Rêve sur rue (27/01/2013)
Donc, l'action de rêver en vitrine a bien eu lieu. Je n'ai pas d'information pour le moment sur ce que cela a donné. Voici quelques photos prises le jeudi 24 janvier. A la tête du dormeur équipé d'un bandeau oculaire et de boules Quiès, enfoncé dans une chaude couette écarlate, on voit que des textes ont été produits, tandis que les deux numéros de la revue qui accueillit ce rêveur en performances, l'Or aux 13 îles, se tiennent en sentinelles près du rêveur. Amusante coïncidence, l'après-midi où je suis passé, à quelques mètres de la vitrine au dormeur, était garé un camion de déménagement exhibant en trompe-l'œil une charmante baigneuse faisant ses ablutions moussantes en lisière de rue elle aussi. L'esprit du dedans-dehors soufflait fort ce jour-là, rue Dauphine...
Virgile Novarina l'intrigant dormeur de l'Inlassable Galerie, jeudi 24 vers 15h, ph Bruno Montpied
Plus près...
On peut lire le texte récemment produit à un réveil: "Pour une femme téléchargée, vous êtes bienveillante..."
Se baigner ou rêver devant tout un chacun, l'imaginaire qui tend à devenir réel
20:12 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : rêve en public, onirisme, notations de rêve, l'or aux 13 îles, virgile novarina, l'inlassable galerie | Imprimer
Commentaires
Superbe hasard, la baigneuse près du dormeur. Bravo aux yeux qui savent regarder.
Écrit par : Isabelle Molitor | 28/01/2013
C'était dans un contexte et avec un projet différent, mais on peut quand même rappeler que Ben a vécu plusieurs jours dans la vitrine de la Gallery One, à Londres, en 1962 (Festival of Misfits), ne serait-ce que pour le plaisir de la coïncidence...
Écrit par : Gérard Durozoi | 04/02/2013
Oui, mais il me semble que Ben et Virgile Novarina n'ont en commun que la vitrine justement.
Écrit par : Le sciapode | 04/02/2013
Et que faisait Ben dans la vitrine ? On m'a raconté qu'il existait également une longue vidéo d'Andy Warhol, un plan séquence filmant un dormeur. Intéressant de mettre ces idées en parallèle... si l'on ne tient nullement compte du rapport au langage, qui est la raison d'être des expérimentations de Virgile. S'il y a un lien évident et en parfaite ligne droite avec des prédécesseurs, c'est avec "Le la" d'André Breton et les recherches extra-littéraires et extra-artistiques dont il est question dans "Le Message automatique", "Le Manifeste du surréalisme", et les séances de sommeil. Breton parlait justement dans "Le Message automatique" d'un retour aux principes et de la nécessité de quitter les préoccupations littéraires pour en savoir davantage sur la vie secrète (provisoirement ?) de la pensée humaine.
Écrit par : Jean-Christophe Belotti | 04/02/2013
Oui, avec cette réserve près que pour l'instant, pour ce que j'en ai vu, les notations de Novarina, si elles ont bien un rapport avec les phrases entre veille et sommeil que publia Breton dans "Le La" (quel excellent titre), n'en ont pas la même inspiration pour autant. Tous les inconscients ne se valent pas.
Écrit par : Le sciapode | 04/02/2013
Parce que Breton a choisi. Virgile ne choisit pas. Et Breton, jusque dans "Le La", garde à l'esprit, je pense, qu'il faut se replonger dans les courants profonds, tout en étant aussi l'auteur de "Signe ascendant", qui est malgré tout en contradiction avec les premières percées dans l'inconscient des années 1920 au sein du petit groupe qui allait devenir surréaliste.
Et parmi les 5 100 et des poussières "Ecrits de nuit" de Virgile, il en est d'admirables.
Écrit par : Jean-Christophe Belotti | 05/02/2013