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Rechercher : Pierre Albasser

Une berge prédestinante

       « Bérégovoy, Pierre. 1926-1993 (Premier Ministre de la Ve République). Lorsqu’il mit fin à ses jours en se tirant un coup de revolver dans la tête, le 1er mai 1993, à Nevers, sur la rive du canal, on se rappela que son nom, d’origine ukrainienne, signifiait : "l’homme de la berge". »

         Claude Gagnière, Pour tout l’or des mots, rubrique "Mots d’où ?", Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 1996, p.623.

 

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Trois générations de Sendrey à Bayonne

    C'est étonnant comme ces trois-là, le "patriarche" de la Création Franche, j'ai nommé Gérard Sendrey, plus son fils qui signe Pierre Silvin, et enfin son petit-fils se présentant sous le seul prénom de Frédéric, se ressemblent dans leurs productions picturales. On a l'occasion du côté de Bayonne, au Couvent des Méduses (d'où l'on sort médusés?) de les voir exposés tous les trois ensemble en ce moment, du 3 décembre 2011 au 8 janvier 2012. Je glisse ci-dessous quelques reproductions d'œuvres du père et du fils qui font partie de ma petite collection. Peut-être différentes de ce qui est montré en ce moment à Bayonne. Chez Silvin, c'est le noir et blanc qui m'a touché. Chez Gérard, j'aime beaucoup ses peintures à l'encre tracées au calame.

 

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Gérard Sendrey, visage, 32x24cm, encre, 13-11-2001, coll Bruno Montpied

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Gérard Sendrey, Composition, (acrylique?) 19x26 cm, 2003

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Des dessins de G.Sendrey à la récente expo de la collection Eternod-Mermod (9 avril au 28 août 2011) au LaM de Villeneuve-d'Ascq

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Pierre Silvin, sans titre, 32x24cm, crayon graphite et feutre, 1995 (coll BM)


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11/12/2011 | Lien permanent

Martha Grünenwaldt dans l'Oeil...-Art

    Jean-Louis Faravel nous fait part d'une nouvelle exposition consacrée entièrement à Martha Grünenwaldt prévue pour commencer le 2 septembre, date du vernissage, à la Galerie de la Halle Saint-Pierre, rue Ronsard à Paris, au pied de la Butte Montmartre, parmi les marchands de tissus du célèbre marché Saint-Pierre. Elle doit se terminer le 28 septembre suivant. 

Martha Grünenwaldt, carte d'invitaiton à son exposition par Oeil-Art, Paris 2010.jpg Carte d'invitation à l'exposition Martha Grünenwaldt organisée par l'association Oeil-Art

     Il y aura vernissage mais aussi "conférence-découverte", pour en apprendre davantage sans doute sur cette dame primitivement violoniste amateur, ancienne domestique dans un château (où on lui interdisait de jouer de ce fameux violon justement), qui se prit d'amour pour le dessin à 71 ans (elle est disparue dans sa quatre-vingt-dix-huitième année en 2008) en chipant les crayons de couleur de ses petits-enfants, remplissant toute la journée toutes sortes de papiers sans qualité, tracts, affichettes, lambeaux de papier peint, factures, à Mouscron en Belgique... Parfois des deux côtés par manque de support, pour optimiser les surfaces disponibles. Martha qui, d'après sa fille Josine Marchal (voir ses confidences dans le "Bulletin n°6" de l'association Art en Marge en 1987 à l'occasion de la première exposition à Mouscron), se trouvait dans une sorte de refus vis-à-vis du monde extérieur: "Personne autour d'elle n'a plus d'importance... n'existe plus... Alors, c'est une des facettes... à vivre... à encaisser...", refus des relations avec ceux de sa famille aussi, qui peut expliquer que celle-ci ait pu par rancoeur se laisser aller une fois à jeter une partie de sa production pléthorique.

