Une conférence illustrée sur une collection privée d'art immédiat (art brut, art naïf, art populaire, art singulier...) (18/11/2016)
Gérard ROBERT, Président, et l'Association Amarrage ont le plaisir de vous inviter à
Une conférence de Bruno Montpied*
"ART BRUT, ART NAÏF, ART POPULAIRE, ARTS SINGULIERS :
QU'EST-CE QUE C'EST ?"
(Conférence illustrée de photos d'oeuvres d'une collection privée)
LE JEUDI 24 NOVEMBRE 2016, à 19h30
(Entrée libre)
à la
Galerie Amarrage
88 rue des Rosiers
Saint-Ouen/93400
Métro : Ligne 13/station Garibaldi - Ligne 4/station Porte de Clignancourt
Bus 85/arrêt Marché Paul Bert.
*
* Depuis le 22 octobre (jusqu'au 4 décembre 2016), la Galerie Amarrage accueille
"Aventures de lignes, treize imaginistes-intimistes en marge de l'art contemporain",
une exposition proposée par Bruno Montpied.
(Tous les jeudis,vendredis, samedis et dimanches de 14H à 19H.
Tél. - 01 40 10 05 46 ou portable - 06 70 89 52 62).
Vue d'une partie de l'expo "Aventures de lignes" ; la conférence se tiendra au milieu de la galerie, avec un écran et un vidéo-projecteur, des chaises...
*
Depuis des années, l'auteur de la conférence a accès aux éléments divers d'une collection privée qui illustre sa notion d'art immédiat, notion qui lui permet d'associer sans hiérarchie l'art brut et l'art naïf, l'art populaire et les arts singuliers (intimistes, clandestins, visionnaires, surréaliste spontané...) dans un ensemble où chaque œuvre n'est pas considérée comme inférieure aux autres et où l'on respecte, pour des besoins de communication, les limites entre chaque genre... Ci-dessous quelques-unes des œuvres (plus d'une centaine durant la conférence) qui seront montrées en photo au cours de cette balade-causerie...:
André Gouin, La chatte métamorphosée en femme, 59x51 cm, peinture sur papier marouflée sur panneau de bois, 1987, coll. privée, ph. Bruno Montpied.
Maugri, sans titre, 30x42 cm, stylo sur papier et sur cadre, vers 1990, coll. privée et ph. B.M.
Anonyme (monogramme "A.Te"), sous-verre représentant le tombeau d'un soldat de Napoléon, réalisé en assemblage de cheveux véritables (probablement du mort dont on voit le tombeau) et brins végétaux, 50x57 cm, cadre en pichepin, 1845, coll. privée, ph. B.M.
Martha Grünenwaldt, sans titre, dessin aux feutres, années 1980, coll. privée, ph. B.M.
Paul Duhem, sans titre, pastel et gouache (?) sur papier fort, 41x28,5 cm, années 1990, coll. privée, ph.B.M.
Kashinath Chawan, sans titre (Ganesha, le dieu éléphant de l'hindouisme), stylo sur carton de boîte à chaussures, 31x24 cm, signature au verso avec l'empreinte digitale de l'auteur (un cireur de chaussures), années 2010 (?), coll. privée, ph. B.M.
Marie-Claire Guyot, A toute vitesse sur la machine infernale, 24x34 cm, pointe sèche (une des trois épreuves d'artiste existantes), 1971 ; Marie-Claire Guyot, plus connue pour ses peintures ou ses pastels aux tonalités visionnaires et expressionnistes, a pratiqué la gravure durant une courte période, entre 1969 et 1973 ; Française, mariée à un Italien, elle vivait dans le pays de son époux ; coll. privée, ph.B.M.
Louis et Céline Beynet, bouteille peinte (deux ramasseurs de pommes), années 1980-1990, coll. privée, ph.B.M.
16:32 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : bruno montpied, conférences, art immédiat, galerie amarrage, aventures de lignes, collection, martha grünenwaldt, ouvrages en cheveux, andré gouin, maugri, paul duhem, kashinath chawan, marie-claire guyot | Imprimer
Commentaires
Cela promet d’être passionnant. Dommage que je sois à 3000 kilomètres...
Écrit par : Régis Gayraud | 18/11/2016
Et moi à 6,000
Écrit par : voilesdoiseaux | 18/11/2016
Je dirais même plus, ça promet d'être passionnifiant. Dommage que je sois à 513 km de Saint-Ouen.
Écrit par : L'aigre de mots | 20/11/2016
Mais heureusement, ou malheureusement, ça dépend des jours, nous vivons dans un village global à l'échelle de la planète, paraît-il. Nous allons tâcher de remédier à ces espaces qui nous séparent les uns des autres. Je réfléchis à un moyen...
Écrit par : Le sciapode | 20/11/2016
Je suis pour ma part à 198 km de Saint Ouen, c'est moins impressionnant que les 6000 km de voilesdoiseaux et les 3000 de Régis Gayraud et même les 513 de l'aigre de mot mais je serai malheureusement pour moi, tout aussi absent qu'eux.
Écrit par : Darnish | 20/11/2016
Pour ma part, à l'heure dite, je serai très exactement à 528,5 km (via l'A71) ou à 530,4 km (via l'A77), à une altitude de 889m, et pour être plus précis à 45° 02' 01'' de latitude Nord et à 03° 05' 34'' de Longitude Est
Passionnant n'est-il pas ?
Mais je penserai bien à vous (ainsi qu'aux absents), bien sûr...
