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Papier Gâché contre Recoins, tout contre (et non pas Recoins contre Tumbélé), samedi, rue de la Fontaine au Roi
Titre mystérieux, n'est-ce pas? Un peu moins si l'on se réfère à ma note du 2 décembre, et encore moins si on a déjà eu l'audace d'aller compulser fiévreusement le n°4 de la revue Recoins-Coins dans les deux seules librairies parisiennes à l'avoir (La Halle Saint-Pierre et Bimbo Tower). Il contient un article que je n'avais pas évoqué, en dépit de la légitime curiosité qu'il avait fait naître en moi, qui traitait de la musique antillaise d'avant le zouk, dont l'auteur de l'article, Emmanuel Boussuge, nous disait que la réputation était envahissante (je suis bien d'accord, le zouk me gonfle très vite). EuBé attire l'attention dans cet article sur les racines de la biguine (pour résumer vite, comme il dit), racines qu'on appelle Tumbélé, musiques faisant l'aller-retour entre rumba congolaise et biguine. Cette musique que je suis allé consulter sur le site de l'éditeur de la compil (Soundway Records, label britannique) que l'article cherche à nous faire découvrir paraît en effet tout à fait excitante. Qu'on en juge avec cet extrait en libre écoute sur le site en question:
Extrait de la compil d'Hugo Mendez de musique Tumbélé parue chez Soundway Records
C'est assez agréable, hein? Et puis le créole est si fascinant... Eh bien, une occasion va peut-être être donnée d'entendre plus de disques en rapport avec ça (ou autre chose) au cours d'une réunion intitulée "Papier Gâché Party vs Recoins Tumbélé" et programmée à 20h pour demain samedi 11 décembre. Ce sera au "Un Do/ Re-Do", 75, rue de la Fontaine-au-Roi, Paris XIe ardt. On y mangera, boira et écoutera des disques, paraît-il. Papier Gâché est le nom d'un fanzine graphique où l'on retrouve un collaborateur de Recoins, Bastien Contraire.
10/12/2010 | Lien permanent | Commentaires (5)
Mad Métallos
On nous annonce une exposition d'une petite partie de la collection du Madmusée de Liège qui aura lieu à Paris dans les tout prochains jours, du 16 au 30 avril (vernissage le jeudi 15 à 18h), à la Maison des Métallos dans le 11e ardt face à la mosquée de la rue des Couronnes. Seront présentées des oeuvres de Serge Delaunay (Bel), Umberto Bergamaschi (It), Pascale Vincke (Bel), Wouter Coumou (Pays-Bas), Martha Branten (idem), Dwight Mackintosh (à signaler l'exposition parallèle située non loin de la Maison des Métallos, à la Galerie Impaire, rue de Lancry dans le 10e ardt, entièrement consacrée pour le coup à Mackintosh, qui fréquenta longtemps le Creative Growth Art Center d'Oakland en Californie - dont la Galerie Impaire est comme on le sait l'émanation parisienne), Paloma Gonzalez (Esp), Hans-Jörg Georgi (All), Antonio Dalla Valle (It), Marco Raugei (venu du centre italien de La Tinaia, si je ne me trompe?), Wataru Saitou (J), Cathy Staughton (Aust.), Bernard Grandgirard (Sui) et Giovanni Galli (It).
Voici ce qu'écrivent les animateurs du Madmusée pour définir quelque peu le sens de leur action: "Inauguré en octobre 1998, ce musée valorise les démarches artistiques de personnes déficientes mentales. (...) Dévoilé pour la première fois à Paris, ce singulier patrimoine trouve sa source dans d'audacieux ateliers de pratiques artistiques, développant à la fois l'apprentissage de techniques rigoureuses et une éthique respectueuse de la personnalité et de l'inventivité de tout artiste. Aucune intention thérapeutique ou occupationnelle n'y a droit de cité."
Je connais assez mal les oeuvres présentées, et comme j'ai toujours eu la flemme de me rendre à Liège, je pense donc que c'est une bonne occasion d'en savoir plus.
Maison des Métallos, 94, rue Jean-Pierre Timbaud, 11e, Paris. Expo en entrée libre, ouverte TLJ de 14h à 19h, nocturne le jeudi jusqu'à 22h.
