voilà qui devrait faire plaisir à R R, soit dit en passant). En cliquant sur ce lien, vous pouvez le voir :
http://www.ouest-france.fr/cri-du-cochon-le-normand-noel-jamet-champion-du-monde-pour-la-5e-fois-465152
Quel bel homme...
Écrit par : Isabelle Molitor | 21/02/2015
Merci, chère Isabelle, de chercher sur Google à ma place. Et de me priver par conséquent de ma croyance en une exclusive origine régionale de cette épreuve (on ne croit pas si bien dire en visionnant cette vidéo). J'entrevois à présent que le phénomène s'avère national (avez-vous remarqué, entre parenthèses, le joli nom d'une des bourgades où ont lieu ces mirifiques manifestations, "Trie-sur-Baïse"? Cela devrait rappeler à Régis Gayraud le roman qu'il voulait autrefois écrire, où l'action ne se serait passée que dans des villes aux noms érotiques, Béziers, Besançon sans cédille, etc.), et pis encore, qu'il pourrait s'avérer international, et cette perspective devient quelque peu atterrante... Car enfin passer tout ce temps et cette énergie à se confectionner des costumes, et à imiter les différents cris du porc, ça laisse sans voix. Tout est bon dans le cochon, mais tout de même...
Écrit par : Le sciapode | 21/02/2015
(Non non, le roman, je l'ai écrit, d'abord, je n'ai pas fait que vouloir l'écrire...) Il se passait entre Béziers et Bandol, avec passage, bien sûr, par une autre bourgade située elle aussi sur la Baïse (mais oublions le tréma, voulez-vous!), au nom bien plus évocateur : Condom.
Écrit par : Régis Gayraud | 21/02/2015
Noël Jamet a encore gagné!
Vous devez être un peu déçu, M. Gayraud, votre champion auvergnat s'est révélé un tocard.
(Enfin, il paraît que le niveau était bon, cette année...)
Pour ma part, je propose de clore le dossier là-dessus.
Voyez ce lien :
http://www.lepoint.fr/insolite/au-concours-de-cri-du-cochon-plus-de-suspense-que-pour-la-motion-de-censure-21-02-2015-1906913_48.php
Écrit par : Isabelle Molitor | 21/02/2015
Du spectacle brut ?
https://www.youtube.com/watch?v=okK0P6n8Nss
Écrit par : Atarte | 21/02/2015