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02/12/2012

Un troisième exemple de créateur brut iranien

Mokarrameh 4.jpgIMG_0141.jpg    Oui, j'ai bien dit trois, car il y avait eu jusqu'ici Mokarrameh Ghanbari (voir ci-contre le mur peint dans sa maison) et Akram Sartakhti (voir ci-contre les personnages peints sur toile, dont une femme en bleu) naguère exposée à la Halle saint-Pierre. J'ai eu l'occasion d'en parler sur ce blog . Voici en outre, présenté par la Galerie Hamer de Nico Van Der Endt à Amsterdam (qui avait elle aussi exposé autrefois Sartakhti), un troisième créateur de toute première force, Davood Koochaki, né en 1939 dit le carton de l'exposition, dans la partie nord de l'Iran, dans une région de rizières. Son œuvre essentiellement graphique s'apparente à d'autre dessins rangés habituellement dans l'art brut. 

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Davood Koochaki, Couple, 100x70 cm, crayon sur papier, Galerie Hamer

    Sa biographie ressemble à celles d'autres exemples de création autodidacte, une enfance pauvre et difficile (il travailla dès l'âge de 7 ans et n'apprit à lire et à écrire que par ses propres moyens quand il fut plus âgé), une origine ouvrière (il fut réparateur de voitures), aucune formation en dessin, et un fils artiste qui l'incite à persévérer dans le hobby qu'il se découvre à 40 ans, le dessin, et qu'il systématise à 60, dès qu'il se retrouve avec plus de temps à sa disposition. L'influence du fils artiste, on la retrouve chez des créateurs européens comme Boix-Vives ou Joseph Barbiero. Cela fonctionne comme un stimulant, encouragé qu'on est à créer par une instance normalisée alors qu'on se sentait par trop atypique peut-être...

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Koochaki, Créatures, 100 x 70 cm, Crayons, Galerie Hamer

      Il dessine aux crayons graphite et de couleur des créatures imaginaires, semi mythologiques, parfois proches de l'humain. Les oiseaux font de fréquentes incursions sur ses pages. Il paraît dessiner de façon automatique, accueillant ce qui surgit avec hospitalité, ne regrettant pas qu'une œuvre plus "esthétiquement correcte" ne soit pas venue finalement, alors qu'il l'avait pourtant désirée au départ. Ayant de la sympathie pour le parti communiste iranien, il pense que  l'étrangeté de ses créatures sont peut-être à mettre en rapport avec son passé difficile.

 

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Koochaki, figure, 100 x 70 cm, crayon, Galerie Hamer

      Sa figuration tout en hachures juxtaposée, noires ou en couleur, campe des êtres qui en raison de leur densité, de leur compactage, de leurs contours ambivalents, sont à mi-chemin des règnes animaux, végétaux et minéraux. Des sortes de fantômes d'êtres non advenus, laissés à l'état de possibles, pour une autre planète... 

Expo Davood Koochaki du 17 novembre au 5 janvier 2013. Galerie Hamer, leliegracht 38, Amsterdam. www.galeriehamer.nl.

02/07/2011

Info-Miettes (12)

Expo Ody Saban tout l'été au musée de la Création Franche

     Cela se tiendra du 1er juillet au 4 septembre au musée de Bègles.

 

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Du côté de chez Chave maintenant...

    Galerie Alphonse Chave, à Vence, on monte une exposition intitulée de façon un peu tarabiscotée je trouve, "L'harmonie des antonymes", avec en épigraphe sur le carton d'invitation quelques mots d'Héraclite d'où il ressort que "tout [surtout l'harmonie] devient par discorde" (le Poignard Subtil se voit ainsi confirmé dans ses choix)... Du 18 juin à fin août 2011. Avec Georges Bru, Gaston Chaissac, Gérard Eppelé, Jean Dubuffet, Slavko Kopac, Max Ernst, G.Lauro, Jean-François Ozenda, Jacques Prévert, Georges Ribemont-Dessaignes et alii... Tél: 04 93 58 03 45.

Le Musée des arts populaires de Laduz n'est plus subventionné...

     Jacqueline Humbert se bat toujours pour maintenir la merveilleuse collection construite par elle et son mari décédé en 1990, Raymond Humbert. La région lui refuse la subvention qu'elle recevait pourtant depuis plusieurs années. A-t-on décidé d'étrangler par l'indifférence et l'insensibilité (pour ne pas dire l'ignorance) des élus toutes les collections d'art populaire, qu'elles soient comme en l'espèce privée, mais ouverte aux publics de tous âges, ou qu'elles soient étatiques comme celle de l'ex-musée des ATP autrefois installé près du Jardin d'Acclimatation dans le Bois de Boulogne à Paris, et qui végète à présent dans on ne sait quel entrepôt en attendant que se bâtisse le mirifique bâtiment promis depuis des lustres près du fort Saint-Jean à Marseille?