06/04/2010 | Lien permanent | Commentaires (2)
Marielle Magliozzi monte à Paris
Samedi 23 janvier prochain à l'auditorium de la Halle Saint-Pierre, rue Ronsard à Paris sous le Sacré-Coeur toujours aussi boursouflé, nous aurons l'occasion de rencontrer Marielle Magliozzi qui, afin de présenter de manière vivante son récent ouvrage, Art brut, architectures marginales, un art du bricolage, paru à L'Harmattan en 2008 (je l'ai évoqué en juillet 2008), fera un exposé accompagné de quelques images. Début de la causerie prévue à 15h et durée de la prestation environ une heure. Votre serviteur aménera pour l'occasion, afin de seconder Miss Marielle, une copie du petit film en super 8 (tourné en 1987) qu'il a consacré au "caillouteux" Marcel Landreau (ancien cheminot, ancien pâtissier), ce qui sera une occasion de voir à quoi ressemblait le jardin d'origine avec sa procession de mariage, son manège, sa cathédrale, ses personnages arcimboldesques en silex collés (le film -muet- montre le manège de danseurs en silex en train de tourner), dont certaines pièces, a-t-on appris récemment ont été heureusement préservées, suite à leur déménagement par leur auteur dans les Deux-Sèvres au début des années 1990. Marielle Magliozzi, je l'ai déjà dit, illustrera son exposé de quelques images se rapportant à la vingtaine d'environnements qu'elle aborde dans son ouvrage et elle évoquera la question de la délicate question de la pérennité de ces excentriques ouvrages créés dans l'immédiateté la plus radicale, sans souci généralement de leur postérité. Rendez-vous donc à la Halle samedi!
Mais attention, il est prudent de réserver sa place, car la salle est petite... 01 42 58 72 89
19/01/2010 | Lien permanent | Commentaires (2)
Expo-parcours Jean Smilowski à Lille du 10 au 24 octobre
Voici que j'apprends qu'un parcours consacré à la mémoire du créateur inspiré Jean Smilowski se tient depuis le 10 octobre dans le Vieux-Lille, et ce jusqu'au 24. Pressez-vous, si vous avez la disponibilité pour aller chez nos amis lillois. Vous pourrez d'une pierre faire deux coups. Les déviants textiles (voir note du 16 octobre) et Smilowski.
Je ne tenterai pas aujourd'hui de dépeindre tout du long qui était ce curieux bonhomme, que je découvris il y a de nombreuses années dans une expo de l'Aracine en 1992, Art et Bricolage, à Neuilly-sur-Marne, et dont l'oeuvre a été conservée après sa mort (1989) par les fervents admirateurs de l'association La Poterne. Il vivait misérablement dans une sorte de cabane, qu'il appelait "Mon ranch", ou "Mon palais", au pied des fortifications du Vieux-Lille, qu'il avait décorée d'une fresque consacrée à Ramona et à Sitting-Bull (il avait un certain goût pour les Peaux-Rouges), fresque en bas relief que l'on peut admirer aujourd'hui dans l'entrée de la mairie du Vieux-Lille (charmante petite bâtisse). Plusieurs de ses oeuvres, sculptures, assemblages, malles peintes, sont conservées à la fois par l'association La Poterne qui les montre à l'occasion de dates anniversaires comme en ce moment, mais aussi par le musée d'art brut issu de la collection de l'Aracine qui se trouve désormais hébergé à Villeneuve-d'Ascq (une quarantaine d'oeuvres de Smilowski, selon La Poterne, est entrée en 1992 à l'Aracine). Vous aurez beaucoup plus de renseignements au sujet des lieux d'exposition actuels à Lille en cliquant sur le mot parcours.
