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28/07/2009

Une histoire de tartines

Carte postale, Dunes décorées de coquillages en Allemagne, années 1950-1960, coll. Bruno Montpied.jpg
Très curieuse carte postale éditée en Allemagne (probablement dans les années 1950-1960), ne donnant aucune indication sur le lieu ; on notera les enclos de talus sablonneux où on a incrusté des ornementations en coquillages, et des inscriptions, forts séduisantes ma foi, réalisées sans crainte de leur probable fragilité et de l'éphémère durée de tels décors... Coll.Bruno Montpied

     Vacances... Vacances... Tout le monde est ailleurs, ou tout simplement déprimé devant l'afflux des soucis (chômage, manque d'argent, etc), la solitude estivale, etc... Période singulière que je préfère passer de mon côté dans les interstices, dans les marges, comme le reste du temps en fait. Ce qui fait le goût de tant de nos contemporains m'étant chaque jour plus étranger.

Juliette au visage tartiné, ph.Bruno Montpied, 2009.jpg
Photo BM, juillet 2009

       Je me consacre ainsi aux petites et grandes découvertes de la poésie interstitielle... Juliette surgit au jardin le visage barbouillé d'une boue verdâtre censée soigner son teint je suppose. Clic, une photo pour éterniser l'instant.

Tartine Grillée à visage, ph.B.Montpied, 2009,juil.jpg
Photo BM,2009

        Le lendemain, au petit déjeuner, surprise, elle me tend une tartine grillée qui me fait de l'oeil. Un visage... Assez triste, avec un oeil qui dit merde à l'autre, on dirait, comme une ressemblance avec le visage disgrâcié du merveilleux Petit-Pierre de la Fay-aux-Loges dans le LoiretPetit-Pierre, portrait photographique de Jean-Paul Vidal, éd. Mycélium.jpg dont le manège d'automates en fil de fer a fait étape, restauré comme on sait, à la Fabuloserie du couple Bourbonnais dans l'Yonne. Je tartine de beurre la tartine en question, et voici que cela fait écho, la désolation mise à part, au visage barbouillé de Juliette la veille au jardin. Inutile de dire que je me suis empressé de la faire disparaître, cette triste figure couverte de beurre, avec une bonne gorgée de café...!

Photo B.Montpied, 2009.jpg

 

 

Commentaires

Petit-Pierre de Fay-aux-Loges (le la est en trop, mémoire de gars du Loiret - à prononcer avec l'accent) ; j'en profite pour te dire que j'apprécie de + en + tes textes, un ton + chaleureux (ce qui n'enlève pas le mordant indispensable), l'humour toujours présent qui s'accompagne de la distance nécessaire. Particulièrement apprécié le texte du 14 juillet intitulé" l'ombre à la fenêtre", beau texte énigmatique juste assez pour avoir envie de connaître la suite...
Bel été,
G.

Écrit par : G. | 29/07/2009

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La suite? Mais c'est ma vie...
D'un point de vue strictement littéraire, ce petit texte d'interprétation d'une projection lumineuse sur un conduit de cheminée en aluminium dans un grenier sombre est clos sur lui-même, assez je trouve pour ne pas supposer de prolongement ailleurs que dans l'esprit de ses lecteurs. Si le coeur vous en dit, vous pouvez ainsi vous-même continuer...
Merci au passage de tes amicales appréciations qui font toujours du bien à entendre, crois-le bien.

Écrit par : Le sciapode | 30/07/2009

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Joli bouquet d'échos. Cette tartine avant le beurre a aussi un côté masque inuit.
Évidemment, y voir un visage connu indique bien qu'il s'agit d'un pain de "mie", et que vous la trouviez à croquer , cette Féé-au-Logis.

