Au banquet du bel art naïf, Alphonse Benquet (03/11/2007)
On s'impatiente du côté d'une des deux branches de la famille Rassat (les descendants d'Alphonse Benquet), j'ai l'impression. On s'étonne qu'on n'ait pas entendu parler d'André Breton dans la famille. Il y a des raisons à cela.
Et pourtant... Il y eut un lien, par delà la mort de Benquet, un lien si fort que c'est un peu grâce à lui qu'on a envie aujourd'hui d'en apprendre davantage sur Alphonse, le "peintre-sculpteur" comme il aimait signer ses peintures (et ce d'autant que ces peintures sont fort attachantes). Un lien comme il en existe entre collectionneurs et artistes qui ne se connaissent pas mais se tendent cependant la main par-dessus l'espace et le temps.
En effet, la vente de l'Atelier André Breton en 2005 à Drouot a fait resurgir trois peintures de notre homme, intitulées respectivement "Groupe d'enfants, place Gambetta à Tartas (Landes)", "Dans les Landes, concert dans la forêt" et "Facteur dans la grande lande". Tartas, c'est le bourg où vivait Alphonse Benquet.
J'avais déjà été intrigué dans le passé par ces peintures, mais où?... Et j'ai retrouvé des notes que j'avais prises, histoire de me souvenir, car le catalogue n'avait pas daigné nous en apprendre davantage sur lui, lors d'une exposition sur l'art naïf à la Halle Saint-Pierre, où étaient montrés des Benquet (deux peintures: une sans titre, ayant un rapport avec le thème de l'Angélus de Millet, tandis que l'autre était "Dans les Landes, concert dans la forêt", même titre que le tableau provenant de la collection Breton). L'exposition s'appelait "Peintres naïfs français, 1886-1960, de Rousseau à Demonchy" et était organisée à la Halle en 1994-1995 dans le cadre du musée Max Fourny qui, pour une fois, avait décidé de montrer de l'art naïf de qualité... Ces deux oeuvres, comme on peut l'apprendre en farfouillant sur internet sur la base Joconde ou à l'agence photo de la réunion des Musées Nationaux (voir tout en bas de cette note), sont conservées au musée de Grenoble (apparemment en plus d'une troisième intitulée "Naufrage"; cependant la notice de la base Joconde indique que "Dans les Landes, concert dans la forêt" aurait été acquise en 1981... Ce qui précise que cela ne peut pas être le même tableau que celui de la collection Breton vendu à Drouot en 2005, mais probablement une version alternative sur un même thème...).
L'expo de la Halle Saint-Pierre indiquait comme date de naissance pour Alphonse Benquet 1857 et comme date de décés 1933, info puisée dans les bases de documentation du ministère de la culture (on la retrouve dans la base Joconde).
1933... Une date fatidique. Breton descend chez l'écrivain Lise Deharme (dont Breton était amoureux sans être payé de retour), à Montfort-en-Chalosse, dans les Landes, en même temps que Paul et Nusch Eluard, Man Ray, en août 1935... Donc, Benquet est déjà mort, à 75 ans. Comment sais-je si c'est durant ce séjour que Breton acquit des peintures de Benquet -de même qu'Eluard, qui apparemment comme Breton s'en procura trois, mais les revendit dès 1938...- ? On ne le sait pas avec certitude. Mais on le devine (JE le devine...): en faisant un saut dans le temps, dans les années qui suivent la deuxième guerre mondiale (fruit de cette fatidique année 1933), au moment des débuts de l'Art Brut qu'invente alors Dubuffet, sans l'avoir encore trop cerné (période de l'Art Brut peut-être la plus riche et la plus libre), vers 1948... Dubuffet demande à Breton de l'aide, des relations, des créateurs qu'il pourrait intégrer à la collection qui commence à naître. Il a le projet avec Breton d'un Almanach de l'art brut, il bâtit un sommaire, des collaborations diverses et prestigieuses (Paulhan... Benjamin Péret sur Robert Tatin déjà...) paraissent acquises, Breton a promis des textes. Dubuffet lui demande au détour d'une lettre (consultable sur le site internet passionnant de l'Atelier André Breton), comme subrepticement: "Voyez-vous quelqu'un qui pourrait faire un article sur Benquet?"... Qui lui a parlé de ce dernier, si ce n'est Breton lui-même, se dit-on, comme il le fit avec Maisonneuve ou Scottie Wilson, Baya ou Hector Hippolyte? Breton propose probablement en réponse à la lettre de Dubuffet Lise Deharme qui se fend effectivement d'un texte. Malheureusement, le projet d'Almanach capote, en dépit du fait que le manuscrit était bouclé (pour des "raisons financières", selon Lucienne Peiry dans son livre sur L'Art Brut). Il dort aujourd'hui dans les archives de la collection de l'Art Brut à Lausanne. Une oeuvre de Benquet, appartenant à Breton, (Groupe d'enfants, place Gambetta à Tartas), est cependant exposée en 1949 à la Galerie René Drouin dans l'expo légendaire L'art brut préféré aux arts culturels (expo citée dans le catalogue de la vente de l'atelier d'André Breton chez Calmels-Cohen).