Jean Smilowski, malle avec effigie de Ramona et maquette d'avion de chasse des années 1940, extraits d'un "coffret-cadeau" édité par l'association La Poterne vers 1993
17/10/2009 | Lien permanent | Commentaires (1)
Les ”peintures idiotes” d'Anne Marbrun
Je ne sais que peu de choses d'Anne Marbrun. Des textes d'elle ont été publiés de ci de là en plaquettes et recueils chez divers petits éditeurs secrets (comme L'Oie de Cravan à Montréal, Wigwam Editions à Rennes, L'Escampette à Chauvigny -où, on l'espère, on n'est pas chauvigniste). Autrefois, aux éditions A la Fée Verte, éphémère maison d'édition de Joël Gayraud, je me souviens qu'il y eut aussi un texte d'Anne Marbrun, La Petite (édité en 1983). Qui est désormais disponible à L'Oie de Cravan. Est-ce la même Anne Marbrun qui a également publié un roman sur la Commune, Le sang des cerises? Il semble que oui.
10/01/2009 | Lien permanent | Commentaires (1)
Muscle carabine, quoique...
Je reçois tout un tas d'avis venus de tous bords. Aujourd'hui, c'était un petit mot du groupe des United Dead Artists, qui paraît être un foyer de graphistes particulièrement inventifs qui doit avoir des accointances avec l'Arts Factory, du côté de la rue Beaurepaire dans le 4e à Paris, et tout ça... Je regarde généralement leurs cartons d'invitation avec un sentiment mêlé ne me sentant concerné qu'à demi. Je reconnais cependant qu'il y a du beau travail de ce côté-là. Ces graphistes, liés aux grafzines (je suis sûr que ça s'écrit pas comme ça) et autres fanzines sérigraphiés, participent d'une culture populaire graphique contemporaine qui a une tradition derrière elle, des filiations honorables (Crumb, les pochettes de disque, les pin'up sur les camions, les flippers, l'art modeste, etc.), je le reconnais bien volontiers. La créativité se déploie là aussi à l'évidence.
Ils sortent le numéro 3 de leur revue joliment appelé Le Muscle Carabine, dont on peut voir la couverture ci-dessus, avec un dessin dû à Stéphane Blanquet (ça fait un peu penser à l'outsider Vonn Ströpp qui a été montré il n'y a pas très longtemps à la Halle Saint-Pierre). Et sur le site des Artistes Morts Unis, on trouve le nom de Chris Hipkiss, souvent exposé et rangé chez les Outsiders anglais, tiens... On découvre aussi les dessins qui personnellement me font hurler de rire du Japonais Harukawa Namio, avec son personnage féminin au popotin absolument hypertrophié, la dimension même du fantasme. Il se glisse dans la perversité japonaise une touche d'humour et de délire loufoque qui me ravit. Pas vous?... L'infortuné placé dessous s'appelait-il Jean Soulacroup (ce qui prouve que, contrairement à ce que j'avançais dans ma note du 4 août 2007, on n'est pas toujours si bien placé en pareille situation)?
20/02/2009 | Lien permanent
Serge Paillard chez Robert Tatin, ou les pommes de Terre Intérieure
D’un travail minutieux de bénédictin surgissent ses dessins au rapidographe (à l’encre de Chine), ou depuis peu à la mine de plomb, tirés de son observation quasi hallucinée de simples pommes de terre. Les formes de ces tubercules sont on le sait aussi évocatrices pour l’imagination que les nuages, les murs lépreux (chers à Léonard) ou les pierres de rêve chinoises. Il pratique à partir de ses modèles une puissante voyance, reportant sur le papier le fruit de ses visions. Curieusement, les pommes de terre interprétées deviennent, une fois couchées sur le papier, des sortes d’îles cernées de vaguelettes qui leur confèrent comme un halo. Comme des visions enfermées dans de minuscules îles.
Plus l’espace sera restreint, semble-t-il, et plus la vision sera délirante, puisée dans des profondeurs inconnues de l’inconscient. Tout autour, l’île est cernée par la menace du grand vide de la page blanche. Comme si l’imagination s’exaltait d’être ainsi encerclée par le néant.
