Art sans étiquette à Rives, sortie A 48 entre Lyon et Grenoble, parcours fléché... (17/10/2010)
Art singulier? Trop galvaudé ces temps-ci. Art brut? Inadéquat, et déjà pris. Art contemporain? Trop vague. Art Hors-les-Normes? Pas tant que ça... Alors on opte pour un terme descriptif qui ne dérangera personne, "Art partagé", pour cette 3ème biennale organisée par l'association Oeil'Art, à Rives en Isère.
Une bonne partie des créateurs présentés ici viennent des ateliers qui hébergent les expressions des déficients et autres handicapés mentaux, Jean-Louis Faravel, animateur d'Oeil'Art ayant une prédilection marquée de ce côté-là (mais gare aux redites! Il commence à y avoir beaucoup de "bonshommes" peints dépouillés sur des fonds très colorés au sein de cet art des handicapés, et cela finit par nuire à l'écho que ses partisans voudraient voir bien établi).
On reconnaît aussi parmi les propositions d'oeuvres quelques noms connus des lieux voués à la défense et à l'illustration de ce que l'on appella en 1978 "les singuliers de l'art", et depuis les festivals qui se sont montés dans les années suivantes, "l'art singulier". On notera l'inversion des termes qui signala que l'on accordait dans ces festivals le mot "singulier" davantage avec l'art, plutôt qu'avec les personnalités, et leur comportement singulièrement créatif. L'art singulier au fond devenait l'art contemporain du dimanche... Dès lors, on risquait d'y trouver à boire et à manger. Il est difficile aujourd'hui, dans les festivals d'art plutôt pluriel de ne pas se retrouver au milieu d'un bric à brac confus envahi de suiveurs et d'arrivistes aux dents longues quoiqu'un peu voyantes.
Evelyne Postic, Les larmes de la pluie, encre sur toile, 80x40cm, 2009
Marie-Jeanne Faravel, extrait de la série "Mes petites histoires", 43x39cm, encre, matériaux divers et points de couture, 2010
Ce ne paraît pas être le cas avec la biennale de "L'art partagé" où un effort sincère est fait en faveur de la découverte de nouvelles formes d'expression autodidactes. C'est pourquoi je suis allé proposer mes propres productions auprès d'Oeil'art qui m'a accueilli avec hospitalité. Une douzaine de mes petits formats sont présents dans les cartons de l'association. Voici quelques unités:
Bruno Montpied, Ils sont plusieurs à hésiter en lui..., 24x18, 2008
B.M., La bouliste bizarre, 24x17cm, 2010
On sent qu'une des lignes de force des expositions montées par Oeil'art est un certain goût des figures épurées, voire dépouillées (c'est pourquoi l'association est aimantée par les figures de l'art des handicapés). Et c'est aussi vrai qu'il est très émouvant, et parfois même vertigineux, de constater la force que peut recéler une figure très nue, très simplement rendue. Chaissac y arrive avec une virtuosité quasiment sans égale (comme on pourra s'en rendre compte en ce moment en allant visiter l'exposition très réussie qui se tient à Paris sur la rive gauche dans la galerie Nicolas Deman). Jean Dehombreux (nom prédestinant?), ph. site web Art Tout Simplement
00:08 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : oei'art, marie-jeanne faravel, bruno montpied, chaissac, adam nidzgorski, art singulier, art partagé, jean dehombreux, evelyne postic | Imprimer
Commentaires
J'apprécie particulièrement votre portrait d'amazone hystérique (pléonasme) juchée sur un tabouret de bar intitulé "Le Pouvoir", cher Sciapode... Il me renvoie encore à notre Marcel Jouhandeau de l'art brut, ce bon Virgili dont nous venons de nous entretenir par ailleurs... Mais dites, qui est donc ce chauve inconnu, encore svelte et séduisant, que vous devriez logiquement détester, cher ami? M. Faravel? Un de ces déficients efficients? Vous n'en dites rien. Nous voulons tout savoir.
Écrit par : Régis Gayraud | 02/11/2010
En promenant votre souris au-dessus de l'image du divin chauve vous devriez normalement voir apparaître le nom de Joël Lorand pourtant... Ce n'est pas le cas? Il est souvent cité sur ce blog (de façon taquine, ce qui, je sais, n'énerve pas outre mesure l'intéressé, me connaissant), ce qui m'a dispensé de le nommer ici une fois de plus.
Écrit par : Le sciapode | 02/11/2010
Non, décidément, en glissant ma souris sur son crâne, la flèche s'est simplement muée en petite main de Mickey, laquelle, une fois cliqué sur la souris, a fait surgir l'image en plus grand, mais sans mention de son nom. Merci de la précision.
Écrit par : Régis Gayraud | 03/11/2010