Les trois moitiés de monsieur Thiers (23/10/2011)
Cher Bruno,
Ce matin, au réveil -influence inconsciente de l'accouchement national?- il m'est revenu un vieil aptonyme présidentiel dont j'avais entendu parler il y a fort longtemps. Celui des "trois moitiés de Monsieur Thiers", comme l'écrivaient les feuilletonistes du XIXe siècle. En effet, Thiers se divisait en trois tiers qui étaient autant de moitiés, dont l'une était sa moitié officielle. Comprenne qui pourra!
Petit rappel des faits. Ce n'est pas d'aujourd'hui que le pouvoir s'accompagne de compulsion sexuelle. Le petit père Adolphe, le boucher de la Commune, entretenait trois liaisons amoureuses, qui plus est dans la même famille. Ainsi Thiers se divisait en trois. J'ai été vérifier sur Wikipédia noms et faits exacts et voici ce qu'on me dit : "En 1827, il se lie d'amitié avec la famille Dosne, surtout pour la relation secrète qu'il entretient avec la maîtresse de maison, Eurydice (elle a alors 32 ans et lui 36). En 1833, il épouse la fille aînée, Élise, ce qui lui permet de continuer à voir son amante. Élise apporte en dot un hôtel particulier place Saint-Georges (futur centre de la fondation Thiers). Il s'entiche également de la seconde fille de la famille, Félicie."
Cette triple liaison était connue de tout le monde. A l'époque de la Commune puis quand il devint le premier Président de la Troisième République, Eurydice était déjà morte mais il continuait à vivre avec les deux sœurs.
J'ai toujours pensé que Thiers avait quelque chose de schizophrène. Un peu comme la ville de Thiers, du reste, adossée comme une forcenée à sa montagne, tranchée en deux par une vallée qu'on appelle là-bas l'Enfer, et qui n'a pas trouvé mieux que de se spécialiser dans la fabrication des couteaux.
Amitiés,
Régis
19:34 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : adolphe thiers, régis gayraud, noms prédestinants, aptonymes | Imprimer
Commentaires
Deux filles de leur mère en quelque sorte, soit un programme légèrement moins ambitieux que celui de Pierre Louÿs.
Écrit par : Emmanuel B | 24/10/2011
Merci pour cette première révélation sur l'âme à Thiers, et espérons que vous mettrez à notre connaissance les deux autres parties d'ici peu.
Écrit par : Valérie | 24/10/2011
Dans toute l'Auvergne circulent nombre de légendes sur les Bitords, puisque c'est ainsi que l'on surnomme les habitants de Thiers. On dit du Bitord qu'il ne voit qu'un tiers du soleil. En effet, en raison de la disposition particulière de la ville contre sa montagne déchirée en trois parts par ses deux vallées, il n'y a toujours qu'un seul tiers de la ville qui voit le soleil quel que soit le moment d ela journée. C'est au moins ce qui se dit.
Isa
Écrit par : Isabelle Molitor | 25/10/2011
A Valérie,
"Mettre à notre connaissance les deux autres parties"... Comme vous y allez. Mon père avait l'habitude de nommer ainsi les testicules (il avait fait beaucoup de rugby à une époque, et chez les dinosaures du sport dans les années 30 de l'autre siècle, ces "parties" devaient être un mot courant dans les vestiaires). Cela m'a toujours fait mourir de rire ce mot du reste. Prendre un coup dans les "parties"... Quelle marrade.
Écrit par : Alfred | 25/10/2011
En y repensant, on pourrait dire aussi que ces trois femmes Dosne donnaient beaucoup (de leur personne).
Écrit par : Régis Gayraud | 27/10/2011
Avec trois moitiés, Monsieur Thiers se mettait en quatre. Une existence fractale, en somme...
Écrit par : L'aigre de mots | 27/10/2011
Sans doute, mon cher Régis, mais elles ont aussi beaucoup reçu en tant que Dosne à Thiers.
Écrit par : RR | 27/10/2011
Monsieur Thiers n'était certainement pas schizophrène, il se multipliait, tout simplement. Mais moins que le père Hugo, infiniment plus sympathique en ses amours, du reste.
Thiers, le chacal à jamais relégué dans la bauge de l'histoire; Hugo, le phare qui débusque l'infâme, tout en projetant sa lumière au-delà de son siècle.
Écrit par : L'aigre de mots | 28/10/2011
Trois fois deux font sex.
Écrit par : Julian Silja (revenant) | 29/10/2011
Tiens! Julian Silja! Incroyable! Il nous parle d'un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaîtreueuh...
Écrit par : Régis Gayraud | 02/11/2011