Cadavre exquis intercontinental Yohan-Armand Gil-Bruno Montpied-Dan Stanciu-Sasha Vlad (15/08/2012)
Cela fait déjà quelque temps que je voudrais mettre en ligne le dessin ci-dessous réalisé à huit mains par les 4 auteurs susdits, venus d'horizons et de contrées divers, l'un d'entre eux (Sasha Vlad) vivant par delà l'Océan Atlantique, en Californie, ce qui permet de justifier l'adjectif d'intercontinental pour ce cadavre exquis. Le qualificatif de "cadavre exquis" n'étant pas au demeurant le terme exact, puisque ce dessin a été envoyé à compléter ou à prolonger sans que les parties déjà réalisées soient cachées. Il s'agit plutôt d'un dessin collectif réalisé par le biais de mails avec fichiers numériques (dessins scannés pour être communiqués sans passer par la Poste) et par des techniques plus matérielles aussi bien. C'est ainsi que l'état 1 est une photo numérique de Bruno Montpied imprimée sur papier à Paris, envoyée à Sasha Vlad aux USA. Ce dernier l'a modifiée directement sur le tirage, puis scannée et transmise à Yohan-Armand Gil à Nîmes qui l'a à son tour modifiée après l'avoir imprimée. Il l'a transmise alors à nouveau à BM, et ainsi de suite, ce dernier l'a envoyée à nouveau à Sasha qui l'a enfin envoyée à Dan Stanciu en Roumanie, puis retour au départ. BM a ajouté un troisième grain de sel et continué à faire tourner le projet. Au bout de cette chaîne, il n'y a plus eu cependant qu'un fichier numérique qui peut se décliner potentiellement en d'innombrables tirages, et donc pas d'œuvre unique, en théorie.
Mur à Villefranche-sur-Saône, Photo Bruno Montpied, 2009, état 1 du Cadavre Intercontinental
Etat 4 du Cadavre Intercontinental, modifié d'abord par Sasha, puis par Yohan-Armand Gil (qui l'a notamment retourné pour le continuer), 2009
Etat 5 du Cadavre Intercontinental, modifié par BM, 2009
Etat 6, modification par Sasha Vlad
Etat 7, modification Yohan-Armand Gil, 2009
Etat 8, modification par Dan Stanciu, 2009
J'annonce la fin des couffins et des boîtes à douleur, (titre collectif), état 10 final du Cadavre Intercontinental, Yohan-Armand Gil, Bruno Montpied, Dan Stanciu, Sasha Vlad, 2009
14:44 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cadavre exquis, cadavre intercontinental, dessin collectif, art collectif, art singulier, ohan-armand gil, bruno montpied, dan stanciu, sasha vlad | Imprimer
Commentaires
Très belle oeuvre finale, au titre légerement contrepétique, de surcroît, ce qui ne mange pas de pain. On ne dira jamais assez la profondeur du cadavre exquis, l'importance de sa pratique. On veut plus encore de cadavre exquis!
Écrit par : Régis Gayraud | 16/08/2012
Je me suis laissé dire qu'au sein du groupe "Colonne sèche", il y avait eu des expériences assez fructueuses de cadavre exquis. En quelque sorte, ce cadavre-là en est un peu l'héritier, non? Pourriez-vous, tous les deux, nous en dire un peu plus, sur ce sujet?
Écrit par : Isabelle Molitor | 16/08/2012
Ma chère Isabelle Molle y Tord,
les cadavres dits exquis ne sont pas seulement les fils de Colonne Sèche (groupe qui, en dépit de ses expérimentations réelles mais intermittentes, exista de façon toute virtuelle -je pense surtout en disant cela à son nom, à l'organe de publication qui aurait pu prendre ce nom et ne vit jamais le jour en raison de certains poils dans la main visiblement trop gros chez certains... ; pour la petite histoire des groupuscules dérivés des cultures surréalisto-cobro-situs, il comprenait les frères Gayraud, Joël et Régis, Christine Bruces -ayant pris le nom par la suite de Christine Cerisier, disparue en 2001- et Bruno Montpied, qui s'adjoignait de temps à autre d'autres compagnons indépendamment des deux premiers cités, à savoir Jacques Burtin et épisodiquement Vincent Gille, qui fut appelé bien plus tard à devenir un émérite chargé de mission dans de prestigieuses expositions).
Les cadavres délicieux sont plus généralement, comme vous le savez pertinemment, avant tout les fils du grand surréalisme, depuis le jour où Prévert, il me semble, écrivit le groupe de mots "le cadavre exquis" en tête du premier essai de cadavre exquis. Ce jeu était lui-même héritier de pratiques dadaïstes qui consistaient à jeter des mots en vrac dans un chapeau et les tirer ensuite pour faire une ou des phrases au hasard, en dérision de la littérature gourmée d'alors. Tout cela est bien connu.
Je n'ai pour ma part jamais cessé de pratiquer ce jeu, considérant qu'il ne fallait pas s'arrêter à son aspect de découverte mais que cela est devenu un genre, une technique d'expression comme une autre, ayant pignon sur rue.
L'art collectif a toujours ses pratiquants, n'en déplaise aux marchands.
Écrit par : Le sciapode | 18/08/2012
Dessin de groupe très harmonieux, en le regardant j'ai le sentiment d'être dans un jardin et que je suis l'heureux spectateur du changement des fleurs étranges, elles changent même de sexe, d'humeur.
Écrit par : dahyot | 03/09/2012