Ces lignes avaient été écrites à propos de Serge Paillard, peintre figuratif lavallois indépendant des écoles et des styles ambiants, pour le catalogue du 9e Festival d'Art Singulier à Aubagne en 2006. Pour des raisons de place comme on dit il ne parut pas. Je ne saurais pourtant rien ajouter aujourd'hui à ce que je ressens devant les fins dessins de cet artiste, postier à ses heures, au parcours sinueux et authentique qui depuis quelque temps a ouvert un nouveau chapitre fort visionnaire dans son travail de créateur d'images, le "voyage en Patatonie". Sa complicité avec les pommes de terre en est la cause.
Voici qu'il expose au Musée Robert Tatin à Cossé-Le-Vivien (Mayenne), dans la salle dédiée aux contemporains, baptisée "La Grange", du 21 juin prochain (jour de vernissage) au 31 décembre 2008. Nous aurons le temps donc pour aller le découvrir. L'expo s'intitule "Nouveau voyage en Patatonie".
Bibliographie:
Bruno Montpied, Serge Paillard en Patatonie, in SURR n°5, automne 2005 (adresse de SURR (revue du Groupe de Paris du mouvement surréaliste): 122, rue des couronnes, Paris, 75020, et site web en lien ci-contre)
15/06/2008 | Lien permanent
Départ de Martha Grünenwaldt
J'ai appris grâce à l'animateur du blog sur l'art singulier, Frédéric Lux, la disparition à 97 ans de Martha Grünenwaldt. Elle eut longue vie, en dépit de nombreuses souffrances et difficultés (fille d'un musicien ambulant qu'elle accompagnait lors de ses tournées, elle fréquenta peu l'école, joua du violon aux terrasses des cafés pour nourrir ses trois enfants qu'elle dût élever seule après sa séparation avec son mari, puis fut domestique). Peut-être continuera-t-elle, désormais, à jouer du violon au ciel de notre mémoire en compagnie de l'accordéon de Pépé Vignes? Orchestre d'anges new look, avec pourquoi pas Pierre Jaïn à la batterie?
Il nous reste quelques documents sur elle (un petit film de Bruno Decharme par exemple, réalisé il y a peu de temps semble-t-il, peut être visionné sur le site de ce dernier), des quantités de dessins surtout (activité commencée en 1981), la plupart réalisés aux crayons de couleur et au feutre, ce dernier outil étant bienfragile hélas, comme on s'en convaincra avec le dessin ci-dessous, exécuté aux alentours de 1985, et qui a pâli...
Révélée par l'association Art en Marge de Bruxelles, elle fut souvent exposée chez eux (elle y eut une rétrospective en 2002 entre autres). L'Aracine aussi possède de nombreuses oeuvres d'elle (ainsi que le Musée de la Création Franche à Bègles), et il m'est déjà arrivé, en 1989 dans Artension (deuxième série), d'écrire au sujet d'une exposition Grünenwaldt organisée dans les locaux de l'Aracine à Neuilly-sur-Marne.
Martha Grünenwaldt utilisait tous les papiers qui lui tombaient sous la main, afin de satisfaire sa véritable compulsion de dessin. La femme, les animaux sont les sujets fréquents de ses dessins. Mais il y a aussi toute une efflorescence de motifs et d'ornements à la limite de l'abstraction, de l'informel, ambivalents comme dans une recherche de formes à la naissance (à la racine) de l'expression et de la mise en forme.
30/03/2008 | Lien permanent
A Rothéneuf, expo de l'association des amis de l'oeuvre de l'abbé Fouré et redécouverte d'une sculpture de ”l'Ermite”
Voici la nouvelle exposition à la fois documentaire et artistique sur l'abbé Fouré et "l'art brut en Bretagne" que présente l'association des amis de l'œuvre de l'abbé pour cet été à l'Hôtel le Terminus du Val, avec à la clé, l'exhibition, au moins sur l'affiche, d'une nouvelle sculpture attribuée au fameux ermite. Je dis cela ainsi, avec une feinte réticence, parce que rien ne nous a été transmis au sujet des conditions de cette attribution, d'où la sculpture provient, comment elle est parvenue entre les mains de l'association, est-on sûr qu'il ne s'agit pas d'une copie des œuvres de l'abbé dans un style "à la manière de", etc.
