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”Jean-Dubuffet-Alain Bourbonnais: Collectionner l'art brut”, une correspondance ou un calque?
Vient de paraître chez Albin Michel un magnifique ouvrage, un pavé orange, consacré, par delà la correspondance entre Jean Dubuffet et Alain Bourbonnais qu'il met en scène (dans un appareil critique dû à Déborah Couette), à l'histoire de l'activité de la galerie nommée l'Atelier Jacob (de 1972 à 1982) et de la constitution de la collection "d'Art-Hors-les-Normes" de la Fabuloserie (ouverte à Dicy dans l'Yonne de 1983 jusqu'à aujourd'hui).
Photo Bruno Montpied
Disons d'emblée que ce gros livre est d'abord un très beau livre d'images. Son iconographie est riche et variée, couvrant à la fois les œuvres d'art brut d'auteurs qui furent exposées ou non à l'Atelier Jacob et les œuvres, plus nombreuses, d'artistes ou d'auteurs travaillant "sous le vent de l'art brut", pour reprendre la terminologie de Jean Dubuffet. Beaucoup de ces œuvres sont inconnues, en terme de publication. Grâce à la recherche qu'a menée Déborah Couette, on découvre les filiations et les échanges qui ont existé entre Alain Bourbonnais et son foyer d'art hors-les-normes (étiquette suggérée par Dubuffet) d'une part, et, d'autre part, la collection de l'art brut et sa documentation installée dans les années 1960-70 encore rue de Vaugirard (dans l'hôtel particulier qui est devenu aujourd'hui le siège de la Fondation Dubuffet), où Bourbonnais allait en compagnie de sa femme Caroline puiser des idées et des informations pour sa propre collection.
Un feuilletage du livre en moins de 15secondes (et non pas un effeuillage, Bousquetou, si vous traînez encore par ces pages...), film B.M.
Mais au fur et à mesure de la lecture se dégage une curieuse constatation. Dubuffet, on le sait depuis peu (grâce à un témoignage de Michel Thévoz paru dans le catalogue des 40 ans de la collection de Lausanne), donna sa collection d'art brut à la ville de Lausanne, après avoir refusé de la confier à une institution française (il craignit même un temps que sa donation soit bloquée à la frontière lors de son transfert en Suisse), ne voulant pas que son "Art Brut" (il préférait les majuscules) soit mélangé à l'art moderne du Centre Georges Pompidou (cela devrait nous faire réfléchir actuellement, alors qu'art brut et art contemporain ont entamé une drôle de valse ensemble...). Ce transfert prit place en 71 (la Collection au Château de Beaulieu ne s'ouvrant au public qu'en 1976). Alain Bourbonnais, c'est ce qui apparaît de manière éclatante dans l'ouvrage paru chez Albin Michel, était en admiration éperdue devant l'œuvre de Dubuffet elle-même. Il la suivait depuis pas mal de temps. Il admirait également, en parallèle, ses collections d'art brut. Et il tenta donc de renouveler l'expérience à Paris, puis en Bourgogne, en se calquant sur Dubuffet. Ce mot de "calque", ce n'est pas moi qui l'invente, il apparaît dans une lettre de Dubuffet à Michel Thévoz (premier conservateur de la Collection d'Art Brut), publiée dans cette correspondance (p.383 ; lettre du 13 octobre 1978): "Alain Bourbonnais paraît s'appliquer à calquer ce qui a été fait pour la Collection de l'Art Brut et faire à son tour en France à l'identique, ce qui me donne un peu de malaise." Dubuffet, pour conjurer ce malaise qui l'étreint par moments, aide pourtant Bourbonnais, surtout en l'orientant vers des créateurs qui appartiennent plutôt à ce que Dubuffet a classé dans sa "collection annexe", intitulée par la suite par Thévoz et Dubuffet "Neuve Invention". Mais Dubuffet n'en est pas moins méfiant, attentif de façon sourcilleuse à ce que Bourbonnais ne joue pas les usurpateurs. Une lettre publiée elle aussi dans cette correspondance montre un Dubuffet fort mécontent, après avoir vu une émission de télévision ayant présenté les œuvres de Bourbonnais, et ses collections comme de "l'art brut" (voir p. 348, lettre du 12 janvier 1980 ; et aussi, p. 148, la lettre parue bien auparavant le 6 décembre 1972). Pourtant, Bourbonnais – que je devine fort matois et malin, diplomate et rusé (mais Dubuffet en face lui rend des points! Au fond, au fil de cette correspondance, on suit une passionnante partie d'échecs...) – ne cesse de protester de son amitié, de son admiration et de son respect à l'égard du peintre-théoricien. Il pousse même l'imitation de Dubuffet jusque à copier son attitude sourcilleuse vis-à-vis de l'usurpation du mot "art brut", en lui signalant telle ou telle récupération du terme.
