Rechercher : Ermite de rothéneuf
Nouvelle expo sur l'abbé Fouré, à St-Malo cette fois
Le Poignard Subtil, le blog qui vous donne en primeur les infos sur les expos dont ne parlent pas les médias artistiques (et pour cause? Ce silence indique peut-être que selon ces médias il ne s'agit pas d'art, mais alors qui en parlera ?... car tout de même, ces rochers et bois sculptés par l'ermite de Rothéneuf nous intéressent beaucoup) : une nouvelle manifestation est organisée début mars dans la ville de Saint-Malo, aux archives municipales, et toujours à l'instigation de l'Association des amis de l'œuvre de l'abbé Fouré, animée par la main énergique de Joëlle Jouneau.
Affiche faite à partir d'une carte postale agrandie montrant l'abbé posant devant la "besace" et le tronc qui était destiné à recueillir les dons qu'il distribuait, disait-il, aux pauvres
16/02/2011 | Lien permanent | Commentaires (1)
Il y a cent ans mourait l'abbé Fouré: le Guide de son Musée des bois sculptés réédité dans un dossier signé Bruno Montpi
Ouf, ça y est enfin, est paru le dossier que je préparais depuis des lustres sur les sculptures en bois de l'abbé Fouré, parfois appelé aussi l'ermite de Rothéneuf. Il sort dans une revue nouvelle, L'Or aux 13 îles, d'inspiration surréalisante, concoctée par le poète et collagiste Jean-Christophe Belotti, qui en l'espèce avec la collaboration d'un bon maquettiste, Vincent Lefèvre, a réalisé là un très bel objet (108 pages, illustrations noir et blanc et couleurs en majorité) .
N°1, janvier 2010. Cent ans après la mort de l'abbé, je tire ainsi mon chapeau à la mémoire de cet extraordinaire sculpteur de roches à l'air libre (sur la côte, au-dessus de la Manche, nous sommes dans la banlieue de St-Malo, dans un bourg qui fut autrefois du temps de l'abbé, au début de l'autre siècle, une station balnéaire en vogue) et sculpteur aussi, ce que l'on sait un peu moins, de bois aux formes tourmentées qu'il entassait dans son "ermitage" au coeur du bourg. Les cartes postales ont popularisé ces statues géniales qui étaient joyeusement peinturlurées en outre (ce que les cartes en noir et blanc ne révèlent malheureusement pas).
Le dossier se divise en deux parties, une introduction qui resitue le personnage, son oeuvre, et retrace également les étapes qui m'ont mené à découvrir vers 1989 l'existence d'un document étonnant que personne jusqu'ici n'avait songé à rééditer en son intégralité (en l'occurrence, en fac similé), le Guide du Musée de l'ermite, daté de 1919 (la même année que La Vie de l'Ermite de Rothéneuf, autre petite brochure plus biographique dûe à la plume de l'historien régional Eugène Herpin, dit "Noguette" et imprimée dans la même maquette chez le même imprimeur de St-Malo (R. Bazin)). Les lecteurs de ce modeste blog se souviendront peut-être que je l'ai mis en ligne ici même à la date du 24 septembre 2009. Ce Guide décrit par le menu les oeuvres que conservait le musée après la mort de l'abbé. Dans cette réédition de L'Or aux 13 îles, j'ai bien entendu mis en parallèle les cartes postales montrant les oeuvres décrites. Tout fonctionnait ainsi à merveille à l'époque pour les estivants qui visitaient l'Ermitage de Haute-Folie (tel était le nom de l'habitation de l'abbé). On pouvait repartir avec un guide et des images sur cartes postales. Ces dernières sont plus rares aujourd'hui que celles représentant les rochers sculptés, car les pièces sculptées et l'ermitage ont désormais disparu tandis que les rochers subsistent, sans qu'on sache très bien à quel moment l'anéantissement eut lieu (il faudra faire confiance aux chercheurs qui nous suivront pour éclairer ce point).
Pour marquer le coup de cette parution (veuillez lire les renseignements pratiques pour l'acquisition de la revue au bas de cette note), je ferai un exposé sur l'abbé Fouré à l'auditorium de la Halle Saint-Pierre, 2, rue Ronsard à Paris (18e ardt), le dimanche 7 février prochain à 15 heures, illustré de photos des sculptures de l'ermite, sur bois et sur roches. Jean-Christophe Belotti sera également là pour présenter la revue et toute l'étendue de son sommaire qui ne se limite pas, loin de là, à mon dossier sur l'ermite. On y trouve de nombreuses collaborations, un dossier fort important sur le peintre surréaliste discret Jean Terrossian, un article sur le film Démence de Jan Svankmajer, des textes polémiques à propos de Sade et de Nadja par Jean-Pierre Guillon pour le premier, et par Jorge Camacho, Bernard Roger et Alain Gruger pour la seconde, une enquête sur l'exaltation avec des réponses de Roger Renaud qu'illustrent des oeuvres de Josette Exandier fort belles ma foi. Le tout coiffé d'un éditorial rédigé par Jean-Christophe Belotti dont les collages parsèment la revue.
02/02/2010 | Lien permanent | Commentaires (15)
Un souvenir du musée d'art naïf de Flayosc (Var)
Nous sommes quelques-uns (assez peu tout de même il me semble) à recueillir les cartes postales relatives aux arts populaires, surtout relatives aux environnements spontanés. Dans le flot de ce que le hasard me propose, il arrive que certaine image me tire l’œil de façon imprévue.
Musée d'art naïf de Flayosc, le Musée et ses animateurs, photo Paul Teulade, 1973
Ces trois personnes revenues de l'année 1973, il y a exactement quarante années donc, posent avec chacune un tableau d'artiste naïf entre les mains. Ce sont des œuvres intéressantes qui plus est. Je n'en reconnais qu'une, facile à identifier, un Van Der Steen, l'homme qui peignait des chats tout à fait exubérants et colorés. A droite, le tableau avec ses nonnes au bain (semble-t-il) est tout à fait insolite aussi. Et le plus petit n'a pas l'air mal non plus. Je n'ai pas connu ce musée d'art naïf de Flayosc qui ne semble pas avoir duré bien longtemps. Il était probablement abrité dans la demeure blanche que l'on voit à l'arrière-plan de la carte postale, du moins on l'imagine. Du coup, ce musée fait figure de petit musée idéal dans sa vocation de défendre un art naïf non mièvre. Dommage que cela n'ait pas duré...
L'homme aux imposantes côtelettes et bacchantes qui tient le Van Der Steen, je le reconnais. Ce doit être à l'évidence Frédéric Altmann qui animait ce musée à l'époque, et qui se fit connaître par la suite dans le milieu des amateurs d'art brut et d'habitants-paysagistes populaires en publiant le livre La vérité sur l'abbé Fouéré, "l'Ermite de Rothéneuf" aux éditions AM en 1985 à Nice, où il rétablissait que ce dernier ermite n'avait pas représenté une légende de corsaires dans ses rochers sculptés mais toute une tripotée de personnages divers, des types de son pays, des célébrités historiques, des héros de légende, etc. Frédéric Altmann à ces époques se passionnait en effet pour l'art naïf, avec la complicité parallèle d'Anatole Jakovsky, le célèbre critique et collectionneur d'art naïf. Hélas, cette complicité vola en éclats lorsque Jakovsky légua sa collection à la ville de Nice qui lui consacra un musée international sur les hauteurs des collines niçoises. Altmann qui avait rêvé d'en devenir le conservateur en fut pour ses frais et prit en grippe Anatole, ce qui le poussa à écrire son livre sur Fouré qui remettait en cause un certain nombre d'approximations de Jakovsky sur Fouré (publiées dans son livre paru chez Encre en 1979, Les mystérieux rochers de Rothéneuf). Par la suite, cette déception conduisit Altmann vers d'autres rivages intellectuels, puisqu'aux dernières nouvelles il s'est tourné vers l'art contemporain, toujours dans la région niçoise.
