22/09/2015
Découverte de Claudie Gousset, dessinatrice en couleur
Gousset, c'est un nom qui me fait songer... Et si c'était le gousset où le lapin poursuivi par l'Alice de Lewis Carroll remet sans cesse sa montre?
Claudie Gousset, sans titre, 30 x 40 cm, crayons et feutres, sans date
Elle habite dans la région bordelaise, elle dessine depuis fort longtemps, me dit-elle, mais elle s'est contentée jusqu'à ces dernières années d'exposer ses œuvres dans l'espace réservé du cercle familial. Elle peut recourir au noir et blanc, mais ce qu'elle préfère avant tout, c'est nager avec délectation dans la couleur. Elle paraît cultivée, elle fit des études littéraires liées au monde germanique, elle a été bibliothécaire.
Deux autres œuvres aux crayons, feutres et à la gouache, sans titre sans date
Dans les œuvres que l'on peut découvrir sur son site web, je préfère personnellement les œuvres narratives. Elle dessine en effet aussi, en dehors de ces dernières, des œuvres où l'ornemental revendique de prendre beaucoup de place. On sent des influences dans son travail, par moments on voit un Wolfli pointer le bout de son nez dans une de ses compositions. Elle avoue être allée au musée de la Création Franche, y avoir admiré les travaux de Claudine Goux (ça commence en plus comme son nom, Goux...sset), ou ceux de Gilles Manero. Son travail en tout cas est sensible, et me paraît prometteur. A suivre donc.
Claudie Gousset, 40 x 30 cm, feutres, crayons, gouache, sans titre, sans date
00:07 Publié dans Art immédiat, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : claudie gousset, artistes bordelais, création franche, ornementation, gilles manero, art singulier | Imprimer
Commentaires
Un autre nez se pointe dans ses dessins, celui d'Augustin Lesage et l'emploi immodéré de motifs géométriques jusqu'à la saturation, les personnages se confondant dans les décors traités de la même manière.
Avec toi, je partage ta préférence pour les œuvres plus narratives et poétiques.
A suivre donc,
Écrit par : gilles manero | 22/09/2015
Répondre à ce commentaireMerci, quand même, d'avoir regardé ce que je dessinais...
Eh, oui, des formes géométriques !!!
Ça délasse...
Donc, en bref, vous n'avez pas aimé ?
A suivre ? ce sera, je pense, un petit peu la même chose. Hélas !
Amicalement. Claudie
Écrit par : claudie gousset | 23/09/2015
Aïe, Claudie, faut jamais dire à Gilles que ce que vous faites, ça "délasse"... L'art est beaucoup trop sérieux selon lui pour que l'on puisse dire un truc pareil...
Écrit par : Le sciapode | 23/09/2015
Répondre à ce commentaireLes goûts et les couleurs… J'aime beaucoup, pour ma part, cette fusion des personnages dans le décor, ces motifs géométriques. Il semblerait que terre et air et chair sont du même tissu. Tissu, c'est bien le mot. Il y a quelque chose des tapis berbères dans cette succession de traits, de points, de filaments, de nodules.
Les mots et les choses… Ça délasse, dites-vous, et le Sciapode s'alarme. Je comprends votre sensation. On sature la toile, le carton, la page de formes qui se répètent, qui se répètent, et l'on sent son cerveau d'abord envahi de pensées, de tracas, d'inquiétudes se vider, s'apaiser à mesure que ces marques se déversent.
Écrit par : Régis Gayraud | 23/09/2015
Répondre à ce commentaireMerci de me soutenir,
Je crois que vous avez compris mon "côté" berbère et (malheureusement ) pour certains, mon repos d'esprit lorsque je dessine.
Je suis, en général, super stressée et pour moi, dessiner n'est pas un travail : c'est du bonheur.
Amitiés
Écrit par : claudie gousset | 23/09/2015
Je ne m'alarme point, mr. Gayraud, je taquine, c'est tout.
Écrit par : Le sciapode | 24/09/2015
J'entends le mot "travail" ici, Mme Gousset, non pas bien sûr comme le travail-torture (trepalium je crois en latin que l'Aigre de Meaux me foudroie si je me trompe), mais comme élaboration créative qui appartient à celui ou celle qui la pratique. Rien à voir avec le travail aliéné. Les mots eux aussi peuvent être travaillés par d'autres sens plus merveilleux.
Écrit par : Le sciapode | 24/09/2015
Sans compter qu'il y a aussi des occasions où l'art peut se muer en torture quand même... C'est même parfois l'indice d'une œuvre qui va se révéler forte. Une vérité se démasque brutalement, causant de la souffrance à sortir au jour après avoir été refoulée dans la nuit de l'inconscience.
L'art n'a donc pas toujours à voir avec le "bonheur"...
Écrit par : Le sciapode | 24/09/2015
Répondre à ce commentaireEh oui! L'art est difficile. Il en a bavé, Flaubert, pour pondre Madame Bovary. Mais les affres de l'activité créatrice n'ont rien à voir avec l'ennui et les répugnances du travail aliéné. S'efforcer pour soi, c'est contribuer à se réaliser, s'efforcer pour un patron, c'est s'avilir et se ruiner. C'est dans cette perspective que le travail-torture (trepalium ou tripalium, l'un et l'autre se dit ou se disent) est à considérer.
Écrit par : L'aigre de mots | 25/09/2015
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