Image cachée: MASSIF EXCENTRAL (5) (07/08/2007)
A Dienne dans le Cantal, je regarde le monument aux morts éclairé par une lumière rasante qui fait ressortir l'expressivité du Poilu représenté de profil, que le sculpteur, un certain Bertrand Bouté, a voulu camper avec la mâle énergie nécessaire pour convaincre le spectateur de la grandeur des héros nationaux. Il y a mis, c'est visible, tout son coeur pour camper l'énergique virilité du héros, à la moustache gauloise comme il se doit. Les tendons saillent, prêts à péter comme des cordes de guitare trop tendues. Ma vue se trouble-t-elle? Je sens qu'il y a quelque chose de bizarre au sein de ce noeud de tendons et de veines tourmentés... Je n'arrive pas à discerner quoi exactement, mais je devine une image cachée. Sans doute suis-je atteint du délire d'interprétation, peut-être est-ce que je pratique spontanément la paranoïa-critique chère à Dali... Ce n'est qu'une fois revenu dans le secret de mon laboratoire photographique que je pourrai voir l'image seulement devinée sous le soleil de Dienne. A force de recadrages. Un masque grotesque avec un nez disproportionné est blotti dans la gorge du héros. A telle enseigne qu'on peut désormais rétorquer au va-t-en-guerre: jette ton faux-nez, on t'a démasqué.
23:20 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Monuments aux morts, Dienne, Dali, Paranoïa-critique | Imprimer
Commentaires
Votre interprétation est ridicule.
Écrit par : pivert | 16/08/2007
Ni plus, ni moins que toutes celles qui auront pu être faites des taches de RORSCHACH ! Sans doute que B.M. espérait que les visiteurs du dangereux poignard y aillent chacun de leurs subtiles interprétations... Histoire de se mesurer à leur aune. Loupé, cher BM. Loupé.
Écrit par : Belvert | 18/08/2007
Je n'espérais pas de réaction particulière dans le sens de l'interprétation comme vous le croyez, Belvert. Le pivert qui a lâché un commentaire hargneux (et qui n'aime sans doute pas qu'on brocarde la propagande nationaliste), vous l'aurez remarqué porte un nom d'oiseau. C'est peut-être pour ça qu'il est resté seul avec son commentaire.
Les commentaires restent rares jusqu'ici. Mes lecteurs -car il y en a- ne laissent pas de traces de leur passage. C'est ce que je devrais peut-être chercher à interpréter. Est-ce leur meilleure façon de "parler"? Un ami m'a envoyé récemment un message où il répétait un mot de son jeune enfant qui disait: "J'entends pas ceux qui parlent, j'entends ceux qui ne parlent pas". Moi, j'ai perdu ces pouvoirs de l'enfance. Alors, je me réduis à dire comme Chaissac, que ça chante toujours les poules après avoir pondu sans se préoccuper pour qui ça a pondu.
Écrit par : Le Sciapode | 18/08/2007
Le poignard est une arme redoutable pour si subtil qu'il soit, et je comprends que les lecteurs ne s'en approchent qu'avec précaution.
Il n'est pas facile d'écrire après vous, tant vos infos sont riches et documentées, mais aussi et surtout parce que vos réactions sont aussi effilées que l'est votre arme de chevet, je voulais dire de titre... Moi je préfère les rondeurs, les douceurs, les sucreries, le miel, le lait, les figues, les dates... vous, vous me paraissez plutôt citron vert et acétique... ascétique aussi, si ça vous agrée...
Persévérez... là je pensais tout de suite à Père sévère; allez voir pourquoi ! Je pense que si Mademoiselle Ani tombe là-dessus, je voulais dire sur ce méchant calembour... et puis zut,allez, à+++.
Écrit par : Belvert | 19/08/2007
Encore une fois, le poignard subtil n'est pas une arme, du moins de guerre. C'est un outil qui ouvre des brèches entre les mondes, comme vous le prouverait la lecture du tome II d'"A la croisée des mondes" de l'écrivain anglais Philip Pullman. Si vous n'avez pas le temps de le lire, attendez le deuxième opus que semble promettre Hollywood dans l'adaptation de ce roman, ce qui à mon humble avis est du genre criminel tant le roman a bien des aspects difficilement adaptables au cinéma. Mais comme vous êtes du genre surmené, ça fera toujours l'affaire pour prendre connaissance du poignard subtil (j'attends impatiemment les effets spéciaux qu'ils vont mettre pour l'ouverture des brèches! Mentalement, c'est tellement mieux...).
Sinon, j'aime bien moi aussi les dattes (moins que les "dates"...), le miel, etc, vous avez oublié la pâte d'amandes.
Mais le qualificatif d'ascète me plaît effectivement aussi, même si ça ferait bien rigoler ceux qui me connaissent de près. Il faudrait envisager alors un ascétisme épicurien... A-t-on ça en magasin?
Écrit par : Le sciapode | 20/08/2007
En fait, je suis, par mes jobs, plus familier des dates que des dattes !Of course.
Pâtes d'amendes, calissons d'Aix, macarons de Montmorillon, macaronés pictaviens,cornes de gazelle, etc... dragées... bien sûr. Tout ce qu'il ne faut pas pour la surcharge pondérale que veulent bien m'attribuer ceux qui préfèrent les lignes zéros de mannequins ibériques...
Tout ça est plutôt bien venu à Sète qu'ascète. BÔf.
Écrit par : Belvert | 20/08/2007
Vous avez raison, Belvert, les amendes, on devrait toujours les réduire en pâtes... C'est bien le meilleur sort qu'on puisse leur faire.
Écrit par : le Sciapode | 25/08/2007
Revenons toutefois au début de cette conversation. Je voudrais relever ce petit fait hautement significatif : à peine on voit dans une image une autre image, et on décrit ce que l'on y voit, qu'on a toute la faculté de psychologie qui vient chercher à vous remettre sur ce droit chemin dont elle garde fidèlement les bordures. Ce que tous ces oiseaux-là sont bêtes! Oublions-les.
Quant à moi, je vois en bas à gauche de la première photo, dans le pan de vareuse et la boutonnière, la rêche peau du museau d'un de ces ânes têtus du Cantal, l'oeil clos de souffrir sous les coups.
Amitiés du Massif,
Régis Gayraud
Écrit par : Régis Gayraud | 29/08/2007
Heureusement que vous avez mis la virgule après "Amitiés du Massif", sinon ça aurait donné "amitiés du Massif Régis Gayraud", ce qui est tout de même loin d'être le cas!
Je vais tâcher de vous mettre en ligne un redécoupage de l'aliboron par vous vu en bas à gauche (en effet, je le vois).
Amitiés du massif (oui, cette fois, hélas) sciapode.
Écrit par : Le Sciapode | 30/08/2007
Sans vous offenser, Régis et Bruno, et sans en appeler à la "faculté de psychologie", l'âne je le vois aussi; mais en matières d'ânes, vous savez que le Poitou y est expert ! Tous nos édiles savent ça... Et ils vous diront même qu'il en passe plus qu'il n'en reste, surtout du côté de Mirebeau.
En tout cas, va pour l'âne subliminal...
Écrit par : belvert | 31/08/2007