Info-Miettes (12) (02/07/2011)
Expo Ody Saban tout l'été au musée de la Création Franche
Cela se tiendra du 1er juillet au 4 septembre au musée de Bègles.
Du côté de chez Chave maintenant...
Galerie Alphonse Chave, à Vence, on monte une exposition intitulée de façon un peu tarabiscotée je trouve, "L'harmonie des antonymes", avec en épigraphe sur le carton d'invitation quelques mots d'Héraclite d'où il ressort que "tout [surtout l'harmonie] devient par discorde" (le Poignard Subtil se voit ainsi confirmé dans ses choix)... Du 18 juin à fin août 2011. Avec Georges Bru, Gaston Chaissac, Gérard Eppelé, Jean Dubuffet, Slavko Kopac, Max Ernst, G.Lauro, Jean-François Ozenda, Jacques Prévert, Georges Ribemont-Dessaignes et alii... Tél: 04 93 58 03 45.
Le Musée des arts populaires de Laduz n'est plus subventionné...
Jacqueline Humbert se bat toujours pour maintenir la merveilleuse collection construite par elle et son mari décédé en 1990, Raymond Humbert. La région lui refuse la subvention qu'elle recevait pourtant depuis plusieurs années. A-t-on décidé d'étrangler par l'indifférence et l'insensibilité (pour ne pas dire l'ignorance) des élus toutes les collections d'art populaire, qu'elles soient comme en l'espèce privée, mais ouverte aux publics de tous âges, ou qu'elles soient étatiques comme celle de l'ex-musée des ATP autrefois installé près du Jardin d'Acclimatation dans le Bois de Boulogne à Paris, et qui végète à présent dans on ne sait quel entrepôt en attendant que se bâtisse le mirifique bâtiment promis depuis des lustres près du fort Saint-Jean à Marseille?
En attendant, le musée de Laduz tient cependant à organiser une exposition d'été, et cette fois on reviendra à la peinture de Raymond Humbert qui fut un admirable paysagiste abstrait, parallèlement à sa passion pour l'art populaire qu'il interprétait en visionnaire. Sans doute, Jacqueline Humbert puisera dans la force intacte des oeuvres de ce grand vivant l'énergie de faire face aux défis qui attendent le musée. Je ne saurai trop inviter tous ceux qui subodorent la poésie présente au sein des arts populaires à venir visiter ce musée champêtre qui n'a rien à voir avec les collections habituelles de vieux outils poussiéreux. Sa muséographie est sans cesse attractive, attachée à mettre en valeur tous les côtés inspirants de la vie créatrice des campagnes anciennes, en s'appuyant sur la valeur esthétique des objets présentés. Son département de sculpture populaire insolite de plus flirte avec l'art brut, de même que ceux de la marine populaire ou de la mémoire des campagnes font parfois allusion à l'art naïf.
Akram Sartakhti
J'ai laissé passé l'occasion de parler de cette femme iranienne (née en 1950) qui chipa les pastels de son petit-fils pour lui montrer ce dont elle était aussi capable, non mais... (on pensa à d'autres qui firent de même, comme M'an Jeanne par exemple, ou Joseph Barbiero encouragé par un fils artiste, ou encore Boix-Vives lui-même... non?). La cafétéria de la Halle Saint-Pierre abritait une petite expo de ses oeuvres colorées et stylisées du 10 janvier au 13 février dernier. La galerie Hamer à Amsterdam l'a aussi exposée entre mars et mai, avec une brochure à la clé préfacée par Laurent Danchin qui précise dedans qu'elle a commencé il y a seulement dix ans et que malgré le fait qu'elle ait caché d'abord ses oeuvres à son petit-fils, ce dernier, ayant quand même découvert ses dessins, les porta à l'attention de quelques experts, ce qui amena une ou deux oeuvres de sa grand-mère au musée d'art contemporain de Téhéran. C'est pour le peu qu'on a pu en voir à la Halle, une oeuvre fraîche et spontanée, joyeusement colorée et dégageant une grande vitalité grâce à la conjugaison de formes simples, suggestives avec de sensuels contrastes de teintes. Seuls les fonds peuvent paraître un peu vite faits comme si la peintre n'y attachait que peu d'importance. On ressent alors une impression de travail fait dans l'urgence, avec la bizarre sensation d'une précipitation.
