Singuliers à l'écart, une exposition virtuelle (29/02/2012)
Cela fait longtemps que je souhaite établir mon propre rassemblement de créateurs que je range dans mon for intérieur sous le qualificatif, fourre-tout je m'en avise volontiers, de "singuliers". Singuliers, mais à l'écart alors, et d'abord à l'écart des singuliers pluriel qui s'affichent – contradictoirement, parce que très exhibitionnistes finalement, et de plus très identiques les uns aux autres avec leurs tics graphiques et plastiques tirant du côté du Chaissac mal digéré, de la Tête à Toto déclinée industriellement – qui s'affichent dans les festivals dits "d'art singulier" comme ceux de Banne, de la biennale hors-les-normes de Lyon, la galerie Singul'Art de la Croix-Rousse, etc, etc. Comme sous-titre de mon exposition virtuelle, je pourrais mettre "autodidactes marginaux, imaginistes, intimistes et visionnaires".
De haut en bas, et de gauche à droite, des œuvres de Jean Branciard, Andrée Acézat, Géral Stehr, Bruno Montpied, Ruzena et Monique Le Chapelain
En attendant de pouvoir trouver l'espace d'exposition matériel adapté (on a un peu d'espoir), je commence par un espace virtuel ici même et dans ma colonne de droite du blog consacré aux albums. Le nouvel album que je commence aujourd'hui, et qui sera évolutif en fonction des découvertes, des rencontres à venir, et aussi des lassitudes, des rectifications, des changements d'avis, devrait contenir pour le moment 46 créateurs. Voici les noms (dans l'ordre alphabétique des patronymes): Acézat, Marie Adda, Pierre Albasser, Jean-Christophe Belotti, André Bernard, Michel Boudin, Emmanuel Boussuge, Jean Branciard, Jean-Louis Cerisier, Thierry Chanaud, les créateurs de l'atelier La Passerelle (Béatrice B., Lydie B., Kevin R., Cyrille A., Monique M.), Caroline Dahyot, Gabrielle Decarpigny, Joseph Donadello (Bepi Donal), Jean Estaque, Noël Fillaudeau, Yves-Jules Fleuri, Alain Garret, Régis Gayraud, Guy Girard, Armand Goupil, José Guirao, Pascal Hecker, Emilie Henry, Hérold Jeune, Laurent Jacquy, Monique Le Chapelain, Stéphanie Lucas, Gilles Manero, Pierre-Louis Martin, Bruno Montpied, Huub Niessen, Serge Paillard, Jean-Pierre Paraggio, Marilena Pelosi, Jean-Christophe Philippi, Sylvia Katuszewski, Marcel Katuchevsky, Ruzena, Lino Sartori, Chrsitine Sefolosha, Petra Simkova, Gérald Stehr, Thibaud Thiercelin, Bernard Thomas-Roudeix.
04:49 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art singulier, imaginistes, autodidactes marginaux, singuliers à l'écart, monique le chapelain, bruno montpied, emmanuel boussuge, acézat, ruzena, gérald stehr | Imprimer
Commentaires
Bonjour ! après lecture de ce message une envie de réagir, comme ce blog m'en donne le loisir, car votre message n'est pas anodin, une liste avec des noms, de part et d'autres, mais je vois aussi que le votre de nom ( duquel d'ailleurs vous ne signez pas le message) mais fait partie de la liste des 46 créateurs que vous citez, est-ce un sauvetage ?
votre "propre rassemblement" comme vous dîtes, sous le nom de "singuliers à l'écart des singuliers pluriel qui s'affichent" suit la liste des lieux.. ça sonne comme un départ, ou un triage de plus. (non vous n'êtes capitaine d'aucun paquebot vous avez le droit de grimper sur une embarcation avec les plus débrouillards, et de vous éloigner du naufrage)
Donc je réagis un peu à ça et au reste qui suit, étant adepte du triage propre et sale, je réserve surtout cette action aux ordures qui encombrent ma maison..
Pourquoi à la fois trier et discriminer quand on sait que toute chose se transforme ? Je pose la simple question --> comment peut-on aimer l'art brut (celui qui ne fait pas dans
l'exhibitionnisme) comme il semble que ce soit le cas lisant votre blog, ainsi que "l'art singulier à l'écart de..." comme vous le nommez.. et dans le même temps écrire ce que vous écriez sur votre message, est-ce issu d'une forme de pensée supérieurement dédaigneuse envers une partie de vos contemporains, créateurs de surcroit, en les mettant pêle-mêle dans un grand sac, fourre-tout mais pas le même sac ou il y a les 46 que vous nommez (dont vous), ce à quoi ça me fait penser aux tris des ressources avec les sacs jaunes et les sacs gris . Un sac gris (dit du tout venant, non recyclable ou si peu récupérable..la merde quoi), alors que vous placeriez 46 autres dont vous dans le sac à l'écart (celui du recyclage, d'où le sauvetage - encore moi qui image, bien inspirée par vos mots..je fais ce que je peux pour comprendre.