Voyant le nom de Lise Deharme au sommaire (publié ici et là) de cet Almanach, avec le nom du créateur sur qui elle écrivait, le fameux Benquet, mon sang ne fit qu'un tour, je comprenais à présent où et quand Breton, et Eluard, étaient sans doute tombés sur Benquet. J'écrivis à Lucienne Peiry pour demander la communication du texte (en 2003). Ce qu'elle accepta avec la meilleure des grâces (je la remercie ici une fois de plus). A la lecture de ce texte, consacré bizarrement à "J.D." Benquet (sans doute une erreur de mémoire), on se rapproche sans conteste au plus près du Benquet vivant... Voici le texte de Lise Deharme (que je suis autorisé à publier dans son intégralité par Lucienne Peiry) :
" J.-D. BENQUET
Il me souvient d'être entrée un jour, il y a de cela très longtemps, chez Séraphine Louis, à Senlis, sur l'appel d'un écriteau qui vous interdisait l'accès de sa demeure. Une veilleuse brûlait devant la photographie-icône de sa maîtresse défunte -car elle avait été servante.
Rien de tel chez Benquet.
C'était un orgueilleux petit septuagénaire à barbiche blanche, propriétaire d'une grande quincaillerie dans un village des Landes -exactement à Tartas.
Absolument incompris à l'époque où nous nous rendîmes chez lui pour la première fois, il nous vendit avec tristesse un pot à lait. Comme nous l'interrogions, Paul DEHARME et moi, sur l'adresse d'un peintre présumé innocent et qui, en fait, s'était rendu coupable d'affreuses toiles, sa barbiche blanche se dressa de colère et il nous dit:
-Moi, je suis un peintre; comme Rembrandt.
Il nous mena dans un immense grenier où il avait coutume de travailler. Il y avait là de belles armoires de chêne qu'il sculptait au couteau et d'où l'on voyait sortir en relief les têtes de ses parents -j'en possède une. Il y avait des toiles, pour la plupart inspirées de cartes postales, qui allaient de l'"Angélus" de Millet à un Panamorama [sic] de l'Exposition Universelle de 1900, en passant par des scènes régionales landaises: échassiers, boeufs à l'étable, la maison de St Vincent de Paul. Il y avait aussi des panneaux de bois sculptés, fort beaux, représentant, l'un Victor Hugo, l'autre un empereur romain, ou son grand-père, dont la longue barbe était traitée d'une manière extraordinaire. Dans l'ensemble, une quantité de toiles, presque toutes dans des cadres sculptés par lui. Nous remarquâmes également une certaine roue ovale, chef d'oeuvre de compagnon, qui fut achetée un peu plus tard par André BRETON.
J.-D.BENQUET, né à Tartas le 23 septembre 1857, mort dans cette même ville en 1933, se mit à peindre vers l'âge de soixante ans. Charron de son métier, il avait quitté le pays natal à seize ans pour faire son Tour de France, en portant sur son dos ses outils dans un sac, ne mangeant pas tous les jours à sa faim. Puis, un an de service militaire à Bordeaux, et quatre ans d'Afrique. C'est là qu'il sculpta une grosse canne, que nous avons vue encore récemment, ornée d'une fort belle main aux doigts repliés, et de signes mystérieux probablement inspirés des Arabes.
Revenu à Tartas, il achète une mule et s'en va de marché en marché, vendant des produits de toutes sortes. A force de travail il put enfin acheter sa quincaillerie.
Il vécut là des années, pêchant, chassant, guettant l'arrivée des palombes dans de petites huttes construites près de la cime des arbres, tout en jouant de la guitare.
En 1928-1929, quelques touristes anglais s'étant intéressés à sa peinture, il reprit la grande route, avec une poussette sur laquelle ses toiles étaient accrochées ; il se rendit ainsi à HOSSEGOR, s'installa sur la place, et réussit à vendre quelques tableaux. Puis il partit pour Paris, plaça son éventaire sur le pont de l'Alma, et ne vendit rien.