Le verso de la carte précise qu'en cette année 1973 le musée présentait une "exposition vente des œuvres de", entre autres, "Doytier (Martine), Ozenda, Bojnev, Van der Steen", etc., pour ne citer que les noms connus de moi. Mais on serait curieux de savoir ce que sont devenues les œuvres des autres créateurs en vente, comme du reste les œuvres qui faisaient partie de la collection permanente du musée. Boris Bojnev, j'en ai parlé à plusieurs reprises, surtout sur papier¹. Depuis l'expo de 1978 à Paris, "Les Singuliers de l'Art", son nom et ses tableaux, qu'il appelait des "auras", tableautins naïfs récupérés en brocante et illuminés par lui avec des matériaux divers placés en encadrement des tableautins, ont circulé plus d'une fois chez les amateurs d'art populaire, naïf ou brut, la galerie Chave notamment à Vence lui ayant consacré plus d'une expo et plus d'un catalogue.
Ce musée d'art naïf de Flayosc édita-t-il beaucoup de catalogues? A part celui-ci sur "le monde étrange de Boris Bojnev" dont je n'ai qu'une pauvre photocopie, je n'en ai jamais vu d'autres... Mais je suis sûr que l'on va venir m'aider à compléter cette information déficiente.
On retrouve dans les trois noms que j'ai relevés au verso de cette carte, "Doytier" également. il s'agit à l'évidence de Martine Doytier. J'ai déjà eu l'occasion de mentionner cette artiste dans une note sur l'expo consacrée au Facteur Cheval au Musée de la Poste en juin 2007. C'était une peintre remarquable apparemment, totalement oubliée, hormis de quelques personnes dans la région niçoise semble-t-il. Elle disparut en 1984, et ce départ trop tôt survenu est sans doute cause de son occultation.
_____
¹ Voir Bruno Montpied "Boris Bojnev. L’Art pour l’Art", Artension n°4, Rouen, juin 1988 (Ce texte voisinait avec un autre, également sur Boris Bojnev, qui était dû à la plume de Régis Gayraud, qui éclairait le parcours russe de Bojnev ; les deux articles constituaient un mini dossier initié par mes soins sur Boris Bojnev, poète à l'origine, qui, retiré en Provence, avait auparavant côtoyé les avant-gardes à Paris, et s'était pris de passion, une fois devenu provençal, pour la peinture naïve qu'il qualifiait d'"archangélique").
06/09/2013 | Lien permanent | Commentaires (3)
Art brut à Brest, Abbé Fouré, Pèr Jaïn, Gilles Ehrmann et autres bricoleurs de paradis...
Une manifestation nouvelle en Bretagne qui n'a, à ma connaissance, si loin en son cœur, que rarement montré de l'art brut va commencer le 5 avril à Brest. Cela s'intitule "L'art brut à l'ouest" – dans un beau pléonasme (assumé avec malice) car l'art brut en soi est naturellement à l'ouest – ensemble d'expositions et de représentations théâtrales prévues pour durer jusqu'au 29 juin.
L'événement convoque des documents concernant la création en plein air de l'abbé Fouré (les fameux "Rochers et bois sculptés" de cet ermite de Rothéneuf en Ille-et-Vilaine qui les sculpta entre 1894 et 1908, lui étant décédé en 1910), documents à base essentiellement de cartes postales et de reproductions d'articles de presse de l'époque que rassemble depuis quelque temps l'Association des Amis de l'Œuvre de l'abbé Fouré animée par Joëlle Jouneau. On se souviendra que j'ai moi-même documenté récemment dans la revue l'Or aux 13 îles n°1, en janvier 2010 (pour le centenaire de la disparition de l'abbé), l'ancien musée des bois sculptés que l'abbé avait créé dans le bourg dans son ermitage, à bonne distance de la côte où se trouvaient les rochers qu'il taillait à la belle saison, l'ermitage étant réservé pour les travaux d'hiver sur bois. Ces bois sculptés ont disparu par la suite dans les années 30 ou 40 dans des conditions restées mystérieuses. Ont seuls surnagé jusqu'à présent, parmi ces pièces en bois, quelques meubles sculptés, probablement ceux qui avaient quitté l'ermitage en 1910 après la vente aux enchères qui suivit la mort de l'abbé. Les rochers quant à eux se visitent toujours en dépit de leur grand état de dégradation. L'expo Fouré est prévue pour se tenir à la Bibliothèque d'Etude (22, rue Traverse à Brest, tél: 02 98 00 87 60).
Pierre Jaïn, une sculpture dans son jardin encore en place en 1991, ph. Bruno Montpied
Avec Fouré, sera présenté un autre "régional de l'étape", Pierre Jaïn (1904-1967), dit Pèr Jaïn dans la graphie bretonne, à l'initiative de son petit-neveu Benoït Jaïn, qui se consacre à défendre la mémoire de son aïeul depuis plusieurs années déjà (voir notamment les pièces qu'il avait prêtées à l'expo qu'avait organisée en 2001 l'association de Patricia Allio à Dol-de-Bretagne "L'art brut à l'ABRI"). Pierre Jaïn est bien connu des amateurs d'art brut qui se souviendront de la notice qui lui fut consacrée dans le fascicule n°10 de la collection de l'art brut en 1977 par le Dr. Pierre Maunoury (alias Joinul). Il fut sculpteur sur bois, pierre et os, les oeuvres sur ce dernier matériau ayant été peu conservées. La Collection de l'Art Brut à Lausanne en a conservé 9, la famille une douzaine (voir ici même la note que publia sur ce blog Benoît Jaïn en 2009). Il est connu aussi pour un petit orchestre de percussions bricolées qu'il avait installées à l'arrière de son jardin dans sa ferme à Kerlaz (voir ci-contre la photo qui fut publiée dans le fascicule n°10 de laCollection de l'Art Brut).
A côté de cette double exposition Fouré/Jaïn, on verra aussi dans un autre lieu, l'artothèque du musée des Beaux-Arts de Brest (24, rue Traverse, tél: 02 98 00 87 96), un panorama des photographies de Gilles Ehrmann consacrées aux "Inspirés" dans les années 50-60, photos qui donnèrent lieu à la publication du livre Les Inspirés et leurs demeures aux éditions du Temps en 1962. On pouvait y croiser Picassiette, l'abbé Fouré, Gaston Chaissac (qu'Ehrmann était allé voir avec Benjamin Péret en 1958, un an avant la disparition de ce dernier), Frédéric Séron, le meunier Louis Malachier, le pépiniériste Joseph Marmin (art topiaire), Hippolyte Massé, Alphonse Wallart, le Facteur Cheval et les "monstres de Bomarzo" en Italie.