Ceci dit j'interprète à ma façon, je me place volontiers du côté des gens simples faisant le pendant à ceux qui sont snobs et légion dans le milieu de l'art, aussi brut soit-il, donc des simples qui voudraient un monde plus hospitalier, ceux qui sont souvent rejetés à cause du triage,...ainsi que ceux qui n'ont parfois que 400 euros par mois pour survivre et qui s'arrangent à l'heure d'internet pour essayer de sen sortir, internet comme une petite lucarne sur un monde différent, un peu plus libre pour l'instant, que celui de tous les jours IRL comme on dit, celui ou le mendiant peut-être aussi un prince comme dans un conte pour enfants, comme l'univers des singuliers d'aujourd'hui, les marginaux de tous milieux, ce sont pour la plupart des grands enfants, alors qu'ils courent d'un festival à l'autre, d'un rôle à l'autre, d'une limite à l'autre.... et de se dire : pouvoir être un artiste.
Et puis savez vous qu'il y a d'infimes déchirures même au fond d'un sac à poubelle gris, de celles qui aident à rendre le monde plus respirable, surtout si on est dans le sac car je crois
qu'on y est tous, le monde est un grand sac à poubelle gris aujourd'hui ...et puis pour la déchirure, un coup de dents devrait pouvoir faire l'affaire, aussi bien qu'une lame à deux tranchants aussi subtile soit-elle...car aujourd'hui le monde n'est pas du tout subtil et il faut bien pouvoir respirer..
M.Uriza (adepte du cirque dans tous ses états et du recyclage)
Écrit par : M. Uriza | 29/02/2012
Ben oui je trie. J'aime, j'aime pas. Je ne suis pas pour l'équivalence de tout. Je ne pense pas pour autant que ce que je rejette, ce qui ne me retient pas en fait, soit de l'ordure, ça, c'est un peu excessif. Je propose quelque chose, un choix, un univers poétique qui m'est propre mais qui peut être partagé par les uns ou les autres. C'est le privilège de chacun d'entre nous, d'aimer ou de ne pas aimer. Si vous n'êtes pas d'accord avec ce choix, cela n'est pas grave, si? Car vous trouverez sûrement ailleurs d'autres critiques plus en harmonie avec vos propre choix. Et tout sera pour le mieux. Le milieu des artistes ou créateurs singuliers ou bruts (dans la sélection que je propose, il en est très peu qui relèvent à proprement parler de l'art brut) ne signifie pas que ceux qui s'intéressent à eux soient une bande de gens bénis-oui-oui, toujours prêts à se taper sur le ventre mutuellement en se congratulant à n'en plus finir, car il y serait interdit de détester, de critiquer, de refuser, de dire non, etc. C'est quoi cette conception unanimiste et obligatoire de la création?
Et pour répondre aussi à votre étonnement (voilé) de ce que je me glisse au milieu de cette sélection, il se trouve que je ne suis pas de ceux qui détestent ce qu'ils font. J'ai la faiblesse de croire en mes dessins, désolé si cela vous surprend. Et comme j'aime ce que je fais, je me joins aux autres que j'aime.
Écrit par : Le sciapode | 29/02/2012
"On" peut faire part de ses choix sans discriminer nominativement et publiquement les autres c'est cela que je voulais dire, je ne discute pas de votre liste quand à ces artistes, ce sont vos goûts et merci de les partager, mais du fait que vous teniez cette liste "à l'écart de ceux qui s'affichent" en fait je discute du procédé de votre message de ce qu'il véhicule comme rejet, pour vous le dire autrement vous n'avez pas l'élégance de ne pas vous citer dans votre propre liste d'artistes que vous aimez comme si vous étiez un tiers aussi bien que vous dénigrez quelques lieux en les nommant publiquement. car si je parcours le web je dois convenir que vous n'êtes pas en reste de vous afficher vous-même en tant que créateur, sûrement à votre insu (hum). Je comprends bien que vous croyiez en vos dessins, mais tout cela est "discutable" dans la présentation que vous en faîtes.
Alors peut être n'avez vous pas besoin de courir les festivals étant plus performant sur d'autres lieux comme le web par exemple, tant mieux pour vous.
