Journées du patrimoine au Jardin de Nous Deux (anciennement Charles Billy) (17/09/2009)
Oyez, oyez, amateurs d'environnements d'autodidactes. Pour les journées du patrimoine qui auront lieu le week-end prochain, ceux qui ne sont pas très loin de la vallée de l'Azergues, dans le Rhône, pourront si le coeur leur en dit, aller découvrir, ou redécouvrir un environnement qui est généralement fermé au public, le Jardin de Nous Deux de feux Charles et Pauline Billy, à Civrieux d'Azergues, chemin du Mazard. J'en ai déjà parlé sur ce blog, mais voici quelques images qui aideront le lecteur curieux à se faire une idée du site.
En effet le propriétaire actuel qui a conservé le décor de Charles Billy, ce qui est tout à son honneur et un exemple rare à souligner dans l'histoire de la postérité des sites créés par des autodidactes, ouvre le jardin au public le dimanche 20 septembre. La visite est gratuite. Elle aura lieu à 10h et à 15h, le rendez-vous étant pris auparavant place de la mairie. Mais ATTENTION! Le nombre de places est fort limité (sans doute parce que les dimensions du jardin n'autorisent pas de grandes foules...). On ne dépassera pas les 15 personnes. Il faut en outre s'inscrire à l'avance à la mairie, et ce avant le 18 septembre prochain avant 18h, hâtez-vous donc, il ne reste que deux jours... Tél: 04 78 43 04 17, et fax: 04 78 43 15 06. A vous l'espace d'un instant, châteaux finlandais ou "de Piédanleau", mosquée, moulin guadeloupéen, parthénon, hommage aux classes de Villefranche, temple thaï, tour de Sidi Bousaïd, monument au Beaujolais et autres décors de pierres dorées, harmonieux et excentrique collage architectural cernant un pavillon d'ancien ouvrier des frères Lumière.
00:05 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : charles billy, environnements spontanés, jardin de nous deux, civrieux d'azergues, journées du patrimoine | Imprimer
Commentaires
Je ne sais pas si ça cadre avec le concept d'environnement spontané, si c'est vrai ou une oeuvre d'art paysagiste, mais les images sont belles :
http://www.scoutingny.com/?p=1026
Écrit par : Cosmo | 17/09/2009
Ca n'est effectivement pas du tout un environnement spontané.
Plutôt un village déterré que des archéologues du passé récent de New-York ont exhumé, tel qu'il était resté figé dans le sol depuis les années 1950. Les photos de sa re-sortie au jour de 2009 sont effectivement intriguantes, surtout celle qui montre la statue d'un homme, vraisemblablement le patron d'une usine de boules à neige, tenant dans sa paume une des productions de son usine, une boule dans laquelle on peut deviner une autre effigie du même homme, cette fois extrêmement réduite, sur laquelle donc les consommateurs pouvaient secouer la neige.
Tout cela prend des allures de roman à la Raymond Roussel. L'archéologie a ses moments de poésie.
Écrit par : Le sciapode | 18/09/2009
Bonjour,
Du temps s'est écoulé depuis notre achat du Jardin de Nous Deux, et nos désirs de conserver ce patrimoine. Sa fille qui nous a vendu était dans une grande souffrance.
Du temps s'est écoulé depuis votre première réaction, peu aimable, puis les autres, plus indulgentes, et l'envoi de photos pour nous permettre d'expliquer le lieu aux journées du patrimoine.
En prenant des photos par la suite peut-être auriez-vous dû vous arrêter et venir échanger, comme tant d'autres l'ont fait, notamment Laurent Danchin, ou une québécoise - maintenant amie - , plutôt que de rester au portail.
À la charge de Billy, le moins qu'on puisse dire est qu'il n'était pas bâtisseur ; ça a mal vieilli.
Mais son jardin est toujours " habité ".