Une autre peintre autodidacte iranienne existait aussi naguère, décédée à présent, qui était peut-être plus inspirée et brute qu'Akram Sartakhti, à savoir Mokarrameh Ghanbari, que ce blog-ci a évoqué voici déjà quelque temps, que l'on se reporte à... ces notes...
Une oeuvre de Mokarrameh Ghanbari
Au Madmusée de Liège on révise son histoire...
"Harvest", c'est le titre de l'exposition estivale du Musée d'Art Différencié (qui donne ce bel acronyme de MAD), titre très Neil Young, un peu trop anglais pour mon goût (est-ce que "moisson", ça fait péquenot chez nos amis belges...?). Elle se tiendra en deux lieux, en accès libre, au MADmusée du 2 juillet au 10 septembre, et au Grand Curtius, toujours à Liège, du 2 juillet au 13 novembre. Le propos du commissaire d'exposition (Brigitte Van Den Bossche?) est de montrer comment le "futur de la collection se dessine, grâce aux acquis des dernières années". Depuis que j'ai vu des parties de ces acquis à l'expo parisienne de la Maison des Métallos, j'acquiesce à toutes ces propositions. Donc, que ceux qui le peuvent aillent faire un tour à Liège, une fois.
23:39 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : ody saban, raymond humbert, akram sartakhti, mokarrameh, galerie hamer, art singulier, laduz, jacqueline humbert, arts populaires ruraux, art contemporain iranien | Imprimer
Commentaires
Le musée des Arts & traditions populaires (A.T.P.) a décidément un funeste destin. Le bâtiment actuel, fermé pour cause de parfait sabotage institutionnel, fait suite à un musée fantôme. Lorsque les A.T.P. étaient au Trocadéro, ils étaient... Fermés au public, pour cause de trop grande richesse, les réserves occupant tout l’espace disponible (et donnant pour moi une image assez exacte de la caverne d’Ali Baba ;-). C’est la continuation du sabotage généralisé. Musée de l’Homme et musée des Arts africains & océaniens bouclés pour faire place au gadget géant du quai Branly (Primitif-Park ?), etc.
Destruction de la « culture » = destruction du sens = fascisme de moins en moins rampant.
Il y a de moins en moins de feutre sous semelles des bottes, dont on finirait par entendre le rythme si viril.
Écrit par : Albert Machin | 05/07/2011
Le musée des Arts et traditions populaires pâtissait déjà de sa relégation dans un bâtiment d'une assez grande insignifiance corbuséenne, planté au fin fond du bois de Boulogne. Mais aujourd'hui les espaces pouvant l'accueillir ne manquent pas à Paris. On pourrait par exemple exposer l'ensemble de ses collections au Palais de Tokyo, édifice magnifique honteusement abandonné à ce qui se fait de pire dans l'art contemporain, et transformé en une sorte de squat de luxe pour artistes branchés.
Écrit par : L'aigre de mots | 06/07/2011
Le musée des ATP n'existe plus sous cette appellation. Ses collections qui sont d'une richesse étourdissante sont désormais regroupées sous le sigle du MUCEM (musée des civilisations européennes et méditerranéennes, je crois) qui devrait avoir un bâtiment construit exprès pour lui en bas du fort St-Jean à Marseille. Mais ça traîne, ça traîne... Rien ne sort du sol là-bas. Il y a pourtant l'annonce que le musée devrait ouvrir en 2013...
Quant à votre proposition du palais de Tokyo, figurez-vous que vous la partagez avec les employés du ministère de la culture époque Trautmann (si je ne me trompe pas de ministère). Elle date donc un peu. Mais cela dit, moi aussi, j'aurais aimé voir les ATP transférés dans ce palais austère et beau dans lequel les collections d'art populaire auraient contrasté vivement, et donc seraient apparues avec plus d'éclat.
Écrit par : Le sciapode | 06/07/2011