Gilles Ehrmann avec son livre de 62 se trouve à un bout de la chaîne bibliographique qui unit les auteurs de livres sur les habitants-paysagistes populaires, chaîne dont je suis le dernier maillon pour l'instant avec mon Eloge des Jardins Anarchiques paru en 2011. Comme ce dernier livre, ainsi que le film de Remy Ricordeau Bricoleurs de paradis, traitent de nombreux créateurs de l'ouest de la France, j'ai trouvé normal de les proposer à la présentation au cours d'une rencontre-débat le 20 avril à 14h30 à l'auditorium du musée des Beaux-Arts, histoire de ne pas laisser croire au public breton que l'art brut dans la région appartiendrait au passé. Il y aura donc une nouvelle projection à la suite de laquelle on pourra évoquer plus particulièrement les sites bretons, comme ceux d'Alexis Le Breton dans le Morbihan, de l'abbé Fouré à Rothéneuf, d'André Gourlet à Riec-sur-Belon, d'Yvette et Pierre Darcel dans la région briochine ou encore d'André M. dans la région d'Auray.
Gilles Ehrmann, La maison à la sirène d'Hippolyte Massé, photo extraite des Inspirés et leurs demeures (1962)
Un peu plus tard, du 23 mai au 30 juin, au Centre Atlantique de la Photographie (dans le Quartz), Brest invitera aussi un photographe plus contemporain, Mario Del Curto, pour ses portraits des Clandestins de l'art brut. Il y aura aussi divers petits événements relatifs au manège de Petit-Pierre qui sera présenté sous la forme d'une pièce de théâtre de Suzanne Lebeau au Quartz de Brest. Pour le programme complet et plus précis, on peut le feuilleter en cliquant sur le lien ci-dessous:
http://issuu.com/bibliobrest/docs/art-brut-2013-brest-pro...
05/04/2013 | Lien permanent
Un gouffre en plein ciel, le jardin de rocailles de St-Cyr au Mont d'Or
Emile Damidot, posant devant une de ses chapelles pour une des cartes postales qu'il vendait aux touristes
Samedi 16 avril à 16h à la Salle des Vieilles Tours (rue des Ecoles) à S-Cyr au Mont d'Or, je viendrai pour une conférence dans le but de situer le jardin de rocailles de l'Ermitage du Mont-Cindre, créé entre 1878 et 1913 par un ermite appelé "Frère François", alias Emile Damidot, dans le contexte plus large des rocailleurs et, surtout, des environnements spontanés bâtis par d'autres inspirés, qu'ils soient religieux, laïcs ou athées. Cette causerie sera illustrée d'une centaine de photographies et de cartes postales anciennes tirées de mes archives.
Conférence de B.Montpied : samedi 16 avril à 16h, salle des Vieilles Tours, Saint-Cyr au Mont d’Or. info@montcindre.fr / Tél : 06 32 39 94 73. Entrée 4 euros (ce tarif vise à aider les caisses de l'Association qui cherche à conserver et restaurer le jardin de rocailles d'Emile Damidot). Il y aura la possibilité ce jour-là de visiter l'ermitage et son jardin de 14h à 15h30 OU de 17h30 à 18h30, c'est-à-dire, avant ou après ma conférence.
*
Afin de documenter les lecteurs sur ce jardin de rocailles, je mets en ligne ci-dessous la notice sur le jardin d'Emile Damidot qui figure dans le tapuscrit de mon prochain ouvrage sur les environnements d'autodidactes populaires , ouvrage actuellement en projet d'édition :
"Emile Damidot, dit « Frère François » (?-1913), jardin de rocailles de l'Ermitage du Mont-Cindre, Saint-Cyr-au-Mont-d’Or. Non visitable en dehors de journées exceptionnelles de visite du patrimoine. A l’époque de mon passage, plusieurs chapelles en rocaille étaient en réfection sous des coffrages en tôle ondulée. L’entrée était étayée, et on ne pouvait accéder au belvédère à cause de la fragilisation des structures.
Vue sur le jardin de rocaille et son belvédère depuis le bas, ph. Bruno Montpied, 2014
Ce frère François, installé après tant d’autres dans l’ermitage du Mt-Cindre[1], d’où l’on embrasse un vaste paysage avec vue imprenable sur la métropole de Lyon, fit des aménagements considérables durant son séjour de 1878, date de son arrivée à l’ermitage, jusqu’en 1910[2], à la fois sans doute pour des raisons d’édification religieuse, mais aussi probablement pour s’occuper. Il recourut surtout à l’art de la rocaille qui, importé d’Italie, visait l’imitation de la nature par un usage du ciment en trompe l’œil. On réalisa, essentiellement au XIXe siècle, dans maints jardins privés et parcs publics, des balustrades en faux rondins ou de fausses grottes.
Par delà le paysage de rocaille, on aperçoit à l’horizon la ville de Lyon que domine le Mont-Cindre, ph. B.M., 2014
Par-dessus une grotte, créée auparavant par un confrère appelé Grataloup, il bâtit un belvédère en ciment de 12 mètres de haut. Amassant des pierres sur les chemins environnants, se servant de parties rocheuses qui avaient été à une époque plus ancienne une petite carrière, il maçonna et bâtit, par-dessus une multitude de faux rochers, des petites chapelles dédiées à des figures vénérées qu’il peupla de statues, apparemment[3], d’allure saint-sulpicienne, Jeanne d’Arc, le Christ, François d’Assise, le curé d’Ars, etc. Trois croix dans un angle étaient chargées de figurer le site du Golgotha.
Le belvédère au sommet du jardin de rocailles de l'Ermitage du Mt-Cindre, ph. B.M., 2014
Un chemin de prières fut également dessiné parmi des fleurs et toutes sortes de plantes qui constituaient de fait un jardin botanique qui disparut malheureusement par la suite. « Lavandes, mélisses et romarins, mêlant leur parfum aux roses, lys blancs, hémérocalles et iris émergeaint d’un tapis de pervenches, fraises des bois ou lierre rampant. Les buis et les lauriers forment maintenant des touffes imposantes » (Marie-Chantal Pralus). Plusieurs cartes postales furent éditées, popularisant grandement le lieu. C’était alors un moyen de diffusion à la portée de l’homme du commun soucieux de sa publicité, à une époque où il y avait très peu d’autres média[4].
L’aspect quelque peu foisonnant, baroque et naïf, la technique illusionniste de la rocaille, avec ses effets faussement naturels mêlée à de véritables végétalisations, méritent d'être associés à d'autres types d'environnements d'autodidactes qui parfois en procèdent également. Lorsque l’on se trouve plongé dans ce décor semblable à celui d’un théâtre en plein air, on se sent submergé par l’aspect fantastique du lieu, assez proche d’une gorge ou d’un gouffre en réduction (et on oublie bien vite les surdéterminations religieuses qui présidèrent à sa constitution). C’est d’autant plus renversant que, paradoxalement, ce « gouffre » est placé au sommet d’un mont dans un beau défi à la logique géographique."
Le jardin de rocailles en cours de (laborieuse) restauration ; on note la rupture de style frappante entre le bourgeonnement rocailleux et la chapelle voisine, ph. B.M., 2014
______
[1] Sa fondation officielle remonterait à 1341.
[2] Au même moment se bâtit dans la Drôme, non loin de là, le Palais Idéal du Facteur Cheval et se sculptent sur la côte de Rothéneuf les rochers à figures de l’abbé Fouré. Le curé Paysant dans l’Orne à Mesnil-Gondouin décore pour sa part les murs intérieurs et extérieurs de son église jusque vers 1920.