D'autres artistes et créateurs, sincères et talentueux à leur façon ont surtout un besoin impérieux de se nourrir chaque jour et ne cherchent pas à être reconnus forcément pour briller en tant qu'artiste et encore moins un jour quand ils seront morts. Beaucoup aussi ne savent pas de quoi ils se réclament en se disant brut ou singulier car il faut dire qu'il leur manque une place ou se situer justement, et il y a tant d'appellations qu'aucune n'a jamais été assez influente pour englober les créateurs d'aujourd'hui, ceux qui sont en marge mais qui cherchent à vendre leurs créations pour en vivre tout en n'étant pas admis dans les galeries. Je crois que la question de la place est très importante...pour mettre fin aux dénigrements..
Alors oui il doit être important de se situer ici comme ailleurs en référence pour d'autres aussi, car tout ne se vaut pas en qualité et en originalité c'est vrai, et de ne pas se brosser
de dire les choses comme on les pense quand on est dans une certaine neutralité, neutralité que vous perdez en étant partie sur ce message du moins ! ...mais je n'aurais pas écrit sur ce blog si il n'y avait pas eu des noms cités, étant mis publiquement au rebut, après tout c'est votre blog, mais un blog c'est fait pour réagir, merci de l'espace laissé pour la parole. Bien cordialement. M.Uriza
Écrit par : M.Uriza | 29/02/2012
Excusez-moi, mais je ne vois pas où j'ai discriminé "nominativement" dans cette note, c'est-à-dire où j'aurais nommé des artistes que je n'aime pas. A-t-on le droit de s'exprimer librement oui ou non? A-t-on le droit de dire encore ce que l'on pense -globalement- de tel ou tel festival, dont je critique avant tout la réputation...?
Et même si je donnais des noms d'artistes, qui s'affichent publiquement, en critiquant leur travail, serait-ce donc condamnable? Devrais-je être fusillé?
C'est cela que j'entends avant tout dans vos diatribes: "Ne dites pas de mal, ne critiquez pas". Pardon, rien ne s'est jamais fait sans critique, sans polémique. Actuellement, dans le milieu de l'art singulier, on souffre des bénis oui-ouis qui voudraient ériger leur oui-oui en impérialisme d'un nouveau genre, à forte connotation corporatiste, la devise étant "on ne crache pas dans la soupe". Mais si on n'en veut pas de cette soupe?
En fait, tout ça, c'était pour nous dire que vous avez dû exposer à Banne ou à Lyon... J'en connais d'autres que j'estime, figurez-vous, qui y sont allés, en s'en foutant, ou faute de mieux. Mais moi, je préfère le mieux. Voilà tout.
Écrit par : Le sciapode | 01/03/2012
Ah, j'oubliais. Je ne suis absolument pas dans la neutralité, comme vous dites (ce blog n'est pas une tribune journalistique (illusoirement) neutre). Je suis au contraire tout le temps résolument subjectif, mais proposant mes choix subjectifs à l'attention de tous ceux qui passent par ce blog en espérant pouvoir les partager avec eux dans le cadre de leur propre subjectivité. C'est pourquoi je m'expose avec ceux que je défends. Capito?
Écrit par : Le sciapode | 01/03/2012
je n'ai rien à rajouter concernant cet avis, votre blog est intéressant et j'ai dit ce que je pensais, heureusement nous avons la liberté d'expression et sur internet elle est donnée à toutes et tous à la différence d'autres lieux où peu de gens peuvent se rendre je parle d'un point de vue physique et relationnel.. et vous avez le droit de vous exprimer autant que moi d'ailleurs, dans ce sens tout va bien. Je ne suis pas du "milieu de l'art singulier" j'y connais peu de monde, mis à part via internet, je n'ai jamais mis les pieds dans un festival, ni sur une expo, ni dans une galerie ni dans un musée de peinture, par contre ça m'arrive assez souvent de réagir de ci-delà sur des sujets qui m'interpellent, je ne me sens pas moins légitime de parler sur le sujet car je suis allée dans d'autres lieux ceux des rencontres de la vie de tous les jours. Concernant l'art je suis extrêmement émue devant certaines créations, surtout d'art brut, quand je parle d'émotion le mot est faible en rapport du vécu que cela me procure, c'est cette émotion qui me guide vers un cheminement qui est difficile à partager car très intime. Ce qui me bouleverse le plus ce sont les lieux que les gens ont mis en place le plus souvent dans une totale solitude, ce que je crois vous appréciez aussi. Là on est tellement au plus près de l'étonnement de l'indéfinissable en terme de ressenti que les mots sont difficiles à trouver...M.Uriza
Écrit par : M.Uriza | 01/03/2012
Très sensible à cet échange.
m.j. faravel
Écrit par : Marie-Jeanne FARAVEL | 01/03/2012