21/02/2022
Epouvantail plus que girouette, c'est-à-dire "pignols"
J'aime infiniment les épouvantails, leurs silhouettes sur le ciel d'orage, loques au vent, l'air désolé, pour ne pas dire piteux, regrettant leur condition, eux que l'on a placés par tous les temps dans les champs, et qui n'effraient pas les oiseaux, les corbeaux venant jusqu'à prendre la pose sur leurs épaules, les gratifiant à l'occasion d'un trait de fiente sur leurs pardessus déchiquetés.
Parmi eux, on peut distinguer une sous-catégorie, les épouvantails à pales, sièges d'un mouvement censé épouvanter les moinillons, un mouvement et peut-être aussi quelques éclairs de lumière réverbérée suite aux rayons du soleil. Une ancienne carte postale m'a récemment fait découvrir qu'on les appelait du côté de la Bretagne, à un moment, des "pignols". Je ne sais d'où vient le mot qui ne sonne pas bien breton, a priori.
D'après l'éditeur de la carte, les pignols seraient des "sortes de girouettes pour effrayer les oiseaux"... Cela s'appelle en bon français des épouvantails, monsieur l'éditeur (sans doute l'Hamonic signalé dans le coin supérieur droit de la carte) ; coll. Bruno Montpied.
Le sculpteur réjoui, un de ses "enfants", un marin apparemment, entre ses mains, et sa femme, prenant le frais parmi d'autres réalisations, Plouigneau (Finistère).
Un évêque et un autre marin.
Deux autres personnages que j'identifie moins bien (peut-être un meunier à droite)...
C'est assez rare de pouvoir voir à quoi ressemblaient les fabricants d'épouvantail, à quelle classe sociale ils appartenaient (du moins en ce qui concerne les véritables épouvantails destinés à faire fuir la gent ailée, et non pas les épouvantails artistiques, participant à des concours de néo-ruraux¹). C'est pourquoi j'ai également récemment acquis une autre carte, plus moderne, en couleur, affichant un de ces artefacts en compagnie de son "Gepetto", un certain Yves Guérin, capté en Eure-et-Loir en 1989.
Coll. B.M.
Mais, pour ne pas quitter les épouvantails à pales, il m'est revenu que je possédais aussi depuis très longtemps une autre carte, éditée autrefois par le Musée Rural des Arts Populaires de Laduz (dans l'Yonne), présentant là aussi un de ces mêmes épouvantails aux "bras" tournoyant.
Un autre épouvantail à pales, peut-être plus élaboré que ceux de Plouigneau, appartenant à la collection Humbert, Musée Rural des Arts Populaires, Laduz ; carte postale coll. B.M.
Il fait partie des collections extraordinaires de ce musée, hélas fermé depuis deux ans, Jacqueline Humbert, qui le tenait à bout de bras quasiment seule (pendant les 32 années qui ont suivi la disparition de son mari, Raymond Humbert), ne pouvant plus s'en occuper. L'avenir de cette collection, qui enchanta nombre de générations d'amateurs de poésie rurale et insolite, paraît désormais très incertain. On aimerait en recevoir de meilleures nouvelles.
_____
¹ Je ne range bien sûr pas dans les épouvantails proprets des néo-ruraux ceux qu'élabore Denise Chalvet sur les pentes de l'Aubrac, à Rimeizenc exactement. Là, ses centaines de créatures plantées sur une colline ou stockées densément dans une grange et une étable, relèvent plutôt de l'art rustique moderne, dont se prévalait Gaston Chaissac, qui inventa le terme pour qualifier sa propre production, et pour se distinguer de l'art brut de son ami Dubuffet.
19:31 Publié dans Anonymes et inconnus de l'art, Art immédiat, Art naïf, Art populaire contemporain, Art populaire insolite, Galeries, musées ou maisons de vente bien inspirés | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : épouvantails éoliens, pales, plouigneau, pignols, fabricant de pignols, art populaire rural, collection humbert, musée rural des arts populaires de laduz, jacqueline humbert, denise chalvet, gaston chaissac, art rustique moderne, art modeste, art populaire contemporain, épouvantails | Imprimer
01/07/2017
Ratoune reviendra-t-il comme un mort-vivant parmi les épouvantails de Denise Chalvet? Mais c'est peut-être déjà fait...