Le manque de temps, le manque de moyens, et maintenant la santé font que je ne reprendrai pas le flambeau. Le jardin est actuellement plus proche d'Angkor que de Versailles, seule la ruine de temple ne dépare pas.
Comme vous le notiez la pierre se charge de mousses, elle perd son éclat - mais c'est une pierre fragile, difficile à nettoyer. La question s'est toujours posée de savoir s'il fallait entretenir, restaurer, ou laisser la nature agir?
Rothéneuf peut-il être sauvé des embruns ? Angkor serait-il le même sans son étranglement d'arbres ? ... J'ai bien recollé une oreille du lièvre sur l'arche ( retrouvée par hasard ) mais était-ce nécessaire ? Et que dire de toutes les sculptures qui manquent ... mais qui sont sur d'anciennes photos. Fort heureusement le portrait du facteur Cheval trône toujours à l'entrée.
Avec le temps le petit village disparaît sous le lierre et les ronces, les bambous, malheureusement plantés, tracent et envahissent l'autel, les bassins fuient un à un, même si certains poissons rouges " historiques " peuvent encore survivre dans la végétation.
Et je n'ai plus la force de mes rêves.
Sans doute y aurait-il possibilité de solliciter des aides, le Leclerc, très proche, dont le gérant est voisin du jardin, Lafarge, à quelques kilomètres, propriétaire de carrières dont de "pierre dorée", et mécène de l'Espace des Pierres Folles consacré aux fossiles et géologie, et botanique, sur la colline d'en face à St Jean des Vignes, ... . La municipalité y serait un peu sensible, mais sans beaucoup de moyens, sauf matériels. Et il est fait état d'un manque de tourisme, de chambres d'hôte, sur la commune. Et l'atelier pourrait à moindre coût servir à l'accueil, dominant l'arche inachevée où on peut détailler le mode de construction de Charles Billy.
Pour ma part je me vois contraint de former d'autres projets, plus en prise avec la réalité, et nous allons rejoindre Lyon, et mettre la maison en vente.
Je tenais à vous en avertir, que vous fassiez agir votre réseau, car la pression de l'immobilier à Civrieux a beaucoup évolué ces derniers temps, la population vieillissant nombre de maisons se sont vendues rapidement alentours, et les terrains ont été divisés et lotis. Comme il n'y a aucune protection des sculptures, je crains que ça ne soit le cas et nous n'aurons pas les moyens de résister.
Bien à vous,
Gérard Petit
N.B. Laurent Danchin serait à l'origine d'un document vidéo d'élève, au moins 10 minutes, interrogeant Charles Billy. Sa veuve le possède peut-être encore.
Enfin je suis un peu étonné que n'apparaisse pas l'éclusier à Puichéric dans le gazouillis des éléphants, , mais ça pourra sans doute être réparé ... un jour.
https://www.canaldumidi.com/Minervois/Puicheric/Ecluse-de-l-Aiguille.php
https://www.ladepeche.fr/2020/01/14/a-puicheric-entre-stupefaction-et-desolation-a-lecluse-de-laiguille,8659638.php
Écrit par : Gérard Petit | 31/01/2020
Bonjour M. Petit,
Permettez-moi de me montrer très étonné et un peu blessé que vous vous ouvriez du fait que "ma première réaction" (à quoi?) aurait été "peu aimable" à votre égard... Je suis tombé des nues en lisant vos mots.
Si je relis les mails que nous avons échangés voici plus de dix ans, cela a commencé entre nous sans que je vous identifie comme le nouveau propriétaire de la maison des Billy.
Vous m'aviez envoyé si je ne m'abuse d'abord un mail en réaction à une de mes notes anciennes de ce blog sur les doudous... Sans me préciser d'emblée que vous habitiez l'ancienne propriété des Billy. Ce n'est que dans des mails suivants que vous avez précisé la chose en me demandant des photocopies de mes articles parus quelques années auparavant dans des magazines (Artension, Raw Vision). Que je vous ai fait parvenir sans faire d'embarras, non? Je ne vois pas dans mes réponses d'alors ce qui a pu vous faire croire à un manque d'amabilité de ma part...
