Régis Gayraud, ce poète inconnu (20/07/2013)
Voici un poème qui mérite d'être porté à votre attention, avec en prime à la fin, une lecture par son auteur (mais j'espère que vous parviendrez à l'entendre correctement, car il me semble que la qualité sonore est moyenne):
Les sinuosités des lacets de ses bottes
Me font signe de les suivre
Dans l’arsenal de stupidités sensuelles
Où j’aspire à une place d’essayeur.
Je sue ma semence d’assoiffé
Au son des sirènes,
J’expulse mille pulsions de supplices,
Je délaie la laideur des plaids
Dans des chambres d’hôtels où les gerflex flapis
Exigent leur offrande de javel.
Chaque matin face au miroir
Je décolle du bord de mes yeux
Les plumes poisseuses de l’ange de la mort
Qui s’est cogné la nuit aux murs de ma chambre.
Chacun sa coquille
Son bloc de glace son ruisseau de lave.
Et sous le crépitement de l’eau
Qui invite le feu
Dans leurs grandes noces aux habits de vapeur
Nul ne perçoit rien de nos balbutiements.
Régis Gayraud
20-29 juin 2011
04:02 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poèmes choisis du sciapode, régis gayraud, sinuosités, lacets, stupidités sensuelles, gerflex, supplices, balbutiements, poésie contemporaine | Imprimer
Commentaires
magnifique.
Écrit par : branciard | 22/07/2013
Des bois flottés - ce qui surnage des épaves d'une ancienne beauté - dérivent au rythme des vagues, la mélancolie les dépose dans la ville pourrissante et désirable ; ainsi le souvenir et les accents, dans ce poème, ici et là, du désir et de la noirceur entendus chez Baudelaire, voyant un instant un palais en lieu et place d'un taudis parisien, et fixant ces images dans quelques vers surveillés, prenant appui parfois sur un solide alexandrin pour ne pas sombrer.
Écrit par : Belotti Jean-Christophe | 27/07/2013