Alain Bourbonnais, quatre "Turbulents" parmi d'autres dans la salle qui leur est consacrée dans la Fabuloserie (au rez-de-chaussée), été 2016, ph. B.M.
Même l'œuvre de Bourbonnais est imprégnée de sa fascination pour celle de Dubuffet. Ses lithographies du début des années 1970 (voir p.49 et p.51) portent la marque de son admiration. Et plus tard, les "Turbulents" eux-mêmes, grosses poupées carnavalesques articulées dans lesquelles un homme peut parfois se glisser pour les animer, paraissent passablement cousines des gigantesques marionnettes que Dubuffet avait conçues pour son spectacle "Coucou Bazar", dans les mêmes années (le spectacle semble avoir été monté pour la première fois en 1973 aux USA).
Cette fascination de Bourbonnais, notamment pour les collections de Dubuffet, sa conviction qu'il existe un continent de créateurs méconnus – sur ces mots, "artiste", "créateur" , "productions", on trouve plusieurs lettres, entre autres de Dubuffet, qui rendent clairement compte des problèmes qui s'agitent derrière la terminologie, voir notamment p.347, la lettre de Dubuffet du 6 février 1978 –, on la retrouvera, quelques années plus tard (1982), chez les fondateurs de l'association l'Aracine, dont un des membres, Michel Nedjar – artiste autodidacte affilié approximativement selon moi à l'Art Brut – avait exposé dès 1975 à l'Atelier Jacob.
Mais, au final, Alain et Caroline Bourbonnais finiront par bâtir une collection qui s'éloignera de l'Art Brut, plus axée en effet sur des créateurs et artistes marginaux (l'Art-hors-les-normes, l'Art singulier, la Neuve invention, la Création franche, l'Outsider art anglo-saxon sont des labels plus ou moins synonymes servant à rassembler ces productions), restant sur un plan de communication avec l'extérieur, cherchant à exposer dans des structures alternatives. Ils rassembleront aussi des éléments venus d'environnements populaires spontanés (Petit-Pierre, Charles Pecqueur, François Portrat, etc.), environnements qui sont le fait d'individus recherchant la communication avec leur voisinage immédiat.
L'art brut est on le sait un terme qui s'applique davantage à de grands pratiquants de l'art au contraire autarciques, se souciant comme de l'an quarante de faire connaître leurs œuvres. C'est un corpus d'œuvres exprimées par de grands individualistes, la plupart du temps débranchés de toute relation avec le reste de la société, œuvres d'exclus, de rejetés par le système social, qui à la faveur de cette exclusion, inventent une écriture originale, construite sur les ruines de leurs relations aux autres.
Marcel Landreau, un couple, statues en silex collés sauvegardées à la Fabuloserie (contrairement à l'Aracine qui ne put en conserver faute à un conflit avec l'auteur) ; Marcel Landreau est l'auteur d'un incroyable environnement spontané à Mantes-la-Ville qui a été démantelé par le créateur lui-même au début des années 1990 ; ph. B.M., 2015.
Le départ (vu peut-être comme un exil) de la collection d'art brut de Dubuffet pour la Suisse fut un véritable traumatisme pour beaucoup d'amateurs dans ces années-là (fin des années 1970, début des années 1980). C'est visiblement un tournant dans l'histoire de l'art brut, et plus généralement dans l'histoire de la création hors circuit traditionnel des Beaux-Arts.
Collection de pièces d'Emile Ratier présentées à l'avant-dernier étage de la Fabuloserie à Dicy, ph. B.M., 2015.
L'ouvrage "Collectionner l'art brut" apparaît comme un document essentiel pour comprendre cette histoire.