Écrit par : Charp | 04/08/2009

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Bien vu le masque inuit. Il y a de ça...
Mais pour le reste, je ne crois pas à cette interprétation jouant sur les mots même si, à la suite des calembours lacaniens et autres déconstructions de la langue cachée par associations de mots, on est tenté d'y accorder un grand crédit. En écrivant ces lignes sur la tartine beurrée (on pourrait aussi élégamment gloser sur le beurre, mais non, pas vous...), j'étais bien conscient des interprétations qu'elles ne pouvaient manquer de suggérer.
Il se trouve que la jeune fille est une sorte de filleule de coeur, sans aucun rapport avec une "mie" quelconque (sauf si l'on pense à sa mère qui, elle, fut, mais il y a longtemps, ma mie). Ce n'est pas cette filleule que je voulais croquer mais plutôt une certaine tristesse que je trouvais à l'évidence peinte sur ce "visage" apparu après passage sur le grill (ah, jeux de mots...). C'est la fée au logis elle-même qui du reste fit le rapprochement entre la photo de son visage barbouillée de boue bleue et cette tartine qu'elle avait fait griller pour moi. Personnellement, je n'avais pas fait le rapport. Elle voyait un rapport entre les deux images parce qu'elle était dominée par une certaine angoisse dont tous ceux qui l'affectionnent aimeraient la débarrasser.
Méfions-nous donc des interprétations psy qui fonctionnent trop bien...

Écrit par : Le sciapode | 04/08/2009

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Bien sûr, il ne faut pas prendre ce genre d'interprétation calembouresque au pied de la lettre. Jouer avec les mots est une manière de tisser des symboles. Freud soulignait que l'inconscient en use sans cesse, et avec un mauvais goût parfois étonnant.
Mais selon des chemins si complexes et polysémiques que l'on ne saurait prétendre après-coup les suivre vraiment.
C'est peut-être là une erreur de l'approche psychanalytique qui interprète la censure comme une forme d''intention qui dirige ces jeux de masques, alors qu'elle n'est peut-être qu'un effet secondaire d'une créativité presque aléatoire de l'inconscient, mais un effet secondaire qui permet l'accès à la conscience.

Écrit par : Charp | 05/08/2009

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Cher Brubru...
Je préférais l'autre photo en gros plan, là on voit bien que je me laissais aller!
J'espère que la reprise n'est pas trop dur, je suis de nouveau sur Paris.
Bises, bises

Écrit par : Juju | 07/08/2009

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J'aime ce charmant village où j'ai vécu 10 belles années... Mon époux fabriquait dans son usine tout ce qu'il fallait pour reconstruire les dégâts des bombardements :
que ce soit des parquets, des charpentes, de le ferronnerie...il y avait une belle usine qui fabriquait elle-même son électricité, à l'aide d'une grosse chaudière qui alimentait les courroies de transmission à l'aide d'une grande roue pour faire marcher tous les ateliers, et donnait du travail à tout le pays ..! Et fournissait tout le bois travaillé pour faire des merveilles à Paris grâce aux ouvriers très qualifiés....
Tout a disparu...il y a eu ensuite une usine qui n'a pas duré...et maintenant des maisons, des maisons, plus de jardins et plus de souvenirs...mais moi son épouse je suis toujours là et je tente d'attirer l'attention des nouveaux arrivés, tous ceux qui vont travailler à Orléans...Je vous parle de cette période d'après guerre, où ce village n'avait pas d'eau courante, et dans les maisons, pas de chauffage central.....Mais il a eu beaucoup de naissance et une sage-femme qui est toujours bien là, mais dans la Maison de retraite de ce village...C'était notre jeunesse, il y a presque un siècle...Quatre de mes enfants y sont nés, et baptisés dans cette émouvante Eglise du 11 ème siècle avec cet orgue superbe que nous admirons tous et où se donnent de beaux concerts....Nostalgie ? NON, excellents souvenirs....M.L.Labalette

Écrit par : meregrand | 19/05/2016

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Tout le monde y va de sa nostalgie, on dirait en ce moment... Darnish et la 4L de Papa, Mèregrand et les engins de Monsieur... On n’attend plus que Siger du Haryag et son château hanté...

Écrit par : Atarte | 20/05/2016

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Et la pâte à tarte, elle a pas des souvenirs des bons gros gâteaux que lui cuisinait sa moman?

Écrit par : Le sciapode | 20/05/2016

Oui, et en attendant, ça ne nous donne pas d’infirmation sur les décorations en coquillages de la plage allemande.

Écrit par : Isabelle Molitor | 20/05/2016

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D'infIrmation ou d'infOrmation?

Écrit par : Le sciapode | 20/05/2016

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Ah oui, information...
Excisez-moi...

Écrit par : Isabelle Molitor | 23/05/2016

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