Ainsi vécut BENQUET, vieil homme en béret basque et veston de satinette noire, qui croyait à son étoile et eût été heureux, mais certes pas surpris de se voir aujourd'hui à l'honneur.
Lise DEHARME "
("J.-D.Benquet", par Lise Deharme, texte inédit prévu pour le numéro de juin 1948 de l'"Almanach de l'Art Brut", archives de la Collection de l'Art Brut de Lausanne).
Donc, on comprend à présent qui "découvrit" véritablement en premier Alphonse Benquet. André Breton a dû trouver logique d'adresser Dubuffet à la personne qui avait le plus approché Benquet de son vivant, Lise Deharme. Bien sûr, il faudrait chercher des nouvelles des descendants de cette dernière, ce qui s'annonce plus difficile d'après mes premiers sondages. Mais peut-être vont-ils aussi sur internet comme Mme Jocelyne Rassat et M.Dominique Rassat qui sont entrés en contact avec moi suite à ma note sur la roue ovale dans "Un doux penchant"... Et qui sont distincts de l'autre monsieur Rassat (Jacques) qui a laissé un commentaire récent sur ce blog (ça fait donc deux arrière-petits-fils si je compte bien)...
La roue ovale -et c'est une preuve de plus- Lise Deharme, comme Jacques Brunius dans son film Violons d'Ingres (1939 ; dans ce film précieux à plus d'un titre figurent aussi des images de peintures de Benquet, ainsi qu'un portrait photographique de Benquet coiffé d'un bérèt basque), Lise Deharme donc signale elle aussi qu'elle fut achetée par Breton et qu'elle est bien d'Alphonse Benquet (j'ai récemment écrit à L'Atelier d'André Breton, le site, pour leur demander de modifier en plus précis la légende apposée sur l'image du Mur de l'atelier Breton du Musée National d'Art Moderne à Beaubourg). Cette petite roue est un chef d'oeuvre -cocasse!- de compagnon, là-dessus Gilles Ehrmann ne s'était pas trompé.
Peut-être fut-elle créée durant la jeunesse de son auteur, à la suite de son Tour de France. La date de 1878 donnée par Ehrmann est basée sur la date qui était inscrite sur la roue elle-même (on la voit dans le film lorsqu'elle tourne, projetée dans un champ). Benquet était donc un ancien charron, devenu ensuite quincailler (Brunius dans son film le signale quincailler dès "1875"). Il s'était peut-être mis à peindre et à sculpter à l'âge de la retraite (comme tant d'autres du continent des bruts et des populaires), si l'on suit l'âge de soixante ans fourni par Lise Deharme. On peut déduire que c'est plutôt vers les années 1910 qu'il a dû commencer à créer des oeuvres d'art (et non pas vers 1875 comme c'est signalé dans certaines notices) et ce durant une quinzaine d'années jusqu'en 1933. Cela est confirmé par la date apposée sous un buste sculpté par lui, autoportrait qui est toujours conservé dans sa famille: 1919 (voir ci-dessous). Lise Deharme signale aussi qu'à la fin des années 20, il chercha à vendre ses peintures sur les marchés.
Mme et M.Rassat m'ont appris qu'avait été montée une exposition Benquet à la Galerie Jeanne Bucher en juin 1937. Animula Vagula a eu l'extrême amabilité de nous envoyer le fac-simile virtuel du carton d'invitation de l'exposition, imprimé en caractères manuscrits, document fort rare dont nous la remercions bien évidemment. Cependant, sur le site de la célèbre galerie, toujours en activité comme on sait, pouvait déjà se lire le texte de ce carton, mis en ligne depuis je ne sais quand...
