Canotage et sirènes (12/02/2017)
Castelnau V. Benoît, sans titre (trois sirènes, monsieur...madame... et leur petit, canotant sur une embarcation sculptée en forme de poisson), 59x91 cm, 28-10-1974, ancienne collection Jean-Marie Drot, ph. et coll. Bruno Montpied (2017)
Voici un tableau arrivé récemment entre mes mains grâce à un camarade qui l'avait repêché à une vente récente de tableaux naïfs haïtiens de l'ancienne collection Jean-Marie Drot, le documentariste bien connu, amoureux de l'art haïtien. Il s'ajoute à une autre petite œuvre d'un certain W. Italien (c'est ainsi qu'il signe), représentant aussi une sirène et provenant de la même collection Drot que je possédais déjà. La signature, Castelnau V. Benoît, ne me dit rien. Jamais rencontrée : ni sur une peinture, ni dans un ouvrage sur la peinture naïve haïtienne. Pareil pour le "W. Italien" ci-dessous et sa sirène pourvue d'un troisième œil au centre de son corps.
Ma collection s'enrichit ainsi à la fois côté sirènes et côté naïfs. Les sirènes sont à mes yeux des sortes d'anti serpents qui nous entourent, enlacent, caressent de leurs frôlements invisibles. Les murs de mon château de verre sont ainsi de plus en plus couverts de sinuosités enjôleuses...
11:04 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : castelnau v. benoît, w.italien, peinture naïve haïtienne, jean-marie drot, sirène, sirènes, troisième oeil | Imprimer
Commentaires
Les familles de sirènes, ça m’a toujours étonné. comment font-ils pour se reproduire? J’ai beau chercher, je ne vois pas. Comme quoi avoir un entrejambe, c’est crucial.
Écrit par : Bousquetou | 12/02/2017
C'est justement par ce troisième œil du ventre que cela se passe.
Écrit par : Isabelle Molitor | 12/02/2017
Cher Mr Bousquetou,Vous cherchez mais vous ne voyez pas, dites-vous, peut-être ne voulez-vous pas voir. il se pourrait par exemple que dans la famille des sirènes l'entrejambe ne soit pas forcément nécessaire à la reproduction. Y avez-vous pensé ? Mais en outre, étes-vous bien sûr qu'elles n'en sont pas pourvues ? Pour ma part je ne le jurerais pas.
Écrit par : Zébulon | 12/02/2017
Je dois avouer que la question de la reproduction des sirènes m'a turlupiné un temps, moi aussi, Bousquetou. Jusqu'à ce que je vois les illustrations d'Adrienne Ségur pour "la Petite Sirène" d'Andersen. Elle représente la jeune sirène avec des fesses roses, ce qui dans un livre pour enfants est tout à fait propre à éveiller les appétits érotiques en herbe, tout en fournissant un argument rationnalisant quant à la sexualité des sirènes. Bien sûr, on pourrait rétorquer que des êtres imaginaires n'ont pas à subir des interrogations réalistes, mais d'un autre côté, cela peut permettre un accroissement du délire d'interprétation intéressant. Comme l'entame de son côté le sieur Zébulon.
Écrit par : Le sciapode | 13/02/2017
Castelnau V Benoît, né à Port-au-Prince pour la sainte Catherine, le 25 novembre 1950, quand tout bois prend racine (sauf qu’à Haïti, on n’a pas besoin d’attendre la sainte-Catherine pour prendre racine, quand on est de bois) est lui-même le fils d’un autre peintre haïtien plus connu, Rigaud Benoit. On en trouve mention, me dit-on, dans « Haïti et ses peintres » de H. Micciolo et dans « Haitian painting art and kitsch » d’Eva Patati.
Écrit par : Régis Gayraud | 12/02/2017
Merci Régis de m'épargner la lecture de Google (http://www.worthpoint.com/worthopedia/haitian-painting-castelnau-benoit-66086943) qui, c'est vrai, est lassante à la longue. Je n'ignore pas que ma façon de chercher - regarder seulement dans ma documentation papier - est désormais surclassée de chez surclassée, depuis qu'il y a cette terrible toile. Pourtant j'aime toujours simuler provisoirement, surtout par temps de fatigue, qu'on n'a pas inventé le web (tout en écrivant cela sur un clavier d'ordinateur...).
Sinon, petite coquille assez cocasse dans votre commentaire, le livre "Haitian Painting Art and Kitsch" serait signé (du moins si j'en crois le lien donné ci-dessus) plutôt d'Eva Pataki (c'est pas tombé loin de "pataqués") que d'Eva Patati (et patata?).
Écrit par : Le sciapode | 13/02/2017
Ah, moi qui n’avais pas cité ma source pour donner l’air de le savoir depuis belle lurette...
Écrit par : Régis | 14/02/2017
Cé typikemen le jenr de comment taire qui est just'la pour étren haut dela pill...
Écrit par : Jean-Francis Vieillard | 14/02/2017
Ah, M. Boussuge, votre titre est un peu trompeur. Vous semblez oublier que les sirènes dont Ulysse s’émouvait tandis que Pénélope, cette vieille peau vertueuse, reprisait ses chaussettes en grommelant « Filons, filons » comme une autre grommelle en comptant ses sous : « Fillon, fillon « dans son château sarthois, que ces sirènes méditerranéennes, donc, n’étaient point des femmes-poissons, mais des femmes-oiseaux. les femmes-poissons dont vous nous montrez de beaux exemples proviennent des mers froides du Nord, elles. (Notons qu’Ulysse, d’ailleurs, pourtant si malin en d’autres occasions, est quand même un gros nigaud d’être retourné vers cette vieille pétasse ménopausée de Pénélope quand il avait la chance d’avoir l’amour de Calypso).
Écrit par : Atarte | 20/02/2017