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04/02/2013

Une Cecilia Gimenez complètement "destroy"

    Bon, voici, en écho aux derniers commentaires sur Cecilia Gimenez, la "profanatrice" involontaire de Borja en Espagne, le portrait que le peintre Eric Lefeuvre lui a consacré (visible sur son site). Je la trouve ainsi complètement destroy la Cecilia. Un portrait en vieille dingue prête à exploser. Pas sûr que cela lui plairait...

Eric Lefeuvre retrato-de-cecilia, 2013.jpg

Eric Lefeuvre, Retrato de Cecilia Gimenez, 2013

Commentaires

Moi non plus , je ne suis pas sûr que ce portrait lui plaise. Je ne suis pas sûr non plus qu'il lui déplaise.
Je suis sûr en revanche que dans l'image que j'ai donné d'elle, il y a un peu de moi. Je crois que c'est pour cela que j'ai senti comme une évidence irrésistible l'envie de l'habiller de ma blouse de peintre.
Dans le verre des fenêtres viennent parfois des miroirs. Elles ne s'ouvrent jamais tout à fait peut-être les portraits murmurés de l'un à l'autre finissent par s'y confondre dans l'instant d'une toile.
Merci pour avoir publié cette image, peut-être déglinguée mais venue d'un regard (si vous l'observez, vous découvrirez que j'ai peint ses yeux comme des oeufs à la coque).

Bien à vous,


Eric Lefeuvre

Écrit par : lefeuvre | 05/02/2013

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Belle définition nouvelle du "Oeil pour oeil".

Écrit par : Retho | 05/02/2013

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Hier soir j'étais au vernissage d'une expo organisée par la fac Bordeaux III dont les étudiants ont sélectionné des oeuvres du fond de "la Création Franche" (33-Bègles). Ces artistes ont en
commun, ni style, ni manière, ni matière, ni technique mais une grande liberté créatrice. Certains sont autistes, névrosés, d'autres sont infantiles ou vieux ou les deux, mais beaucoup sont mondialement connus. Enfermés dans leur intimité, ils expriment tous l'art pour l'art. Ils sont d'hier du début du temps, chaos et fondations, source et big-bang. Ils sont d'aujourd'hui, sociétisés ou anars. Et surtout ils sont de demain, intuitifs, poètes et toujours visionnaires.
Cet art "naturel", exonéré des techniques et des écoles, ne se transmet ni ne s'apprend. Le facteur Cheval, Séraphine de Senlis, Aloïse, Dubuffet, ou Gaston Mouly ont laissés leurs traces, expressions de véritables artistes, oeuvrant sans retenues et sans limites : ils ont maîtrisé leur sujet et donné le fond de leur âme. Nous touchant en nous parlant de leurs failles passées ils illuminent nos désirs fous. Insoumis "jardiniers" de toutes les mémoires, rebelles utopistes, ils s'appellent aujourd'hui Marian Koopen, Ody Saban, Paul Duhem, Jean Jacques Sanfourche.
Ni "artistes" ni "créateurs", Dubuffet disait qu'ils étaient des "auteurs", Gérard Sendrey, le fondateur du Musée de la Création Franche se dit "chercheur" car il n'invente rien, il cherche ce qui existe déjà mais au plus profond de lui-même, pour l'extirper et le produire sous la forme d'une oeuvre. Pour donner à voir.
Il ne s'agit pas de prétendre que cette expression naturelle est supérieure ou même en compétition avec d'autres formes plus "culturelles". Elle ne cherche pas l'opposition ou le "combat elle ne prétend qu'exprimer.
Elles ont besoin l'une de l'autre, et c'est sur la nature que la culture se développe.

Écrit par : Jacques LHOUMEAU | 05/02/2013

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Je suis présent dans cette expo en lisière de Bordeaux. Si je vous suis et si je récapitule les qualificatifs dont vous affublez les exposants, je suis donc "sans style, sans matière, sans technique, autiste ou névrosé, infantile ou vieux ". Heureusement que je suis une pure nature en même temps, ça me sauve et me confère magiquement la liberté créatrice. Bon sang, ne voyez-vous pas que tout ça c'est du mythe?
Un névrosé sans style.

Écrit par : Bruno Montpied | 06/02/2013

Oui, "elle ne prétend qu'exprimer". C'est là toute sa force. Mais sans vouloir mettre cette forme d'expression en concurrence avec l'art contemporain, force est de constater qu'au moins elle ne se paye pas de mots, qu'elle ne jargonne pas et qu'elle se laisse voir et éventuellement apprécier pour ce qu'elle est et pas pour quelque autre obscure raison conceptuelle qui veut toujours interroger le monde sans jamais conclure autrement qu'en monnaie sonnante et trébuchante. C'est déjà un peu plus sympathique... Mais pour que les choses soient claires, je ne réduit cependant pas pour autant tout l'art contemporain à l'art dit conceptuel.