Au chapitre des points criticables (points formels seulement) : si la maquette générale de l'ouvrage est dans l'ensemble fort belle et attractive, il reste que les notes de bas de page (que, personnellement, j'ai le vice d'aimer lire...) ont été éditées dans un corps véritablement microscopique qui les rend difficilement lisibles de tous ceux qui n'ont pas, ou plus, un œil de lynx. Ce genre de défaut typographique apparaît de plus en plus fréquent dans l'édition contemporaine, comme si un certain savoir traditionnel (justifié pourtant au départ par le respect dû aux lecteurs) s'était perdu du côté des maquettistes. Autre chose qui me chiffonne: en plusieurs endroits du livre, on confond, abusivement à mon sens, "Neuve Invention" (collection annexe, Singuliers...) et Art Brut, par exemple dans le libellé de légendes placées à côté des œuvres de la Collection de l'Art Brut. Comme si une volonté se dessinait chez les concepteurs du livre – ou plutôt des responsables de la collection de l'Art Brut ? Il semble bien que ce soit plutôt du côté de l'éditeur qu'il faudrait aller voir... Voir commentaires ci-dessous de Déborah Couette, puis celui, nettement plus éclairant, du documentaliste de la Collection de l'Art Brut, Vincent Monod... – de tout amalgamer, contrairement à ce que demande Dubuffet pourtant tout au long de cette correspondance avec Alain Bourbonnais...
A signaler que la sortie de cet ouvrage, Collectionner l'art brut, correspondance Jean Dubuffet-Alain Bourbonnais, fera l'objet d'une présentation au public le 12 décembre à la Fondation Dubuffet (de 18h à 21 h, 137 rue de Sèvres, dans le VIe ardt, à Paris), en même temps que sera présentée une autre publication récente, tout aussi intéressante, réalisée par la Collection de l'Art Brut, SIK ISEA et les éditions 5 Continents, l'Almanach de l'Art Brut.
Parallèlement, dans le nouvel espace de la Fabuloserie-Paris (retour des choses, cette nouvelle galerie, animée par Sophie Bourbonnais, fille d'Alain et Caroline Bourbonnais, est ouverte à côté de l'emplacement de l'ancien Atelier Jacob, au 52 rue Jacob Paris VIe ardt (ouvert du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous au 01 42 60 84 23 ; voir aussi fabuloserie.paris@gmail.com), se tient une exposition consacrée à quatre artistes défendus par la Fabuloserie : Francis Marshall, To Bich Hai, Genowefa Jankowska et Genowefa Magiera (vernissage le 8 décembre de 18h à 21h).
Un nouveau venu à la Fabuloserie: Jean Branciard (que les lecteurs de ce blog reconnaîtront comme un artiste que nous avons défendu parmi les tout premiers ; je suis content que le Poignard Subtil puisse voir ainsi ses choix corroborés par ceux de la Fabuloserie), ph. B.M., 2016.
Film de Joanna Lasserre sur le vernissage de la sortie de "Collectionner l'art brut" les 22 et 23 octobre derniers, avec pour l'occasion, une exposition d'œuvres de la Fabuloserie dans un Atelier Jacob provisoirement réinstallé dans ses anciens locaux.
03/12/2016 | Lien permanent | Commentaires (6)
Info-Miettes (32)
La Maison sous les Paupières
Revoilà l'antre sous les paupières qui se remet à pondre de l'expo(-pière). Son animatrice, Anne Billon, est passée dans le village perché du Carla-Bayle en Ariège où il y a, outre le très joli petit musée enchanté des Amoureux d'Angélique (art populaire et naïf et brut), tout plein d'artistes.
Le Carla-Bayle, c'est un peu St-Paul-de-Vence avant les touristes et l'artifice. Sera donc exposée du 6 au 28 octobre, à Rauzan (7 rue du Pont-Long), bourg de l'Entre-deux-Mers, la très inspirée Mélissa Tresse au nom comme un programme (autre que pileux).
Mélissa Tresse, la Joute, eau-forte et aquatinte, 44x30 cm, 2017.