[3] J’écris « apparemment » parce qu’elles ont disparu, soit volées, soit détruites à la suite du vandalisme ou des intempéries.
[4] Ce que comprirent aussi de leur côté l’abbé Fouré (en Bretagne), le curé Paysant (en Normandie), ou le Facteur Cheval (Rhône-Alpes).
10/04/2016 | Lien permanent | Commentaires (1)
Un compte-rendu paresseux dans la revue ”Critique d'Art”...
Une remarque de Marc Décimo, parue dans la revue Critique d'Art (n°49 de 2017, qui sera disponible en version intégrale sur le site web de la revue en mai 2019), et insérée dans ce qui se voudrait un compte-rendu de mon récent livre Le Gazouillis des éléphants (expédié en deux paragraphes, un record de la recension exécutée par-dessus la jambe, alors que le livre dont il paraît vouloir traiter fait 934 pages), m'a quelque peu titillé. Je cite ici le passage où elle se trouve (soulignée par mes soins en rouge) :
"... c’est autour de ce qu’il est aujourd’hui convenu de nommer « les environnements » que certains chercheurs, très peu nombreux, documentèrent au fil des années les sites qu’ils découvraient, multipliant articles dans quelques revues, photographies et films. Bruno Montpied fut un de ces passionnés. Il présente aujourd’hui la somme de ces recherches (934 pages), région par région de France. Il énumère les sites qu’il a visités. Il documente. Il iconographie. Bruno Montpied a aussi pensé à reproduire des cartes postales anciennes, des années 1900, souvent les seuls témoignages de ces curiosités passées que la revue Gazogène recensait naguère."
Je passe sur le "fut" qui paraît m'enterrer quelque peu. Un présent aurait pu mieux convenir, s'il vous plaît, M. Décimo, je ne suis pas encore mort. La phrase sur les cartes postales anciennes "que la revue Gazogène recensait naguère" est quelque peu ambiguë. On peut se dire en la lisant que c'est cette revue qui eut la première l'idée de recourir à cette source iconographique et documentaire. Or rien n'est plus faux. Des cartes postales anciennes avaient déjà aidé Anatole Jakovsky à illustrer son livre (approximatif), de 1979 aux éditions Encre, sur les rochers sculptés par l'abbé Fouré à Rothéneuf. Surtout, en 1985, son grand rival, Frédéric Altmann – voulant prendre sa revanche du fait que Jakovsky ne l'avait pas fait directeur du musée d'art naïf qui venait de s'installer à Nice dans un splendide hôtel particulier dominant la mer – fit paraître une autre étude sur le même abbé de Rothéneuf, entièrement fondée sur les cartes postales (il en existe près de 400, rien que pour les œuvres sculptées de l'abbé, sur pierre ou sur bois). Le livre fut intitulé La vérité sur l'abbé Fouéré, "l'ermite de Rothéneuf", le sculpteur des rochers de Rothéneuf, 1839-1910 ; une recherche par les cartes postales et documents d'époque (éditions A.M., Nice).
Francis David, dans son Guide de l'art insolite Nord-Pas-de-Calais-Picardie, aux éditions Herscher en 1984, en a également utilisé dans la préface de son livre qu'il confia à l'écrivain régional Jacques Duquesne (c'est même là que j'ai découvert la carte reproduisant les graffiti sculptés de la "Nymphe d'Aveluy" que j'ai reproduite dans mon Gazouillis). En 1993, dans le chapitre que je consacrai à François Michaud dans l'ouvrage collectif Masgot, L'œuvre énigmatique de François Michaud (éditions Lucien Souny, Limoges), chapitre que j'ai réédité en 2011 dans Eloge des jardins anarchiques (voir "Formes pures de l'émerveillement"), je publiai une carte postale ancienne, moi aussi, consacrée à la "Villa des Fleurs" de Montbard (voir ci-contre). A cette époque (à partir de 1989), j'étais en contact avec Jean-François Maurice qui, au début des années 1990, n'avait pas encore pris l'habitude de faire imprimer sa revue Gazogène chez un professionnel, lui laissant l'allure d'un fanzine foutraque, auquel il m'arriva de collaborer (le premier numéro imprimé professionnellement, relié, paraît être le n°17, et malgré son absence de date peut être daté de 1997) . Nous échangions souvent, notamment par téléphone (lui à Cahors, moi à Paris). Et l'idée d'accentuer les recherches de sites, notamment du passé, en allant du côté des cartes postales anciennes, je la lui formulai un soir, à propos notamment des "Ruines de la Vacherie", ce site étonnant qui existait autrefois dans les parages de Troyes. Bien plus tard seulement, il rencontra le collectionneur de cartes postales d'environnements spontanés Jean-Michel Chesné, avec qui il réalisa plusieurs numéros reproduisant des dizaines de cartes postales de sites. C'est ces numéros qu'évoque Décimo dans son articulet expéditif, d'une manière que je trouve insupportablement désinvolte, et finalement très mal informée, car Gazogène ne s'est consacré aux cartes postales anciennes que très tard par rapport aux ouvrages que j'ai cités précédemment. L'utilisation des cartes postales vis-à-vis des sites d'art brut ou d'art naïf en plein air par la revue Gazogène ne fut en définitive que la systématisation d'une idée. Ce qui n'occulte pas le fait pour autant que la revue fit à l'occasion de divers de ses numéros spéciaux plusieurs découvertes et révélations (dont je me suis fait l'écho dans mon livre, à l'occasion). Mais cela n'entraîne pas qu'on puisse insinuer que j'aurais pu être un récupérateur d'une idée que j'avais mise en application avant cette revue, et idée qu'en outre, j'avais suggérée à Jean-François Maurice, avant que nous rompions.
Auguste Bourgoin, l'auteur des "Ruines de la Vacherie" devant son "Bureau".
Dire par ailleurs, comme le fait M. Décimo, qu'il y eut jusqu'ici peu de "chercheurs" creusant la question des environnements, notamment populaires – si l'on accepte de considérer les "chercheurs" au sens large, et pas seulement au sens universitaire et institutionnel – c'est largement contredit, par exemple, par la bibliographie de 16 pages que j'ai donnée dans les annexes de mon Gazouillis.
Je pourrais aussi citer cette autre affirmation, que l'on peut dénicher dans le même entrefilet de notre "critique d'art" : "Le parti pris de Bruno Montpied est descriptif et biographique à travers l’étude des cas qu’il approche. On aimerait toutefois en savoir toujours davantage sur les raisons et irraisons qui poussent à se distinguer hors des normes." A lire ces lignes, je me convaincs que l'auteur de ce jugement des plus sommaires n'a pas dû lire grand-chose de mon ouvrage. A commencer par ma longue introduction où je donne, il me semble, plusieurs points de vue sur diverses questions que posent les environnements, la question de leur conservation ou non, par exemple, ou les motivations de leurs auteurs, etc. Plusieurs de mes notices, de tailles diverses, donnent sans cesse des éléments d'information précisément sur "les raisons et irraisons" de ces créations "hors des normes", contrairement à l'affirmation de Décimo. Elles dépeignent aussi comment ces inspirés du bord des routes n'ont pas toujours, non plus, l'impression de se distinguer des normes. M. Darcel, dans la région de St-Brieuc, trouve que ce qu'il fait est plus vivant que les œuvres de Picasso, et qu'il est donc plus près d'une certaine "normalité" que ce que l'on trouve dans les musées. M. Roux dans sa cave troglodytique reproduit des personnages de Disney sur ses parois pour nier son enterrement dans une excavation, Chatelain ou Michaud ont créé leurs univers par désir d'être anoblis par leur œuvre ("un Chatelain, ça doit avoir un château", Michaud magnifiait de colonnades gréco-latines son pressoir à cidre et ses clôtures). Etc., etc....
