Pépé Vignes à Montmartre (17/08/2018)
Durant "tout l'été" (est-ce que cela comprend septembre? Mystère et boules de gomme...), une vingtaine de dessins de Joseph "Pépé" Vignes sont exposés sur le mur noir de la friperie du 57 bis, boulevard de Rochechouart, chez Antoine Gentil, en provenance des réserves de la Fabuloserie. Il y en a pour tous les goûts, autocar, voiture de course, instrument de musique, ballons de rugby, steamer, etc., et toujours le tout réalisé aux crayons de couleur, et plus rarement, aux feutres.
Carte postale éditée par Gentil, recto et verso.
J'aime profondément Pépé Vignes, ce fils de tonnelier catalan français (d'Elne), qui nous donna si généreusement sa poésie tendre et candide, inversement proportionnelle aux moyens techniques dont il disposait, et peut-être en raison de ces moyens limités, qui lui suffisaient, la preuve... Les prix de ses dessins restent accessibles, le marché ne s'étant pas encore jeté dessus. Question de mode sans doute, tant le marché paraît le reflet des lubies de quelques gros marchands et collectionneurs.
Joseph "Pépé" Vignes, sans titre (un instrument à cordes), crayons de couleur sur papier fixé sur carton enveloppé de papier kraft, 43x37 cm,1975 ; Ph. et coll. Bruno Montpied.
00:39 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : joseph pépé vignes, pépé vignes, art brut, fabuloserie, antoine gentil, crayons de couleur | Imprimer
Commentaires
J’aime beaucoup la friperie-galerie de M. Gentil. C’est un endroit improbable qui nous ramène à l’époque du Paris merveilleux dont nous avons eu la chance de connaître les derniers feux dans notre jeunesse. Merci Antoine Gentil, et votre jeunesse donne de l’espoir.
Écrit par : Régis Gayraud | 20/08/2018
On aime souvent vous lire, M. Gayraud, mais cette fois, vos trois lignes, ça fait, comment dire?, vraiment trop littéraire, un peu branlette. Les "derniers feux", "votre jeunesse donne de l'espoir"... Vous vous regardez un peu le nombril, non? Et l'inconvénient, c'est que ça peut sonner faux aux oreilles de celui à qui vous rendez hommage....
Écrit par : Django | 20/08/2018
Ca alors! Je l’ai écrit comme je le pensais! (Cela dit, la branlette, comme vous dites si élégamment, c’est bien bon!) Ne voyez pas partout de l’artifice, du mensonge, M. Django. Revenu à Paris depuis six mois, dans ce quartier précisément qui fut celui de mon adolescence, à deux pas du lycée où j’ai usé mes fonds de culottes, à deux numéros de l'immeuble où a habité mon frère il y a quarante ans, j’ai pris de plein fouet les changements qui ont affecté Paris. La rue des Martyrs est devenue une succession de boutiques de luxe, marchands de truffes, de caviar, de saumon sauvage, de sel bio des carrières de l’Himalaya (véridique!), de fleuristes à 15 euros la rose, etc. Avenue Trudaine, l'autrefois savoureuse Auberge du Clou et son décor suranné a mué en restaurant aux plats stéréotypés où il n’y a de sel (himalayen?) que dans l’addition, et l’on sent ses propriétaires démangés par l’idée de revendre à bon prix les derniers restes du passé littéraire décadent qui les encombre, pour faire place nette. Toujours dans la même avenue Trudaine, le "Lycée 43", “Le Jean-Bart”, “Le Berry”, le “Royal-Trudaine”, tous les cafés de lycéens de jadis n’ont pas fait que changer de nom : ils sont devenus des restaurants ou des bistrots que les lycéens d’aujourd’hui n’ont plus trop les moyens de fréquenter. Rue Condorcet, des restaurants proposent de minuscules tapas à 10 euros la pièce... Etc. Etc. Oui, la boutique d’Antoine Gentil, joli foutoir à la double clientèle, tranche sur ce fond-là et me rappelle les officines à deux fonctions de mon enfance, telle celle du blanchisseur de la rue Chaudron (autre quartier de mon enfance) qui exposait sa collection d’affiches dont une bonne part s’en est allée ensuite au musée de l'affiche de la rue de Paradis, ou ce marchand d’herbes du Faubourg Saint-Martin qui vendait aussi des montres, les cavistes marchands de charbon, etc.
Écrit par : Régis Gayraud | 21/08/2018
Eh bien voilà, c'est quand vous écrivez comme cela qu'on vous aime, M. Gayraud! Je me sens justifié de vous avoir quelque peu aiguillonné, comme une piqûre de rappel en quelque sorte. Ici, vous n'êtes plus complaisant (autre sens du mot branlette, comme vous le savez fort bien). Vous êtes au plus près de votre vécu.
Écrit par : Django | 21/08/2018