Verso carte d'invitation à l'exposition Martha Grünenwaldt organisée par Oeil-Art à la Halle Saint-Pierre en septembre 2010.jpg
Verso de la carte d'invitation

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22/08/2010 | Lien permanent

Masques et métamorphoses au musée des Amoureuxd'Angélique

      Voilà l'été comme disaient les Négresses Vertes. Et le temps des expos estivales qui vont avec. A Carla-Bayle, en Ariège, dans ce village perché, le joli et inventif musée de Martine et Pierre-Louis Boudra vit cette saison sous le signe du masque. Tout le monde là-bas a posé, le samedi 26 juin sur la place du village, sous ces visages étranges, la plupart du temps en bois, et rappelant singulièrement les masques de carnaval des régions suisses du Lötschental ou de l'Appenzell (que l'on se rappelle des "Sylvester Klaüse", ces hommes sauvages aux faces de troncs et aux bras noueux couverts de feuilles qui errent entre les maisons du côté d'Urnäsch en dessous du massif du Santis au tournant de l'année, vers la fin décembre). C'est donc carnaval tout l'été à Carla-Bayle.

Photo Association Gepetto.JPG
Ph. Gepetto

       Un livre paraît à l'occasion de leur exposition, aux éditions de la Boîte à Gants, son titre? "Peaux masques" (wow, le calembour). Les auteurs en sont Vincent Pachès, Pierre-Louis Boudra et Béatrice Jan. Les espaces d'expo temporaires, déjà réduits d'ordinaire, sont complètement réquisitionnés par cette pluie de masques au reste fort réussis. Qu'on en juge.

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La rivière a coulé sous les géants de Robert

   Petite note au passage, mais parce que c'est urgent à signaler. Je ne connaissais que de nom la Chaussée des Géants à Alas, près de St-Girons dans l'Ariège (région du Couserans). Ce sont des statues et des patchworks de pierres assemblées qui ont été dressés en travers d'une rivière (la ou le Lez). Il me semble qu'un film, diffusé il y a quelques années sur Arte, montrait le site, parmi d'autres jardins ou créations de bord des routes.

chaussee.jpg

   L'auteur, Robert Mathey,mathey_id.jpg nous a quittés il y a environ deux mois. Je tiens l'information de Martine et Pierre-Louis Boudra du musée d'art brut Les Amoureux d'Angélique. Il y a urgence pour tous ceux que le site intéresse. Les détériorations ont déjà commencé. Les vandales sont à l'oeuvre. Plus personne ne défend l'endroit, site peut-être voulu éphémère par son auteur, puisque bâti sur l'eau, comme un mirage et un défi au temporel. Mais qui a dit que nous ne pourrions pas faire durer cette poésie éphémère, comme un défi plus grand d'être relevé collectivement?

    J'espère pouvoir revenir bientôt sur la question avec des images plus éclairantes à la clé. En attendant, on peut aller voir quelques photos supplémentaires sur le site d'Archi Libre.

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Marcel Katuchevski

    A l'exposition L'Eloge du dessin,L'Eloge du dessin, couverture du catalogue de la Halle Saint-Pierre.jpg qui se tient actuellement à la Halle Saint-Pierre (au 1er étage), parmi de nombreux artistes fort intéressants à découvrir (Patrick Gimel notamment qui se fait rare, à Paris en tout cas, et à qui on aimerait voir consacrer une exposition tout entière), j'ai eu plaisir à voir les grands dessins à la mine de plomb de Marcel Katuchevski. Le catalogue livre sur lui quelques informations succinctes, notamment le fait que né en 1949, il a commencé à dessiner au moment où il a découvert l'art brut, ses premières expositions datant du milieu des années 80. Je gage cependant que ces expos ont été du genre confidentiel, mais bon, je ne passe pas non plus partout.

Exposition de dessins de Marcel Katuchevski à la galerie Polad-Hardouin.jpg

  

    En tout cas, on peut admirer ses grandes compositions achevées/inachevées (je suis particulièrement admiratif devant cet aspect de l'oeuvre) à la Halle Saint-Pierre jusqu'au 29 août. Et puis, à signaler aussi que commence le 24 avril tout proche une autre exposition de dessins de Katuchevski à la Galerie Polad-Hardouin, rue Quincampoix dans le 4e arrondissement à Paris, tout prés du centre Beaubourg. Durée prévue: du 24 avril au 31 mai.

     En même temps que l'expo Katuchevski, on pourra également découvrir les travaux récents de Michel Nedjar.