La sculpture retrouvée attribuée à l'abbé Fouré, avec la même inscription que sur le rosier précédemment retrouvé en 2010
Détail d'une carte postale du vivant de l'abbé montrant à gauche le gisant de St-Budoc avec l'ange étendant ses ailes au-dessus du gisant et des trois niches
Ce qui restait en 2010 du même autel de St-Budoc... ; l'ange est complètement rongé..., ph. Bruno Montpied
A bien la détailler, avec son inscription, "Œuvres de l'Ermite de Rothéneuf A. Fouré", surmontant la représentation taillée en bas-relief d'un gisant que paraît protéger un ange, représentation visiblement démarquée de la sculpture qu'avait taillée l'abbé dans les rochers le long de la côte (toujours visitables aujourd'hui comme on sait, quoique fort dégradés) montrant le gisant de Saint-Budoc, à bien la détailler, donc, on se dit que le style ressemble apparemment bien à celui de l'abbé, et qu'il pourrait s'agir, par exemple, d'un panneau autrefois apposé à l'extérieur de l'ermitage pour indiquer aux curieux ce que le musée de l'abbé abritait derrière son mur crénelé, surmonté de têtes sculptées en pierre. Si cette hypothèse se révélait fondée, cela ouvrirait un espoir que d'autres pièces de ce petit musée incroyable aient pu être sauvées.
Autre sculpture retrouvée de l'abbé Fouré en 2010, apportée par sa propriétaire au cours d'une exposition montée à Rothéneuf par Joëlle Jouneau, ph. BM
Je veux le croire en tout cas. Sans pourtant effacer l'intuition funeste que j'ai depuis fort longtemps, selon laquelle on risque bien de ne retrouver des sculptures de l'abbé, finalement, que peu de pièces décisives, soit des cadeaux faits à des obligés (comme la sculpture d'un rosier qu'on vit réapparaître à Rothéneuf lors d'une expo des débuts de l'Association en 2010, j'en avais parlé ici même, et voir ci-dessus), soit des meubles, des objets manufacturés ayant appartenu à l'abbé, ou des sculptures sans grande valeur, ayant quitté l'ermitage en 1910 lors de la vente aux enchères qui suivit la mort de l'abbé et dont j'ai publié le récit, écrit par Eugène Herpin, alias Noguette, dans le dossier que j'ai consacré au musée disparu de l'abbé Fouré dans la revue L'Or aux 13 Îles n°1 en janvier 2010 (dossier qui contenait aussi la réédition du Guide du Musée de l'Ermite). J'ai ainsi personnellement vu passer (récemment) sous mes yeux des reproductions d'un fauteuil de l'abbé (authentique puisqu'on le reconnaît sur une carte postale de la Belle Epoque, l'abbé étant assis dessus), parti d'une collection privée parisienne en direction de Montpellier (paraît-il), de même qu'on a pu voir il y a bien plus longtemps un tabernacle de l'abbé reproduit dans le livre de Michel Ragon, Du côté de l'art brut, ou qu'on peut encore découvrir une commode que possède Bruno Decharme dans la collection d'art brut ABCD (voir ci-dessous).
Fauteuil de l'abbé de passage dans une collection privée parisienne (voir ci-dessous du temps où l'abbé s'asseyait dessus)
Le même fauteuil (qui provient d'une vente aux enchères qui se tint à St-Malo dans les années 1980, où selon le témoignage du collectionneur qui le posséda un temps se vendirent quelques rares meubles de l'abbé que fort peu de gens se disputèrent...)
Tabernacle à usage privé de l'abbé Fouré ,tel que reproduit dans le livre cité de Michel Ragon
Commode en provenance également de chez l'abbé Fouré, collection ABCD
La réapparition de cette seconde pièce de bois sculpté de l'abbé Fouré, due à l'incroyable ténacité de l'animatrice de l'association des amis de l'œuvre de l'abbé, Joëlle Jouneau, acharnée à collecter depuis environ cinq ans, à rassembler toute la documentation possible sur l'œuvre et la vie de "l'Ermite", apporte cependant une assise certaine à ces archives auxquelles on souhaite de trouver à Rothéneuf un local plus pérenne.
