Le visage d'Ali, le créateur oublié d'Essaouira (12/10/2013)
Ali, photo (détail) Patricia Allio, 2001, extrait du catalogue de l'exposition à Dol-de-Bretagne, "L'art brut à l'ABRI"
Donc nous voyons ci-dessus à quoi ressemblait le Ali que le texte de Darnish, et le commentaire de Marianne Boussuge-Brault, récemment mis en ligne sur ce blog (voir ci-dessous), évoquaient. Cette photo fut publiée par Patricia Allio dans le catalogue de l'exposition "L'art brut à l'ABRI" qu'elle avait montée au Cathédraloscope de Dol-de-Bretagne (étaient exposés: des sculptures de Jean Grard, de Pierre Jaïn et de René Raoult, des peintures d'Ali, d'Asman Saïd et d'un autre peintre inconnu d'Essaouira, des photos d'Olivier Thiébaut, des cartes postales de l'Abbé Fouré (venues de ma collection), des peintures de Bruno Montpied, de Patricia Allio, des assemblages d'os sculptés de Gaston Floquet, des sculptures de Dominique Ronsin, et des "mécaniques apprivoisées" de Dino Pozzo).
Ces deux peintures d'Ali (photo Bruno Montpied) étaient accrochées dans l'expo de Dol-de-Bretagne en 2001 de même que la jarre peinte ci-dessous dont on voit les deux personnages peints au pourtour (elle corrobore l'indication de Marianne Boussuge-Brault qu'Ali affectionnait de peindre sur des supports variés, notamment en trois dimensions)
Pour faire bonne mesure, je remets ici, annobli en texte de note, le témoignage de Marianne Boussuge-Brault à propos de cette "Maison des Artistes" qui est à Essaouira décorée avec des peintures d'Ali. Dommage que l'hôte dont elle parle ait été si rétif que cela à ce qu'elle puisse prendre des photos.
"A Essaouira au mois de septembre, nous avons logé dans une maison d'hôte nommée la maison des artistes. S'y trouve exposée l'œuvre géniale d'Ali (brèves biographiques glanées auprès de notre hôte qui lui voue un culte: plus ou moins SDF durant toute sa vie (aujourd'hui terminée), ancien soldat de la guerre d'Algérie dont il a gardé un profond traumatisme, a vécu à la maison des artistes pendant un moment: le propriétaire lui a laissé "carte blanche" dans la maison en échange d'un toit, à manger et de leur amitié). Ali peint sur tout et utilise tous les supports: fenêtre, tables, chaises, toile etc. Des œuvres variées, parfois brutales rappelant les horreurs de la guerre, parfois très colorées et souvent oniriques. L'âne est une figure qui revient dans la plupart de ses toiles. Nous n'avons pas pris de photographies, notre hôte étant rétif à cette idée mais je pense qu'il suffit de frapper à la porte ...et de découvrir Ali." (Marianne Boussuge-Brault)
La salle de l'exposition "L'art brut à l'ABRI" où se trouvaient les œuvres de quelques créateurs d'Essaouira, dont Ali, découverts par Patricia Allio (l'ABRI était le nom de –la paradoxalement éphémère!– association qu'elle avait fondée avec Frédéric Nef dans le but de protéger des créations d'art brut... ; autour étaient disposées des pièces sculptées de Jean Grard, des photos, au fond, d'Olivier Thiébaut..., ph. BM, 2001
10:13 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ali, essaouira, l'art brut à l'abri, patricia allio, art brut marocain, olivier thiébaut, jean grard, bruno montpied, pierre jaïn, art brut en bretagne, darnish | Imprimer
Commentaires
Merci pour ton très bon blog et très kool considérations sur le non-art ( celui du fric ).
Kool de pouvoir se balader du côté des p'tits ateliers du Maroc.
Un peu désolé de voir ces beaux dessins-peintures-sculptures... atterrir dans cette sorte de "galerie". Comme si l'art ne servait à rien !!!
Moi je dis : NON !!!
L'art sert bel et bien à quelque chose !
Chant immémorial, toujours incomplet, et toujours renouvelé, aussi humblement et fièrement que n'importe quel autre travail humain ( balayeur(yeuse), boulanger, prolo, président (cf. le président actuel de l'Uruguay), intello ou scientifique, curé, etc.
Chant immémorial, pour peu que l'on veuille bien un monde, non pas de dignité, mais de fierté, de chacun(e), et un monde qu ne soit pas d'échange mais de partage.
Pas seulement le partage des richesses matérielles , mais surtout du bonheur d'exister !!!
Il n'est même pas besoin de croire en aucun dieu, déesse (même si l'on respecte) pour cela : juste savoir que pour être heureux, il faut que l'autre soit heureux(-reuse) !
Bien affectueusement à toutes et à tous,
Monde Indien.
Écrit par : monde indien | 12/10/2013
P.S. : je rajoute, à quoi sert l'art si ce n'est à se fourvoyer dans une galerie ou dans le living d'un p'tit couple de la classe moyenne ?
Que fait "Las Pinturitas" dans son p'tit resto désaffecté? Je n'y suis jamais allé, mais j'aimerais bien y faire un tour avec ma femme et y déboucher quelques bonnes bouteilles de rosé avec elle -et bien rigoler, bien sûr !
L'art sert à ça, ne sert qu' à ça !!!
Écrit par : monde indien | 12/10/2013