Bruno Montpied bientôt au musée de la Création Franche (lui itou) (28/12/2010)
Si Jean-Louis expose une centaine de peintures et dessins, je suis resté pour ma part dans des limites plus modestes, une cinquantaine d'oeuvres. Il ne s'agit pas de deux expos en une, mister Jean Granier (merci de votre intérêt), mais plutôt de deux expos personnelles parallèles. Jean-Louis Cerisier est au rez-de-chaussée, et Bruno Montpied, prenant de la hauteur (sans pour autant devenir hautain), est au premier étage du même musée de la Création Franche. Mêmes dates: du 5 février au 20 mars 2011 (inauguration le samedi 5 février).
Bruno Montpied, Inconnu comme le loup blanc, 38 x 46 cm, 2010, technique mixte sur carton entoilé, avec collage de deux moitiés de noyau d'avocat légèrement sculptées
J'exposerai une douzaine de tableaux de format 8 Figure (comme celui que je reproduis ci-dessus), le reste se composant de travaux sur papier, le plus souvent à l'encre et autres techniques mixtes comme on dit. L'ensemble s'efforce d'être varié, les travaux ayant été choisis en fonction de cela et aussi de leurs dates, du plus ancien datant de l'an 2000 jusqu'à cette année, histoire de montrer une partie de ce qui a été produit depuis ma dernière exposition au musée de la Création Franche (en 1998). Les critères de sélection au sein d'une production qui demeure abondante (la plupart du temps en petit format, faute au manque d'espace et de volume de mon logis, et aussi parce que "small is beautiful", qu'en petit on peut plus facilement faire surgir de l'inopiné, alors qu'en grand on se résigne souvent à composer avec l'inspiration, la tuant quelque peu), les critères de sélection sont liés quelquefois au fait que certaines oeuvres qui me satisfont étaient déjà encadrées, et pas assez exhibées à mon gré. Et aussi bien sûr au fait que certaines oeuvres produites plus récemment suscitent mon désir de voir comment les amateurs réagiront devant. Je mets en ligne ci-dessous quelques exemples de ces récentes productions qui seront exposées à Bègles en février-mars prochains:
BM, La fillette au pantin, 35 x 27 cm, 2010, photo de magazine modifiée
BM, La chamane entre en transe par le charleston, 43 x 30, technique mixte sur papier pur chiffon, 2010
BM, Lourd de menaces, 24 x 17 cm, lavis, encre, crayons, et marqueurs sur papier aquarelle, 2010
Régulièrement, je reviens vers les modifications, pour reprendre un terme mis à l'honneur je crois à l'époque des années 1960 par le peintre Asger Jorn, et qui désigne des oeuvres exécutées par-dessus des images trouvées, déjà faites. C'est généralement à des reproductions que je m'attaque, plus rarement à des oeuvres originales (récemment j'ai utilisé des gravures ; il m'est arrivé de repeindre une fois ou deux par-dessus des toiles). Il y aura une catégorie d'oeuvres non représentées dans cette expo ce sont les oeuvres exécutées en collectif, le collectif se limitant le plus souvent au nombre 2. Je ne désespère pas de pouvoir en montrer un jour dans un lieu intéressé par la chose.
17:26 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : bruno montpied, art singulier, création franche, modifications | Imprimer
Commentaires
C'est incroyable comme "Lourd de menaces" me rappelle physiquement quelqu'un - d'ailleurs de vaguement menaçant, c'est un procédurier - que j'ai croisé dans ma vie sociale! Même allure de boyard obtus, sûr de son fait, avec sa pelisse ourlée de fourrures où pendent des pattes d'animaux morts avec leurs griffes, même cheveu grisonnant, ras coupé, même barbe occultant les lèvres car les lèvres, c'est la tendresse (je me méfie des barbus), même oeil rond d'oiseau du même gris que le poil. Jusqu'à la petite mèche prête à exploser en haut du crâne qu'on devine à l'intérieur du cerveau chez le type en question.
Mon cher Montpied, vous tenez là un "type". Vous n'avez jamais eu l'idée de faire des dessins animés à partir de vos personnages? La fausse chamane sibérienne aux yeux de chouette pourrait tenter de séduire ce gros lourdaud au front bas pour en tirer profit, comme la fillette avec son pantin.
Écrit par : Régis Gayraud | 29/12/2010
Dessins de l'esprit aventurier, qui n'a pas peur de s'aventurer dans des pays inconnus. On sent qu'il peut surgir à tout moment une créature étrange.
Écrit par : dahyot | 29/12/2010
Des dessins animés, j'en serais bien incapable. Mais on m'en a déjà parlé. Car il y a bien entendu une narration sous roche dans ces dessins-là, qui attend, qui est latente, et qui peut se traduire en dessin animé, ou en récit littéraire aussi bien. Lorsque j'en aurai assez de dessiner (est-ce que cela arrivera?), peut-être m'y mettrai-je, pour que l'histoire, de cachée, devienne un peu plus manifeste. J'ai fait autrefois dans la revue littéraire "La Vie Exactement" (animée par Jacques Burtin, Vincent Gille et Laurent Fassin) une tentative de commentaire sur des dessins dont la thématique était des couples en train de s'embrasser. Cela a été la seule tentative publiée, si je me souviens bien. Certains dessins ont été parfois commentés à leur verso, dans le temps aussi...
Dans le cadre de l'exposition à venir au musée de la Création Franche sera édité un petit dépliant de 4 pages qui contiendra, outre trois reproductions, un texte de commentaire d'un autre de mes dessins, "les carbonisés en goguette", par une internaute fréquentant ce blog, Myriam Peignist. Son texte tourne au récit poétique tout en suivant ce qui est représenté sur le dessin. Un peu comme tu le fais à propos de ce "Lourd de menaces" (qui à mon avis à quelque chose à voir avec les assassins intégristes qui défrayent la chronique épisodique du terrorisme religieux). Suivre par la description ces dessins à l'inspiration automatique (je suis bien en peine de les reproduire à volonté, j'ai du mal à me baigner deux fois dans le même fleuve!) est un exercice qui a du charme, parce qu'il fonctionne comme un tremplin vers une création imaginative qui peut parfois s'éloigner de l'image qui l'a primitivement suscitée, mais qu'importe si cela débouche dans le rêve absolu! Mes dessins deviennent du coup des mains qui agrippent les spectateurs pour les entraîner sur les chemins de travers (et de traverse).
Écrit par : Le sciapode | 29/12/2010
J'en profite, puisque vous évoquez les oeuvres à quatre mains quatre pieds que le tableau à deux auteurs représenté dans votre album photos "peintures et dessins" (cf. le deuxième album dans dans la colonne de droite) que nous avons fait ensemble en 1979 et que vous donnez comme "environ 20 F) est un 20 P pur jus, soit 53, 5 X 73 (je viens de vérifier). Peint à la peinture au plomb. Très lourd et ne répondant pas aux normes européennes. Vous voyez, moi aussi, je peux jouer au redresseur de torts. Na!
Écrit par : Régis Gayraud | 04/01/2011