Écrit par : Zébulon | 21/11/2016
Finalement, les distinctions entre ces différentes appellations (et tu n'évoques pas la création franche, l'art spontané, outsider, etc.) n'ont-elles qu'une importance directe : celle du marché de l'art ? Qui voit flamber les prix et les cotes de certains créateurs appartenant à telle ou telle catégorie ?
Et lorsqu'un créateur peut être à la fois naïf, populaire, singulier et spontané comme toi ?
Écrit par : gilles manero | 22/11/2016
Naïf : je le suis à 15%, disons... Singulier: je m'y reconnais si l'on en excepte les pondeurs de têtes à Toto, populaire : je ne pense pas, non, et spontané: oui, si c'est de dessin et de peinture automatiques que l'on parle...
Cela me plaît d'être ainsi à la croisée des chemins, c'est le garant de ma liberté. Et il me semble que tu es dans une position et une attitude analogues, toi qui aimes aller dans différentes voies, souvent par goût de l'expérimentation...
Ces appellations, comme tu dis, qui sont dans plusieurs cas des notions, des catégories, se chevauchent, se fondent parfois les unes dans les autres, mais parfois aussi s'isolent, se distinguent nettement, mais, en tout cas, restent utiles pour permettre de mettre des mots sur ce que l'on transmet, raconte aux autres pour leur faire aimer peut-être les mêmes choses que soi. S'il n'y avait pas de mots pour parler de peinture, on se contenterait de faire: hmm... Aah... Bof... Beurk... Et tu conviendras que cela serait tout de même un peu pauvre comme dialogue...?
Elles ne servent pas seulement au marché de l'art. Ce dernier, comme je l'effleurerai dans la conférence de jeudi, est d'ailleurs plutôt amateur de poncifs, de caractéristiques qu'il cherche à maintenir dans une sorte d'ankylose esthétique et conceptuelle. Le brut pour les marchands, mais aussi pour certains collectionneurs, c'est de l'automatisme labyrinthique par exemple. Si un même créateur a plusieurs manières (je donnerai comme exemple Maugri dans la conférence), naïve, visionnaire et automatique, l'amateur de poncifs ne voudra retenir que l'automatisme. C'est ce que faisait Madeleine Lommel pour Maugri. alors que moi, je retenais tout de ce créateur, car je trouvais qu'il avait du génie dans tous ces domaines, et même qu'un de ses génies consistait à pouvoir passer librement d'une manière à une autre. Le marchand, le collectionneur d'art brut un peu trop sourcilleux et orthodoxe, ont du mal avec ça. Pour que la marchandise soit bien identifiée, elle ne doit pas posséder plusieurs facettes. Un camembert n'a pas le droit de ressembler le lendemain à un cantal. Le collectionneur orthodoxe d'art brut, dans son besoin de circonscrire étroitement l'objet de son étude et de sa démonstration, prépare souvent la voie au marchand, et tu as raison d'évoquer ce dernier dans ton précédent commentaire...
Écrit par : Le sciapode | 22/11/2016
C'est un peu calqué sur une certaine forme d'art contemporain où la supposée force de certains artistes viendrait du fait qu'ils fassent toujours la même chose.
Écrit par : Darnish | 22/11/2016
Dans l'art contemporain, dans l'art traditionnel, on travaille en série, c'est une quasi obligation venue du marché. Il faut fournir de la marchandise clairement identifiée pour les nombreux clients qui veulent de cette marchandise clairement identifiée... La série devient une condition "sine qua non"...
Dans l'art pratiqué par les autodidactes avant tout préoccupés par la surprise éprouvée devant les fruits qui naissent sous leurs doigts, ce genre de considération n'a pignon sur rue. Autant vous dire qu'ils ne pourront trouver chaussure à leur pied dans le monde marchand tel qu'il va. A part chez certains galeristes atypiques, aussi libres qu'eux. C'est pourquoi, personnellement, j'apprécie tant le travail d'un Alain Dettinger à Lyon.
Écrit par : Le sciapode | 22/11/2016
Nous sommes tous, à divers degrés, plus ou moins acteurs de cette "sorte d'ankylose esthétique et conceptuelle".
Cela me rappelle une théorie d'un écrivain-philosophe écoutée lors d'une émission de radio dont je résume de mémoire le principe (c'était pendant l'été). D'un écrivain ou théoricien, si grand soit-il, on ne retient généralement que deux ou trois mots pour parler de son œuvre, prenons par exemple Camus, aussitôt nous viennent à l'esprit : l'étranger, l'absurde, la révolte. On peut appliquer cette théorie aux créateurs qui nous intéressent, par exemple Robillard (on parle beaucoup de lui). Ce serait : fusil, fusée.
Ainsi cela nous conforte dans un raccourci ultra-simplifié dans lequel chacun trouve ses repères, paresse neuronale et oubli chronique obligent. Ces appellations participent d'une certaine façon à ce classement rapide et efficace entre gens avertis.
Mais, comme tu le soulignes, cela devient plus délicat lorsque l'on se trouve face à un créateur portant plusieurs casquettes, chapeaux et bonnets. Tu en es un bel exemple, Montpied, cela pourrait donner :
poignard, surréaliste, libre autodidacte... A toi de corriger !
Mais finalement, ce que l'on retient chez un créateur, par-delà ses appartenances, c'est son "écriture" personnelle s'exprimant, si possible, avec "talent"...
Écrit par : gilles manero | 23/11/2016
Euh... Cette façon de voir les choses me paraît légèrement réductrice...
Écrit par : Le sciapode | 23/11/2016