RR, notre émérite commentateur fan de deux roues, voir son commentaire ici, nous a annoncé la fin de Ratoune, le petit chien si apprécié par Denise Chalvet, dont les créations nous ont plusieurs fois ravi. Alors, pour compatir à la très probable tristesse de cette dernière, voici un petit hommage à ce petit être qui a souvent inspiré, il me semble, notre maquilleuse d'épouvantails-mannequins en Lozère. Un portrait de Ratoune en son carrosse en juillet 2016.
Photo Bruno Montpied, 2016
Une créature de Denise Chalvet (qui ne crée pas seulement des épouvantails) qui me paraît dériver de Ratoune..., ph. B.M., 2012.
17:47 Publié dans Environnements populaires spontanés, Hommages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ratoune, chiens, denise chalvet, épouvantails, environnements spontanés | Imprimer
12/04/2017
L'art brut en Finlande, la collection Korine et Max Ammann au musée de la Création Franche à Bègles
Affiche de l'exposition béglaise avec, au centre, un détail d'une œuvre d'Ilmari (ou Imppu) Salminen.
Le musée de la Création Franche, se détachant provisoirement de l'art singulier, qui est tout de même d'habitude son "cœur de cible", ou sa cible de cœur, revient à l'art brut stricto sensu, ou plus exactement à l'"I.T.E." (encore une nouvelle étiquette...), du 14 avril au 11 juin. Qués aco? C'est du finnois, Itse Tehty Eläma en toutes lettres, c'est-à-dire en anglais self made life. Et en français? : la vie faite par soi, en somme la vie fait maison? L'art de la vie en autodidacte? Cela dit, dans un livre que je possède, publié en 2011, l'auteur (Seppo Knuuttila), dans son édition en anglais, parle, comme synonyme pour l'art de l'ITE, d'"art populaire contemporain", ce qui nous rapproche aussi de l'art modeste, terme utilisé par Di Rosa (dans une acception plus large). Un musée existe en Finlande qui défend cette catégorie d'art, The ITE contemporary folk art in Finland.
Le livre de Seppo Knuuttila, éd.Maahenki, Helsinki, 2011, avec des photos de Veli Granö (à noter que je ne sais pas pour l'instant si à Bègles, dans l'exposition Ammann, on retrouve des œuvres de quelques-uns des 23 créateurs recensés dans cet ouvrage, probablement... (puisqu'on en y retrouve au moins un, Ilmari Salminen,dont un détail paraît avoir servi pour l'affiche béglaise) ; la sculpture en couverture du livre est de Martti Hömppi (né en 1935) ; elle fait penser par association aux guitaristes de André Morvan au Bar du Mont Salut dans le Morbihan, qui recoure pour sa part davantage aux formes trouvées dans les arbres.
Le laïus du musée de la Création Franche nous explique que les créateurs collectionnés par le couple Ammann sont des individus quelque peu retirés de la société de consommation traditionnelle, "la majorité d'entre eux vivant en pleine nature, très souvent dans des cabanes au milieu des forêts nordiques", et utilisant pour s'exprimer de ce fait les matériaux qui se trouvent à leur portée immédiate. On connaît quelque peu ce genre de créateurs ici en France. Plusieurs créateurs de bord des routes font de même, à l'écart des chemins de l'art contemporain. Il est facile de tracer de nombreux parallèles entre créateurs populaires finlandais et français, que ce soit dans la propension à dresser des statues naïves au milieu de son jardin ou dans le traitement visionnaire appliqué à des matériaux naturels bruts, comme les branches ou les racines.
Pentti Mäkäräinen, photo Teijo Määttänen (dans ITE Art in Finland), à mettre en parallèle avec...
....Emille Chaudron, œuvres en brindilles d'épines ou de mirabelliers, musée municipal de Lafauche (Haute-Marne), photo Bruno Montpied, 2016.
Et cette installation primesautière en plein champ avec piquets sculptés et peints de manière anthropomorphe, dû à Niilo Rytkönen (né en1928 ; photo de Minna Haveri empruntée à l'ouvrage ITE Art in Finland), qui comporte en arrière-plan une autre série de figures, des épouvantails venus à plusieurs, pour cette dernière idée, est à rapprocher des...