J'avais retrouvé de mon côté des traces de la préparation de cette exposition dans la correspondance qu'échangea Paul Eluard avec Gala Eluard (Paul Eluard, Lettres à Gala, 1924-1948, édition établie par Pierre Dreyfus, éd.Gallimard, 1984). Le poète écrit à son ex-dulcinée (elle est alors avec Dali) en avril 1937: "J'attends Mme Bucher qui veut me voir pour exposer Benquet. Peut-être pourrais-je en vendre, ce qui serait excellent" (p.277). Cette lettre avait été précédée d'une autre, écrite dans les premiers jours de septembre 1935 de retour de chez Lise Deharme à Montfort-en-Chalosse, après le séjour commun avec Breton et Man Ray, lettre où Eluard annonçait: "Dans le Midi, j'ai acheté des tableaux d'un peintre naïf de grande valeur, mort. Je vous ferai cadeau de l'un d'eux: L'angelus de Millet" (p.258). Comme dit Pierre Dreyfus qui a établi l'édition de cette correspondance, on sait l'importance de ce thème de l'Angélus traité par Millet sur quelqu'un comme Dali, et il est étonnant d'apprendre la contribution de l'obscur quincailler-charron-peintre-sculpteur Benquet à la paranoïa-critique de Salvador Dali! A signaler au passage que Pierre Dreyfus dans une autre de ses notes donne des renseignements inexacts sur la date de naissance de Benquet puisqu'il la situe en 1861. Mais en même temps, il nous apprend qu'Eluard ne vendit apparemment pas ses tableaux à l'expo de Jeanne Bucher, mais un an plus tard, à Roland Penrose. Trois peintures de Benquet parmi tant d'autres d'auteurs à l'époque plus prestigieux partirent ainsi en Grande-Bretagne: leurs titres figurent dans le livre de Jean-Charles Gateau , Paul Eluard et la peinture surréaliste, Droz, 1982. Il s'agit de Le berger (peut-être le même qu'un autre tableau, montré à l'exposition du Centre Georges Pompidou sur Paul Eluard et ses amis peintres en 1982, mais qui était titré Dans les Landes, bergers tricotant et filant au rouet ; il est mentionné dans le catalogue de l'exposition), d'un "Portrait de Gambetta" et d'un "Paysage"... Une partie de la collection Penrose paraît avoir migré au musée d'Edimbourg à présent en Ecosse... A suivre...
Si Eluard a acquis des oeuvres de Benquet durant son séjour chez Lise Deharme, il paraît évident que c'est à cette occasion que Breton en acquit parallèlement, en même temps que la roue ovale... Non? L'édition de la correspondance de Breton (En 2016? Faut encore pas mal attendre...) nous l'apprendra sans doute de façon définitive. Mais Le Poignard Subtil sur ce point aura fait gagner quelques années d'avance aux amateurs...!
Enfin, je signale pour clore provisoirement cette note-fleuve (y a-t-il encore du monde qui me suit?), qu'il existe un "Intérieur landais" dans les collections du défunt musée des ATP, rebaptisé MuCEM, et en cours de déménagement et transfert à Marseille pour être relogé dans un nouveau bâtiment dont on se demande s'il va voir enfin le jour (ce qui est préoccupant, étant donné l'importance et la richesse des collections artistiques et ethnologiques du musée national des Arts et Traditions Populaires). On peut en voir une reproduction sur ce lien.
A suivre, certainement...
17:55 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : alphonse benquet, art naïf, compagnonnage, andré breton, lise deharme, eluard, dubuffet | Imprimer
Commentaires
Lo ristoun vous a intrigué... ça ne m'étonne pas ! Regardez ce que fait la personne à gauche: Elle fille son "ristoun", c'est-à-dire sa quenouillée de chanvre peigné, dont elle tirera grâce au rouet ses fils de chanvre....
Voilà très cher...
ça vous va-t-y.
P.S: traduction garantie. C'est du gascon, variété d'occitan très personnalisée.
Écrit par : Belvert en son Jardin | 06/11/2007
Mille grâces, monsieur de Belvert.
Écrit par : Le Sciapode | 06/11/2007
Je me conterai de moins ! Mais ce vieux terme rarissime a échappé à nombre de chercheurs et de dicos... Si une source vous intéresse, je vous la préciserai par mel. mais je dois encore m'en assurer... Par exemple vérifier dans le Simin Palay.
Merci au premier Gascon de passage de le vérifier aussi, car je n'ai pas ce monumental Lexique de Gascogne sous la main.
Amistats.
Écrit par : Belvert en son Jardin | 06/11/2007
...Je me CONTENTERAI de moins...
Écrit par : Bonnet d'âne | 06/11/2007
Vive les sources où l'on s'abreuve de l'eau la plus pure avec l'illusion passagère de retrouver la jouvence... Nous voulons vos sources, monsieur de Belvert. Et vive les bonnets d'ânes quand ils nous donnent de beaux lapsus (vous pouvez vous conter en long et en large entre nos pages, votre autofiction est la bienvenue...).
Au fait, il y a une bonne librairie occitane à Paris, la connaissez-vous? Je crois me rappeler que c'est rue des Grands Augustins dans le 6e ardt.
Écrit par : Le Sciapode | 07/11/2007
Visitez ainsi le 6° arrdt...Vos sources personnelles s'y trouveront... soyez en assuré ou presque.
Je ne vais pas courir à Paris pour une librairie Oc, quand il y a une aussi riche si ce n'est plus à Limotges, à 20 lieux seulement d'ici (en non à 65, s'il me fallait arpenter la capitale !)