Curzio Di Giovanni, une exposition proposée par Lucienne Peiry à Lausanne
Lucienne Peiry, l'ancienne responsable de la collection de l'Art Brut, même si elle fut "débarquée" par le syndic de Lausanne en 2012, d'une façon bien peu fondée, n'en continue pas moins de s'intéresser à l'art brut, bien entendu. Et je dois dire que, prisant passablement ses goûts en cette matière, j'accorde toujours beaucoup d'intérêt à ses choix de créateurs. Elle est un bon guide... Elle propose à partir du 26 septembre jusqu'au 22 novembre 2018, à Lausanne, à la HEP Vaud, une expo consacrée à Curzio Di Giovanni et à ses têtes aux étranges conformations. Elle comportera une soixantaine de dessins issus de collections privées, dont celui ci-dessous.
L'Atelier-Musée Fernand Michel à Montpellier expose Helmut Nimcewski
Ph. Bruno Montpied, 2016.
Ce musée aux collections d'art brut et d'art singulier bien sympathiques (surtout en ce qui concerne l'art brut) monte des expositions temporaires en sus de ses collections permanentes (au cœur desquelles on trouve un important fonds consacré à l'artiste singulier Fernand Michel qui constitue le socle du musée).
En voici une qui ouvrira bientôt ses portes du 3 octobre prochain au 10 janvier 2019, consacrée au créateur Helmut Nimcewski, féru de représentations de foules aux petits personnages serrés en rangs d'oignon, le tout dans des couleurs de bonbons acidulés. C'est un type de représentations que l'on retrouve souvent dans l'art brut et l'art naïf. Certaines sont même nettement plus poussées dans ce domaine, Berthe Coulon par exemple...
Berthe Coulon
L'Atelier-musée se situe 1 rue Beauséjour, à Montpellier, tél: 04 67 79 62 22, mail: <CONTACT@ATELIER-MUSEE.COM> . Le site internet du musée est annoncé en (perpétuelle?) construction...
Monsieur Jacques Burtin en balade à travers l'Espagne...
Goya, gravure, communiquée par Jacques Burtin.
"Hier, à Saragosse, la rencontre (...) avec l’une des gravures de Goya que je mets au-dessus des autres : « Légèreté et audace de Juanito Apiñani dans la Corrida de Madrid» (1814 -1816). Elle définit le mieux à mes yeux la situation de l’artiste. Non point le moment de la mise à mort : je laisse à ses partisans et à ses adversaires l’inutile, le vain plaisir de se combattre. Mais ce moment d’élévation où l’on risque sa vie pour la beauté d’une figure impossible."
"Histoires de femmes" aux Yeux Fertiles, de l'art brut et surtout de l'art singulier...
"Histoires de femmes", la nouvelle exposition de la galerie Les Yeux Fertiles rue de Seine (Paris VIe ardt ; du 2 octobre au 3 novembre) est sous-titrée "Art brut, art singulier".
Mais, à part deux ou trois créatrices effectivement cataloguées dans l'art brut (Thérèse Bonnelalbay, Madge Gill, et... Sol (Solange Lantier)), toutes les autres relèvent plutôt de de l'art moderne, voire d'un art contemporain de plus en plus éloigné de ce que l'on appelle art singulier. Certaines sont devenues au fil du temps de vraies "vedettes", comme Yolande Fièvre ou Ursula, géniale artiste, qui a déjà été présentée à la galerie les Yeux fertiles. On peut même avancer que ces deux-là sont désormais entrées dans le Panthéon de l'art moderne, non loin des surréalistes, dans la grande cohorte des assembleurs, des collagistes, des artistes fidèles à l'imaginaire (Unica Zürn peut en être rapprochée). Les autres artistes ici présentées, comme Isabelle Jarousse ou Josette Rispal, voire Ody Saban et Christine Sefolosha, se hissent même aisément dans les rangs des artistes contemporaines. Le mot "singulier", qui comme l'art brut, combine une notion esthétique (pas de volume, des aplats, une grande stylisation dans le rendu des figures, invention des techniques d'expression) à une notion sociologique (autodidacte, situation de l'artiste en dehors du milieu professionnel de l'art, influence de l'exemple moral et esthétique de l'art brut), selon moi, ne s'applique pas vraiment ici, devenant, en l'occurrence, passablement galvaudé.
Madge Gill, image du carton d'invitation à "Histoires de femmes".