...épouvantails-mannequins, en France, de Denise Chalvet et Pierre-Maurice Gladine à Rimeizenc en Lozère, ph. B.M., 2014.
Parmi les créateurs finlandais recensés par ITE Art in Finland, on trouve aussi des naïfs, du genre visionnaire, comme par exemple les trois cas ci-dessous:
Rauha Ryynänen (née en 1921), photo Pentti Potkonen (dans ITE Art in Finland)
Tuula Huusko (1946-2004), ph.Pekka Agarth (dans ITE Art in Finland)
Tyyne Esko (née en 1920) ; photo Aki Paavola, dans ITE Art in Finland
Mais l'incontestable vedette, tout au moins parmi les créateurs d'environnements finlandais, est Veijo Rönkkönen (1944-2010), qui a dressé près de 500 statues cherchant à magnifier le corps humain, en particulier le sien propre, qu'il entretenait avec un amour immense, à ce qu'il semble. Dans son parc de statues, une partie est consacrée à 250 postures de yoga, discipline qu'il pratiquait (voir ci-contre). Cette zone du parc est, comme il l'a confié une fois, "un monument dédié à la mémoire de son corps à l'état jeune". 250 variations d'hommage à la jeunesse de son anatomie... C'est ce qui s'appelle s'aimer. Mais cela ne l'empêcha pas de ne plus se réveiller après une sieste, à 66 ans seulement. Une sieste affreusement "crapuleuse" pour le coup...
Veijo Rönkkönen (1944-2010), ph. Veli Granö, dans ITE Art in Finland.
Pourquoi, me dira-t-on, illustrer cette évocation succincte de l'"art brut en Finlande" avec des illustrations venues d'un livre extérieur aux œuvres exposées? Outre le fait que, comme je l'ai déjà dit, certaines œuvres doivent être communes aux deux ensembles, il faut savoir que mon information venue du musée est pour le moment déficitaire question visuels. Sur leur page Facebook, il y en a peut-être plus, mais je refuse de m'inscrire sur ce réseau, n'en appréciant ni la forme, ni les pratiques. Il est à imaginer que l'exposition de la collection Ammann doit recéler plus de travaux en deux dimensions qu'en trois, question de commodité de transport... J'invite donc chacun à aller vérifier tout cela sur place à Bègles. Le vernissage est dans deux jours, le 14 avril.
Et tiens, pour finir, et pour adresser un clin d'œil-trait d'union à ma note précédente sur mon éloignement proclamé vis-à-vis des maquettes par trop réalistes, voici une autre nef, finlandaise, faite en os cette fois....
Jussi Tuklainen (né en 1934), photo Sanni Seppo, dans ITE Art in Finland.
12:06 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art naïf, Art populaire contemporain, Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut en finlande, collection ammann, création franche, seppo knuuttila, veijo rönkkönen, veli granö, ite, art in finland, ite contemporary folk art museum, émile chaudron, denise chalvet, épouvantails, formes naturelles interprétées, environnements spontanés, yoga, marine singulière | Imprimer
19/07/2016
La Petite Brute en voyage, quelques dates dans le Massif Central
Remy Ricordeau, réalisateur du film Denise et Maurice, dresseurs d'épouvantails, présent dans le livre du même nom (puisque c'est lui aussi qui l'a écrit), vient projeter cet opus dans trois lieux du Massif Central incessamment sous peu. Le directeur de la collection La Petite Brute, mézigue, où est publié le livre (troisième de la collection) l'accompagnera pour présenter la collection et son propos, en espérant que de riches débats se développeront à la suite. C'est ainsi que seront présentés en dédicaces les trois livres déjà édités (Andrée Acézat, oublier le passé, de Bruno Montpied, Visionnaires de Taïwan, de Rémi Ricordeau, et donc Denise et Maurice, dresseurs d'épouvantails), ainsi qu'en avant-première le quatrième titre de la collection, Marcel Vinsard, l'homme aux mille modèles, écrit par Bruno Montpied. Pour ce dernier titre, un prix spécial sera consenti, pour fêter son avant-première.
