Noms prédestinants, ça continue (27/07/2013)
Pour commencer, voici une lettre intéressante de notre honorable correspondante Isabelle Molitor:
"Cher Sciapode,
C'était le cas cet automne avec la tuerie de Chevaline (dans les Alpes). Partout on lisait : "La Tuerie de Chevaline". C'était l'expression consacrée. Et personne n'a jamais osé parler de boucherie, alors que, bien sûr, chacun y pensait.
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A priori, cette boucherie Breyton n'a rien à voir avec l'aptonymie... Mais si on y regarde de plus près, que voit-on?...
... Un chevalier amateur de viande de cheval! Quelle décadence dans la chevalerie moderne... Ph. Bruno Montpied, 2011
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Dépêche AFP du samedi 2 oct 2010, dans le cadre d’une affaire de harcèlement par internet d’un étudiant homosexuel qui aboutit au suicide de ce dernier, ce témoignage d’un voisin au nom insolite étant donné le contexte (le hasard ne s’encombre pas avec la morale):
« Ce qui s'est passé est impardonnable. Chacun a droit à ce que sa vie privée soit respectée", estimait un étudiant de deuxième année, Luke Fess ».
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Régis Gayraud m'a également signalé en avril 2010 : « Jean Le Bitoux, fondateur du journal homo Gai-Pied, qui est mort récemment… »
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Hervé Brulé, à la direction Eau et Biodiversité du ministère de l’Ecologie, s’occupe de la question des restrictions d’eau… (Yahoo info, août 2010). L’eau, ça compte, quand on s’appelle Brulé (même sans accent circonflexe sur le u).
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Le footballeur Sydney Govou, de l’équipe de Lyon, avait à un moment un avocat nommé Thierry Braillard… (avr. 10)
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Philippe Lalane de son côté me transmet un bouquet d'aptonymes qu'il a relevés récemment, mais il me les transmet seulement oralement ce qui fait que j'ai pas forcément l'orthographe exacte des cas suivants: Mme Blé, gestionnaire de collège dans l'Eure ; Benjamin Millepied, chorégraphe (là, on peut se demander s'il ne s'agit pas d'un pseudonyme fabriqué de toutes pièces en rapport avec la discipline de cet artiste) ; M. Mangenote, accordeur de pianos...
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Et pour finir deux images...
Ph. Jean-Pierre Willems (j'en profite pour le remercier hautement de m'avoir transmis cette très belle plaque)
Ph. Darnish (Rouillé est une entreprise de carrosserie et de transports par poids lourds), 2013
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00:05 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : régis gayraud, darnish, ballon de guebwiler, isabelle molitor, noms prédestinants, aptonymes, lieux prédestinants, jean-pierre willems | Imprimer
Commentaires
Au Val-de-Travers (berceau de la Fée verte), dans le village de Couvet, il y a, au-dessus d'une jolie boucherie, cette ancienne enseigne qui me fait sourire à chaque fois que je passe devant, et que je me promets toujours trop tard d'aller photographier :
"BOUCHERIE SOCIALE".
Tous les jours, les villageois s'y rendent en toute innocence pour y acheter leur morceau de viande fraîche.
Écrit par : Mauro | 02/08/2013
J'ai photographié pour ma part une «Boucherie Stalingrad», plusieurs «Boucherie du progrès», sans compter les «Boucherie musulmane» ou «Boucherie islamique» qui ont proliféré ces dernières années.
Écrit par : L'aigre de mots | 02/08/2013
Dans le même ordre d'idées, je crois avoir déjà signalé ici cette belle enseigne involontairement (?) mélanohumoristique d'un boucher qui vient chaque samedi au marché de Soissons (Aisne) depuis vingt-cinq ans qu'il m'est arrivé de le fréquenter : "Grande boucherie du Chemin des Dames". Si j'avais oublié de le faire, voilà qui est réparé. Sinon pardonnez mon psittacisme.
Écrit par : Régis Gayraud | 03/08/2013
Je ne suis pas en reste. J'ai moi aussi photographié en son temps une enseigne à double sens, rue Mouffetard (Paris, Ve ardt), celle de la "Grande Boucherie des Patriarches".
Écrit par : Le sciapode | 07/08/2013
"professeur Lejoyeux, chef du service de psychiatrie et d'addictologie à l'hôpital Bichat..."pour retrouver la joie de vivre après une passe difficile.
Écrit par : Darnish | 28/11/2020
Sans compter qu'un joyeux dans l'argot militaire, c'était aussi un soldat des bataillons d'Afrique au temps du joyeux empire français des colonies. Ça devait rendre dingue ce genre de travail.
Écrit par : Le sciapode | 28/11/2020