Écrit par : RR | 05/02/2013

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Tiens, des tableaux style "Ecole A B C du dessin" sur le blog. Une nouvelle catégorie?

Écrit par : Isabelle Molitor | 06/02/2013

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Ce doit être par l'effet d'un corporatisme des autodidactes...

Écrit par : Le sciapode | 06/02/2013

Y'a de la buée sur les lunettes, si.

Écrit par : Le loup vert | 06/02/2013

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Oui, Bruno Montpied vous êtes "pure nature" et "susceptible" qui plus est. Vous vous trompez j'ai dit que vous n'aviez en commun avec vos co-exposants ni le style, ni la manière, ni la matière, ni la technique, mais je n'ai pas écrit que vous en étiez dépourvus. Je ne vous traite ni d'autiste, ni de névrosés, ni de vieux infantiles, mais je dis qu'il y en a parmi vous.
Et la suite de mon texte doit je l'espère, vous convaincre, que j'aime ce que vous faites et que vous soyez susceptibles, dérangés, même agressifs : pour moi vous êtes et resterez d'insoumis "jardiniers" de toutes les mémoires, des rebelles utopistes.
Continuez d'être en colère c'est ce qui fait aussi votre force.
A bientôt.

Écrit par : Jacques LHOUMEAU | 11/02/2013

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Totalement d'accord avec M. Lhoumeau : la susceptibilité, l'agressivité, l'excès dans le geste et la parole sont bien ce dont nous avons le plus besoin aujourd'hui. Nos contemporains maladifs réagissent souvent à la moindre position un tant soit peu tranchée à la manière de la princesse au petit pois. Un rien les tourneboule, une pichenette les bleuit d'ecchymoses, ils sont si sensibles aux catastrophes les malheureux. Mais les meilleures sont à venir. Nous n'avons rien vu, à Fukushima ! C'est qu'ils sont si mous, tous ces mollusques de la pensée qui nous environnent, politiquement corrigés par leur propres soins, tels ces moines masochistes qui s'infligeaient la discipline, avec une même jouissance morose inlassablement répétée. Oui, il faut non seulement que toutes les humeurs s'expriment, mais que ces humeurs soient corrosives, hyperboliques, acérées, injustes même, quitte à rectifier le tir lorsque la passion retombe. Ce qui compte, c'est que le moment passionnel ait eu lieu, que de l'énergie ait été dépensée, que du feu y ait pris naissance, feu qui se propagera peut-être souterrainement jusqu'à allumer là où l'on s'y attendrait le moins un grand brasier révélateur. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que chaque fois qu'on croise le fer, il en jaillit toujours des étincelles...

Écrit par : L'aigre de mots | 11/02/2013

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Encore un qui en appelle à croiser le fer qui sera le premier à reculer quand les épées sortiront des fourreaux...

Écrit par : A.Brut | 12/02/2013

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A Jacques Lhoumeau:

Cette phrase, "ces artistes ont en
commun, ni style, ni manière, ni matière, ni technique mais une grande liberté créatrice", faut dire, me paraît d'une formulation parfaitement ambiguë. Vous vouliez dire en fait, si je suis votre dernier commentaire, que, dans ce grand bazar de la création franche nous ne partageons pas le style, la manière, la matière, la technique, mais seulement la liberté. Comme ça, ça me va effectivement. Mais la phrase pouvait vouloir dire aussi que nous n'avions tous, ni style, ni manière, ni matière, ni technique, et que c'était un point commun. Ambivalence des formulations...
D'autant que vous redites plus loin que cet art est "exonéré des techniques", parce que "naturel".
Or, il y a de la technique dans ces créations, mais ce sont des techniques mises au point par des autodidactes de la création plastique qui sont à Bègles et ailleurs sans se calquer sur les techniques d'école (là je vous rejoins). On se bricole tous des techniques personnelles grâce auxquelles on peut mettre au jour des images surprises. Sans elles, rien ne pourrait se dire. Elles sont simplement autres, pas absentes en tout cas.
Quant au style, je ne sais toujours pas ce que c'est. Mais on peut dire qu'il y a des "écritures" ou des signatures graphiques ou picturales.
Pas de manière commune? Et pourtant, parfois, on pourrait deviner chez certains, une forme de maniérisme, dans le goût des ciselures et des lignes tourmentées qui exacerbent les trouvailles graphiques faites par les grands prédécesseurs dans l'art.

Autre chose criticable dans votre commentaire, on serait tous dans "l'art pour l'art"? Sûrement pas en ce qui me concerne. Je ne cherche pas à faire de l'art coupé du reste des autres langages, et sans liaison avec la vie quotidienne. Je souhaite que l'art et la vie fusionnent au maximum, et ai donc en horreur cette idée d'un art pour l'art.

