Une exposition fort intéressante à Mauriac cet été: "Pierrot Cassan aurait 100 ans"... (23/07/2013)
Ne vous y trompez pas, il ne s'agit nullement d'une expo "d'artistes" comme le dit l'affiche de l'expo, des "artistes" cantaliens qui seraient issus du terroir (on pourrait l'inférer à voir cette image d'homme au béret en filigrane, en réalité un portrait de Pierrot Cassan), avec des expressions traditionnelles propres à l'art folklorique ; non, il s'agit plutôt d'une sélection – autour de la figure centrale de ce créateur autodidacte génial qu'était Pierrot Cassan, dont les peintures satiriques et truculentes ont été heureusement conservées par la commune – de quelques figures moins connues de la création populaire autodidacte régionale, se situant toutes aux limites de l'art modeste et de l'art brut
Pierrot Cassan, Pour l'amour d'une poule combat de coq à Mauriac ("Assassin...", "Porc...", "Mon chéri..."), peinture sur carton, expo centenaire de Pierrot Cassan au musée de Mauriac, ph. Ghislaine Staelens
Pierrot Cassan, Vive les rois et vive les reines (galette des rois), dimanche le 8 janvier 1978, expo du musée de Mauriac en 2013, ph. GS
P. Cassan, Notre ami Paulin avec son ACCORDEON et ses grelots aux pieds au Café Martin en 1927..., expo du musée de Mauriac 2013, ph. GS
Vue de l'accrochage des œuvres de Pierrot Cassan au musée de Mauriac, photo GS
Girouette d'Antoine Rouchés, coll Emmanuel Boussuge, exposée au musée de Mauriac, 2013 (derrière on devine des dessins de René Delrieu), ph. GS
François Aubert, un de ses animaux en ciment (un chien?) transporté hors de son lieu d'origine, expo Musée de Mauriac 2013, ph GS
La maison et les sculptures de François Aubert à Antignac, leur lieu d'origine, avant qu'elle soit vendue et les statues dispersées, ph. Bruno Montpied, 2003
François Aubert, une sculpture sur bois peu connue de lui qui prouve que le monsieur ne se débrouillait pas mal avec une gouge, expo musée de Mauriac 2013, ph. GS
François Aubert, Shadok et gibi, excentricité de l'expression... expo musée de Mauriac 2013, ph GS
René Delrieu, silhouettes découpées et peintes sur métal, et dessin représentant une "bourrée auvergnate", coll. Musée du Veinazés, expo du musée de Mauriac, 2013, ph. GS ; toujours la fête, grand thème d'inspiration pour René Delrieu
Ginette Aubert (rien à voir avec le François du même nom), La recherche de la source de vie... bla-bla... Ph GS
15200 MAURIAC
00:20 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : pierrot cassan, antoine rouchés, girouettes, jean delprat, rené delrieu, musée du veinazés, sylvain et ghislaine staelens, emmanuel boussuge, musée de mauriac, laurence bodin, recoins, françois aubert | Imprimer
Commentaires
Bonjour,
Au sujet de la Vénus de Jean Delprat, au drapé intéressant. Qu’a-t-elle de rouge dans la main ? Je ne sais pas si cela est volontaire mais on ne peut malheureusement pas zoomer les photos de votre blog.
Écrit par : Lucm.reze | 23/07/2013
Bonne question. Un coeur sanguinolent? Nul doute qu'un des organisateurs de l'expo ne va pas tarder à vous répondre...
Écrit par : Le sciapode | 23/07/2013
Renseignements pris directement auprès de Jean Delprat, il s'agit d'une rose.
Écrit par : Emmanuel Boussuge | 23/07/2013
Ici, à quelques encablures de la Vendée, le cœur rouge est le symbole royalo-catholique des exaltés du bocage. Heureusement il s’agit d’une rose rouge, la fleur de l’amour, la fleur de Vénus. Le Titien a peint la Vénus d’Urbino des roses rouges à la main.