Voici les dates : le vendredi 22 juillet (dans trois jours donc), en soirée, vers 21 h, nous serons au Musée des Arts Buissonniers de Saint-Sever-du-Moustier. Le samedi 23 juillet, nous nous rendrons au cinéma de Millau (le Cinéode, 15, rue de La Condamine, dans le centre ville) pour une autre projection à 20h30 cette fois. Et enfin, le dimanche 24 juillet, c'est au cinéma d'Entraygues-sur-Truyère qu'aura lieu la troisième projection, à 21h (c'est le seul cinéma du bourg, y a pas à se tromper).
16:42 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art singulier, Cinéma et arts (notamment populaires), Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : denise chalvet, petite brute, remy ricordeau, bruno montpied, musée des arts buissonniers, cinéma et art populaire, marcel vinsard, andrée acézat, épouvantails, visionnaires de taïwan | Imprimer
14/06/2016
Dimanche 19 juin, on causera de petite brute et d'épouvantails à la Halle St-Pierre...
Dans quelques jours (dimanche 19 juin, rendez-vous à 15h), nouvelle présentation des quatre titres de la Petite Brute à l'auditorium de la Halle St-Pierre avec la projection du film de Remy Ricordeau, tiré du troisième livre de la collection (au titre éponyme), Denise et Maurice, dresseurs d'épouvantails. Je serai présent, ainsi que Remy Ricordeau, pour défendre et expliquer le projet de cette collection, montrer les livres, et notamment le quatrième titre, que j'ai écrit, Marcel Vinsard, l'homme aux mille modèles. L'entrée est libre, bien entendu.
Bruno Montpied, quatrième titre de la collection La Petite Brute
Ce dernier livre, qui est une petite monographie consacrée à un créateur d'environnement peu chroniqué jusqu'à présent (72 p., et 65 illustrations en couleur), sera en vente en avant-première à un prix exceptionnel (révélé le jour même, ou bien encore ici), à la manière d'une souscription en quelque sorte. Sa sortie en librairie n'est prévue en effet que pour octobre. Si vous voulez profiter de l'occasion, venez donc nous en serrer cinq et acquérir du coup quelques livres. Les autres titres seront également en dédicace : le premier de la collection, Remy Ricordeau, Visionnaires de Taïwan, le deuxième, Bruno Montpied, Andrée Acézat, oublier le passé, et le troisième, Remy Ricordeau, Denise et Maurice, dresseurs d'épouvantails. Ces titres, inutile de le rappeler, mais je le fais quand même, sont d'ores et déjà disponibles en permanence à la librairie de la Halle St-Pierre, qui reste LA librairie de référence en matière de documentation sur l'art brut et apparentés.
Les épouvantails-mannequins de Denise Chalvet et Maurice Gladine dans l'Aubrac, photo Bruno Montpied, 2012
Chez Marcel Vinsard (en Isère), un rassemblement de masques et sujets divers en polystyrène peint, ph. B.M., 2013
00:43 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art singulier, Environnements singuliers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : la petite brute, bruno montpied, remy ricordeau, l'insomniaque, halle st-pierre, environnements spontanés, environnements spontanés taïwanais, marcel vinsard, andrée acézat, denise et maurice dresseurs d'épouvantails, denise chalvet | Imprimer
01/05/2016
La Petite Brute, dates à retenir, film en avant-première, exposition, deux autres titres à paraître, Denise et Maurice, Marcel Vinsard...
Denise, c'est Denise Chalvet, et Maurice, c'est Maurice Gladine. J'ai parlé d'eux ici même, ainsi que dans un numéro de Création Franche (« Un carnaval permanent dans l’Aubrac, les "épouvantails" de Denise et Pierre-Maurice », Création Franche n°38, juin 2013). Leurs mannequins, invention qui est plus l'apanage de Denise que de Maurice, qui la seconde, surtout sur un plan technique (par exemple dans le débitage des bois, leur taille, le déplacement des figures, etc.), sont semés sur une colline et un peu autour de leur ferme sur les contreforts de l'Aubrac.