Colonnades de la barrière d'enceinte de la deuxième maison de François Michaud à Masgot dans la Creuse, ph. Bruno Montpied, 2013.
Bref, que le lecteur de Critique d'art aille voir dans le Gazouillis, sans se contenter du compte-rendu de ce paresseux universitaire... La bibliothèque de cette revue, qui réclame en outre, de façon assez scandaleuse, je trouve, que l'éditeur lui fournisse deux ouvrages en rançon d'un compte-rendu (et quel compte-rendu!), permettra assez aux lecteurs, qui n'auront pas par hasard été rebutés par cette misérable notule, de se faire une idée plus exacte de mon ouvrage. Qui me paraît mériter tout de même un peu plus que deux seuls paragraphes sans le moindre contenu (c'en est, pour le coup, assez obscène)... Mais, peut-être, l'histoire de l'art, dont cette revue ambitionne d'être l'exhaustif miroir, n'a pas à retenir un ouvrage tel que le Gazouillis, trop OVNI pour elle...?
Ouvrez-le... Et lisez-le, bon sang de bois! Et n'écoutez pas vos professeurs, étudiants en histoire de l'art...
11/08/2018 | Lien permanent | Commentaires (9)
Cartes postales exhumées du pays des éternelles vacances
Je joue, entre autres casquettes, au collectionneur voué aux seules cartes postales qui traitent des créations environnementales populaires. Collectionneur n'est pas le terme exact. J'amasse de la documentation variée sur le sujet depuis bientôt vingt-huit ans. Dans cette documentation, les cartes postales montrant des créations populaires insolites ont un charme et une place à part dans mon coeur.
Ces dernières ont commencé à m'intriguer du jour, je crois bien, où je me suis intéressé à l'abbé Fouré et ses rochers sculptés à Rothéneuf en Bretagne (vers 1981). Le facteur Cheval et lui avaient fait éditer de copieux lots de cartes qu'ils vendaient sur leurs sites. Ce petit bout de carton était familier et réputé dans les milieux populaires au début du XXe siècle. Pas cher, facile à employer, à faire circuler, il véhiculait sans peine l'image qu'on souhaitait transmettre de son travail ou de ses moments passés loin de ses proches ou de ses amis. Une forme d'art modeste, dirait-on du côté de Sète. C'était une forme de publicité très populaire, de médiatisation immédiate si l'on peut dire, que les deux créateurs d'environnement, dans la Drôme et en Ille-et-Vilaine, surveillaient jalousement (tous deux eurent maille à partir avec des indélicats qui voulurent vendre leurs clichés sans autorisation des créateurs, est-ce la raison pour laquelle du reste, on trouvait sur le site des rochers à Rothéneuf un buste titré "L'avocat des rochers"? Inscription effacée avec le temps...). Notons au passage que ce genre de publicité modeste organisée autour de leurs environnements contribue à distinguer les créateurs d'environnements, tels Cheval et Fouré (Charles Billy aussi par exemple a édité des cartes sur ses réalisations) des autres auteurs d'art brut, beaucoup moins (si ce n'est pas du tout) préoccupés de faire connaître leurs travaux à l'extérieur de leur cercle intime (ceci pour répondre à une discussion initiée avec Régis Gayraud, par commentaires interposés...). Les environnementalistes spontanés me paraissent les extravertis de l'art brut, si l'on peut dire...
Les cartes postales, en outre, sont un conservatoire minuscule mais paradoxalement efficace (il y a un charme) des sites d'art brut disparus, ou modifiés dans la suite des temps. Grâce à elles, nous disposons de la nouvelle objective (effacée souvent partout ailleurs...) de leur passage effectif dans une certaine durée du temps. Pour les plus anciennes, elles sont en noir et blanc. Cela ajoute à leur mystère. Elles ont tout des mirages, illusions pourtant fixées.
Ceux qui ont vu parmi les premiers l'intérêt qu'il y avait à conserver ces cartes qui témoignaient d'oeuvres bien oubliées dans la cascade du temps sont les géniaux animateurs du Musée rural des Arts Populaires de Laduz (dans l'Yonne), Raymond et Jacqueline Humbert et leur collaboratrice, Marie-José Drogou. Dans leur département consacré à la Sculpture Populaire, on pouvait voir, dès le début du musée (à la fin des années 1980), accrochées aux cimaises certaines de ces cartes postales anciennes concernant par exemple Claude Poullaouec, étonnant créateur qui avait peint des lits clos de façon ultra-naïve à Plougonvelin (voir ma note du 7 juillet 2007), ou bien l'étrange maison sans fenêtres de Pierre Dange, à Rogny-les-Sept-Ecluses dans l'Yonne, ou encore les bois et les pierres sculptés de l'abbé Fouré sur les falaises de Rothéneuf.
J'ai donc ramassé des cartes de manière intermittente, au hasard des brocantes et des magasins spécialisés destinés aux monomaniaques adorant tripoter ces petits bouts de papier jauni. Car ça n'est pas très ragoûtant, et ça ne donne pas une grande idée de la dignité humaine que de voir ces obsessionnels traquer la perle rare en triant sempiternellement leurs piles de cartes poussiéreuses classées par département, villes et "sélections". J'y allais un peu à reculons à chaque fois, à dose homéopathique... Ma collection a crû du coup très lentement... J'en utilisais à l'occasion pour illustrer des articles, par exemple sur François Michaud (La "Villa des Fleurs" curieuse villa décorée de sculptures à Montbard), en 1991, ou dans mon fanzine L'Art Immédiat...
Pendant ce temps, les scientifiques, les systématiques, les méthodiques arrivaient... Les marchands qui ne comprenaient jusque là pas trop bien le genre de cartes que je cherchais, puisque ces cartes n'avaient jamais fait l'objet d'aucune collection, commencèrent tout à coup à mieux situer le champ... Une terminologie s'esquissait: "Monsieur cherche des jardins fantastiques populaires sans doute?", ça c'était le marchand pointu, mais j'entendais surtout: "Vous cherchez des facteurs Cheval ?"...
Tout à coup Jean-Michel Chesné fut là! Ayant de plus rencontré la célèbre concierge de l'art brut qui éditait la revue Gazogène du côté de Cahors, cette dernière n'ayant pas souvent d'idées grandioses pour nourrir son teuf-teuf, on se mit à assister à une véritable "déferlante" de numéros consacrés à la collection proprement faramineuse de l'ami Chesné. En tout, on arrive aujourd'hui avec le dernier numéro hors-série de la revue, intitulé "N'oubliez pas l'artiste", paru en avril 2008, à trois numéros entièrement consacrés aux environnements vus à travers la carte postale. Des expositions ont également montré les cartes de la collection Chesné, au musée de la Création Franche à Bègles et à la Halle Saint-Pierre (dans l'espace près de la caféteria) avec l'appoint des animateurs du bulletin Zon'Art. Les XIe Rencontres autour de l'Art singulier, organisées par Hors-Champ à Nice le 7 juin (hier...Voir ma note récente sur le sujet), ont aussi eu la riche idée de faire venir la concierge et le collectionneur pour présenter au public des amateurs le résultat de la pêche miraculeuse.
