12/11/2018
7e Biennale de l'Art partagé à Rives (Isère), plus que quelques jours...
J'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion de parler des biennales "d'art partagé" organisées par Jean-Louis Faravel dans le cadre de son association Œil-Art. Tantôt installées dans l'Île d'Oléron, à St-Trojan-les-Bains, tantôt, comme en ce moment et pour quelques jours encore (cela se termine le 18 novembre prochain), à Rives, en Isère, pas très loin de Grenoble, là où fut fondée la première de ces expositions, me semble-t-il.
Le grand intérêt de ces biennales est de nous faire découvrir à chaque fois, et à des prix la plupart du temps modiques, plusieurs créateurs ou artistes aux œuvres parfaitement attirantes. La dernière édition de cette Biennale (la 7e, pour celles qui sont organisées à Rives) ne déroge pas à la règle, comme en témoignent ci-dessous les quelques images reprises du site web d'Œil-Art parmi les plus frappantes que l'on peut voir, nombreuses, sur le site. On soulignera que ces festivals montés par Jean-Louis Faravel et son équipe, mêlant artistes singuliers et créateurs handicapés ou bruts, voire naïfs, sans hiérarchie aucune, constituent véritablement le haut du panier en ce qui concerne l'ensemble des festivals d'art singulier ou "hors-les-normes" qui se montent ici et là en France. A suivre donc, impérativement.
Thomas Schlimm (un créateur handicapé allemand).
Gabriel Evrard
Imam Sucahyo, un auteur aux limites de l'art brut, indonésien, déjà exposé à la dernière biennale de St-Trojan-les-Bains ; il devrait être incorporé à une grande exposition d'art brut qui est en préparation en Indonésie, avec Ni Tanjung.
Raymond Goossens, créateur qui décline une série d'images campant un détective prénommé Raymond, sorte de projection de lui-même dans un univers de film policier... (Merci à Alain Dettinger et Fatima-Azzahra Khoubba qui me l'ont signalé dans la sélection de Jean-Louis Faravel)
Didier Hamey
Farchat Mobin, peintre naïf du genre "visionnaire", apparemment d'origine slave ; la scène ci-dessus se déroule durant la révolution russe de 1917 (la prise du Palais d'Hiver).
Et... Gilles Manero, un habitué, toujours habité, des biennales de Jean-Louis Faravel... Un surréaliste qui s'ignore, j'ajouterai...
17:50 Publié dans Art Brut, Art naïf, Art singulier, Galeries, musées ou maisons de vente bien inspirés | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : farchat mobin, imam sucahyo, gille manero, biennale de l'art partagé, art partagé, jean-louis faravel, rives, art brut, art singulier, art naïf, raymond goossens, gabriel evrard, thomas schlimm, art des handicapés en allemagne, œil-art | Imprimer
30/06/2017
L'art partagé à Saint-Trojan (île d'Oléron), codicille
Je me suis décidé entre les trois manifestations dont je vous causais récemment, j'ai commandé mon pilote-chauffeur, le jet est arrivé sur mon toit, et d'un coup d'aile je me suis propulsé à St-Trojan-les-Bains, où il pleuvait fort ma foi...
Vue sur l'allée centrale de la troisième édition de l'Art partagé à Saint-Trojan, ph. Bruno Montpied, juin 2017.
Peu importait, le soleil était à l'intérieur de l'entrepôt à festivals avec plein d'œuvres de belle qualité, sélectionnées par l'Association Œil-art, dirigé de main de maître par Jean-Louis Faravel, qui organise en alternance avec ses biennales de Rives en Isère cette autre manifestation, également tous les deux ans sur l'île d'Oléron. Celui-là travaille passionnément, et ne compte pas ses heures pour choisir ce qu'il veut montrer, le présenter de façon soignée, avec encadrements étudiés et accrochés par lui. Pour connaître le nom des artistes ou créateurs exposants, on se reportera à ma note précédente...
Pierre Albasser n'a pas manqué de faire son apparition sur les cimaises, plus coloré qu'autrefois..., ph. B.M.
