Un Montpied à vendre aux enchères (10/10/2023)
Signalée par Michel L'Egaré (que je remercie ici), oyez, oyez, amateurs de peintures de Bruno Montpied, il va bientôt y avoir une vente aux enchères de la collection d'une certaine "Madame Y" (en fait Mme Line Hélias) à Nantes. Cela se passera exactement à l'Hôtel des Ventes de cette bonne ville dans l'étude Couton Jamault Hirn le 7 novembre prochain à 11h. Et dans cette vente, il y a une petite peinture que j'avais primitivement exposée, et vendue, à Carquefou au Manoir des Renaudières en 2015. Son, ou sa, propriétaire ne l'aura pas gardée longtemps (je n'en connais pas les raisons)...
Bruno Montpied, L'enfant qui joue malgré les menaces, technique mixte sur papier, 29,7 x 21 cm, 2014 ; à vendre le 7 novembre 2023 à Nantes ; ph. Bruno Montpied.
Je la trouve séduisante encore et toujours (je renie rarement mes anciennes productions) et j'estime qu'un amateur de peinture automatique serait bien avisé de l'acquérir pour l'extirper de cette vente à l'encan. Son estimation est assez offensante. Mais il est vrai que je ne figure que rarement dans des ventes aux enchères et donc il est difficile pour un commissaire-priseur de se faire une idée de l'estimation, le jeu consistant à ne pas déboucher sur un prix ravalé.
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Note du 11 novembre: Résultat des courses, cette peinture s'est vendue à 60€... Faut-il croire qu'elle continue son chemin à travers d'autres collections? Je l'espère.
07:35 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : bruno montpied, ventes aux enchères, hôtel des ventes de nantes, peinture automatique, vente à l'encan, couton jamault hirn, enfant, menaces | Imprimer
Commentaires
Que de tableaux affichés à un prix de départ dérisoire...seuls quelques noms ressortent de la foule des 20 euros...curieuse constatation...
Écrit par : Darnish | 10/10/2023
Ce n'est en rien la qualité intrinsèque de l'œuvre qui commande l'estimation, mais le renom de son auteur. Que ceux qui n'ont pas compris que nous vivons dans une société du spectacle et des éblouissements, où le signe l'emporte sur la chose, le spectral sur le substantiel, le faux sur le vrai, lèvent la main.
Écrit par : L'aigre de mots | 12/10/2023
Oh, je suis bien d'accord avec vous, l'Aigre.
Mais cette constatation présente un bénéfice secondaire. Je pense immédiatement aux collectionneurs visionnaires (pas forcément fortunés) qui savent repérer les valeurs intrinsèques, inaperçues des moutons grands amateurs de "signes qui l'emportent sur la chose". Ainsi perdure la race des chercheurs de valeurs futures (pas seulement monétaires, bien entendu). Race qui peut être celle d'un genre de collectionneur pas très riche, plutôt amateur avant tout (au sens étymologique du mot: "qui aime").
Écrit par : Le sciapode | 12/10/2023
Collectionneur visionnaire, pas très riche, amateur de la race des chercheurs de valeurs futures. Vous pensez à quelqu'un en particulier, cher Sciapode?
Écrit par : Atarte | 14/10/2023
A un qui présente une partie de sa collection au musée de Laval, bien sûr, par exemple. Exposition que vous n'êtes toujours pas allé voir, je parie?
Écrit par : Le sciapode | 17/10/2023
Oh, ça, mon cher Sciapode, c’est la loi du genre. On a des amis qui organisent des expositions, on en a qui peignent, on en a qui écrivent. Ah on se congratule, mais on ne s’intéresse pas vraiment à ce qu’ils font, vous croyez qu’on va lire le livre de l’ami, qu’on va aller à l’exposition de l’autre? Que nenni! Et encore quand je dis qu’on se congratule, je suis bien brave. L’idée, ce n’est pas de connaître les gens et d’en apprendre sur eux, mais d’être vus par eux. Tout le monde n’est pas un Bruno Montpied qui, sous ses airs rugueux, est peut-être bien le dernier d’entre les Parisiens à avoir la curiosité de l’autre.
Écrit par : Atarte | 20/10/2023
Ce que vous appelez "rugosité" n'est sans doute qu'une sorte d'aspérité ressentie lorsque je fais la surprise de répondre avec franchise à mon interlocuteur. Dire ce que l'on pense, commun chez les enfants, est tellement plus rare dans les milieux d'adultes que celui à qui on fait part de ce type d'avis ne peut ressentir cela sans une sensation de s'être enfoncé une sorte d'écharde dans l'âme.
Alors, votre rugosité, vous savez...
Écrit par : Le sciapode | 20/10/2023
C'est curieux comme vous prenez la mouche même quand on vous fait un compliment, cher Sciapode.
Écrit par : Atarte | 21/10/2023
Où voyez-vous que j'aie pris la mouche? Si je l'avais prise, je vous aurais répondu quelque chose du genre: "rugosité"? Vous savez où vous pouvez vous la mettre, votre rugosité?
Mais en l'occurrence j'ai répondu raisonnablement, avec sens du constructif. Pour contester simplement qu'on puisse à mon sujet employer un tel adjectif.
Écrit par : Le sciapode | 21/10/2023
On s'enveloppe le cœur d'une espèce d'ouate pour se caparaçonner contre cette franchise. Il faut alléger cette ouate, il faut briser l'armure, être plus ouvert aux vents...
Écrit par : Le sciapode | 20/10/2023
«Le rugueux et le ouaté», un beau titre pour un dessin à venir, M. le Sciapode, ne trouvez-vous pas ?
Écrit par : L'aigre de mots | 27/10/2023
Doit-on dire "le ouaté" ou "l'ouaté"? Le "ou" est-il précédé ou non d'une laryngale, au même titre que le "o" de "onze" (cf. "le onze de France"), ce qu'on appelait jadis un "h aspiré", inexistant dans l'orthographe, mais bien réel. J'attise deux quetsches d'Yonne.
Écrit par : Connard de linguiste | 04/11/2023
C'est très moche, "l'ouaté" (l'outre à thé, à moins que ne soit une petite annonce: Loue athée (pour se déprendre des lubies religieuses)).
Écrit par : Le sciapode | 04/11/2023
De toutes les matières, c’est la ouate qu’elle préfère. Vous rappelez-vous la chanson ? L’usage semble bien l’imposer, en ce cas du moins : devant la semi-consonne w , transcrite ou en français, on commet l’hiatus.
Écrit par : L’aigre de mots | 05/11/2023
On ne dit pas non plus les zouatères, mais les ouatères, sans jamais faire la liaison. De même pour le wigwam ou le wapiti.
Écrit par : Félicie Corvisart | 05/11/2023
Usage fluctuant, cela dit, pour la matière préférée de notre paresseuse en négligé de soi-même : on dit bien un tampon d'ouate. Il semble qu'on répugne à dire « de ouate », mais qu'on préfère dire « la ouate ».
Écrit par : L'aigre de mots | 05/11/2023
Pour onze, l'usage est d'élider la préposition « de » dans trois expressions : un bouillon d'onze heures, une belle-d'onze-heures, une dame-d'onze-heures.
Écrit par : L'aigre de mots | 07/11/2023
Bref, un bouillon donzelle...
Écrit par : Le sciapode | 08/11/2023