Sans compter le réseau occitaniste et ses mille fourmis talentueuses qui exposent leurs ouvrages, leurs plaquettes, leurs disques à l'occasion des votes, vogues, frairies, reinages (pour vous) balades et autres assemblées.
Et puis, je reçois les propositions de tous les collègues etc. (Je ne suis pas assez fortuné pour toutes les suivre !)
Tiens puisque vous me charriez sur l'oc, vous l'ami de Bassac et des poèmes en Plein chant, connaissez-vous les merveilleuses éditions Edicions dau chamin de Sent Jaume", si bien imprimées à Bassac ? Vous devriez être plusdisert là-dessus, en attendant la confirmation (inutile à mes yeux) pour le ristoun.
Je vous donnerai ma source quand le temps virera au beau et que le Mistral de mon enfance aura rendu le ciel azuré, débarrassé de ses grosses nimbes laiteuses.
Passez un bon week-end monsier LS. Le nôtre s'avère très chargé, avec tous ces défilés 'A.C. à contourner, ces monuments aux morts à esquiver, ces sonneries de clairon à atténuer... Nous allons marcher sur les pas de Lise Noël (voyez ma note là-dessus)... nous en reparlerons à nôtre 'Retour' dans les boiljas de Belvert embrumassées.
Le "Bonnet d'âne" vous salue bien amicalement.
Écrit par : Lo Belvèrt perdut dins lo Pèito | 08/11/2007
Bonjour,
Merci pour toutes ces précicions grâce auxquelles les lecteurs du site André Breton en sauront un peu plus sur Alphonse Benquet et sur sa roue ovale, dont je ne suis pas certaine qu'elle fût conçue comme une sculpture.
Écrit par : Atelier André Breton | 29/06/2012
Tout d'abord merci pour le lien que vous m'avez fait l'honneur d'apposer sur votre site auprès d'une reproduction d'un tableau de Benquet.
Quant à la question de la roue ovale que l'on qualifierait de "sculpture", je vous ferai remarquer que je n'utilise pas ce terme à son sujet. Je préfère couler mes pas dans ceux de Gilles Ehrmann qui la qualifiait de "travail de maîtrise de compagnon", compagnons sur qui il avait travaillé par ailleurs et qu'il connaissait donc bien. Par contre le mot de sculpteur peut bien lui être appliqué lorsqu'il façonnait son autoportrait (voir ci-dessus, l'image que j'ai reproduite). Je ne les ai pas publiées depuis cette note, qui date de 2007, mais il existe d'autres preuves de ses talents de sculpteur, voire d'ébéniste. J'ai d'autres images de panneaux sculptés, de battants d'armoires, de bas-reliefs en bois. Je ne les ai pas publiés, ne destinant pas l'ensemble de mes recherches à l'espace électronique et en en gardant un peu pour l'édition papier... qui reste cependant assez discrète quant à notre ami Benquet.
Même s'il peignait, et sculptait, Alphonse Benquet restait un autodidacte dans ses domaines, étonnamment doué je trouve, surtout en peinture. Il ne rencontra hélas pas de succès s'il est vrai qu'il alla tenter de vendre ses oeuvres sur les places publiques. Il pratiqua l'art sans devenir artiste.
Écrit par : Le sciapode | 29/06/2012
Bonjour,
J'arrive visiblement tardivement sur ce sujet, mais tant pis !
Au cas où, je souhaitais préciser que dans le tableau d'A. Benquet, "intérieur landais", la mention "lou ristoun" fait référence à l'ouverture par laquelle les boeufs passent la tête afin que l'on puisse les nourrir. C'est effectivement un terme gascon, bien qu'"arristoun" soit la forme la plus fréquente (et probablement la plus correcte). Autre chose qui frappe de suite (pour un œil landais ; et ce n'est pas le cas seulement pour cette oeuvre) : le tableau reproduit assurément une photographie de F. Bernède, grand ethnologue landais.
Amistats !
Écrit par : Diu biban | 02/01/2019
Merci monsieur Diu Biban...
Même si votre précision s'adresse davantage à monsieur de Belvert qui, malheureusement, depuis quelques années, ne nous donne plus beaucoup signe de vie, sa santé paraissant en être la cause. C'est une "dispute" -gentille- entre occitanistes dans laquelle je ne puis guère m'insérer, pardonnez-moi. Dommage que monsieur de Belvert ne vienne plus (?) dans ses parages, on aurait eu droit à un bel assaut d'érudition linguistique occitane...
En revanche, j'ai lu avec le plus grand intérêt votre référence à cette photo d'ethnographe landais.
Écrit par : Le sciapode | 06/01/2019