Vue au fond de l'allée centrale, œuvres sous globe de Gilles Manero, et derrière, de droite à gauche sur les paravents blancs, d'Irène Gérard, de Mehrdad Rashidi, et d'Imam Sucahyo ; ph. B.M.
Certes, on pourrait trouver qu'il y a beaucoup (trop) d'œuvres venues des centres d'aide par le travail et autres foyers d'aide sociale. Ce serait oublier qu'Œil-art les sélectionne dans leur majorité avec rigueur et exigence. Cela nous change de tant de lieux où l'on se contente de peu, remplissant la voiture sans grand souci de tri, avec la paresse de n'avoir pas cherché ailleurs qui plus est. Avec ces expos d'"Art partagé", une des grandes raisons de venir les voir, pour les amateurs, collectionneurs, et prospecteurs de tous calibres (les prix n'y sont pas trop élevés, c'est à noter pour les passionnés qui ne se recrutent pas nécessairement et uniquement chez les cossus - peut-être même ne se rencontrant que très rarement de ces côtés-là...), tient au fait qu'on est à peu près sûr d'y faire des trouvailles de tous premiers ordres, certes pas sous des noms connus (ce qui éloigne à coup sûr investisseurs et spéculateurs, et bon débarras, restons entre gens de bonne compagnie...!), mais manifestant une inventivité hors du commun.
Imam Sucahyo, sans titre (des cavaliers guerroyant semble-t-il, mais sur... des chevaux?... des moutons?), ph. B.M.
Mehrdad Rashidi, sans titre, crayon à dessin sur papier (environ 50x65 cm) ; ph.B.M.
Un des dessins de Gilles Manero exposé à St-Trojan, ph. B.M.
Allez donc à St-Trojan toutes affaires cessantes, l'exposition ne durant qu'assez peu de temps (jusqu'au 16 juillet). C'est le moment d'y découvrir, peut-être comme moi (mais je ne vous impose rien...), par exemple... : les œuvres d'un nouveau venu balinais, Imam Sucahyo, des dessins aux stylos bic multicolores étourdissants, côtoyant les dessins au crayon à dessin simple de l'Iranien Mehrdad Rashidi qui n'ont rien à envier à notre Gaston Chaissac, l'ancêtre de l'art singulier français ; les saynètes étagées sous globe de Gilles Manero, qui expose aussi, accrochés au mur, de fort beaux dessins visionnaires et presqu'abstraits, "minéralogistes", où il n'a pas oublié les frottages de son maître Max Ernst ; les puissants dessins de Dimitri Pietquin ; les travaux éclectiques de Marie-Jeanne Faravel ; les touffus dessins aquarellés de couleurs sépia de Jean-Christophe Humbert (le fils de Raymond et Jacqueline Humbert, qui a donc de qui tenir, on s'en convaincra en allant faire un tour au musée de Laduz cet été où Jacqueline monte une nouvelle exposition consacrée aux anciennes œuvres de son mari Raymond) ; les magnifiques dessins fouillés en blanc sur noir de Catherine Garrigues (également exposée à Lyon chez Alain Dettinger en ce moment...) qui font un peu penser à Unica Zürn ; les non moins magnifiques peintures d'une inconnue à mon bataillon, Hélène Blondin, active dans le Sud-Ouest à ce que m'a dit Jean-Louis Faravel, qui peint un peu comme moi en ce moment, des figures peu nombreuses sur un fond laissé en réserve ; les dessins naïfs, mais riches d'un point de vue graphique d'un créateur venu d'Allemagne, Christian Gautier...
Quatre peintures sur papier d'Hélène Blondin (elle excusera, j'espère l'aspect sombre de ma photo...), ph. B.M.
Je ne vous cite là que ceux qui m'ont littéralement tapé dans l'œil, pour le reste, reportez-vous, si vous voulez en savoir plus au site de l'association organisatrice, Œil-art, on y trouve un texte (d'Emmanuel Merle) et une image pour chacun des exposants.
