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04/02/2013

Le Fol de Chaillot, Gérald Stehr étend son linge au Palais, Thibaud Thiercelin jouant les bonus

   Gérald Stehr a une imagination picturalo-littéraire étourdissante. J'en reste à chaque fois plus baba. Voici qu'il va exposer ses "Homo Rorschachiens", des peintures bleues sur toile tout en hauteur (voir illustrations ci-dessous) comme on étend son linge, dit-il plaisamment, au Palais de Chaillot, invité par le chorégraphe Alban Richard. Le vernissage de l'expo aura lieu le 13 février prochain, à partir de 21h30, après la première de Pléiades, la chorégraphie de ce dernier montée sur une partition pour percussions de Iannis Xenakis.

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Gérald Stehr, une des planches d'Homo Rorschachiens

        Il a intitulé cette présentation " Le septième voyage de Gérald", prévue pour durer à peine dix jours, du 13 au 23 seulement aux heures ouvrables de Chaillot (mais curieusement sur le site de ce dernier, l'expo est intitulée "Les variations de la figure"). Il y aura une section de 72 Homo Rorschachiens (le groupe entier en compte 144). Pourquoi "Rorschachiens"? Parce que Gérald Stehr depuis des années travaille les taches et les empreintes, avec pliage à la manière des tests de Rorschach (du nom du psychiatre qui les inventa en 1921 pour soigner ses malades, en s'inspirant de jeux graphiques qui avaient déjà au XIXe siècle une longue tradition derrière eux).Le véritable test de Rorschach001.jpg Il produit par des aller-retours continuels entre expérimentations et interprétations toute une smala de personnages plus incroyables les uns que les autres, extrêmement impressionnants je dois dire. Il devrait logiquement frapper l'imagination de beaucoup, si les petits cochons ne le mangent pas d'ici là (pourquoi ne lui a-t-on pas proposé d'exposer davantage depuis le temps? C'est un des grands mystères de ce temps, la cécité de nos médiateurs professionnels). 

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Gérlad Stehr

     Avec Gérald Stehr, exposera également Thibaud Thiercelin, un de ses complices, avec 4 modestes toiles (de 2 x 2 m tout de même). Voir ci-dessous. Avis donc aux amateurs, voici encore une expo à ne pas manquer.

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Thibaud Thiercelin, Mes Îles, 2 x 2 m

Commentaires

Les dessins rorschachiens, mais on pratiquait ça, jadis, du temps du phalanstère du 1, rue Auguste-Barbier, sur la table octogonale! (Qui écrira un jour l'histoire de cette aventure? Il serait temps d'y penser...). Bon, pour une fois qu'il y a quelque chose de bien au Palais de Chaillot, allons-y!

Écrit par : Régis Gayraud | 04/02/2013

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En relisant ce commentaire dix ans après, cher Régis, je me dis que j'aurais dû évoquer après vous le petit carnet que possédait le poète Jean-Pierre Le Goff, venu de Grande-Bretagne, si je me rappelle bien, et intitulé "Ghosts of my friends". Il nous avait émerveillés en montrant son contenu, des taches pliées dans le style postérieur des tests de Rorschach, qui étaient dues à diverses connaissances du propriétaire du carnet. Chaque tache obtenue dessinait involontairement une sorte d'être totémique, symbolisant la personnalité du plieur-imprégneur... Ce carnet était une belle idée, très "surréaliste sans étiquette" (le genre de surréalisme qui me convient principalement...).
C'est à la suite de ce partage de Le Goff que j'ai proposé à l'honorable compagnie du "phalanstère" (comme vous dites dans votre style romanesque inénarrable) qui se réunissait rue Auguste Barbier (11e ardt), de faire à notre tour des "Rorschachs" dont l'un, d'ailleurs, servit à illustrer la couverture d'un numéro de ma revuette-fanzine, "La Chambre rouge" (n°3, il me semble), en 1984.
Retrouver les rorschachs chez Gérald Stehr m'a rendu tout à fait heureux. Nous sommes en pays de connaissance...

Écrit par : Le sciapode | 17/12/2023

Ces planches d’Homo Rorschachiens ont des similitudes avec le Saint Suaire, le format aux proportions identiques, la symétrie, l’empreinte monochromatique et l’intolérance du beau linge au passage en machine.

Écrit par : lucm.reze | 05/02/2013

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Le Saint Suaire nous fait suer, les dessins rorschachiens de Gérald Stehr nous font rêver. Voilà la différence.

Écrit par : L'aigre de mots | 05/02/2013

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Je commence à me demander si sur ce blog de mécréants certains de passage dans les commentaires ne s'amusent pas à agiter la muleta baignée d'eau bénite pour le seul espoir de voir se ruer le taureau de l'anticléricalisme... C'est ce qui explique que j'hésitais à répondre à l'hypothèse Saint-Suaire dans le sens où l'a fait l'Aigre toujours prêt à sauter à pieds joints sur les crapauds, les seins suant, les sangsues de la bondieuserie...
Cela dit, je ne crois pas que Luc M. de Rézé voulait à tout prix faire dans l'interprétation religieuse. C'est vrai que le format et l'empreinte de l'Homo Rorschachien ressemblent au suant suaire, mais ça reste purement formel. Comme l'écrit l'Aigre, rien à voir sur le plan du contenu.

Écrit par : Le sciapode | 05/02/2013

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J'aime aussi beaucoup les titres. On les voit à peine, mais avec de bons yeux ou en zoomant dessus pour ceux qui ont cette fonction, vous verrez apparaître de fort beaux mot-valises.

Écrit par : Régis Gayraud | 06/02/2013

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Tout doux l'Aigre! Je trouve le SS bien réussi graphiquement mais je ne compare pas la démarche artistique du faussaire avec celle de Gérard Stehr. Cela dit, je ne veux faire suer personne et promis je ne parlerai plus chiffon.

Écrit par : lucm.reze | 06/02/2013

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Gérald Stehr s'est révélé depuis longtemps poète autant que peintre : on se souvient des «Chambres d'Aldruc de Minolduque», rare et bel ouvrage illustré de peintures de l'auteur et où chaque chapitre, écrit dans un style oscillant entre «Finnegan's Wake» et «Moravagine», se termine sur un inéluctable point d'ironie.
Avec ses dessins rorschachiens, il nous propose de le suivre dans un monde parallèle peuplé de Ludens, d'Affreuds, d'Encordés et de Belladonnes, dont les seuls noms ouvrent les chemins de traverse de notre imagination.

Écrit par : L'aigre de mots | 07/02/2013

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Hou là, "Finnegan's Wake" et "Moravagine", rien que ça... C'est qu'il va être flatté le Gérald, hein... I va plus se sentir les chevilles...
Vous savez manier la brosse à reluire quand vous vous y mettez, cher monsieur L'Aigre...

Écrit par : Le sciapode | 08/02/2013

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