Je raille la concierge mais je mets mon chapeau bas devant le collectionneur Chesné qui a fait de bien belles découvertes. Plusieurs cartes étaient en effet inconnues dans sa moisson (et je ne parle ici que des cartes en rapport avec des environnements en France, champ de recherche auquel je me limite personnellement, non par chauvinisme mais par besoin de circonscrire): le cul-de-jatte des "petits châteaux" de Sévérac en Loire-Inférieure, le musée en plein air du Castel Maraîchin de l'ancien St-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée, le mur d'A.Bouvant à Montreuil, le bateau sculpté dans l'os par un Poilu à St-Vigor-d'Ymonville en Loire-Inférieure (c'est la Loire-Atlantique), le Carrousel Savoyard de bois trouvés dans la nature de Sixt (en Haute-Savoie), ces dernières cartes étant reproduites dans le récent numéro hors-série précédemment cité. Dans les autres numéros de Gazogène, les n°24 et 27 (respectivement Les rocailleurs du rêve -sans date- et L'Internationale des rocailleurs -sans date toujours-), si le deuxième est consacré dans sa totalité à des sites situés hors de France, le n°24 quant à lui révélait des cartes étonnantes comme celles de la "Maison artistique" de Jargeau (dans le Loiret), les "rocailles d'art de la Maison Marais aux Haies" à Laigle, diverses fantaisies médiévales en ciment, les meubles couverts de mosaïque d'un certain Duval à Lisieux, les fausses grottes du Luc près d'Espiet dans la Gironde, oeuvre aujourd'hui encore intacte, mais gardée secrète par son propriétaire, due à un certain Alcide Teynac (très belle découverte de Chesné et de J-F.Maurice, il faut le souligner)...
Les auteurs de ces compilations mêlent avec raison aux cartes montrant des environnements créatifs des cartes présentant aussi des habitats précaires bricolés à partir d'ingénieux recyclages comme ces cabanes faites à partir de bateaux retournés. Ils ont lu les livres de Michel Racine sur les rocailleurs du XIXe siècle. Tous les habitats imaginatifs, tels qu'on peut en voir dans d'autres ouvrages comme Les Bâtisseurs du rêve de Michaël Schuyt, Joost Elffers et George R. Collins (éd. Chêne/Hachette, 1980), maisons dans les arbres ou insolites édifices publicitaires, les requièrent pour établir des passerelles avec l'art brut environnemental. Pourquoi pas?
Signalons que des cartes de la collection Chesné ont également été récemment publiées par lui dans la revue Raw Vision n°61, hiver 2007 (article Lost in time).
Je reviendrai bien sûr dans les notes à venir sur certains de ces sites connus grâce aux cartes postales.
Pour trouver la revue Gazogène, on peut toujours la demander à la librairie de la Halle St-Pierre à Paris. Autrement, voici son adresse: Gazogène, Le Bourg, 46140 Belaye. Tél: 05 65 35 61 68. (Comme quoi mon honnêteté l'emporte sur la rancune à l'égard de la malhonnêteté intellectuelle de son auteur...).
08/06/2008 | Lien permanent | Commentaires (3)
Václav Levý, un sculpteur instinctif en Bohême
Vaclav Levy, Adam et Eve, sculpture en cire (semble-t-il)
12/07/2007 | Lien permanent | Commentaires (1)
1 L'auteur des ”Barbus Müller” démasqué ! (1er chapitre) ; une enquête de Bruno Montpied, avec l'aide de Régis Gayraud
Je gage que ces mots, "les Barbus Müller" ¹, ne sont pas nécessairement des plus connus des lecteurs de ce blog, alors que, parallèlement, chez les amateurs pointus d'art brut (au sens historique du mot), ces mêmes termes ont une consonance quasi mythique, tout auréolées d'énigme que sont les sculptures qui portent ce surnom.
Le "Barbu Müller" reproduit sur cette affiche appartenait à Joseph Müller ; il est toujours dans les collections du musée Barbier-Mueller à Genève ; affiche, coll. Bruno Montpied.
Lorsque j'ai commencé de m'intéresser à l'art brut en 1979-1980, comme un fait exprès, et comme par un coup du sort (un merveilleux coup du sort), je suis personnellement d'abord tombé sur ces fameux Barbus...
Or, ces derniers personnages étaient eux-mêmes à l'origine de la collection d'art brut que débuta Dubuffet vers 1946-1947...
Cela se passait à Genève, en 1980, où je fis un voyage en compagnie de Christine Bruces (j'avais alors 26 ans et elle, 24). Nous visitâmes des musées, et entre autres, nous tombâmes sur le musée d'art tribal Barbier-Mueller (fondé en 1977 par Jean-Paul Barbier-Mueller, le gendre du collectionneur Joseph Müller, musée toujours ouvert aujourd'hui). Il était fort réputé pour la richesse et la qualité de ses collections. Cependant, ce qui m'y frappa dès l'entrée, ce ne fut pas l'art tribal, ce fut l'affiche de l'exposition qui s'était tenue dans ses murs l'année précédente, en 1979 (voir ci-dessus), où l'on découvrait une fascinante – et surtout énigmatique, quoique européenne a priori – figure taillée dans une matière granuleuse, et aussi – et surtout – une mince plaquette blanche intitulée L'art brut, Fascicule I, Les Barbus Müller et autres pièces de la statuaire provinciale, avec pour nom d'éditeur, au bas de la couverture, Gallimard. Cette plaquette, que j'achetai immédiatement, était en réalité le fac-similé d'un fascicule que Dubuffet avait fait imprimer par Gallimard en 1947. Cet éditeur ne voulut pourtant jamais la diffuser, l'histoire de l'art brut lui imputant même un pilonnage ultérieur. Quelques exemplaires échappèrent à cette destruction incompréhensible, dont celui de Joseph Müller qui avait laissé photographier sept sculptures de sa collection pour les besoins de cette plaquette. Ce fut grâce à cet exemplaire, réchappé "des flammes" en quelque sorte, que le musée réitéra – en 1979 donc – l'édition manquée de 1947... Cette plaquette est devenue rare elle-même par la suite. Qui la rééditera à nouveau?
Le fascicule n°1 de l'Art Brut, réédition de 1979, "premier fascicule" manqué, puisque le Fascicule n°1 – plus officiel – de l'Art Brut date de 1964, dix-sept ans plus tard donc... ; retenez bien la figure qui était exposée sur cette couverture, nous allons la retrouver plus tard dans cette série de notes... ; la photo en noir et blanc l'éclaircit quelque peu, lui donnant une apparence assez voisine à celle d'un pain sculpté ; elle est aujourd'hui conservée au Musée des Confluences à Lyon ; archives B.M.