Écrit par : Lucm.reze | 23/07/2013
Merci cher Lucm de me rappeler en passant à quel point je reste inculte sur bien des plans, ce qui explique que je sois allé me réfugier chez les bruts.
Écrit par : Le sciapode | 23/07/2013
Mais non, ne vous battez pas la coulpe, Luc. On oublie quand on met un commentaire qu'on ne peut y mettre le ton qui vous aurait permis de vous assurer que je ne faisais que badiner, m'amusant à me déprécier plus que de raison.
Vous avez eu mille fois raison de faire ce rappel sur l'histoire des symboles. Moi, je m'étais de mon côté seulement diverti à mélanger les éléments iconographiques pour faire un peu de surréalisme appliqué.
Écrit par : Le sciapode | 23/07/2013
Que de pédanterie et d'autosatisfaction dans tous ces ronds de jambes, Messieurs! Voyez ma cuisse, l'ai-je bien tournée, n'est-ce pas? Oh! Mes hauts de chausse ne sauraient valoir votre pourpoint, mon bel ami... Etc.
Écrit par : Isabelle Molitor | 25/07/2013
Attention! Plus que quelques jours, que quelques heures, pour aller voir cette superbe exposition! Oui, superbe, c'est le mot. Pas si souvent qu'en nos hautes terres du Cantal, on nous serve de si bonne manière. Et même, pas si souvent du tout qu'on nous serve quelque chose. Et pas si souvent, non plus, qu'on nous serve de si belles choses, non point seulement dans le Cantal, mais partout ailleurs en France. Notons toutefois que c'est déjà la deuxième fois que cette jolie cité de Mauriac nous offre le plaisir d'une expo intelligente sur les sujets que nous choyons. Celle, à la médiathèque, de Pierrot Cassan il y a six ou sept ans était déjà fort bien vue. Celle-ci, au musée de la ville, ravissante installation désuète sise dans les anciens cachots de la prison (on se dit que tant qu'aller au violon, il valait mieux se trouver enfermé dans des endroits comme ça qui sentent la bonne franquette plutôt que dans les immondes cages de béton et d'acier télésurveillées d'aujourd'hui), est encore plus captivante. Que l'ami Boussuge y ait participé n'ajoute rien (mais n'enlève rien non plus) à mon enthousiasme, lequel est franc, net, et presque sans mélange. Presque, seulement, car, bien sûr, il y a l'exception Ginette Aubert, laquelle est vraiment pas mal de crans au-dessous du reste (mais on l'oublie vite). Mais Cassan, sur les murs blancs de l'ergastule, révèle de façon cent fois plus intense qu'entre les rayonnages gorgés de lumière de la médiathèque son génie de grand coloriste. Les dessins pleins d'humour de Delrieu et surtout sa grande girouette sont admirables. Delprat, discret, n'en est pas moins beaucoup plus frappant "en vrai" que sur les reproductions. Quant aux sculptures animalières de François Aubert, certes, qui a connu la maison d'Antignac dans toute sa splendeur ne peut que regretter la dislocation de ce bel environnement, mais une fois émis tous les hélas, les eheu et les opopopoï d'usage, il n'en reste pas moins qu'elles continuent d'exhaler leur poésie, même si, en ce sens, les petites sculptures en bois type gibi et shaddocks nous ravissent plus encore. Toutefois, c'est quand même toujours à Cassan qu'on en revient, à son ironie, à sa verve (Oh! les Auvergnates représentées en écrevisses à la rouge corpulence! Merveilleux exemple de vision paranoïa-critique jaillie e populo!), et on se dit : "A quand?" A quand - la même question que pour Armand Goupil, lequel n'est pas si loin de lui -une fois encore, une belle étude, un beau catalogue raisonné de l'oeuvre de ces grands maîtres populaires?
Écrit par : Régis Gayraud | 20/08/2013