Simone Le Moigne, coll. Art Obscur (à noter une petite -j'ai dit "petite"...- parenté d'inspiration dans cette toile avec les images que crée en Vendée Yvonne Robert)
Détail d'un objet sculpté, du "patient de St-Avé", coll. Art Obscur
En parallèle de la présentation de cette sculpture retrouvée, l'association a choisi de présenter des œuvres provenant de divers autres points de la Bretagne, soit empruntées à la collection de l'Art Obscur de Michel Leroux (Simone Le Moigne, peintre naïve ; le "patient de St-Avé" avec une sculpture d'inspiration populaire assez énigmatique ; Yvette et Pierre Darcel, créateurs d'un environnement dans la région briochine dont j'ai abondamment parlé dans mon Eloge des Jardins Anarchiques et ici même au sein de plusieurs notes), soit provenant d'autres sources, comme des œuvres du sculpteur de Kerlaz, Pierre Jaïn (il est cher à mon cœur depuis que j'ai aidé à sa redécouverte dans l'exposition d'Art Insolite au musée rural des arts populaires de Laduz en 1991), probablement prêtées avec le concours de son petit neveu Benoît Jaïn, ou encore des œuvres de Jean Grard et d'Alexis Le Breton, tous deux créateurs d'environnements dont peu de pièces circulent en dehors des sites qu'ils créèrent en plein air (celui de Jean Grard a de plus été démantelé quelques années après sa disparition).
Pierre et Yvette Darcel, la table du petit déjeuner avec cafetière et moulin à café, ces deux accessoires ayant donc fait (voir témoignage de Michel l'égaré ci-dessous en commentaires) l'objet de répliques séparables de l'environnement proprement dit, certaines étant montrées dans l'expo à Rothéneuf, ph. Bruno Montpied, 2009
29/06/2015 | Lien permanent | Commentaires (7)
Un message d'Agnès et Sophie Bourbonnais
Voici un mois, le 10 août, que notre mère, Caroline Bourbonnais, nous a quittés dans sa quatre-vingt-onzième année, sans souffrance, dans sa maison de Dicy, entourée de ses proches. Nous tenons à remercier très chaleureusement tous ceux qui nous ont témoigné leur sympathie.
Souvenons-nous du parcours de Caroline et d’Alain qui se marièrent en 1955. Caroline, après l’avoir soutenu dans ses projets d’architecture, l’accompagna dans l’aventure de l’Atelier Jacob, galerie d’art hors-les-normes à Paris de 1972 à 1983. A la fermeture de celle-ci, ils créèrent ensemble le musée de La Fabuloserie à Dicy dans l’Yonne.
Tous ceux qui ont connu nos parents se souviennent que cette aventure était en permanence partagée par toute la « tribu Bourbonnais », comme l’ont nommée Jean Dubuffet et Michel Ragon: visites chez les créateurs, montage des expositions à l’Atelier Jacob, participation active à la fabrication des Turbulents et aux films, à l’impression des gravures, sauvetage du Manège de Petit Pierre…
Au décès d’Alain en 1988, notre mère a pris la direction du musée familial et c’est tout naturellement que nous avons mis nos compétences respectives et celles de nos conjoints au service de La Fabuloserie pour la gestion des travaux, la participation à la conception et à la réalisation des quatre ouvrages édités par La Fabuloserie et par Albin Michel et, depuis quelques années, pour la gestion du personnel et des finances.
Ainsi, nous avons déjà imaginé l’hommage que nous souhaitons rendre à notre mère, dont la motivation pour la mise en valeur de la collection est notoirement reconnue, ainsi que son énergie à développer le rayonnement national et international de La Fabuloserie.
Cet hommage prendra la forme, à la saison prochaine, d’une exposition, dans une pièce entière du musée, consacrée à ses découvertes et ses apports à la collection, sans oublier les créateurs avec lesquels elle avait tissé des liens d’amitié. Nous espérons que tous ceux, fort nombreux, qui nous ont fait part, depuis le 10 août, de leur admiration et de leur affection pour Caroline se feront un plaisir de nous accompagner dans cet hommage. A la saison prochaine donc à Dicy.
Agnès et Sophie Bourbonnais
14/09/2014 | Lien permanent | Commentaires (2)