J'y insiste : c'est donc dans ce musée Barbier-Mueller que je tombai sur ces étranges sculptures, et non pas dans la Collection de l'Art Brut de Lausanne, où je ne pus aller que quelques années plus tard (mais je me souviens encore du choc ressenti à l'intérieur de cet extraordinaire endroit !). Je ne sais combien de Barbus furent exposés en 1979 au musée Barbier-Mueller. Avait-on réuni tout ce que l'on pouvait regrouper comme pouvant faire partie du même ensemble? Je ne sais. Le musée a dû garder ces renseignements dans ses archives. Mais probablement pouvait-on y admirer au moins les sept sculptures que Joseph Müller, le beau-père du fondateur du musée, avaient acquises (le musée Barbier-Mueller en possède désormais dix). C'est lui, le collectionneur qui paraît en avoir eu le plus grand nombre. C'est grâce au fascicule de 1947-1979 que l'on peut ainsi dénombrer qui possédait ces statues à cette époque. Dubuffet y a publié un court texte qui donne la liste des collectionneurs avec le nombre de possessions : Joseph Müller (7), Charles Ratton (qui en avait 4), le sculpteur Saint-Paul (1), Henri-Pierre Roché (3) et un "musée de Lyon" (1 ; celle mentionnée et reproduite ci-dessus).
"Barbu Müller" reproduit dans le fascicule de 1947-1979, ayant appartenu à Charles Ratton.
La difficulté, qui s'est imposée au fil des décennies pour les amateurs de ces sculptures, tient surtout au manque d'informations quant à l'attribution certifiée de telle ou telle statue à un seul auteur. Dès le fascicule publié avec deux textes de Dubuffet, puis en 79, d'un troisième texte, dû à un rédacteur anonyme du musée Barbier-Muller, on s'aperçoit que ces pièces ne sont attribuées à aucun auteur, en dépit du fait que Dubuffet subodore tout de même un auteur unique ("On dirait que plusieurs sont l'œuvre du même homme") et qu'il est d'origine provinciale...
Ce corpus fut dénommé – par Dubuffet lui-même – "Barbus Müller" (parce que d'après lui, plusieurs personnages sculptés arboraient des barbes – ce qui est loin d'être évident, à bien examiner le fascicule et les 16 sculptures photographiées, on ne trouve de nettement barbue qu'une seule tête, et encore (voir ci-dessous)... –, et que Joseph Müller en possédait plusieurs). En dépit de son approximation, ce sobriquet fit son chemin et s'imposa, du moins tant qu'il s'appliqua à un ensemble cohérent. Avec le temps, on commença cependant à voir apparaître des sculptures qui s'éloignaient stylistiquement du premier ensemble, et, comme par coïncidence, le sobriquet des "Barbus Müller" se corrompit et l'on se mit à parler de "Barbier-Müller"...
Comment – sur quoi – doit-on se fonder pour délimiter le plus précisément possible le corpus?
Le "Barbu Müller": barbu, vraiment? Ou bien, plutôt lippu? Extrait du Fascicule n°1 de l'Art Brut de 1947, rééd. 1979.
La réponse est à rechercher avant tout du côté des matières employées, granit ou roche volcanique, et surtout, du style et des caractéristiques figuratives de ces personnages schématiques : yeux proéminents, tantôt percés, tantôt à fleur de tête, arcades sourcilières très marquées, de même que des nez imposants et forts, bouches très larges, comme lippues, une certaine rondeur des formes, sans doute due à la dureté de la pierre qui imposait au tailleur de pierre des raccourcis dans ses figurations (un peu comme dans le cas de l'ermite de Rothéneuf, l'abbé Fouré, qui tailla plus de 300 rochers de la côte malouine entre 1896 et 1908, dates qui ont de fortes chances d'être contemporaines de la taille des sculptures dites des Barbus Müller, comme on le verra plus tard ; Fouré, confronté à la dureté du granit, opta vite pour des formes rognonneuses...). Et je souligne que le style de ces sculptures est en effet suffisamment marqué pour que différents collectionneurs, ayant trouvé ces pièces chez des antiquaires différents (à Paris, à Macon, à Lyon), les aient tout de même associés en un corpus unitaire, certes sous le regard de Dubuffet, mais aussi après lui.
Une autre réponse, plus secrète, doit exister, mais il faudrait pouvoir aller la chercher, justement, dans les traces qu'a pu laisser Dubuffet dans ses rapports avec ces collectionneurs ou ces marchands chez qui il découvrit les sculptures. Peu de noms, du côté des antiquaires chez qui les pièces avaient atterri, ont circulé ². Il paraît sûr que Dubuffet a fait photographier (par un bon professionnel : Henri Bonhotal, au nom relevé par Sarah Lombardi, et Baptiste Brun dans son texte L'Atlas de Jean Dubuffet: place nette pour l'art brut, paru dans les Albums photographiques de Jean Dubuffet publiés en 2017 par la Collection de l'Art Brut et les éditions Cinq Continents) les 16 sculptures de son fascicule de 1947, d'abord chez les collectionneurs qui les lui avaient révélées. C'est ainsi qu'il procédait pour acquérir des pièces pour sa collection naissante d'art brut. Il créa un réseau d'amateurs, de marchands, d'experts, de poètes, de critiques, etc., pour lui permettre d'amasser des informations. Mais il n'eut pas la possibilité d'acquérir les plus remarquables Barbus photographiés, la Collection de l'Art Brut n'en possède au bout du compte qu'assez peu (3).
Ce "Barbu"-ci fait partie de la Collection de l'Art Brut à Lausanne, sous la cote d'inventaire cab-A701, et il est intitulé "buste de femme"... ; Il ne figure pas dans les Barbus reproduits dans les Albums photographiques de Jean Dubuffet, ni dans ceux reproduits dans le fascicule n°1 de 1947-1979 ; on notera que la couleur permet de mettre en évidence le type de matière sculptée, ici visiblement une roche volcanique ; on ne l'associe aux Barbus Müller que par certains points communs stylistiques, les lèvres lippues, les arcades sourcilières marquées... et par le type de pierre.
Car c'est à noter : il n'y a que trois "Barbus Müller" dans la Collection de l'Art Brut, désormais à Lausanne comme on sait, ouverte au public depuis 1976. Peut-être ne sont-ils arrivés en outre qu'après l'enquête photographique de 1947. J'en reproduis un premier ci-dessus. Un second est un personnage appelé "L'évêque" et portant une barbe (voir p.16 des Albums photographiques de Jean Dubuffet), ce qui représente un deuxième cas pouvant justifier le sobriquet pileux inventé par Dubuffet... Un troisième, d'allure plus germinatif et grumeleux, lui aussi visiblement en basalte, peut se voir à la p. 17 du même ouvrage (on peut le voir aussi dans l'article de Sarah Lombardi, publié dans Arts et Culture 2017, cité plus haut). A ces trois pièces, on peut en ajouter trois autres, étiquetées "HC" (c'est-à-dire "Hors Collection", et qui ne purent donc être acquises par Dubuffet, et Lausanne ensuite), reproduites toujours dans ce même volume des Albums photographiques de Jean Dubuffet), dont une qui ressemble à un étrange ver.... Cela m'amène à 22 pièces dans l'inventaire que je tente de bâtir peu à peu ici, nécessaire pour délimiter le corpus dont nous parlons.
Un "Barbu" très vermiculaire, avec toujours de gros yeux cependant et un nez marqué (des caractéristiques du visage de leur auteur?)... Extrait des Barbus Müller "Hors Collection" reproduits dans les Albums photographiques de Jean Dubuffet.