La colline aux mannequins-épouvantails de Denise Chalvet et Maurice Gladine, photo Bruno Montpied, 2014
Denise Chalvet et Maurice Gladine, autres mannequins sur leur colline, ph.B.M., 2014
Il en existe actuellement près de 400, certains restant stockés dans deux locaux, quelques-uns étant éliminés lorsqu'ils sont trop abîmés. Cette création d'épouvantails s'est affranchie de la fonction utilitaire de départ –épouvanter les oiseaux de proie qui pouvaient s'attaquer à leurs volailles– se transformant en prétexte de la créatrice pour camper en plein champ des figures expressives, leurs visages violemment bariolés, couronnant des parures à la fois élégantes et rustiques, trait peu commun chez les épouvantails. On a là, à l'évidence, un exemple de création populaire qui, partie d'une pratique traditionnelle en milieu rural, s'en est éloignée pour déboucher dans une activité innovante, nettement plus individualiste: ces mannequins justement, outrageusement "maquillés", terme qu'emploie Denise Chalvet, qui ne dédaigne pas elle-même les cosmétiques, étant une femme plutôt coquette, presque excentrique, ce qui détonne dans ce milieu rural (voir son canotier).
Remy Ricordeau, dont j'ai parlé sur ce blog plusieurs fois, s'est emparé du sujet, à la fois pour en faire le troisième titre de la collection que je dirige à l'Insomniaque (la Petite Brute), Denise et Maurice, dresseurs d'épouvantails (dresseurs est à entendre à la fois comme dompteurs et comme habilleurs, bien entendu), et à la fois pour réaliser un film au titre éponyme, qui est joint en DVD au livre (disponible en librairie à partir du 15 mai, ne pas hésiter à le commander si vous ne l'y trouvez pas...; la librairie de la Halle St-Pierre sera la première servie bien sûr, où vous pouvez trouver aussi les deux premiers titres de notre collection, Visionnaires de Taïwan du même Ricordeau et Andrée Acézat, oublier le passé, de moi-même). La deuxième avant-première du film (la première ayant eu lieu récemment à St-Chély-d'Apcher, non loin de chez Denise et Maurice) aura lieu bientôt à Paris –le 11 mai à 19h– dans les splendides locaux de la SCAM (la Société qui perçoit les droits d'auteur des auteurs et réalisateurs de documentaires cinématographiques), avenue Vélasquez dans le 8e ardt. Si vous êtes intéressés, veuillez cliquer sur l'invitation jointe ici en lien (attention, il faudra confirmer votre venue). Des exemplaires du livre-film sur Denise et Maurice, et de Visionnaires de Taïwan, seront disponibles à la vente ce jour-là.
Le Café associatif "Chez M'an Jeanne et Petit Pierre" à Villeneuve-les-Genêts, avant sa transformation par l'association Puys'art, ph Puys'art
L'intérieur du Café animé par l'association Puys'art
Le film sera également projeté au moins en deux autres occasions. D'abord le samedi 28 mai, pour accompagner un débat autour des inspirés du bord des routes que j'animerai au Café associatif "Chez M'an Jeanne et Petit Pierre", à Villeneuve-les-Genêts, dans l'Yonne (ce n'est pas loin de la Fabuloserie, des musées de Laduz (art populaire insolite) et de Noyers-sur-Serein (art naïf et populaire)), à 15h, à l'invitation de l'association Puys'art, qui souhaite développer en Puisaye "un lieu de vie artistique et solidaire". Cela sera par la même occasion le lancement d'une exposition de mes photos (une bonne trentaine, de différents formats) sur divers habitants-paysagistes naïfs ou bruts, prévue pour se tenir dans ce café du 28 mai au 31 juillet. Sera également projeté, au même programme, "Rencontre avec Roméo" de Jacques Burtin, petit film de 17 minutes que nous avions improvisé Jacques et moi, lors d'une visite au fabricant de girouettes Roméo Gérolami, régional de l'étape, puisqu'il est basé à Bléneau (Yonne). Pour prendre connaissance du programme des animations proposées par Puys'art, c'est ici.
René Escaffre, Roumens (Lauragais), un maçon (autoportrait de l'auteur peut-être), photo B.M. (ce cliché sera exposé à Villeneuve-les-Genêts en format 60x40cm), 2014
Tous les livres édités au sein de la collection La Petite Brute seront disponibles à la vente (1, Visionnaires de Taïwan, 2, Andrée Acézat, oublier le passé, 3, Denise et Maurice, dresseurs d'épouvantails, et 4, Marcel Vinsard, l'homme aux mille modèles). En effet, le 4e titre de la collection, que j'ai écrit à propos d'un créateur d'environnement particulièrement peuplé (mille statues en polystyrène et en bois) situé en Isère, très peu chroniqué jusqu'à présent, sera présenté en avant-première au public des amateurs qui viendront à cette journée. Sa sortie en librairie est en effet plutôt prévue pour l'automne.