Michel Nedjar, poupée présentée sur le site de la Galerie Polad-Hardouin.jpg

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Info-miettes (10)

Cécile Reims graveuse à la Maison du Tailleu

     La Maison du Tailleu, "le plus grand musée de Savennes" (Estaque, petit plaisantin!), au fond de la Creuse, offre une exposition de gravures de Cécile Reims, proposée par l'association Artémis en Creuse. Les Parisiens avaient eu l'occasion d'admirer d'autres travaux montrés il y a peu à la Halle Saint-Pierre dans le cadre d'une grande expo avec Fred Deux. Le carton d'invitation montre en particulier un bel arbre strié de lianes et de tiges l'enlaçant ou sous l'écorce on ne sait. L'oeil hésite, arbre imaginaire, arbre imité?

Carton d'invitation expo Cécile Reims.jpg

 Cécile Reims, Plaies d'arbre, gravure, burin sur papier, exposition réalisée en partenariat avec la galerie Michèle Broutta et le Musée de l'hospice Saint-Roch à Issoudun

Verso du carton d'invitation à l'expo Cécile Reims.jpg

      Cécile Reims expose en trois lieux en réalité, en plus de Savennes, à Aubusson et à Felletin aussi. L'image reproduite sur le carton d'invitation m'a permis de davantage faire attention à l'oeuvre originale de cette artiste que j'avais imparfaitement vue à la Halle Saint-Pierre où je n'avais perçu qu'un aspect avant tout virtuose de son art.

Jean Branciard s'expose à nouveau

Expo Jean Branciard à la galerie Chybulski.jpg

         Samedi 2 octobre, c'est aujourd'hui. Ceusses qui voudraient aller du côté du Beaujolais découvrir l'oeuvre brinquebalante de Branciard, avec ses véhicules bizarres et autres navires improbables, toujours prêts à s'effondrer dirait-on, fragilités faites intangibles, il faut vous rendre à la Galerie Chybulski entre le 2 et le 17 octobre.

Lieu-dit Le Cosset, Ville-sur-Jarnioux dans le Rhône. Tél 04 74 03 89 94.

Du côté de nos poètes

      Le sérénissime Joël Gayraud publie Clairière du rêve avec des illustrations de Jean-Pierre Paraggio dans la collection de l'Umbo.

Avis d'apparition de la plaquette de Joël Gayraud, Clairière du rêve, collection de l'Umbo.jpg

 

 

 

      Les Cahiers de l'Umbo de leur côté cessent de paraître. Ils se sont arrêtés sur leur n°12, et plus précisément sur un cahier d'errata, supplément au cahier 12 (oui, faut les suivre, c'est un vrai foutoir, avec tous leurs suppléments, tirés à part, and so on...), avec tout plein de poètes et illustrateurs estimables (Peuchmaurd, Albarracin, Olivier Hervy, Alice Massénat,  Emmanuel Boussuge, votre serviteur...). Les Cahiers de Dumbo sont morts, vive désormais L'Impromptu n°0 (on retrouve parfois les mêmes que ci-dessus, plus quelques autres, comme Barthélémy Schwartz, Jean-Yves Bériou, Philippe Lemaire, etc.).

Toute correspondance/ Jean-Pierre Paraggio, 33, ave Jules Ferry, 74100 Annemasse. jeanpierreparaggio@yahoo.fr

Rétrospective Jan Svankmajer au Forum des Images à Paris

     C'est un événement bien sûr pour tous les amateurs de cinéma surréaliste ou de cinéma d'animation poétique, il sera bientôt possible de voir l'ensemble des longs et des courts-métrages du surréaliste tchèque Jan Svankmajer, bien connu pour son Quelque chose d'Alice, mais qui a réalisé nombre d'autres films dont plusieurs restent inconnus en France, comme Démence ou le dernier intitulé Survivre à sa vie, et ce du 26 au 31 octobre prochain au Forum des Images dans le Forum des Halles à Paris.Svankmajer, possibilités du dialogue.jpg L'auteur n'est pas qu'un cinéaste, on le comprend aisément en voyant le film de Bertrand Schmitt et Michel Leclerc, Les Chimères des Svankmajer, qui sera projeté aussi dans cette rétrospective et où l'on voit quelques images de la demeure créée par ce créateur prodigieusement inventif, également adepte d'un certain art médiumnique dont on avait vu quelques exemples à l'expo de la Halle saint-Pierre sur l'Art Brut tchèque.Svankmajer, fabrique des petits cercueils.jpg  

 

Si on veut prendre connaissance du programme complet on va . Ou bien, y a aussi le programme du Forum des Images of course... A signaler aussi que l'on peut trouver plusieurs courts-métrages de Svankmajer sous le label Chalet Pointu, qui a une boutique à Paris dans le Xe arrrondissement rue des Goncourt (3 DVD parus).