Naturelle, notre démarche? Oui... Mais c'est plutôt vague comme qualificatif. La culture n'est jamais absente. Une création brute est une vue de l'esprit, surtout en ce qui concerne tous ceux qui dans la collection de la Création Franche ont des connaissances (très personnelles, construites en dehors des modèles et des savoirs tout faits) en matière d'art. Je le démontre assez sur ce blog que j'anime depuis bientôt 6 années.
Une création naturelle, l'homme tente de s'en approcher, mais elle coule loin de lui en lui. La seule poésie brute ce serait la création de la nature hors l'homme, les pierres qui parlent, les bois qui dansent, les nuages, les merveilleux nuages... Le créateur populaire autodidacte va de ce côté (Fouré, Morvan, Juva, etc...) sans parvenir la plupart du temps à se soumettre la voix de la nature. C'est la grande quête effectivement, de celles qui font battre le coeur, mais nous ne sommes pas si facilement arrivés au bout de nos peines. Le mythe de l'homme brut était visible dans vos propos du premier commentaire. Il faut réviser les clichés de ce point de vue, c'était surtout ce que je voulais vous répondre dans ma "sortie".

Là où j'apprécie Sendrey dans les déclarations qui sont reproduites dans le catalogue de "La Création Franche s'emballe!", c'est quand il rappelle l'esprit d'indépendance qu'il a toujours recherché, pour lui et chez les autres. C'est un principe que je suis absolument. Tenter de penser par soi-même. Suivre son ressenti, exprimer au plus juste ses impressions, ses opinions surgies spontanément à la perception des événements extérieurs. Etre franc. Parler vrai...

Écrit par : BM | 12/02/2013

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A. Brut, on voit que vous ne connaissez pas bien l'Aigre de mots. Qui êtes-vous donc pour préjuger ainsi de la couardise de tel ou tel?

Écrit par : Siger du Haryag | 12/02/2013

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Je réagissais surtout à la dernière phrase de cet Aigre, "chaque fois qu'on croise le fer, il en jaillit toujours des étincelles..." Ca m'a tout à coup rappelé les appels de certains futuristes italiens d'avant guerre (je crois) qui s'exaltaient à trouver celle-ci belle, parce que régénératrice, pouvant faire table rase d'une certaine décadence... Une fois la guerre arrivée avec son cortège de malheurs, que pensèrent-ils rétrospectivement de leurs proclamations anciennes...? Certains s'enrôlèrent dans la collaboration avec les fascistes, il semble, et je suppose que d'autres, les plus honnêtes (et non les plus couards) eurent simplement des remords vis-à-vis de leurs déclarations enflammées primitives...
Sinon, avant cette dernière phrase de l'Aigre, j'étais plutôt d'accord avec lui sur le consensus mou des critiques contemporaines (cela dit, il faudrait corriger le tir, il existe, comme dans des territoires réservés de la critique, des gens qui continuent d'avoir une plume acerbe et des opinions tranchées, mais sans doute jamais sur des sujets susceptibles de déclencher des scandales).

Écrit par : A.Brut | 12/02/2013

Merci monsieur Montpied d'avoir apaisé vos précédent propos.

Je vois dans mon expression "l'art pour l'art" à la fois la sortie des conventions et l'expression individuelle sincère qui ne s'exprime ni pour une mode ou pour un public particulier, ni pour des raisons "mercantiles". Pour autant je ne dis pas que vous soyez insensibles à ce qu'on pense de vous. Vous êtes, vous même Bruno Montpied, la preuve du contraire.

Être vivant c'est vivre au monde, pas en dehors. Une chambre fermée, un bunker même sont de ce monde.
Je ne défends pas, non plus, le "cliché" du mythe de l'homme brut, naturel, "préservé" de l'environnement social, je parle d'artistes "exonérés des techniques" qu'il eut fallu que je qualifies de conventionnelles, pour être mieux compris. Il y a aussi parmi les pensionnaires de la création franche des "artistes souffrants" et ce n'est pas non plus un "mythe". Je pense ici à l'exemple récent d'Emilie Henry, une magnifique artiste.

Faire le choix de la liberté c'est une manière de (comme vous dites si bien) "laisser, loin, couler la création de soi en soi", boucle du mystère intime livrée au monde et réintégrée comme une nourriture cannibale peut-être même auto-mutilante, allez savoir.
Au plaisir de vous lire.

Écrit par : Jacques LHOUMEAU | 12/02/2013

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Dernière nouvelle : Après sa renonciation, Benoit XVI annonce qu'il jette définitivement la soutane aux orties pour vivre à la colle avec Cecila Gimenez.

Écrit par : Isabelle Molitor | 12/02/2013

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Dans la foulée et par souci de transparence, ils ont d'un commun accord souhaité procéder à un coming out conjoint: Benoît se déclare homosexuel et Cecilia reconnaît être transsexuelle.

Écrit par : Cupidon | 12/02/2013

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