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10/07/2013

Quand on vous dit que les curetons ont la tête dure...

       En compulsant le catalogue de l'exposition Compagnons célestes, épis de faîtage, girouettes, ornements de toiture (présentée par l'Ecomusée de rennes du 10 avril 2010 au 3 juillet 201), je suis tombé sur une girouette peu banale qui m'a rappelé quelque chose.

 

girouette de St-Bieuzy a la hache.jpg

Photo extraite du catalogue de l'exposition Compagnons célestes ; à noter que le saint est seulement sur le point de recevoir le coup de hache, ce qui pourrait aussi induire comme interprétation que les gens d'église ne sauraient recevoir meilleur traitement!


    Elle provient d'une église à Bieuzy dans le Morbihan. Et elle représente le martyr d'un certain saint Bieuzy. "Alors qu'il célébrait la messe devant l'autel, Saint Bieuzy fut frappé d'un coup de hache sur la tête par le seigneur dont il avait refusé de guérir le chien atteint de la rage...", est-il expliqué en légende de cette image. Or, cette image, certes assez atypique sur une girouette, m'en rappelle irrésistiblement une autre, un tableau cette fois aperçue il ya fort longtemps dans la Galerie d'art religieux populaire de Sainte-Anne-d'Auray en 1991. Un petit catalogue rédigé par Joseph Danico montre le tableau en question, qui est en fait un ex-voto. A la différence de la scène de la girouette, le prêtre sur l'image a cette fois la hache dans le crâne ce qui ne l'empêche pas, ô miracle, de continuer à se balader...

 

Ex-voto-Auray-le-prêtre-à-l.jpg

Ex-voto, H. 80 cm, L. 87 cm ; La scène évoque un recteur, Pierre Guillemet (un nom prédestinant pour les citations!), "griévement blessé en 1720"... mais miraculeusement guérie pa rl'entremise de Ste-Anne qu'on le voit prier.


        Il paraît, nous dit la petite brochure en question, que le Trésor de Ste-Anne-d'Auray, parmi d'autres ex-voto et sculptures pieux conserve "l'os du  crâne où se voit la cicatrice de la blessure"...

    Les deux occurrences de coups de hache sur la personne d'ecclésiastiques sont à mettre en parallèle, je trouve. Cela constitue peut-être une tradition iconographique dans l'imagerie religieuse axée sur les martyrs en tous genres?

Commentaires

Cher sciapode, cela me fait tout drôle de vous voir évoquer cette petite bourgade bretonne qu'est Sainte Anne D'Auray, y ayant passé bon gré malgré mon enfance (et même un peu plus...).
C'est un lieu représentatif de la "vaticanisation" de la Bretagne au 19eme siècle. Ici le pèlerinage se déroule sans que cela tourne à la beuverie, on y respecte le dogme. Cela dit, les vieilles croyances populaires sont parfois résistantes et on peut en effet le constater au musée du Trésor.
Je me souviens de radios exposées ou l'on distingue très nettement une vis, un clou (ou autres objets qu'il ne faut, en général, pas avaler) au niveau de l'estomac du malheureux qui justement a apporter sa radio à la suite du miracle qui a fait que le clou est ressorti sans dommage. Au Musée on peut ainsi admirer de nombreuses radios ainsi que les clous, les vis qui y correspondent. Un mot du miraculé accompagne ces "installations", remerciant Sainte Anne pour ses capacité à faciliter le transit (c'est une de ses spécialités dit on)...
Pour revenir à vos curetons qui ont la tête dure, je voudrais évoquer un certain Saint Pierre (comme la halle), un moine dominicain, qui est souvent représenté avec une hache ou plutôt un hachoir en guise de couvre-chef...A ce qu'on dit ça ne l'a pas tué sur le coup et il a pu continuer à prêcher ainsi couvert.

Écrit par : Darnish | 11/07/2013

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Sur cette girouette ce n'est pas une hache que tient le seigneur pour occire saint Bieuzy, c'est une "feuille" de boucher destinée à débiter la viande. D'où l'expression "être dur de la feuille" car si le Bieuzy a la tête dure des curetons comme le rappelle le sciapode, il n'entend pas venir son assassin.

Écrit par : RR | 11/07/2013

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