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Zon'Art tire sa révérence

    Zon'Art s'arrête, vive autre chose? Je ne sais pas, faut voir...

    Pour son dernier numéro, ce mince bulletin proche du fanzine qui était épris d'une humilité dans les commentaires (que je trouvais de façade) sur des sujets qu'il affectait de trouver eux-mêmes modestes, mais qui apportait à l'occasion des informations nouvelles sur l'art brut et consorts (les environnements surtout), à la différence de soi-disant spécialistes du même champ recyclant leur éternel ronron conformiste, ce bulletin, donc, a obtenu de la Halle St-Pierre la permission de monter une exposition et une projection de films durant le mois d'octobre prochain. On y verra de l'art singulier, des évocations photographiques d'environnements spontanés que j'aime aussi beaucoup (voir notes récentes sur Donadello, et les photos que j'insère ci-dessous) et les cartes postales anciennes de Jean-Michel Chesné (voir ma note du 8 juin 2008). Sur Donadello (Bépi Donal), on pourra voir le film de Noémie Dumas que j'ai cité récemment (probablement grâce à l'Association Hors-Champ de Nice).

Joseph Donadello, ses sculptures sur des rayonnages, Saiguède, Hte-Garonne, ph.Bruno Montpied, 2008.jpg
Joseph Donadello, un aspect de son jardin de sculptures à Saiguède (Haute-Garonne), ph.B. Montpied, 2008

   Autant vous donner tout de suite le programme général de l'exposition:

Pour la parution de son dernier numéro,

Zon’Art présente (du 3 au 30 octobre 2008) : «SUITE & FIN»

[Galerie de la Halle St-Pierre (Rez-de-chaussée), Paris 18e]

 

Dessins, sculptures, documents :

Stéphanie Buttay, Gustave Cahoreau, Chomo, Clem,

Jacques Karamanoukian, Sam Mackey, Raâk, Gérard Sendrey.

Environnements d’hier et d’aujourd’hui :

Cartes postales anciennes de la collection Jean-Michel Chesné.

Jamain, La-Croix-de-Vie,(Indre-et-Loire), carte postale ancienne.jpg
"Jamain Peintre", Carte postale montrant un jardin de loisirs contenant diverses oeuvres et ouvert au public, La-Croix-de-Vie, Indre-et-Loire ; exemple de carte collectionnée par J-M.Chesné, mais par d'autres amateurs aussi ...(merci Michel Boudin) ; coll.B.M.

Photos de sites et sculptures

Bar du Mont Salut [André Morvan, dans le Morbihan, souches d'arbres assemblées en plein air]

Joseph Donadello

Jean Grard

Emile Taugourdeau

Jean Grard,André Verchuren, vers 2000, coll.privée, Paris, ph.Bruno Montpied.jpg
Jean Grard, André Verchuren, matériaux divers récupérés, assemblés et peints, coll. privée, Paris ; ph.B.Montpied

 

Samedi 4 octobre 2008 à l’auditorium, à partir de 14 heures

Festival audiovisuel (3e édition)

Programme des projections :

N’oubliez pas l’artiste ! (Cartes postales anciennes), diaporama de Jean-Michel Chesné, 45 mn

Vladan Popov de Jean-Michel Zazzi (1999), 13 mn

Raymond Reynaud de Jean-Michel Zazzi (1999), 18 mn

Le jardin de Bépi (Joseph Donadello)  de Noémie Dumas (2007), 17 mn

La porte du mystère (Raâk, l’eau, la terre, le feu) deStéphanie Buttay (2008), 12 mn (En présence de la réalisatrice)

C’est le matin... ((Gérard Sendrey, la fabrique de galaxies) deStéphanie Buttay (2008), 8 mn

Poétique mécanique (Le manège de Petit Pierre), de Jean-Michel Zazzi (2007) 4:30 mn

L’émotion est au bout de la route, diaporama (1984 à 2008 : le bar du Mont Salut, François Lozevis, Joseph Le Bail, Emile Taugourdeau) de Michel Leroux, 45 mn

L'univers de pierres de Nek Chand,diaporama de Laurence Savelli, 40 mn [Voici un bel exemple de ronron et de redite...]

