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13/12/2014

Postérité des environnements (10): Vente de la Base de la Menegatte d'Arthur et César Vanabelle

      J'apprends que la ferme des Vanabelle, connue pour ses maquettes d'avions sur le toit, ses canons anti-aériens en matériaux récupérés, son tank bâti au-dessus d'une fosse à purin, ses silhouettes de soldats de la débâcle de 1940, etc., a été finalement vendue à un particulier, tandis que la mairie de Steenwerck, la commune où se trouvait la ferme, aurait annoncé vouloir récupérer les pièces assemblées soi-disant pour un "musée local". On sait qu'une association (l'ASMA, animée par un artiste, Gricha Rosov) s'était créée pour tenter d'imposer l'idée d'une sauvegarde du site en l'état, au risque d'en changer profondément le sens (on parlait d'une résidence d'artiste...). Il y aura finalement eu beaucoup de bruit pour un piètre résultat. Et ce qui est étonnant, c'est que cette association n'ait pu finalement contrôler la personne qui vendait la ferme, et que l'opération ait eu lieu en secret. On se demande quelle en fut la raison.

      Autre question aussi qui se pose: pourquoi la commune veut-elle garder ces assemblages hors du site dans un "musée local" où, en l'absence d'autres pièces du même acabit (art populaire, arts d'autodidactes...), on peut prévoir qu'elles ne prendront que peu de sens et qu'elles finiront par y végéter et y mourir...? Alors que leur place, puisque démantèlement fatal il y eut (comme je m'en doutais), serait bien plus évident au musée du LaM dans le département des habitats poétiques à Villeneuve-d'Ascq où l'on possède déjà pas mal de documentation sur la ferme des Vanabelle, ainsi que des relevés minutieux de ses installations...  Le tank, les canons et les avions voisineraient là-bas avec d'autres pièces tout aussi fiévreuses et on aurait l'assurance que les conservateurs sauraient les présenter dans une contextualisation vidéo et/ou photographique idoines...

 

Photo-aérienne-du-site,-ann.jpg

Vue aérienne du site des Vanabelle, rue de la Menegatte à Steenwerck, date non portée, d'après une photo qui se trouvait accrochée dans la salle à manger d'Arthur et César lors de ma visite en 2009

 

Commentaires

"Alors que leur place,..., serait bien plus évident au musée du LaM dans le département des habitats poétiques à Villeneuve-d'Ascq"

voilà qui me semble plein de bon sens !

Écrit par : Jean Luc | 18/12/2014

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C'est bien dommage mais c'est dans l'air de notre époque???

Écrit par : roger ernest jankow | 18/12/2014

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Vous vous trompez, M. Jankow, ça n'est pas tant typique de notre époque que vous vous plaisez à le croire un peu facilement, permettez-moi de vous le dire. La situation des environnements spontanés est un peu meilleure qu'autrefois, où l'on aurait rasé, détruit, effacé en deux temps trois mouvements sans autre forme de procès. Certains sites ont été transférés intégralement (Le musée de la Doller à l'Ecomusée d'Alsace. Un autre a été certes démantelé mais vendu en pièces détachées (André Hardy près de Tinchebray dans l'Orne). D'autres ont été restaurés par les architectes des Monuments Historiques (Le Palais Idéal, Picassiette, Jean Molette, etc.). Certains sont entretenus et conservés par les familles (Burlin du côté de Cintegabelle, René Escaffre dans le Lauragais, Lucien Favreau dans les Charentes, Léopold Truc à Cabrières d'Avignon, M. Créa à Avignon...). Etc., etc... Donc M. Jankow, documentez-vous avant de jeter l'oukase sur une époque devenue bien plus hospitalière en ce qui concerne au moins les environnements d'autodidactes que ce que vous voulez bien nous en dire.

Écrit par : Le sciapode | 18/12/2014

Une époque qui a su rendre l'air irrespirable...

Écrit par : L'aigre de mots | 18/12/2014

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