Marie-Jeanne Faravel, sans titre (il me semble), une histoire de nouage..., ph. B.M.
20:56 Publié dans Amateurs, Art Brut, Art immédiat, Art naïf, Art singulier, Art visionnaire, Déviations autorisées vers d'autres blogs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art partagé, œil-art, faravel, manero, imam sucahyo, mehrdad rashidi, christian gautier, art des handicapés mentaux, dimitri pietquin, hélène blondin, jean-christophe humbert, st-trojan, île d'oléron | Imprimer
17/10/2010
Art sans étiquette à Rives, sortie A 48 entre Lyon et Grenoble, parcours fléché...
Art singulier? Trop galvaudé ces temps-ci. Art brut? Inadéquat, et déjà pris. Art contemporain? Trop vague. Art Hors-les-Normes? Pas tant que ça... Alors on opte pour un terme descriptif qui ne dérangera personne, "Art partagé", pour cette 3ème biennale organisée par l'association Oeil'Art, à Rives en Isère.
Une bonne partie des créateurs présentés ici viennent des ateliers qui hébergent les expressions des déficients et autres handicapés mentaux, Jean-Louis Faravel, animateur d'Oeil'Art ayant une prédilection marquée de ce côté-là (mais gare aux redites! Il commence à y avoir beaucoup de "bonshommes" peints dépouillés sur des fonds très colorés au sein de cet art des handicapés, et cela finit par nuire à l'écho que ses partisans voudraient voir bien établi).
On reconnaît aussi parmi les propositions d'oeuvres quelques noms connus des lieux voués à la défense et à l'illustration de ce que l'on appella en 1978 "les singuliers de l'art", et depuis les festivals qui se sont montés dans les années suivantes, "l'art singulier". On notera l'inversion des termes qui signala que l'on accordait dans ces festivals le mot "singulier" davantage avec l'art, plutôt qu'avec les personnalités, et leur comportement singulièrement créatif. L'art singulier au fond devenait l'art contemporain du dimanche... Dès lors, on risquait d'y trouver à boire et à manger. Il est difficile aujourd'hui, dans les festivals d'art plutôt pluriel de ne pas se retrouver au milieu d'un bric à brac confus envahi de suiveurs et d'arrivistes aux dents longues quoiqu'un peu voyantes.
Evelyne Postic, Les larmes de la pluie, encre sur toile, 80x40cm, 2009
Marie-Jeanne Faravel, extrait de la série "Mes petites histoires", 43x39cm, encre, matériaux divers et points de couture, 2010
Ce ne paraît pas être le cas avec la biennale de "L'art partagé" où un effort sincère est fait en faveur de la découverte de nouvelles formes d'expression autodidactes. C'est pourquoi je suis allé proposer mes propres productions auprès d'Oeil'art qui m'a accueilli avec hospitalité. Une douzaine de mes petits formats sont présents dans les cartons de l'association. Voici quelques unités:
Bruno Montpied, Ils sont plusieurs à hésiter en lui..., 24x18, 2008
B.M., La bouliste bizarre, 24x17cm, 2010
On sent qu'une des lignes de force des expositions montées par Oeil'art est un certain goût des figures épurées, voire dépouillées (c'est pourquoi l'association est aimantée par les figures de l'art des handicapés). Et c'est aussi vrai qu'il est très émouvant, et parfois même vertigineux, de constater la force que peut recéler une figure très nue, très simplement rendue. Chaissac y arrive avec une virtuosité quasiment sans égale (comme on pourra s'en rendre compte en ce moment en allant visiter l'exposition très réussie qui se tient à Paris sur la rive gauche dans la galerie Nicolas Deman). Jean Dehombreux (nom prédestinant?), ph. site web Art Tout Simplement
00:08 Publié dans Art immédiat, Art inclassable, Art moderne ou contemporain acceptable, Art singulier, Confrontations, Noms ou lieux prédestinants | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : oei'art, marie-jeanne faravel, bruno montpied, chaissac, adam nidzgorski, art singulier, art partagé, jean dehombreux, evelyne postic | Imprimer