Film surprise : 13 mn

 

Halle Saint-Pierre

2, rue Ronsard - 75018 Paris

M° : Anvers ou Abbesses - Tél : 01 42 58 72 89

 

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16/09/2008 | Lien permanent

Joseph Donadello, suite, un Panthéon passé à la loupe

  

Joseph Donadello, le Panthéon, vue rapprochée, Saiguède, ph. B.Montpied, 2008.jpg
Le Panthéon, vue rapprochée ; de gauche à droite du haut vers le bas: Irène, Louis Seize, A Dada, deux chevaux sculptés par un ami bouliste de Bepi Donal, à savoir Séverino De Zotti (voir au musée des Amoureux d'Angélique), et enfin Lori (sic) ; ph. Bruno Montpied, 2008

    Suite à la note récente sur l'environnement de statues et de maquettes créé par Joseph Donadello à Saiguède en dessous de Toulouse, et en particulier suite aux commentaires de Michel Valière sur certains détails du Panthéon où ce dernier semblait reconnaitre un Roi Salomon cher au Compagnonnage (à gauche sur notre photo) - effectivement, les motifs décoratifs sur le poitrail du personnage semblent bien représenter une équerre et un compas croisés des emblèmes compagnonniques -, j'ai reçu de la part de Pierre-Louis Boudra, responsable du musée des Amoureux d'Angélique, quelques précisions, ou rectifications, à ce sujet.

Joseph Donadello,Pinocchio, ph. Martine et Pierre-Louis Boudra.jpg
Joseph Donadello, Pinocchio (qui était placé à droite de la statuette du personnage à jupette), aujourd'hui disparu ou déplacé du jardin; notons que lui aussi porte une jupette...; photo Pierre-Louis et Martine Boudra
Joseph Donadello,statuette disparue de son jardin, maquette du Panthéon, ph.Martine et Pierre-Louis Boudra.jpg
Joseph Donadello, La fille de leurs voisins, noter au-dessus la statue de "Charles", portant aujourd'hui un autre nom ; photo Pierre-Louis et Martine Boudra 

   Il connaît assez bien le lieu et le créateur, pour y être passé plusieurs fois. Lui et sa femme ont fait des photographies du site avant moi qui montrent des statuettes qui ont disparu depuis (sans doute vendues). Deux statuettes, un Pinocchio et une représentation de la fille de leurs voisins, encadraient, à une date pas encore déterminée, le Panthéon aux extrémités de la terrasse avec les colonnes. En outre, certaine statuettes qui sont encore en place avaient d'autres noms. En haut à droite, Le "Louis Seize" d'aujourd'hui s'appelait autrefois "Charles" (ce serait Charlemagne pour Pierre-Louis). La photo qu'il m'a envoyée le montre clairement. A noter aussi que Bepi a incorporé au décor de cette maquette deux oeuvrettes de son ami Séverino De Zotti (voir photo au début), autre sculpteur populaire contemporain de la même région, qui joue souvent aux boules avec lui. Cette présence d'autres oeuvres, même réduite, à elle seule, introduit l'idée pour cet environnement d'une tentation de faire oeuvre collective...

Joseph Donadello,Irène, détail de sa maquette du Panthéon à Saiguède, ph.B.Montpied, 2008.jpg
Joseph Donadello, Irène (de Russie? I...reine Salomon?), détail de la photo du début de cette note ; ph.B.M., 2008

   Le personnage au chef semble-t-il couronné (à moins que ce ne soit une sorte de calot, ou de toque), et portant jupette, que Michel Valière interprète comme un Roi Salomon, représentait, paraît-il Catherine de Russie...Catherine de Russie.jpg Mais là, pas de preuve. Pierre-Louis tient sans doute cela de la bouche de Bepi (Donadello). Par contre, en zoomant sur ma photo du Panthéon de juillet 2008, j'ai découvert qu'en fait un prénom était inscrit sur ce "Roi-Salomon-de-Russie-en-jupette": IRENE... Les emblèmes compagnonniques restent-ils toujours reconnaissables ou sont-ce seulement des ornementations en croisillon !

Roi Salomon.jpg   Bepi Donal est un farceur qui nomme ses personnages selon des géométries variables, semble-t-il. De quoi bien énerver les commentateurs de tous poils, et générer  de potentiels crépages de chignons... 

