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14/04/2016

Du temps où Robillard faisait des fusils sans qu'on lui demande...

Fusil de Lommel à JG, vers 1985.jpg

André Robillard, un fusil des années 1980, coll. privée, Paris ; son propriétaire souhaite s'en défaire, écrire au Poignard Subtil...

     Je vous parle d'un temps où il n'y avait aucune pression acheteuse autour d'André Robillard. Ce qui ne veut pas dire, comme l'insinuent depuis quelques mois certains plumitifs qui roulent pour les galeries et les spécialistes qui voudraient confisquer l'art brut à leur usage exclusif (silence, on spécule), que c'était au temps "héroïque" où une poignée de mordus "se gardait l'art brut pour eux" (ils projettent, ces plumitifs: qui juge les autres, se juge, comme disait Gérard Lebovici). Non, simplement, la plupart se foutaient de l'art brut, et les "mordus" avaient beau faire ce qu'ils pouvaient pour en parler aux amateurs d'art, ces derniers faisaient la sourde oreille. Faut croire que le temps des cotes en hausse n'était pas encore venu leur déboucher les trompes d'Eustache.

     Vers 1985, l'Aracine balbutiait en son Château-Guérin, on était encore loin du LaM et de son musée-casbah. Sa papesse, Madeleine Lommel, remerciait ses sujets en leur octroyant parfois royalement quelque don, quand elle pouvait  repousser telle ou telle œuvre qu'elle ne jugeait pas idoine pour sa collection. Parfois, elle demandait quelques francs. C'est ainsi qu'un de ceux qui tournaient dans cet hôtel de Neuilly-sur-Marne reçut un jour le fusil robillardesque ci-dessus exhibé. Plutôt sommaire, non? André Robillard, notre nouveau chevalier des arts et lettres, ne s'était ce jour-là pas trop encombré de scotch et autres boîtes de pilchards démantibulées. Assez enfantin, avec deux serpents qui chevauchent un seul bout de bois sobrement peinturluré. Combien ça peut valoir aujourd'hui un truc aussi direct? Et vous imaginez qu'on le reproduise lui aussi en monument bis de 4 mètres de haut?