29/03/2012
Jean-Christophe Philippi à Sainte-Anne
Y en a qui prennent des risques, ils vont se faire enfermer volontairement à Sainte-Anne. Heureusement, cela reste symbolique. Ce ne seront que des tableaux et des dessins de Philippi, une centaine m'a-t-on dit, qui iront en l'occurrence faire un séjour au musée Singer-Polignac, dans une collaboration entre le Centre d'Etude de l'Expression et le peintre qui veut que l'on confronte son travail –tout à fait impressionnant– aux oeuvres que conserve le Centre d'Etude. On se souviendra également qu'il avait aussi organisé récemment, en compagnie d'Antoine Gentil, une exposition collective, Qui est aveugle?, présentant de façon éclectique divers créateurs de l'art singulier côte à côte avec des œuvres de pensionnaires d'asile, des peintres de l'art naïf atypiques et d'autres grands isolés de l'art.
Jean-Christophe Philippi, sans titre, 80x130 cm, 2009
Les travaux de Philippi, que l'on devine investi à corps perdu dans sa peinture, emploient des techniques variées, craie, pastel gras, encre de Chine, acrylique, stylo, crayon sur tous les formats. Peignant depuis sa jeunesse (aimant alors les travaux du groupe COBRA, comme cela m'est arrivé à moi également), il a déjà eu l'occasion, trés tôt, d'exposer dans diverses galeries, en France et à l'étranger. Il est présent dans plusieurs collections. et à la différence de tant d'autres peintres égocentriques, il ne se contente pas de son propre travail, il entretient un dialogue permanent avec d'autres formes d'expression, ce qui le nourrit en retour, sans affecter son originalité, probablement en raison d'un caractère entier et d'une sensibilité exacerbée qui le garantissent du mimétisme. Cette posture de créateur dialoguant avec les autres créations, sans exclusive, sans discrimination entre "grandes" et "petites" œuvres, je ne peux que m'en sentir proche, comme le démontre, je crois, assez le Poignard Subtil tout au long de ses notes.
Jean-Christophe Philippi, sans titre, 75x110 cm, 2012 (il y a ici une parenté graphique avec les dessins de Swen, que présente Claude Brabant du côté de la galerie l'Usine, je trouve)
Exposition ouverte du 13 avril (vernissage le 12 avril à partir de 18h) au 17 juin 2012, musée Singer-Polignac (Centre Hospitalier Ste-Anne, 1,rue Cabanis, Paris 14e ardt), tous les jours (sauf mardi) de 14h à 19h, entrée libre.
10:42 Publié dans Art moderne ou contemporain acceptable, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jean-christophe philippi, musée singer-polignac, art singulier, swen | Imprimer
Commentaires
J’ai rencontré J.C. Philippi au vernissage de son exposition au Musée Singer Polignac à Sainte-Anne.Il m’a expliqué le procès de son acte d’inscription dans une série de dessins rythmiques exposée dans des vitrines. Il épuise la mine jusqu’à son terme, à y faire trou parfois dans le papier, en l’appui accentué du crayon dans le parcours répété de son geste. Ainsi guidé par l’intuition a-t-il focalisé l’acte sur l’intensivité du chiasme phénoménologique touchant /touché. Vient-il substituer à l’entonnoir temporel, dont Lacan nous dit que tel sujet ne peut compter les tours, la torsion de retour qui en passe par l’infini ?
http://theoriedelapratique.hautetfort.com
Écrit par : Pierre Vermeersch | 14/04/2012
Répondre à ce commentaireTiens, revoilà le lacanien de service.
Écrit par : Isabelle Molitor | 16/04/2012
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