De l'art brut (et "outsider", c'est-à-dire "singulier") iranien à la Galerie Polysémie à Marseille
La Galerie Polysémie file de temps à autre vers des contrées lointaines où l'on ne pense pas d'habitude que l'on puisse rencontrer de l'art dit brut.
La galerie propose ainsi de l'art brut de Chine continentale en ce moment je crois, mais ce choix me paraît personnellement de qualité fort moyenne, étant donné qu'il s'agit, j'en ai bien l'impression, à voir ce qui est proposé, pour la plupart de peintures du même genre que celles qu'on a pu voir à la dernière Biennale Hors-les-Normes de Lyon, en provenance d'ateliers pour handicapés (à Marseille, il me semble que François Vertadier, responsable de Polysémie, a fait appel au Nanjing Outsider Art Studio), et donc de créateurs stimulés par des animateurs dans ces ateliers, ce qui est souvent en contradiction avec le principe même de l'art brut – une expression irrépressible, surgie de façon autonome, comme le chiendent parmi une végétation disciplinée. Mais, surtout, c'était, à Lyon, des œuvres peu originales, peu surprenantes, en dépit d'un certain savoir-faire.
La galerie présentera cependant bientôt (du 6 octobre au 3 novembre prochain) des créateurs plus étonnants, en provenance d'Iran donc, plus en rapport avec ce qui correspondrait à de l'art brut, tel que défini plus haut.
J'ai déjà eu l'occasion par le passé, sur ce blog, de citer des créateurs originaires de l'ancienne Perse, comme Mokarammeh, Akram Sartakhti, ou plus connu depuis quelque temps dans les milieux de l'art brut, Davood Koochaki (que l'on retrouve ici à Polysémie). A la dernière exposition de groupe montée à l'Île d'Oléron en 2017 par Jean-Louis Faravel, j'avais aussi remarqué un autre créateur, Mehrdad Rashidi (également présent à l'expo à venir chez Polysémie). J'accueille donc cette expo marseillaise avec grand intérêt et je la conseille à tous ceux qui cherchent de l'art à la fois bruto-naïf et original.
Mahmoodkhan, trois dessins de 50x70cm, extraits du dossier de presse de la galerie Polysémie
Trois œuvres de Reza Safahi.
Le dossier de presse fourni par la galerie énumère les artistes et créateurs exposés. Personnellement, dans l'échantillon proposé je retiendrai essentiellement les dessins de Mahmoodkhan, commencés à plus de 70 ans, Reza Safahi, visiblement instruit et cultivé mais ayant conservé dans son graphisme une grande fraîcheur de tracé "brute" ou "naïve", et aussi Zabihollah Mohammadi, à l'inspiration plus empreinte de références à de grands récits épiques iraniens. On retrouvera dans l'expo cela dit aussi Davood Koochaki et ses esprits noirâtres, ainsi que Mehrdad Rashidi. Chacun pourra se faire sa propre opinion en consultant le dossier de presse.
Le livre d'Hervé Couton sur "Las Pinturitas" bientôt présenté par son auteur à la Halle Saint-Pierre
"La Pinturitas", "la Petites peintures", c'est cette femme, de son nom d'état-civil Maria Angeles Fernández Cuesta qui depuis des années (depuis 2000) réalise en Espagne, en Navarre, non loin du Pays Basque, une œuvre picturale sur le support des murs d'un bâtiment désaffecté à la sortie de la ville d'Arguedas. Ses fresques sont immenses, mixtes de street art sauvage et d'environnement brut, en constant renouvellement. C'est pourquoi le photographe Hervé Couton a trouvé nécessaire de fixer depuis huit ans ce work in progress, dont l'éphémère est la marque de fabrique. Il viendra en parler à l'auditorium de la Halle St-Pierre le 27 octobre prochain, à 15 h. Toutes précisions sont à retrouver sur le site web de la Halle St-Pierre.
Charles "Cako" Boussion sur le mur de la boutique d'Antoine Gentil jusqu'à début octobre
Une vingtaine d'œuvres de l'ami Boussion, en provenance de la Pop Galerie de Pascal Saumade, sont actuellement exposées chez Antoine Gentil au 75 bis bd de Rochechouart, dans le IXe à Paris (Sur R-V.: tél: 06 58 34 72 09). Restent quelques jours seulement...