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De la sculpture automatique, un masque du facteur Georges Maillard

     Georges Maillard et ses Rocamberlus, j'en parle ailleurs que sur ce blog, en fait dans le numéro 163 d'Artension, actuellement dans les kiosques, puisque couvrant la période de septembre-octobre. Cet ancien facteur, au départ dans sa jeunesse ouvrier agricole et bûcheron, s'est mis, après avoir pratiqué la photographie en autodidacte, via un club photo organisé à l'intérieur de la Poste (il a une prédilection pour la photo réaliste populiste, assez proche de la photographie dite "humaniste"), dans  les années 1980, à assembler des pierres aux formes suggestives qu'il avait accumulées depuis des années, à toutes fins utiles. Il allait aux expositions de l'Atelier Jacob entre 1972 et 1982, et il connaissait un peu les sculptures de silex assemblés de Marcel Landreau qui les dressait à Mantes-la-Ville. Cela – il le reconnaît humblement, sans rien dissimuler, car le bonhomme reste modeste – a pu le guider vers ses personnages particulièrement grotesques, tour à tour tourmentés ou cocasses.

Le théâtre de la 1ère terrasse (de 3 quart) (2).jpg

Georges Maillard, le théâtre des statuettes sur la 1ère terrasse, photo Bruno Montpied, juin 2020.

Figures fantastique 2e terrasse côté droit (vu de la rue) (2).jpg

Georges Maillard, figure fantastique en ciment-colle sur la 2e terrasse ; ph. B.M., juin 2020.

 

     Mais ici, dans cette note, je ne veux évoquer qu'un petit à côté de sa production. Il ne se contentait pas d'ériger des assemblages de pierres toutes en circonvolutions, il les confrontait à des façonnages en ciment-colle qu'il a mêlés aux pierres sur les terrasses de son terrain pentu (voir la figure fantastique ci-dessus). Cela a donné de grandes figures comme l'ensemble dit des "Chimériques" dont j'ai publié une photo dans Artension. Parfois, il mariait les figures en ciment aux pierres au sein d'une statue, ne dédaignant pas des incrustations d'accessoires, pour souligner les contours des yeux par exemple. Ou bien il se servait du ciment pour réaliser des socles.

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Georges Maillard, Rocamberlu installé sur la 1ere terrasse, au-dessus de son garage, associant pierres, ciment, et accessoires incrustés ; ph. B.M., juin 2020.

 

      En maniant le ciment pour ces pièces principales, il lui en restait des chutes qu'il ne se résignait pas à jeter. Alors, d'une main et d'une truelle plus primesautières encore que lors de ses façonnages de figures chimériques, il faisait des masques, parfois des bonshommes, dans une sorte de régression vers les graphismes sommaires de son époque enfantine. Et les abandonnait entre ses Rocamberlus, à leurs pieds, ou bien appliqués contre un parpaing de sa clôture. On en voit dans la photo ci-dessous, placées dans les interstices de ses créatures, modestes œuvrettes auxquelles on ne prête pas attention de prime abord, et pourtant...

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Georges Maillard, dans l'escalier vers une de ses terrasses, des figures en restes de ciment semées dans les interstices des Rocamberlus, ph. B.M., juin 2020.

Bonhomme en reste de ciment sur un mur de parpaings (2).jpg

Georges Maillard, bonhomme réalisé en chute de ciment, sur un mur de parpaings, ph.B.M., juin 2020.

 

      A ma dernière visite, Georges Maillard me proposa d'emporter quelque chose, et ma main, comme téléguidée par l'Ange qui me suit et me conseille, se porta sans hésiter vers l'une de ses humbles et pourtant expressives, figurations, un masque grumeleux et souriant, comme d'un être qui aurait beaucoup bourlingué, portant sur sa face les stigmates de quelques excès... Un nouveau compagnon...

 

Georges Maillard, masque ss titre, ciment, vers 2019, alt (2).jpg

Georges Maillard, masque en chute de ciment, 15 x 11 cm, vers 2019 ; ph. et coll. B.M. ; selon l'éclairage, le masque prend des expressions variées: ce jour-là, il paraissait soucieux et son sourire était comme épais, lourd...

 

*

 

Les Rocamberlus de Georges Maillard sont visibles depuis la rue, au 16 rue de Marines, Osny (communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise, dans le 95, Val d'Oise).

 

 

 

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