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01/08/2007

Le plafond merveilleux de Cheylade: MASSIF EXCENTRAL (2)

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    Pour atteindre Cheylade, où l'on vient de loin pour voir un plafond d'église, on passe, venant de Murat (le voyage se déroule dans le Cantal), au large d'une zone bien désertique, ondulant sans un arbre, sans un buisson, tendre pâturage idéal sous le ciel, ce jour, bleu, paysage qui a pour nom Plateau du Limon (c'est une des coulées de lave de l'ancien volcan dont la bouche principale, nous assure-t-on (Voir le Guide de l'Auvergne Mystérieuse d'Annette Lauras-Pourrat) , se trouvait au Puy Griou (ce volcan a coulé en étoile, en soleil... On s'en convainc quand on vient du ciel).

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 On laisse le plateau magnifique et lunaire (une Lune qui serait verte) à gauche, on ne s'y arrête pas, on n'est pas venu pour lui, et pourtant c'est une révélation qu'on emportera avec soi et qui reviendra nous hanter au fond de notre ville striée de pluie et de nuit.

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(Photo B.Montpied)

     C'est l'intervalle délicieux qu'il faut pour faire le vide avant la découverte du plafond merveilleux de l'église Saint-Léger de Cheylade

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   Eglise qui a été classée monument historique en 1963,"la décoration de la voûte [ayant été] l'élément essentiel qui a motivé le classement", dixit l'Association Valrhue qui a écrit la plaquette "Eglise Saint-Léger de Cheylade" pour les éditions Créer (dont j'ai extrait ici plusieurs photos, notamment les premières en tête de note). On notera au passage que les classements d'églises sont plus rapides que ceux des environnements spontanés...

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(Photo B.Montpied)

     Des fleurs partout, comme s'il en pleuvait, poussées au ciel. Des fleurs, des animaux, des couteaux (sans doute des poignards subtils)... Des symboles bien sûr mais aussi des images profanes.

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Images (ci-dessus au centre et ci-dessous à gauche et à droite, puis en dessous...) extraites du livre de l'association Valrhue
 
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     On trouve des têtes de mort aussi avec des tibias entrecroisés comme sur des drapeaux de pirates, des animaux fantastiques (le basilicc5df446b360b1257b7141769e1eaa9eb.jpg, un oiseau à deux têtes, une Gorgone...), des serpents, mais des anges aussi bien entendu, des coeurs, enflammés ou sur la main... Un tabernacle, des écussons... Comme un déluge  d'images (elle sont au nombre de 1360, peintes sur autant de caissons), voulant instruire les fidèles de la magnificence de la création divine, de sa variété infinie, du langage symbolique permettant d'accéder à la reconnaissance de ce Dieu si puissant...c37d9db1f4c704d15ba0aa9228c599a9.jpg

     "A l'instar de la sculpture médiévale où la flore naturelle côtoie une végétation stylisée, créée par l'imagination à partir de certains modèles, le peintre de l'église de Cheylade utilise ce même élan d'inspiration dans ses représentations florales." (Pascale Bulit-Werner et Gérard Bulit, Association Valrhue).

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    On doit au respect des architectures religieuses la préservation de tels vestiges (de même qu'on doit à l'oubli dans lequel tombent souvent les lieux souterrains la préservation d'autres témoignages d'art naïf, je pense par exemple au "graffito" naïf relevé dans les carrières de Saint-Savinien en Charente-Maritime, que Michel Valière a signalé sur son blog Belvert ces jours-ci... Mais il y a d'autres exemples, j'y reviendrai). Les auteurs du livre sur l'église St-Léger mentionnent que "tous les auteurs du XIXe siècle" se sont accordés sur la date de 1743 pour la date de création de ces 1360 petites peintures, parce qu'une inscription "finis opus 1743" aurait été vue sur un caisson au fond de l'église côté nord, caisson qui aurait été ensuite caché par la construction d'une tour qui l'aurait recouvert...

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(photo B.M.)

     On ne sait pas grand chose de l'auteur de ces peintures, c'est un peu du reste toujours la même chanson avec ces rares vestiges de peinture populaire ancienne (qui nous montre que le Douanier Rousseau n'est bien sûr pas le premier peintre naïf, seulement le premier peintre d'une catégorie nouvelle de l'Art Naïf).

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(Photo Association Valrhue)

    La mémoire populaire garde l'hypothèse que ce serait un artiste italien, "aujourd'hui non encore identifié", de passage dans la région, qui aurait réalisé la peinture des voûtes. Ce genre d'improbables indices sur la personnalité de créateurs restés dans l'ombre fait penser au Déserteur qu'a évoqué Giono dans une fameuse nouvelle, ou à l'auteur inconnu des boiseries naïves en provenance d'une maison patricienne de Jettingen peintes vers 1840 et conservées  au Musée Historique de Mulhouse (là, on parlait d'un peintre "peut-être tzigane, ou russe (ou russe tzigane?)", nomade louant ses talents de peintre amateur à qui en avait besoin ; Giono lui dans son récit brode à l'envi sur les corporations méridionales de peintres ambulants d'ex-voto, et c'est vrai que cela fait rêver ces chemineaux peinturlureurs, la boîte de couleurs sur le dos, le quignon de pain et la tome de fromage, le litron peut-être en sus dans la besace...)

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Commentaires

Faites 'xcuse; msieur, mais le si beau bourg de Saint-Savinien est sis en Charente-Maritime: 1_7,et non en Charente qui est 1_6. Des fois que vous pourriez me remettre ça droit, msieur. Mer6 b'coup, msieur. Vous savez que vous z'aimez pas que ça soit pas z'exactement ça. Alors, compr'nez moi, msieur. Mer6'core.

[On va vous corriger ça aussi sec, j'étais pressé, "Charente", c'est plus vite tapé que "Charente-Maritime". Le Sciapode]

Écrit par : Belvert | 01/08/2007

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Avec ce beau temps, on a bien droit à un peu de paresse !
Mer6, à++++

Écrit par : Belvert | 02/08/2007

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magnifique ce plafond mais alors il n'y a pas de sciapode peint ici ?

Écrit par : P. Herman | 02/08/2007

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A propos de plafonds peints, je me permets de vous signaler celui de l'église de Pierrefitte en Auge à découvrir sur le site suivant :
http://perso.orange.fr/pierrefitte.en.auge/histoire.html
et en réel, avec un beau panorama sur la vallée de la Touques et de jolies maisons à pan de bois ; un bon resto aussi, connu dans la région : Les Deux Tonneaux (pub gratuite !)

Écrit par : P. Herman | 02/08/2007

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Non, pas de sciapodes parmi ces 1360 caissons, je les ai cherchés en vain...
Mais non, je plaisante, je ne suis que raisonnablement obnubilé par ce thème. C'est une forme spéciale de narcissisme, j'en conviens, mais qui a ses limites. Vous ai-je donné l'impression de les outrepasser?

Écrit par : Le Sciapode | 02/08/2007

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Je suis allé sur le site indiqué. Ce plafond que vous indiquez est bon à connaître, j'ai noté que là aussi, on parle d'Italiens qui auraient sévi...
Mais c'est tout de même beaucoup moins rustique qu'à Cheylade. Or, c'est précisément cette rusticité de la facture qui m'intéresse parce qu'elle peut être plus aisément mise en rapport avec une certaine rudesse, âpreté, rusticité du style qui gît au fond de certaines oeuvres... de l'art brut...

Écrit par : Le Sciapode | 02/08/2007

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Non, au sujet du sciapode, je voulais juste plaisanter.

Écrit par : P. Herman | 02/08/2007

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