Un vingt-troisième Barbu est à retrouver dans les archives de la Collection de l'Art Brut, comme me l'a aimablement communiqué son documentaliste, Vincent Monod. En effet, en 1953, Dubuffet remercia un certain M. P. Demeny pour la photo d'une statuette d'un style pouvant permettre de l'attribuer à la série des Barbus Müller.
Un Barbu Müller repéré par un certain P. Demeny, qui logeait à Paris, "Barbu" inédit, photo Archives de la Collection de l'Art Brut, Lausanne ; à noter le socle visible sur la photo : on ne sait pas où a pu être prise la photo : en Auvergne? Ailleurs? Dans la lettre que Dubuffet adressa à ce M. Demeny (également conservée à Lausanne à la CAB), Dubuffet lui parle d'un docteur de Tarbes qui lui a signalé une autre sculpture de même type, découvert chez un antiquaire de la région de ce médecin.
Un vingt-quatrième cas, appartenant au LaM de Villeneuve-d'Ascq, est classé par moi comme un Barbu Müller authentique (je m'en expliquerai dans le 5e chapitre de ce blog), digne de figurer parmi les Barbus authentifiés, voir ci-dessous...
Barbu Müller de la collection d'art brut du LaM ; troisième exemple de barbe... ; A noter, comme me l'a signalé Savine Faupin, la conservatrice de la collection, que l'on trouve, sur cette tête au moins, des traces de bleu dans les pupilles en creux : l'auteur avait-il peint en bleu les yeux de certaines de ses statues?
Barbu Müller, avec l'aimable autorisation de The Museum of Everything.
Enfin, on peut classer parmi les Barbus authentiques également cette autre figure ci-dessus appartenant à The Museum of Everything en Grande-Bretagne. La preuve de son authentification se révélera dans les chapitres suivants de cette enquête, c'est d'ailleurs la même que celle qui a trait à la pièce du LaM, barbue, reproduite au-dessus de celle de The Museum of Everything...
Hormis ces vingt-cinq cas reposant sur une documentation historique, on peut citer cependant quelques autres pièces présentées comme des Barbus dans diverses collections (au LaM ³, dans la collection ABCD, et à The Museum of Everything), mais qui demandent vérification pointilleuse pour être complètement rangées dans ce corpus, selon moi. Elles ne figurent pas dans le fascicule de Dubuffet de 1947-1979, ni dans ses Albums photographiques. Je n'en ai trouvé aucune trace dans les autres documents que j'ai découverts par la suite, documents qui permettent d'authentifier les dits Barbus Müller et que je publierai dans les notes à suivre sur ce blog. Parfois, certains possèdent quelques traits stylistiques en commun avec les Barbus, parfois ils n'en possèdent aucun. En voici quelques exemples:
Coll. ABCD ; cette sculpture – par ailleurs intrigante et singulière – a davantage de points communs avec des pierres gravées de Jean Pous, autre auteur classé dans l'art brut, qu'avec les Barbus Müller (cependant, voir le commentaire, après notre chapitre 6, du responsable de la collection ABCD, B
12/04/2018 | Lien permanent | Commentaires (1)
J'expose avec ”l'Or aux 13 îles” à l'Inlassable Galerie
Cette note contient une mise à jour du 14 janvier
C'est pour bientôt, dans une galerie que je ne connaissais pas, l'Inlassable Galerie, divisée en deux parties, une où le public entre, au 13 bis, rue de Nevers (une des rues les plus étroites de Paris, digne d'une nouvelle de Jean Ray), et une autre cachée derrière une vitrine au n°18 de la rue Dauphine, le tout dans le VIe ardt à Paris, à deux pas de la rue Guénégaud, dans le quartier des galeries de la Rive Gauche. C'est une galerie, je le souligne, qui ouvre sur RENDEZ-VOUS (tél: 0620994117 ou 0671882114), en dehors du jour de vernissage s'entend, et l'après-midi de 14h à 20h tous les jours, même le dimanche.
La revue de Jean-Christophe Belotti, L'Or aux 13 îles, dont j'ai déjà plusieurs fois parlé ici (pour y avoir publié dans ses deux premiers numéros un dossier sur l'abbé Fouré et ses bois sculptés et un dossier sur une sélection d'art immédiat), présente quelques créateurs dans une ambiance de cabinet de curiosités de façon à attirer de nouveau quelque peu l'attention sur ce qui se joue en elle et autour d'elle.
Sur le verso de l'invitation ci-dessus, on retrouve une image de Jean-Pierre Paraggio
Bruno Montpied, La chamane entre en danse par le charleston, 43x30 cm, 2010 (un des trois dessins que j'exposerai, les deux autres s'intitulant le Charrieur et l'Idéaliste emplumé)
Cela ira des dessins d'un enfant de 7 ans, Alexandre Cattin, récente découverte de Mauro Placi qui en parlera plus largement dans le futur n°3 de la revue de Jean-Christophe, jusqu'à divers artistes surréalistes comme Jan Svankmajer (présent sous forme d'affiches), Jean Terrossian, Nicole Espagnol, Georges-Henri Morin, Josette Exandier, ou Alan Glass (dont Jean-Christophe présentera des photos des assemblages), en passant par des créateurs plus "singuliers" comme moi (j'exposerai trois dessins d'environ 40x30 cm), ou Charles Cako Boussion (voir ill. ci-contre), des photographies (Pierre Bérenger, Pierre-Louis Martin, Diego Placi, Alexandre Fatta - un commentateur habitué de mon blog, celui-ci - des cartes postales anciennes de l'Ermite de Rothéneuf - en provenance de ma collection - plus deux de mes photos montrant le site de l'abbé de nos jours), des créateurs héritiers de l'inspiration surréaliste comme Jean-Pierre Paraggio, Guylaine Bourbon, ou encore Jean-Christophe Belotti qui exposera à cette occasion certains de ses collages.
Pierre-Louis Martin, sans titre, photographie (exposée à cette occasion), vers 1996
Des artistes dont je connais moins le travail seront également présents, Mélanie Delattre-Vogt (voir le n°2 de l'Or aux 13 îles et image en noir et blanc ci-dessous), François Sarhan (artiste ayant plus d'une corde à son arc apparemment), Claude Variéras, et le poète Mauro Placi venu tout spécialement d'Helvétie. L'idée générale, on l'aura compris, est de rendre hommage à l'ensemble de ce qui a été présenté dans la revue depuis ses débuts en 2010.
Petite expérience appelée peut-être à grandement intriguer les passants de la rue Dauphine qui y circuleront entre 9h et 18h, derrière la vitrine du n°18 on pourra également voir Virgile Novarina se livrer, de façon diurne donc et devant les passants, à un sommeil destiné à provoquer des rêves qu'il notera et publiera peut-être à l'occasion (voir le n°2 de la revue où l'on parle de ses expériences précédentes). La "performance" en question aura lieu du 21 au 26 janvier. Autour de lui seront exposés différents éléments liés à la revue L'Or aux 13 îles.
La vitrine attendant la performance onirique de Virgile Novarina
Le vernissage, en même temps que le début de l'exposition, sont donc prévus pour le jeudi 17 janvier, et tous les lecteurs du Poignard Subtil sont bien entendu cordialement invités. La manifestation se déroulera jusqu'au 5 février 2013 (ouverture sur rendez-vous, téléphonique ou par mail, je le répète).
13/01/2013 | Lien permanent