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01/12/2008

Nathan Lerner, l'inconnu de Chicago que nous devrions mieux connaître

   J'ai toujours entendu parler de Nathan Lerner et de sa femme Kiyoko Lerner par le biais des expositions ou des catalogues consacrés à l'existence et l'oeuvre hors du commun d'Henry Darger, cet homme solitaire et replié sur lui-même qui créa des kilomètres de manuscrits et de fresques où il donnait libre cours à son invention de pays imaginaire où se déroulaient des combats homériques et parfois sanglants entre des bataillons de petites filles nues et de glaçants adultes acharnés à les vaincre et les étriper... On sait que ces deux-là logeant Darger dans un studio à Chicago, à la mort de ce dernier, découvrirent médusés ces manuscrits gros de milliers de pages illustrées.

Nathan Lerner, l'héritage du Bauhaus de Chicago, affiche de l'exposition du Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, 2008-2009.jpg

   Or, qui était Nathan Lerner (disparu en 1997) ? Le musée d'art et d'histoire du judaïsme (le MAHJ) s'attaque à la question du 13 novembre 2008 au 11 janvier 2009. On y apprendra entre autres qu'étant né en 1913 et ayant vécu semble-t-il toute sa vie à Chicago, y ayant étudié au New Bauhaus fondé dans cette ville en 1937 par Lazlo Moholy-Nagy, alors réfugié d'Allemagne, il pratiqua la photographie notamment en captant la vie du quartier populaire de Maxwell Street à Chicago fréquenté par les émigrés juifs d'Europe de l'Est (fuyant les pogroms, la misère et  la conscription russe), plus dans une perspective de composition plastique que dans un esprit documentaire. Il semble que cette recherche fut avant tout expérimentale ne visant nullement à conférer à son auteur une position de spécialiste. Commencée au moment de la Grande Dépression des années 30 aux USA, elle fut menée en toute indépendance par le photographe. La rencontre, bien ultérieure (dans les années 80 il me semble), avec l'art brut, incarnée par la découverte de l'oeuvre cachée de son locataire Henry Darger, selon l'intuition que j'en ai, pourrait bien être très peu le fruit d'un hasard pur... Après la Seconde Guerre Mondiale, et après la mort de Moholy-Nagy, Nathan Lerner se tourna davantage vers le design, ce qui était un prolongement d'une recherche marquée par le sens de la mise en relation de l'homme avec toute chose, quêtant pour ce faire des moyens d'expression interdisciplinaires. Cette exposition me paraît pour toutes ces raisons parfaitement alléchante, isn't it...?

Le MAHJ se trouve dans l'Hôtel de Saint-Aignan, 71, rue du Temple, 75003 Paris. Se reporter au lien placé ci-dessus pour de plus amples renseignements d'ordre pratique ou pour connaître les animations présentées dans le cadre de cette expo (Le 19 novembre par exemple, a déjà eu lieu un récital de piano par Kiyoko Lerner). Un catalogue est édité à l'occasion de l'exposition.

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