 

Expo-à-Laduz-été-2011.jpg

 

    En attendant, le musée de Laduz tient cependant à organiser une exposition d'été, et cette fois on reviendra à la peinture de Raymond Humbert qui fut un admirable paysagiste abstrait, parallèlement à sa passion pour l'art populaire qu'il interprétait en visionnaire. Sans doute, Jacqueline Humbert puisera dans la force intacte des oeuvres de ce grand vivant l'énergie de faire face aux défis qui attendent le musée. Je ne saurai trop inviter tous ceux qui subodorent la poésie présente au sein des arts populaires à venir visiter ce musée champêtre qui n'a rien à voir avec les collections habituelles de vieux outils poussiéreux. Sa muséographie est sans cesse attractive, attachée à mettre en valeur tous les côtés inspirants de la vie créatrice des campagnes anciennes, en s'appuyant sur la valeur esthétique des objets présentés. Son département de sculpture populaire insolite de plus flirte avec l'art brut, de même que ceux de la marine populaire ou de la mémoire des campagnes font parfois allusion à l'art naïf.

 

Flyer-2011-musée.jpg

Akram Sartakhti

    J'ai laissé passé l'occasion de parler de cette femme iranienne (née en 1950) qui chipa les pastels de son petit-fils pour lui montrer ce dont elle était aussi capable, non mais... (on pensa à d'autres qui firent de même, comme M'an Jeanne par exemple, ou Joseph Barbiero encouragé par un fils artiste, ou encore Boix-Vives lui-même... non?). La cafétéria de la Halle Saint-Pierre abritait une petite expo de ses oeuvres colorées et stylisées du 10 janvier au 13 février dernier.Akram 6.jpg La galerie Hamer à Amsterdam l'a aussi exposée entre mars et mai, avec une brochure à la clé préfacée par Laurent Danchin qui précise dedans qu'elle a commencé il y a seulement dix ans et que malgré le fait qu'elle ait caché d'abord ses oeuvres à son petit-fils, ce dernier, ayant quand même découvert ses dessins, les porta à l'attention de quelques experts, ce qui amena une ou deux oeuvres de sa grand-mère au musée d'art contemporain de Téhéran. C'est pour le peu qu'on a pu en voir à la Halle, une oeuvre fraîche et spontanée, joyeusement colorée et dégageant une grande vitalité grâce à la conjugaison de formes simples, suggestives avec de sensuels contrastes de teintes. Seuls les fonds peuvent paraître un peu vite faits comme si la peintre n'y attachait que peu d'importance. On ressent alors une impression de travail fait dans l'urgence, avec la bizarre sensation d'une précipitation.Akram 5.jpg

     Une autre peintre autodidacte iranienne existait aussi naguère, décédée à présent, qui était peut-être plus inspirée et brute qu'Akram Sartakhti, à savoir Mokarrameh Ghanbari, que ce blog-ci a évoqué voici déjà quelque temps, que l'on se reporte à... ces notes...

 

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Une oeuvre de Mokarrameh Ghanbari

Au Madmusée de Liège on révise son histoire...

     "Harvest", c'est le titre de l'exposition estivale du Musée d'Art Différencié (qui donne ce bel acronyme de MAD), titre très Neil Young, un peu trop anglais pour mon goût (est-ce que "moisson", ça fait péquenot chez nos amis belges...?). Elle se tiendra en deux lieux, en accès libre, au MADmusée du 2 juillet au 10 septembre, et au Grand Curtius, toujours à Liège, du 2 juillet au 13 novembre. Le propos du commissaire d'exposition (Brigitte Van Den Bossche?) est de montrer comment le "futur de la collection se dessine, grâce aux acquis des dernières années".ody saban,raymond humbert,akram sartakhti,mokarrameh,galerie hamer,art singulier,laduz,jacuqeline humbert,arts populaires ruraux,art contemporain iranien Depuis que j'ai vu des parties de ces acquis à l'expo parisienne de la Maison des Métallos, j'acquiesce à toutes ces propositions. Donc, que ceux qui le peuvent aillent faire un tour à Liège, une fois.