Fusils chinois rapide 6h46 et chasseurs bombardiers du rêve noir, André Robillard (30/03/2009)
Du 28 mars au 19 avril, les sculptures d'assemblage et les dessins d'André Robillard viennent faire un tour plus conséquent que dans le passé (voir la présentation de la collection Eternod-Mermod) au musée de la création dite franche, à Bègles. Un vernissage, pardon l'inauguration, aura lieu le vendredi 3 avril, un peu confidentiel comme voudrait peut-être le suggérer ce terme d'inauguration placé là pas au hasard...
Cela a lieu en parallèle avec une autre série de représentations du spectacle Tuer la misère (voir ma note du 3 juin 2008 ) qui se tiendra à Bordeaux (au "TNT Manufacture de Chaussures", tél: 05 56 85 82 81, représentations les 7, 8 et 9 avril). Ce sera l'occasion de constater comment évolue le travail de Robillard, sur lequel j'ai entendu ces jours-ci de nombreuses rumeurs, sur des collectionneurs qui rafleraient son travail, sur une certaine excitation bref qui l'entourerait, lui dont la réputation de créateur de l'art brut ferait tourner la tête à nombre de rapaces...
Les performers du spectacle, Charlotte Ranson et Alexis Forestier, demandent régulièrement à Robillard de décorer de ses oeuvres les scènes où ils jouent, où il clame ses diatribes en langages martien ou allemand guttural burlesque. Sont-ce ces oeuvres-là aussi qui seront présentes? Peu d'oeuvres proviendront de la collection permanente du musée en tout cas (une ou deux ?). Quelques collectionneurs, dont Frédéric Lux, déjà cité ici, ou Michel Leroux, ont prêté des éléments de leurs trésors. Reste à savoir s'il n'y a pas au fil du temps (André Robillard crée ses fusils et autres depuis les années 60), comme dans le cas d'autres créateurs qui n'arrivent pas toujours à faire face à la demande trop pressante des "clients", une dévitalisation et une tendance à l'inachèvement embryonnaire des oeuvres de la part de cet étonnant créateur qui reste une véritable force de la nature (toujours solide malgré ses soixante-dix ans dépassés).
02:14 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, andré robillard, création franche, tuer la misère | Imprimer
Commentaires
André Robillard devant une affiche de Zinedine Zidane auquel il est beaucoup moins tendance de le comparer. Et pourtant? Bientôt un Robillard surmédiatisé au musée Grévin?
C'est curieux, est-ce la convergence des informations sur Robillard et sur Madeleine Lommel dans votre blog? J'ai vaguement le souvenir d'une après-midi à l'Aracine où se trouvait beaucoup de monde dont un Robillard au visage plutôt inquiétant, voire angoissant, mais aussi déjà un peu cabotin? Pouvez-vous me préciser si cela est possible?
Quant au rapprochement avec Lobanov, c'est finalement seulement une évidence thématique, est-ce que ça a vraiment un sens supérieur du point de vue pictural?
Régis
Écrit par : Régis Gayraud | 17/04/2009
Désolé, Régis, je n'ai que peu de souvenirs d'être allé avec vous à un de ces vernissages à l'Aracine. J'ai même été surpris à dire vrai de vos souvenirs à ce sujet. Robillard, je ne l'ai jamais vu directement à l'Aracine. Au premier vernissage de 1984, je crois me souvenir que j'étais arrivé après sa prestation à l'accordéon, dont tout le monde me parla ce soir-là après coup. J'ai eu l'impression que je ne l'avais jamais rencontré avant ces derniers mois. Mais je peux me tromper, avoir oublié...
Robillard cabotin? Vous faites fausse route je crois. Ou alors c'est un cabotinage très naïf, comme celui d'un enfant. Le mot ne lui va pas...
La ressemblance avec Lobanov se fait bien entendu sur la convergence des thématiques. Cependant, il y a aussi une naïveté commune aux deux. Ce mot de naïveté étant selon moi à utiliser faute de qualificatif plus adéquat pour désigner ce drôle de mélange d'expression enfantine et de regard à culture adulte...
Écrit par : Le sciapode | 17/04/2009
Il existe un cd du spectacle"tuer la misère" et c'est vraiment bien.
Écrit par : dahyotcaroline | 04/06/2010