Veste à carreaux, drôle de chapeau, et portant sabots... (31/05/2014)
De retour l'autre jour de la projection des films sur Vanabelle, où il n'y avait pas grand-monde venu s'inquiéter du devenir de la Base de la Menegatte, je suis tombé sur une brocante à cinquante mètres de chez moi. En général, dans ce genre de vide-greniers parisien, il n'y a vraiment que peu de chances de trouver quoi que ce soit dans les domaines qui m'intéressent, mais cette fois-ci, on m'avait prévenu qu'un personnage curieux m'y attendait peut-être.
Collier de barbe, sabots, costume à carreaux, une petite cravate à trois brins et une drôle de tourte juchée sur le crâne, H. 67 cm, coll. BM
D'où cela peut-il sortir? Le visage a une vague ressemblance avec ceux que sculptait autrefois Lui Buffo en Haute-Garonne. Il n'y a aucune inscription dessus. Le broc qui le vendait, comme d'habitude, n'avait recueilli aucune information à son sujet. Cela provenait, me dit son frère, d'un endroit perdu en France... Avec ça, on se débrouille...
Il me semble que le chapeau très particulier, et plus généralement les détails vestimentaires, le costume, l'espèce de cravate, si c'en est une, les sabots, pourraient être des indices permettant au moins de situer l'origine géographique du bonhomme. Les fils de la "cravate" me font penser aux manadiers de Camargue, voire à des hidalgos d'Espagne... Mais peut-être erré-je...
20:09 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art populaire insolite, sculpture naïve, art brut, sabots, costumes à carreau, chapeaux insolites, lui buffox | Imprimer
Commentaires
woooow j aime beaucoup cette œuvre.
Écrit par : voilesdoiseaux | 02/06/2014
Le plus déroutant est le couvre-chef qui ne ressemble à rien (ni chapeau, ni béret). Pour le reste le personnage me fait plutôt penser à un clown (le costume et les grandes chaussures) qu'à un paysan endimanché en sabots (d'ailleurs dans ce cas il n'aurait pas la barbe taillée comme un instituteur de la 4ième république). Mais est-ce que ce ne serait pas un écossais ?
Écrit par : zébulon | 02/06/2014
Pourquoi chercher à tout prix à identifier l'origine géographique, sociale ou professionnelle du personnage ? Cela me fait penser à la réaction primaire des spectateurs devant un tableau abstrait : «Qu'est-ce que ça représente ?» Eh bien, non, ça ne représente rien du tout, et je préfère penser que l'artiste brut ou naïf, peu importe, qui a taillé cette statuette dans le bois a laissé vaguer son imagination sans modèle, au gré des associations d'idées. Cette œuvre ne représente qu'elle-même.
Écrit par : L'aigre de mots | 02/06/2014
Bien sûr que l'on pourrait voir les choses comme l'Aigre de Meaux, mais l'expérience, les rencontres réitérées avec les œuvres populaires m'induisent à penser que cette statue a de fortes chances de représenter quelqu'un. Et que cela n'a rien de réducteur. Car même dans les représentations, le créateur qui a de la force transfigure son modèle, et atteint à une image qui peut vous faire dire, monsieur l'Aigre qui êtes si péremptoire, qu'elle ne représente qu'elle-même.
Genre d'interprétation, je le dis en passant, qui signe parfaitement l'intellectuel que vous êtes, cherchant son reflet dans tout ce qu'il voit. Parce que vous, vous ne concevez pas que l'art puisse se référer à un modèle, se déployant au contraire de la façon la plus affranchie possible de la convention d'avoir à représenter quelque chose, vous n'admettez pas que cela puisse se produire chez ce créateur anonyme, et que malgré tout cela accouche d'une œuvre géniale, au delà du modèle.
Je comprends votre désir, personnellement dans ce que je peins et dessine je procède sans référence à des motifs extérieurs. Mais j'ai dû convenir que dans maintes œuvres d'autodidactes naïfs, le détachement absolu vis-à-vis des objets extérieurs était rarement de mise.
Je posais donc la question d'un modèle possible (un clown, je n'y crois vraiment pas, Zébulon, mais un déguisement de carnaval pourquoi pas?) pour vérifier éventuellement mon intuition. Je vois bien qu'il ne faudra donc pas compter sur vous...
Écrit par : Le Sciapode | 03/06/2014
L'Aigre de mots est dans une période particulièrement aigre, on dirait. Proposons lui un peu de bromure. (Mais pas trop, car on l'aime bien aussi un peu chiant...)
Écrit par : Stavros | 07/06/2014