Concernant le fait de ne pas m'être annoncé lors d'une visite (rapide) que je fis un jour pour voir ce que devenait le site, c'était avant ces mails si je ne m'abuse (voir la note qui découla de cette visite, la dernière que je fis à Civrieux: http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/archive/2008/01/08/charles-billy-toujours-en-place.html). En principe, c'est par tact que je ne sonne pas, de crainte d'importuner les habitants. Lorsque j'ai le temps je reste assez longtemps à regarder le site, et si les habitants sont là et qu'ils veulent bien se montrer et entrer en contact, alors ils viennent d'eux-mêmes au portail. Là, comme je vous l'ai dit, je n'ai fait que passer en compagnie très probablement, comme cela m'est arrivé souvent (je ne conduis pas) de quelqu'un qui avait accepté de me voiturer jusque là mais n'était pas intéressé par le site. Il était donc inopportun de chercher à s'annoncer dans ces conditions.
Si ça vous avait posé un problème, pourquoi ne pas l'avoir dit à l'époque des mails? Pourquoi attendre dix ans pour me faire un reproche de manque d'amabilité qui me paraît complètement imaginaire?
Concernant la conservation des sites. Je ne suis pas de ceux qui jettent facilement la pierre aux nouveaux propriétaires d'environnements spontanés, comprenant trop bien la difficulté qu'il y a à conserver individuellement ces créations souvent confectionnées sans souci de postérité (ce que vous dites des techniques de Billy, pas très bon bâtisseur, ne m'étonne pas). J'ai fait il me semble l'éloge de votre rachat des lieux en conservant les créations qu'ils recelaient, qui plus est. Je comprends donc très bien toutes les difficultés qui peuvent découler de l'héritage de tels lieux.
Personnellement, je m'attache surtout à la découverte de ces lieux inspirés, créés dans l'éphémère des jours. Ce qu'ils deviennent ne me retient que secondairement. Imaginez ce que je devrais m'imposer si je devais suivre la postérité des 305 environnements que j'ai recensés dans mon Gazouillis des éléphants...
Cela m'amène à vous répondre sur l'éclusier de Puichéric, qui doit être M. Joël Barthes, non? Je n'ai pas pu aller par là-bas (toujours cette question des moyens de transport). Et de plus j'avais l'impression d'après les photos qu'on m'avait fait passer que les sculptures qu'on trouvait autour de cette écluse étaient de faible inspiration et inventivité, trop simples. Bien sûr, étant donné le grand nombre de sites déjà repérés ailleurs, faisant gonfler outre mesure les dimensions de mon inventaire, j'étais content de devoir l'écarter... En outre, le monsieur me paraissait être un peu "artiste", pas spécialement un autodidacte d'origine complètement populaire, comme les autres que j'avais choisi d'explorer en priorité.
Un dernier détail. Vous parlez dans votre commentaire ci-dessus d'un portrait du Facteur Cheval "trônant à l'entrée" du portail. Cela m'a surpris. Je n'ai jamais vu de tel portrait en allant visiter M. Billy. Il y a bien un facteur représenté à côté de la boîte aux lettres taillée dans une pierre du mur, à gauche de ce portail, mais il ne m'a jamais été formulé qu'il s'agissait du Facteur Cheval. D'où tenez-vous cette interprétation? Pour moi, il ne m'a jamais paru qu'il s'agissait d'autre chose que d'une représentation plaisante du facteur (pour divertir ce dernier entre autres raisons).
Écrit par : Le sciapode | 31/01/2020
Bonjour,
Pour clore l'échange, faites-moi passer une adresse mél que je vous envoie la photo ... de celui qui, à mon sens, est le facteur Cheval, et se trouve assis au bord du bassin à l'intérieur à droite.
Cordialement, Gérard Petit
Écrit par : Gérard Petit | 14/03/2020