Le projet actuel de couverture du 4e titre de la Petite Brute, Marcel Vinsard, l'homme aux mille modèles, de Bruno Montpied
Enfin, une troisième date est à retenir, à nouveau pour les amateurs parisiens: le dimanche 19 juin, à l'auditorium de la Halle St-Pierre, où Remy Ricordeau et moi-même présenterons (et dédicacerons à ceux qui en feront la demande), l'après-midi, l'ensemble des quatre titres de la Petite Brute, après une projection du film Denise et Maurice, dresseurs d'épouvantails. Peut-être présenterons-nous en sus quelques photos en rapport avec les trois autres titres de la collection. Je ferai probablement un rappel de cette journée dans les semaines qui viendront.
Le logo de la collection La Petite Brute
11:54 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art populaire contemporain, Art populaire insolite, Environnements singuliers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : denise chalvet, maurice gladine, remy ricordeau, bruno montpied, l'insomniaque, épouvantails, mannequins en plein air, art populaire insolite, création franche, association puys'art, villeneuve-les-genêts, yonne, roméo gérolami, jacques burtin, la petite brute, marcel vinsard, halle st-pierre | Imprimer
14/08/2010
Les Amoureux d'Angélique publient un catalogue
Ils avaient fait jusque là une flopée d'affichettes, confectionnées à l'occasion des petites expos temporaires qu'ils consacraient à leurs trouvailles en matière "d'art brut, naïf et populaire" dans leur charmante maison du Carla-Bayle en Ariège. A chaque fois, ils mettaient quelques lignes et quelques photos harmonieusement mises en pages. J'ai eu l'occasion d'en parler à plusieurs reprises sur ce blog et aussi dans la revue Création Franche (n°32 de mars 2010), où je signalais entre autres qu'il nous manquait un catalogue pour garder après la visite quelques souvenirs des créateurs protégés dans ces lieux.
Or donc, voici que ce catalogue vient d'être à son tour réalisé par les Amoureux (alias l'Association Geppetto de Martine et Pierre-Louis Boudra). Certes, les atours de cette brochure reliée comme un simple cahier à spirale restent modestes (à l'image des créateurs mentionnés dedans bien entendu), mais l'on dispose là à présent de quelques éléments documentaires non négligeables.
Les auteurs ont choisi de mettre l'accent avant tout sur certains créateurs emblématiques de leur primesautière collection: Gilbert Tournier, l'excellent Thierry Chanaud (dont personnellement je préfère surtout les dessins aux sculptures archaïsantes), Henri Albouy, Angelo Conficoni (dont on apprend qu'il a construit un musée dédié à ses propres réalisations en Aveyron), Henri Virmot, Sylvain Blanc, Joseph Claustres, le prolifique Joseph Donadello, Antonio de Pedro, Severino De Zotti, Honorine Burlin, la collection Yode d'art populaire en bouteille, Joseph Redini, Eric Hordas, Roger Beaudet, Raymonde et Pierre Petit, Louis Buffo, Denise Chalvet, les frères Jammes, Horace Diaz (comme Donadello et Burlin, créateur d'environnement), etc., etc.
Ne sont pas oubliés non plus les anonymes que la collection prise aussi bien. Il ne faut donc pas hésiter à acquérir ce document indispensable aux amateurs de terra incognita, de poésie des sans-grade de l'histoire de l'art.
Musée Les Amoureux d'Angélique, Carla-Bayle, Ariège, 05 61 68 87 45, amoureuxanges@hotmail.com. Catalogue 15€.
Thierry Chanaud, dessin "Des cerises, des arbres...", collection les Amoureux d'Angélique
11:07 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art naïf, Art populaire contemporain, Art populaire insolite, Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : amoureux d'angélique, art populaire enfantin, honorine burlin, thierry chanaud, boudra, joseph donadello, denise chalvet, roger beaudet, horace diaz, pierre petit | Imprimer