Annuel festival de cinéma autour de l'art singulier à Nice et une "Dame de St-Lunaire"... (01/06/2016)
Et revoici le festival Hors-Champ à Nice, se voulant défricheur de films peu vus concernant le monde des arts singuliers, bruts, naïfs, et autres visionnaires décalés. A noter que le carton d'invitation, que j'ai reçu sans trop de mots superflus (ce fut même plutôt laconique), ne numérote plus le festival. Cette mode a commencé l'année dernière, il me semble. Les organisateurs (l'association Hors-Champ) craignent-ils de paraître trop vieux désormais? En calculant, il me semble que nous en sommes arrivés aux 19e rencontres de cinéma autour des arts singuliers, et donc effectivement, ça commence à prendre de la bouteille, quoiqu'on soit plus proche des vingt printemps que de l'hiver des centenaires.
Le programme ci-dessus, où l'on retrouve le bonhomme Danchin cité à l'envi pour son auguste présence tout au long du festival, ne me paraît pas, cette fois-ci, qu'on me pardonne une fois de plus ma franchise, d'une originalité folle-folle-folle. Beaucoup de films me sont inconnus certes, mais ne livrent aucun indice que l'on serait en présence de majeures découvertes en attente(voir par exemple films sur Ariel ou Marie Jakobowicz, ou l'éternel invité d'Hors-Champ à Nice, à savoir Guy Brunet). Le film sur James Edward Deeds (ex-Electric Pencil), on l'a déjà vu durant l'exposition de ce dernier à la Collection de l'Art brut à Lausanne, voici quelques années. A vérifier tout cela donc en allant sur place pour ceux qui peuvent.
Quasiment le même jour, par contre -en fait le vendredi 3 juin pour être exact- aura lieu ailleurs la première d'un film que vous ne verrez pas à Nice, celle du film d'Agathe Oléron consacrée à cette dame étonnante, Jeanne Devidal, qui, à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine), enroba sa maison banale d'une carapace de matériaux divers et variés derrière lesquels elle s'abritait pour des raisons restées jusqu'ici mystérieuses.
Il semble pourtant bien que la réalisatrice, une jeune femme qui avait visité enfant la fameuse "Dame de St-Lunaire", et qui en était restée obsédée, ait tout de même réussi à percer quelque peu la carapace de Mme Devidal. Mais là, comme l'indique le carton d'invitation, il faudra se rendre à Saint-Lunaire (beau nom !) plutôt qu'à Nice, si l'on veut de la surprise et de l'étonnement.
Maison de Jeanne Devidal, dessin d'Agathe Oléron
Deux vues de la maison, aujourd'hui rasée, de Mme Devidal, photos Louis Motrot, mars 1988
23:51 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : tous marteau, festival du film d'art singulier, association hors-champ, marie jakobowicz, ariel, guy brunet, cinéma et arts singuliers, james edward deeds, jeanne devidal, agathe oléron | Imprimer
Commentaires
Formidable cette maison à l'allure hirsute de Saint Lunaire! On aimerait voir l'intérieur qu'on imagine du même acabit... Il y a une sorte de donjon bricolé d'où, peut être, on aperçoit la mer, saint Lunaire se situant sur le bord de mer, tout près de Rothéneuf d'ailleurs. Je note aussi les qualités de dessinatrice d'Agathe Oléron, j'ai tout d'abord cru à une photo ancienne.
Écrit par : Darnish | 02/06/2016
...d'où l'on apercevait... Cher Darnish. L'imparfait est désormais de rigueur...
St-Lunaire est à côté de Dinard, qui est non loin de St-Malo, qui comporte Rothéneuf sur le territoire de sa commune, comme une grande banlieue.
Cette maison était un rare exemple d'architecture empirique et foutraque créée par une autodidacte en France.
Écrit par : Le sciapode | 02/06/2016
Curieusement, elle me fait un peu penser à la Maison fleurie d’Antoine Pueyo de Lézignan-Corbières, même si l’on a affaire ici à une architecture bien plus hétéroclite et « foutraque », comme dit le Sciapode.
Écrit par : Régis Gayraud | 03/06/2016
Oui, bien sûr, Régis, il y a une parenté.
Mais, et ceci pour préciser quelque chose que suggère Darnish, il n'y a pas, dans l'état actuel de mes connaissances sur la maison Devidal, de continuation du décor extérieur à l'intérieur. Ce n'est pas comme chez Madame C. en Normandie (voir le film Bricoleurs de paradis). Chez Mme Devidal, il y a croûte par-dessus une maison banale. Chez Pueo, il a s'agi plutôt d'un "gonflage" de la maison depuis l'intérieur, d'un remodelage parti de l'intérieur, là aussi d'après ce que j'en sais (et qui demanderait à être précisé).
Écrit par : Le sciapode | 04/06/2016